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    Les Vierges noires

    Les peuples d'Europe ont accordé aux Vierges noire une importance qui dépasse largement le simple respect dû à la mère du Christ.
    Hérité du plus lointain passé païen et ravivé malgré le christianisme, ce culte des Madones noires semble se relier à une symbolique magique étonnante.

    Les Vierges noires paraissent avoir été vénérées comme des symboles astronomiques et astrologiques de ces courants d'énergie souterrains que l'on nomme " tellurique ".

    Les lieux où nos ancêtres adoraient les Vierges noires n'étaient pas choisis au hasard, même - et surtout - quand ils étaient le fruit de
    découvertes " miraculeuses ".

    Les Vierges noires - Le Secret

    Aux yeux des celtes, la Terre était un organisme vivant - la Grande Mère -  d'où procédait toute vie. Comme un corps, la Terre était nourrie par tout un réseau d'artères cachées sous sa surface, comparables aux veines et aux artères du système sanguin des hommes. Le réseau terrestre était parcouru par une sorte d'énergie impalpable peut-être " spirituelle ".

    Les Vierges noires - Le Secret

    Cette énergie et les courants qui la portaient avaient un nom : c'était la Wouivre, le " serpent ". Les Celtes faisaient appel à l'existence de la Wouivre pour expliquer certains phénomènes naturels, comme les cours d'eau souterrains, les différents entre les couches géologiques ou les propriétés magnétiques de certaines eaux.

    Les points de rencontre de plusieurs de ces artères devenaient des lieux sacrés, reconnus comme " centre d'énergie ". Ils correspondaient plus ou moins, pour garder une image psychologique, aux centres de concentration nerveuse du corps humain, ou à ce que les hindous nomment  chakras.

    Les Vierges noires - Le Secret

    Certains de ces centres d'énergie avaient une importance capitale, à la manière du plexus solaire dans le corps humain. D'autres étaient plus subtils, à la manière de ceux qui sont excités par des aiguilles d'acupuncture. Tous ces points de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir ou une statue sacrée.
    Les Vierges noires marqueront les plus importants carrefours de la Wouivre, ce qui explique la permanence de certains lieux de culte, passé du paganisme au christianisme.

    Les menhir et les Madones noires étaient réputés pour les dons de guérison et de fécondité. Ils étaient censés se comporter comme des " condensateurs d'énergie " : ils attiraient conservaient et amplifiaient en les concentrant les influences bénéfiques de la Terre et du cosmos. Ces lieux sacrés étaient ainsi l'objet de nombreux pèlerinages, des centaines et peut-être même des milliers d'années avant les prédicateurs chrétiens.

    Les Vierges noires - Le Secret

    Pour l'antique esprit païen de l'Europe, l'homme et la nature étaient indissociables. La séparation ne s'imposera que plus tard, avec le christianisme. Chez les peuples européens, l'homme faisait partie de la nature, au même titre que les animaux, les végétaux ou les minéraux. Il avait envers cette nature autant de droit que de devoirs. Il semblait donc logique que les centres nerveux de la Terre correspondent aux centres nerveux du corps humain. Dans leur forme première, les pèlerinage n'étaient pas vraiment d'essence religieuse et magique. Ils avaient au contraire, une fonction résolument pratique : soucieux de leur santé et d'une harmonie renouvelée avec la Terre qui les portait, les Celtes voyageaient d'un centre d'énergie à l'autre. A chaque étape, la Wouivre lui assurait un contact privilégié avec les énergies de la Terre. A chaque étape importante, il trouvait une Vierge noire...

    Les Vierges noires - Le Secret

    Nous avons vu comment le christianisme, pour s'implanter en Europe, a dû composer avec les traditions païennes des peuples. Détruire ces traditions était impossible : les populations se seraient insurgées contre la nouvelle loi. Il fallait donc se les approprier. D'où l'érection des cathédrales sur les anciens lieux où se manifestait la Wouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est encore possible de voir l'antique menhir qui marquait le pèlerinage païen. Souvent, l'autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l'ancienne pierre sacrée. Parfois, comme à la cathédrale du Mans, le menhir est enchâssé dans le mur de la cathédrale et, encore aujourd'hui, les fidèles ne manquent pas de le caresser, les fidèles ne manquent pas de le caresser d'une main discrète.

