• Mythologie aborigène - Cycle Tingari*

     

    Il y a fort longtemps, à l'époque mythologique des Rêves, les hommes nomades Tindari entamèrent un long voyage au sud du site de Wilkinkarra. Ils étaient accompagnés par des novices, entonnant les cycles des chants tout au long de l’itinéraire, sur des milliers de kilomètres.
    La mélopée résonnait d'un bout à l'autre du pays traversant jusqu'à 80 langues différentes, aussi bien chantée par les femme que par les hommes. Mais ces sonorités restaient reconnaissables par tous, comme appartenant à une mémoire partagée.

    Certains évoquent aujourd'hui les capacités télépathiques  du peuple aborigène, d'autres les codifications infiniment subtiles de ces intellectuels du désert pour expliquer cette continuité musicale.

    A la fin du voyage les hommes organisèrent des cérémonies sur le site de Ngutjun, honorant les lieux, formant les plus jeunes.
    Le cycle Tingari, transmis de générations en générations, garde toujours une grande partie de ses mystères pour les occidentaux profanes. Et il suscite des questions...

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    Mythologie aborigène - Cycle Tingari

    Extrait 

    "Tjikamarta, l'échidné voyageait et suivait les traces des humains sans succès. Un jour, il trouva les cendres chaudes d'un foyer et sut qu'il approchait ; il se mit à les appeler : "Où sont les hommes, où sont les hommes, où sont les femmes, où sont les enfants ? " Il ne reçut aucune réponse et continua à suivre les traces. Elles étaient parfois floues et non reconnaissables... Parfois aussi les traces se séparaient... Elles ne se rejoignaient que dans les campements de nuits. Car les hommes partaient chasser des kangourous et des émeus, alors que les femmes ramassaient des fruits et des graines. Puis, un matin, après avoir marché toute la nuit malgré les mamu, ces mauvais esprits qui dans les ténèbres dévorent les humains, Tjikamarta arriva à Yurnkurita. Il entendit des voix et, derrière des acacias, aperçut les femmes assises qui discutaient autour d'un feu, tandis que les enfant jouaient.

    Tjikamarta s'approcha et demanda : "Vous êtes là, les femmes et les enfants. Mais où sont les hommes ? Les femmes répondirent en indiquant l'est : " Ils sont partis par là ". Suivant les indications, Tjikamarta se remit en route, mais après une longue marche sans trouver les hommes ni leurs traces, il revint sur ses pas. De retour au campement, il demanda à nouveau : " Ou sont les hommes ? Ils ne sont pas allés vers l'est. " Les femmes lui répondirent : Oh, alors ils sont partis par là, et elles indiquèrent le sud. Tjikamarta partit vers le sud, mais comme la première fois, dut rebrousser chemin : il n'y avait ni hommes ni traces. C'est ainsi que les femmes envoyèrent Tjikamarta dans toutes les directions.

     Tjikamarta, ne trouvant pas les hommes, se mit en colère. Il prit son bâton à fouir et commença à frapper le sol, en hurlant : " Les femmes m'ont envoyé dans toutes les directions, mais je n'ai pas trouvé d'hommes ! " Et il frappa si violemment que ses coups creusèrent un trou dans le sable, qui devenait à chaque coup plus profond.
    Le sable giclait et s'entassait sur le côté, formant une colline derrière laquelle campent aujourd'hui les femmes ; quant à la cavité, elle devint Yurntakurita. Tjikamarta se fatigua et finalement partit pour de nouvelles péripéties, abandonnant son bâton à fouir sur place.

    Les hommes que Tjikamarta chercha si longtemps et avec tant d'ardeur sortirent du trou qu'il avait creusé ; l'un après l'autre, ils escaladèrent les parois de Yurntakurita... "


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