• Chimère

    Dragon cracheur de flammes à tête de lion, corps de chèvre et queue de serpent, la Chimère est la fille de Typhon et d'Echidna la vipère. Dans la Grèce antique, elle commettait des ravages en Lycie, décimant le peuple et le bétail, jusqu'à ce que le héros Bellérophon, monté sur le cheval volant Pégase, l'abatte en lui lançant des flèches à pointes de plomb qui fondaient en pénétrant sous sa carapace.

    Au Moyen-Age, la Chimère symbolisait les tentations et les désirs irréalisables.

    José Luis Borges...

    ... nous dit que la première mention de la Chimère apparaît au livre VI de l'Iliade. Tête de lion, ventre de chèvre et queue de serpent, est l'explication la plus naturelle que suggèrent les paroles d'Homère, mais la Thégonie d'Hésiode la décrit avec trois têtes, et elle est figurée ainsi dans le fameux bronze d'Arezzo, qui date du Ve siècle. A la moitié du dos se trouve la tête de chèvre, à une extrémité celle de serpent, à l'autre celle de lion.

    Dans le deuxième livre de l'Enéide réapparaît " la Chimère armée de flammes " ; le commentateur Servius Honoratus observa que, selon toutes les autorités, le monstre était originaire de Lycie et qu'en cette région il y avait un volcan qui porte son nom. Le pied en est infesté de serpents, ses versants sont couverts de prairies et de chèvres, son sommet vomit des flammes et des lions y ont leur repaire ; la Chimère serait une métaphore de ce curieux ensemble. Auparavant, Plutarque avait suggéré que Chimère était le nom d'un capitaine aux penchants pirate, qui avait fait peindre sur son bateau un lion, une chèvre et une couleuvre.

    Ces absurdes conjectures prouvent que déjà la Chimère ennuyait les gens. Plutôt que de l'imaginer il valait mieux la traduire en n'importe quoi d'autre. Elle était trop hétérogène ; le lion, la chèvre et le serpent répugnaient à former un seul animal. Peu à peu, la Chimère tend à être " le chimérique ". La figure incohérente disparaît et le mot reste, pour nommer l'impossible. Idée fausse, vaine imagination, est la définition de la Chimère que donne maintenant le dictionnaire.

      


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  • Nix & Nixes

    Dans les légendes germaniques et nordiques, les Nix mâles sont vieux et pourvus d'une longue barbe, de redoutables dents vertes et d'un chapeau, vert également. Ce sont généralement des êtres perfides, amateurs de danse et de musique. Quand un homme se noie, on dit en Allemagne :
    " Le Nix l'a emporté avec lui. " Luther les cite dans ses récits.

    Leurs compagnes, les ravissantes nixes, sont des créatures féminines aux traits gracieux et aux long cheveux blonds. Elles résident principalement dans les eaux mortes et stagnantes. Belles et élégantes, mais souvent cruelles, les nixes cherchent à attirer à elles de jeunes gens, pour mieux les noyer au fond des mares où elles croupissent.

    La danse des nixes

    Parfois, elles vont jusqu'à fréquenter les bals nocturnes, vêtues comme d'accortes et élégantes jeunes filles, et séduisent par leurs danses sensuelles les malheureux qui, par amour pour elles, les suivent jusqu'à l'étang voisin, où ils perdront la vie.
    En Hollande, sous le nom de Neckers, elles se mêlent aux danses des habitants et entraînent les jeunes filles dans les flots, où elles se noient.

    On dit aussi que la danse des nixes est toujours un présage de mort pour celui qui la surprend. " Celui qui danse avec une nixes s'aperçoit tout de suite que son voile est d'un tissus très délicat .
    Ces danseuses ont du reste des allures mystérieuses, aristocratiques.
    Elles font preuves de beaucoup de sentiment ; leur caractère est tendre et poétique mais noble et fier. "

      


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  • Vouivre

    Les vouivres ont une double apparence ; tantôt elle se montrent sous la forme d'une splendide naïade, reconnaissable à l'escarboucle qu'elle porte au front, et tantôt sous la forme d'un dragon ou d'un serpent ailé.