    Et, bien sûr, les Vierge noires sont toujours là pour nous signaler la perpétuation d'une ancienne tradition. Il faut voir dans la Wouivre une explication de l'allégorie traditionnelle de la Vierge posant son pied sur la tête d'un serpent : généralement interprétée comme le triomphe du Bien sur le Mal, cette symbolique relie en fait les statues de la Vierge Marie à la croyance immémoriale aux " serpents d'énergie " qui parcourent la Terre !

    Les Vierges noires - Le Secret

    Ainsi, les pèlerins d'aujourd'hui marchent sur les traces de leurs ancêtres païens. Ils se rendent aux même endroits et mettent leurs pas là où, voici des centaines d'année, leurs parents mettaient les leurs. On ne peut que demeurer songeur devant cette incroyable permanence des lieux " où souffle l'esprit ".

    Il est certain que cette christianisation des lieux sacrés du paganisme a considérablement accéléré la conversion de l'Europe à la nouvelle religion. Confrontés à la grandeur et au luxe des églises chrétiennes, les peuples ne pouvaient qu'être impressionnés

    Les Vierges noires - Le Secret

    Le réseau constitué par les sites sacrés du paganisme originel de l'Europe forme une figure immuable et éternelle. Il existe une théorie selon laquelle le tracé des anciens pèlerinage reproduit celui de certaines constellations. Pour les peuples païens d'Occident, les étoiles symbolisaient un " ordre " et un rythme éternels. Elles étaient l'affirmation symbolique selon laquelle le cosmos était une création cohérente et non le fruit du hasard...

    N'est-ce qu'une coïncidence ? Les implantations des cathédrales reproduisent-elles vraiment une carte du ciel ? Il existe de nombreux élément troublants, mais il est très difficile d'avancer une réponse.

    Un cas similaire peut donner à réfléchir. On sait aujourd'hui que les pierres levées de Stonehenge servaient de calendrier cosmique à nos ancêtres, voire même d'ordinateur pour le calcul de certains mouvements astraux. Pourquoi les bâtisseurs des cathédrales n'auraient-ils pas tenté d'enfermer leur savoir astronomique dans la pierre de leurs constructions ?

    Les Vierges noires - Le Secret

    Après tout, ces cathédrales, qui étaient parfois implantées dans des petites villes comme Chartres, n'étaient-elles conçues que pour symboliser sur Terre la permanence et l'éternité des étoiles et du monde céleste ?
    Elles sont des vaisseaux qui transportent les mystères éternels de toute création, ces mystères que détient Stella Maris, l' " Etoile des Mers ", la Madone noire !

                                                                                                                                                                              Extrait de " Inexpliqué " 1981


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    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Le fameux labyrinthe de Chartres se trouve à l'entrée de la nef, sous le portail gothique qui abrite la rosace. Il est nettement dessiné sur le pavage de la cathédrale. Ailleurs, en France, d'autres églises consacrées à
    Notre-Dame possèdent des dallages identiques. Quelques-uns ont été détruits : à Reims et à Saint-Omer, les prêtres estimaient que ces labyrinthes gênaient les offices, enfants et pèlerins de passages se faisant un devoir d'en parcourir le tracé, parfois à genoux...

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Celui de Chartres, exécuté en pierre de Senlis, mesure environ 225 m de son entrée à son centre. Car il ne s'agit pas vraiment d'un labyrinthe : il n'y a qu'une entrée, un seul chemin possible et on ne peut s'y égarer. Ce chemin converge vers le centre, après un certain nombre de détours qui frôlent ce centre pour ramener celui qui le parcourt vers la périphérie.

    Quelques labyrinthes ont été célèbres au cours de l'histoire. Celui d'Héracléopolis, construit des milliers d'années avant notre ère par les pharaons, permettait d'initier les adeptes aux mystères de la religion égyptienne. Ceux de Crête sont plus connus, même s'ils sont moins importants : ce sont eux qui ont donné toute sa dimension au mythe du labyrinthe, dans la légende de Thésée, d'Ariane et du Minotaure.

    A Rome, cette coutume du labyrinthe s'est poursuivie dans certains dallages, et c'est probablement cet usage, mi-ésotérique, mi-décoratif, qui a présidé au dessin de ses figures sur le sol de certaines cathédrales. Explication officielle de l'Eglise : à l'époque, ces labyrinthes représentaient le trajet de Jésus-Christ, de Jérusalem au mont du Calvaire.

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Aujourd'hui, le symbolisme alchimique étant perdu, on ne peut plus que dégager le sens générale de ces pavages mystérieux : puisqu'on ne peut s'égarer dans de tels labyrinthes, c'est que le trajet de celui qui le parcourt n'est pas libre. Il lui est imposé par une sorte de " main courante dessinée sur le sol. Parcourir le labyrinthe revient donc à exécuter un mouvement prévu à l'avance.

    Aujourd'hui le labyrinthe de Chartres est recouvert de chaises qui cachent son admirable dessin. Les derniers fidèles chrétiens ne peuvent plus refaire le trajet physique et spirituel que faisaient leurs ancêtres évêques en tête.

    Comme toujours à Chartres, on retrouve la logique qui allie table ronde, table carrée et table rectangulaire. Inscrites, comme nous l'avons vu, dans les mesures même de la cathédrale, ces tables devaient se retrouver, à l'origine, sur le sol du sanctuaire. A Chartres, seul le labyrinthe, qui figure concrètement la table ronde initiale, a survécu. Dans d'autres cathédrales, notamment à Amiens, la table carrée est restée. Elle ouvre également des perspectives sur l'harmonie générale des mesures géométriques et architecturales du bâtiment. On peut supposer qu'il en était de même à Chartres.

    Autres particularité de ce dallage : une pierre rectangulaire, scellée de biais par rapport aux autres dalles, de couleur blanche et marquée d'une pièce de métal reçoit un rayon de soleil par an. Pas n'importe quel rayon de soleil : celui de midi, le 21 juin, jour du solstice d'été. Cette pierre se trouve dans le bas-côté ouest du transept sud de la cathédrale et le vitrail - spécialement évidé par les bâtisseurs de la cathédrale - qui laisse passer cet unique pinceau de lumière est celui de Saint Apollainaire.

    Dans quel but ? On s'interroge encore. Mais chaque année, des centaines de personnes se déplacent pour assister à ce phénomène, qui est une sorte de clin-d’œil des compagnons maçons et architectes à huit siècles de distance.

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Un clin d’œil qui, d'ailleurs, ne fait que renforcer le brouillard de mystère dont s'enveloppe cette cathédrale unique. Qui dit lumière , dit vitrail. Ceux de Chartres sont incomparables et inégalés à ce jour. Ce ne sont pas des verres teintés ordinaires. Ce sont de prodigieux amplificateurs de lumière, en même temps que diffuseurs d'une clarté particulière

    Que le soleil les frappe directement ou qu'ils ne laissent passer qu'une pâle clarté d'hiver, les vitraux de Chartres resplendissent de la même manière lumineuse, à la fois discrète et chaudement colorée. Né dans la grande vague de construction des cathédrales, au début du XIIè siècle, l'art de ces vitraux semble s'être perdu vers le milieu du XIIIè siècle de la fin de la période gothique...

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Le verre de Chartres, coloré " de l'intérieur ", est resté impossible à reproduire. Ses qualités ne sont même pas analysables. On sait que l' " école " des vitraux de Chartres a fourni de nombreuse autres églises, à Paris, à Sens, à Rouen ou à Bourges. Ils sont généralement signés " Clément de Chartres ", sans qu'il soit possible de savoir s'il s'agit d'un nom de personne ou de celui d'une fraternité d'ouvriers.

    A Notre-Dame de Paris, un de des précieux vitraux a été détruit par un évêque du XVIIIè siècle, qui estimait qu'il ne laissait pas passer assez de lumière !

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Une abondante littérature a été consacrée à l'alchimie qui présidait à la fabrication des vitraux. Une chose est certaine : les maîtres verriers étaient, à l'époque, qualifiés de gentilhomme et ils avaient le droit de porter l'épée. Ce détail en dit long sur la " noblesse " que pouvait conférer l'art de travailler la pâte de verre et d'y inclure autant de lumineuse beauté. En tout cas, il est aujourd'hui délicat de traiter des symboles alchimiques représentés par les vitraux de Chartres : un grand nombre d'entre-eux ont été détruit, entre 1773 et 1778, par Bridan, un évêque qui voulait qu'on l'admire en pleine lumière !

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Pour Fulcanelli, l'auteur du Mystère des Cathédrales, les rosaces des sanctuaires gothiques n'en ont pas moins une signification alchimique très précise :
    " La rose représente à elle seule l'action du feu de sa durée. C'est pourquoi les décorateurs médiévaux ont cherché à traduire, dans leurs rosaces, les mouvements de la matière excitée par le feu élémentaire, ainsi qu'on peut le remarquer sur le portail nord de la cathédrale de Chartres "

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Les trois rosaces de Chartres présentent une particularité rare : les vitraux sont insérés dans des pierres évidées, et non, comme dans presque toutes les autres cathédrales dans des pierres ajustées. On imagine la minutie du travail exigée par la sculpture de ces pierres. Dans quel but ? Personne ne peut le dire...

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Tous les personnages représentés sur les vitraux étaient figurés là pour " parler " aux initiés comme au peuple. Tous donnent lieu à deux interprétations possible ( symbole pour qui sait " lire " ).
    Ainsi, attention aux pieds en équerre des deux chevaliers qui abrités derrière un même écu, montent la garde devant le transept sud-est.
    Attention au livre fermé que tient le Christ de la porte centrale : il a les proportions exactes du Nombre d'or. Attention, aussi, au saint Jean de cette même porte : le livre qu'il tient a les proportions du rectangles sacré du chœur : 2 à 1 !

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Quelques sculptures ont également des correspondances ésotériques ou alchimiques évidentes. Sur la tour sud, on voit un âne tenant un instrument de musique, probablement une cithare. Curieusement, dans l'ancienne Egypte, on représentait parfois ce type d'allégorie. On en ignore encore le sens.

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Sur la même tour, une autre sculpture attire l'attention : malheureusement très abîmée, elle représente une truie en train de filer la laine. On a pu voir là une allusion aux anciens druides et à leur enseignement : la truie serait là pour figurer le sanglier, un animal sacré chez les Gaulois...

    Une fois de plus, on retrouve l'Egypte ( nous avons vu comment les proportions de Chartres étaient liées à celles de la grande pyramide de Khéops  et le culte druidique, sur lequel le pèlerinage de Chartres est directement appuyé...

    Toute la cathédrale sait parler à qui veut l'entendre et la questionner. Comme l'écrit Louis Charpentier dans ses Mystères de la Cathédrale de Chartres :
    " Pendant tout son voyage, l'homme qui pénétrait dans la cathédrale était baigné d'effluves telluriques, sonores, visuels, lumineux dans lesquels les effets magiques du rite devaient donner une ampleur et une puissance extraordinaires, et l'homme devait s'en trouver profondément. Même actuellement, nul ne peut se vanter de sortir de la cathédrale de Chartes identique à ce qu'il était avant d'y pénétrer. "

    Fait stupéfiant, rarement noté dans les guides touristiques consacrés à la cathédrale : il n'existe quasiment pas de sculptures à l'intérieur du monument ! La décoration semble avoir été réservée à l'extérieur. Mais, même à l'extérieur, on ne trouve pratiquement pas de scène de crucifixion : sur les scènes sculptées de la vie de Jésus, on passe directement du baiser de judas à la mise au tombeau. Ailleurs, dans toute la cathédrale, aucune scène contemporaine de la construction ne montre le Christ en croix...

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Pourquoi ? Nous avons vu que les Templiers étaient mêlés de très près à l'érection de Chartres et de quelques autres cathédrales, qui présentent très souvent cette particularité d'ignorer, dans leurs parties originelles, la crucifixion. De quoi ont été accusés, entre autres, les Templiers ? De renier... le crucifié ! De même, les cathares reniaient la divinité de l'homme supplicié sur la croix par Ponce Pilate. Et on trouve souvent les cathares et les Templiers embarqués dans une même aventure à la fois historique, religieuse et magique.

    On ne peut que se poser la question : les Templiers auraient-ils trouvé en Terre Sainte, des documents compromettants pour la doctrine officielle de l'Eglise sur la personnalité de Jésus-Christ ?
    Y aurait-il un " mortel secret"  des Templiers ?
    Documents à l'appui, plusieurs auteurs l'ont soutenu.
    L'absence du Christ en croix dans les parties du XIIe et XIIIe siècle à Chartres a de quoi conforter la thèse de ces auteurs.

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    De même, il n'existe aucune sépulture dans la cathédrale de Chartres qui semble bénéficier d'un privilège unique au monde : son sous-sol n'a pas été contaminé par un cadavre, même d’évêque ou de personnage imminent. La cathédrale renferme bien un tombeau : il est vide !
    saint Caletric, ancien évêque de Chartres a bien reposé dans ce sarcophage de pierre, mais celui-ci était vide quand il a été placé dans une chapelle de la crypte.

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    Et puis, il y a... les miracles de la cathédrale de Chartres. Nous avons vu que l'eau du puits celtique était très réputée pour ses vertus médicales.
    Les reliques du trésors dont la chemise de la Vierge, n'ont pas cessé, du Moyen âge au XXe siècle, d'accomplir des " miracles en faveur de ceux qui ont la dévotion de passer en dessous en payant ".
    Une tradition médiévale relative à cette chemise veut que " ceux qui portent sur eux la figure d'icelle sont à l'abri de tout danger ".
    En 1870, des soldats pieux partiront au front avec une médaille frappée du dessin de la relique.

    En 1360, Notre-Dame de Chartres est intervenue pour sauver la cité et ses habitants. Cette année-là, Edouard III, roi d'Angleterre prétendant au trône de France assiège Chartres. Un matin, dans un beau ciel bleu, éclate un orage de grêle qui tue hommes et chevaux. Pour faire cesser la cataclysme, Edouard supplie la Vierge et lui promet d'accorder la paix au roi de France. La grêle cesse aussitôt...

    En 1568, pendant les premiers combats des guerres de religion, les protestants attaquent la ville. Une statue  de la Vierge placée à une porte de l'enceinte dévie les balles et les boulets, ce qui met les huguenots en fuite. Nouveau miracle !

    La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

    En fait, de tout temps, Chartres semble avoir été épargnée par les tourments de l’histoire des hommes. Même la révolution se brisera sur ses murs, non sans abîmer quelques statues, bien entendu... Les catastrophes naturelles épargneront également le sanctuaire.

    S'il est des lieux ou souffle l'esprit, Chartres s'impose comme une  référence. Depuis des milliers d’années, les hommes y viennent chercher un réconfort spirituel ou physique. La cathédrale n'a pourtant pas encore livré tous ses secrets : on murmure que, sous les tours, existent bien des cryptes secrètes, où pourrait se cacher des trésors. Non de l'or, mais de la sagesse !
    Des trésors comme l'humanité n'en a pas trouvé depuis plusieurs siècles.
    Peut-être depuis la construction de Chartres...

      La Cathédrale de Chartres - Le Secret perdu

                                                                                                                                                                              Extrait de " Inexpliqué " 1981


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    Nostradamus - L'Apocalypse

    La première édition des Prophéties de Nostradamus, en 1555, est immédiatement un très grand succès. Deux éditions sont épuisées en quelques mois. L'éditeur se frotte les mains. Une troisième est mise en sous presse au début de l'année suivante. La réputation de Michel de Nostres-Dame - qui sera désormais Nostradamus - dépasse les frontière de la Provence.

    Pourtant, à première vue, ces Prophéties ont tout pour rebuter le lecteur. Elles s'ouvrent par une longue lettre de l'auteur à son fils César, pour le mettre en garde contre les mauvais usages possibles de telles prédictions.
    Le moins que l'on puisse dire est que Nostradamus s'exprime dans une langue qui est loin d'être pure, même par rapport au français parlé à l'époque. Pour les nombreux exégètes, cette lettre revêtirait une importance capitale en livrant le code - lui-même " codé " ! - des Prophéties.

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Vient ensuite le corps de l'ouvrage : douze " centuries " qui regroupent environ 960 quatrains, un peu plus de 140 " présages ", une cinquantaine de sixains, et une lettre, également très longue adressée au Roi de France.

    La langue de Nostradamus, telle qu'on la découvre dans les 5 000 vers qu'il a composés, est des plus étranges : on y décèle des influences provençales mêlées à des réminiscences latines, grecques ou même mosaïques. Cette obscurité, peut-être volontaire, était bien faite pour susciter la curiosité.

    En ce moment, l'Europe vit alors une sorte d'âge d'or artistique et culturel ; les bateaux de Magellan ont bouclé le premier tour du monde et une planète entière s'ouvre à la volonté de puissance des plus aventureux ; Copernic vient de remettre en doute les théories de l'Eglise sur le Cosmos et Calvin bouleverse les consciences et s'apprête à dresser les Européens les uns contre les autres...

    Nostradamus - L'Apocalypse

    C'est tout un univers qui s'écroule. Le Moyen-Age est mort sans être vraiment remplacé. Les Prophéties de Nostradamus arrivent à un moment crucial : tout le monde cherche à se rassurer.

    Du coup, tout le monde parle de Nostradamus. Ses concitoyen, qui ne l'on jamais bien accepté, crient maintenant à la sorcellerie. Les lettrés provençaux, bientôt relayés par les salons parisiens le traitent volontiers de " farceur " ou de charlatan. Les jalousies littéraire devant un tel succès de librairie ne sont d'ailleurs pas absente du débat, et plusieurs pamphlets vont stigmatiser la fausses et abusives prophéties.

    Nostradamus - L'Apocalypse

    La réputation du " médecin astrophile " touche bientôt la cour royale. La très superstitieuse Catherine de Médicis, qui ne s'entoure que d'astrologues et de guérisseurs, veut absolument voir Nostradamus et somme Henri II de le convoquer dans la capitale. Nostradamus se met en route pour Paris, où il arrive en août 1556, le jour de l'Assomption de Notre-Dame. Coïncidence ou mise en scène : ce jour-là, Michel de Nostre-Dame prend logis à l'auberge Saint-Michel...

    Henri II et Catherine de Médicis lui font un accueil particulièrement chaleureux et l'installent dans le palais de l'archevêque de Sens.
    Le médecin et mage provençal n'en est pas moins avidement consulté par les grands du royaume et par la reine qui lui demande de tirer l'horoscope de ses enfants. Ceux-ci sont sept garçons et sept filles. Nostradamus ne se fait pas prier et annonce un événement assez surprenant :
    " Ils régneront tous les quatre affirme-t-il ".

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Ce qui est, a un petit détail près, rigoureusement exacte : François II, Charles IX et Henri III monteront sur le trône à la suite de leur père
    Henri II. Seul Hercule, le plus jeune des fils, en sera empêché par une mort prématurée. La prédiction n'avait qu'une infime chance de se réaliser...

    Ravis, Henri II et Catherine de Médicis font remettre une très forte somme d'argent à Nostradamus. Ils sont aussitôt imités par les seigneurs qui viennent le consulter. A son retour, il avait amassé argent et prestige. Les rééditions de ses ouvrages  pouvaient maintenant se succéder. Il était célèbre à travers toute l'Europe.

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Un des quatrain de la première " centurie " aurait dû inquiéter Henri II. Nostradamus annonçait :

    Le lyon jeune le vieux surmontera
    En champ belique par singulier duelle
    Dans une cage d'or les yeux lui crèvera
    Deux classes une, puis mourir mot cruelle.

    Dans son Nostradamus, historien et prophète, Jean-Charles de Fontbrune, commentateur de Nostradamus, traduit ainsi ce quatrain, en accord avec tous ceux qui l'on précédé :
    " Le lion jeune l'emportera sur le vieux par un tournoi dans la lice. Il lui crèvera l’œil dans le heaume doré, dans l'un des deux combats, puis il mourra de mort cruelle. "

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Le 10 juillet 1559, le roi Henri II mourait des suites d'une blessure que lui avait infligée accidentellement, au cours d'un tournoi, le comte de Montgomery, commandant de la Garde écossaise : il avait eu l’œil crevé par la lance de son adversaire.

    Cette prophétie a certainement beaucoup fait pour la renommée de Nostradamus. La famille royale ne lui en veut pas et, en octobre 1564, le jeune Charles IX et sa mère Catherine profitent d'un passage à Salon pour revoir le " médecin astrophile ". A cette occasion, Nostradamus va encore stupéfier les foules : il prédit le trône " de France et de Navarre " à un gamin de onze ans, Henri de Navarre, qui est attaché au service du roi.
    C'est le future Henri IV. Bien des années plus tard, le Vert-Galant s'amusera souvent à raconter l'anecdote. Encore une fois, rien ne pouvait laisser prévoir cette accession à la couronne...

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Peut-être anxieux à leur tour, les descendants d'Henri IV, Louis XIII en 1622 et Louis XIV en 1660, viendront s'incliner devant la tombeau de Nostradamus. En effet malgré toutes les attaques contre le prophète, ses livres ont connu un succès constant des décennies après sa mort : pas moins de seize éditions de 1556 à 1689.

    Sans aller jusqu'à admettre que le visionnaire de Salon a prévu tous les grands événement européens de sa mort à la fin qu'il assigne au monde, il faut reconnaître que certains quatrains prophétiques sont à couper le souffle. Outre ce qui semble être la Saint-Barthélémy, dans la lettre à " Henry, Roy de France second ", Nostradamus précise :

    " Et durera ceste ey jusqu'à l'an mil sept cens nonante deux que l'on cuidra estre une rénovation de siècle. "

    Ce qui pourrait ce traduire par

    " Celle-ci ( la monarchie ) durera jusqu'à 1792, événement que l'on prendra pour une rénovation de siècle. "

    Rappelons que 1792 marque l'an 1 de la République....

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Un autre quatrain précise :

    De nuict viendra par la forêt de Reines
    Deux pars voltorte Herne de la pierre blanche
    Le moine noir en gris dedans Varennes
    Esleu cap cause tempête, feu sang, tranche

    que la plupart des commentateurs interprètent comme l'annonce de la fuite du roi à Varennes. Quelle coïncidence, si ce n'est pas une prophétie !

    Et ces vers :

    Un empereur naîtra près d'Italie
    Qui a l'empire sera vendu bien cher

    n'annoncent-ils pas la naissance du futur Napoléon Ier, en Corse, et un règne qui a effectivement coûté très cher en vies humaines ? Et ces autres vers :

    La teste raze prendra la Satrapie
    Chassez sordide qui puis sera contraire
    Par quatorze ans tiendra tyrannie

    ne peuvent-ils signifier la venue au pouvoir ( Satrapie ) d " petit tondu " , qui manœuvrera ceux qui l'on porté au pouvoir et qui régnera quatorze ans ! Exactement la durée pendant laquelle Napoléon Bonaparte a tenu les rêne du pouvoir...

    La chute de Napoléon III et la défaite de 1870 ?
    Écoutons Nostradamus :

    L'aigle poussée entour des pavillons
    Par d'autres oiseaux d'entour sera chassée

    soit l'aigle impériale qui s'incline devant la nouvelle aigle germanique. Et ceci, après quelques vers qui évoquent des événements " loin ".

    De toute parts, les Grands seront afflits
    Et dix et sept assaillir vint et deux

    ne pourrait-ce pas être la guerre civile qui, soutenue par les grandes puissances hostiles aux bolcheviques, a ravagé la Russie de 1917 à 1922 ?

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Pour les périodes récentes, il faut bien reconnaître que Nostradamus est des plus flous. Ceux de ses quatrains qui, selon les exégètes, se rapportent aux guerres mondiales sont des plus obscurs. Une constatation s'impose malgré tout à ceux qui ont un peu d'esprit critique : Nostradamus se révèle être, quatre siècle à l'avance, un... anticommuniste forcené ! Une autre certitude : c'est en termes assez clairs que Nostradamus annonce, pour les dernière décennies du XXè Siècle, de terrible convulsions qui déboucheraient sur un nouvel " âge d'or " . Cet apocalypse à venir a d'ailleurs fait le succès des commentateurs " nostradamiens " de ce siècle, toujours très actifs à la veille des grands bouleversement mondiaux, chacun interprétant les quatrains à sa manière pour les faire " coller " à la réalité immédiate.

    Avant le premier conflit mondial, les " méchants " tombeurs de notre civilisation étaient les Prussiens. Entre les deux guerres, après un regain de phobie anti-jaune, les " méchants " sont redevenus Allemands et hitlériens. Depuis la dernière guerre, ils sont tantôt Soviétiques, tantôt Arabes, tantôt les deux à la fois.

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Jean-Charles de Fontbrune, qui a connu un formidable succès de librairie avec son Nostradamus, historien et prophète, a ainsi fait du visionnaire de Salon une sorte de maître en géopolitique, dont les prédictions se lisent comme un excellent roman de stratégie-fiction.

    La troisième Guerre mondiale serait ainsi programmée pour les années situées entre 1983 et 1987, avec un luxe de détails qui ont conduit les très sérieux penseurs militaires du C.E.S.T.E. ( Cercle d'étude de stratégie totale), que dirigeait le colonel Michel Garder, un ancien adjoint du général Beaufre, a estimer " hautement improbable mais néanmoins possible " un scénario écrit en 1555 et remis en forme de nos jours !

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Quelles que soient leurs " chances " de se réaliser et quelle que soit leur authenticité, on ne saurait discuter rationnellement des quatrains de Nostradamus. On l'a remarqué : les crise récentes de " nostradamite " aiguë ont toujours coïncidé avec les veillées d'arme. Le propre père de Jean-Charles de Fontbrune avait consacré, juste avant la Seconde Guerre Mondiale, un ouvrage aux quatrains. Ouvrage rapidement retiré de la vente par les Allemands, vexé des commentaires acerbes concernant Adolf Hitler et peut-être secrètement inquiétés par les prophéties annonçant des débarquements en Afrique et l'avènement d'un général français " qui viendra en triomphateur ".

    Comme bien souvent au cours des siècles passés, une sorte de terreur collective s'instaure lentement dans les mentalités. Ainsi que le rapportait un quotidien, même le chef de l'Etat, le président François Mitterrand, avait le livre de Jean-Charles de Fontbrune sur sa table de chevet...

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Cette terreur de l'an 2000, époque qui affole autant quelle fascine, n'est pas nouvelle. Depuis plus de mille ans, prophètes et visionnaires assignent à la fin du deuxième millénaire une importance primordiale. Les prophéties de Nostradamus n'ont-elles fait que répéter ce qui était annoncé auparavant ? Quelle est cette " légende du Grand Monarque " qui accompagne comme un frisson l'histoire européenne de ces mille dernières années ?

    Nostradamus - L'Apocalypse

    Car  Nostradamus n'était ni le premier ni le dernier à prophétiser le rétablissement de la monarchie après une terrible apocalypse guerrière...

                                                                                                                                            Extrait de "Inexpliqué" 1981


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