    Lorsqu'elle se baigne, la vouivre cache dans l'herbe ou dans le creux d'un rocher sa précieuse escarboucle avant de plonger dans l'onde. Le mortel qui parvient à dérober l'incomparable bijou sans se faire surprendre par la vouivre devient riche et puissant.

    Mélusine, la fée du Poitou qui chaque samedi voyait le bas de son corps transformé en queue de serpent, et qui se métamorphosa en serpent ailé le jour où elle fut surprise en cet état par son époux qui était venu l'épier dans son bain, doit sans doute être autant considérée comme une vouivre que comme une fée ou une Dame blanche.

     


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  • Tritons

    La néréide Amphitrite s'unit au dieu de la Mer Poséidon pour donner naissance à Triton, dieu marin figuré avec un buste d'homme et une queue de poisson. Il vivait dans un palais d'or situé au fond de la mer, et possédait une conque marine au son si éclatant qu'on pouvait l'entendre jusqu'aux extrémités de la mer. Triton eut pour descendance les Tritons, sortes de sirènes mâles au corps d'homme barbu et à queue de poisson.

    Au IIè siècle, Pausanias les décrit comme étant pourvus d'une chevelure de goémons, d'un corps couvert d'écailles petites et dures, d'ouïes placées derrière les oreilles, d'un nez ordinaire, d'une bouche largement fendue et pourvue de dents humaines, de mains étroites en forme de coquilles bivalves et de jambes tantôt réunies, tantôt séparées en forme de queue de poisson.

    Chevauchant des dauphins, armés de leurs conques marines, ils sont la personnification du mugissement de la mer. Ainsi, lorsque César s'apprêta à franchir le Rubicon, un Triton surgit entre les roseaux et souffla dans sa conque pour encourager l'empereur. Les Tritons étaient également réputés pour leurs audaces lascives.


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  • Dames blanches

    Ces dames toujours vêtues de blanc sont tantôt considérées comme des fées bienfaisantes et espiègles, tantôt comme les fantômes de nobles châtelaines mortes en de tragiques circonstances, qui reviennent sur les lieux où elles vécurent pour protéger leurs descendants ou les prévenir de leur trépas futur, comme les banshies d'Irlande et d'Ecosse.

    En Allemagne, dame Bertha était une Dame blanche qui apparaissait à la naissance des héritiers des maisons princières. Elle annonçait également le décès des souverains, et aurait été vue au donjon de plusieurs châteaux d'Allemagne et de Bohême. Selon Erasme, une Dame blanche se fait voir en Allemagne quand la mort doit frapper un prince ou un seigneur : " Ce spectre est apparu, en effet, dès les premiers temps de l'histoire des nobles maisons Neuhaus et de Rosenberg, et il s'y montre encore aujourd'hui ".
    Ces Dames blanches existent aussi en France, où elles ont donné leur nom à de nombreux lieux-dits, comme la Combe aux Dames, le Pré aux Dames, la Cour des Dames ou le Banc des Dames.

    Malesherbes raconte que, le jour précédant la condamnation de Louis XVI, ce dernier lui demanda s'il avait vu la Dame blanche qui traditionnellement apparaissait autour du palais des Bourbons pour annoncer la mort d'un prince. De même, une Dame blanche balayait les salles du château lorsqu'un malheur allait s'abattre sur la famille des Hohenzollern.

    La Dame blanche des Hasbourg vivait habituellement dans la Hofburg, et apparaissait à chaque fois qu'un membre de la famille impériale allait mourir. On l'aperçut également à Yute, dans le monastère espagnol où agonisait Charles Quint, ainsi qu'à Mayerling, le veille du drame.

    Généralement bienveillantes, ces Dames blanches se tiennent souvent près des calvaires. Elles remettent les voyageurs égarés sur le bon chemin, apportent à manger aux bergers esseulés ou viennent tenir compagnie aux enfants perdus dans les bois. Une Dame blanche résidait ainsi près d'un ruisseau, dans les environs d'Anvers : " C'était une personne fort bienfaisante, elle consolait les enfants et leur donnait les moyens de secourir leur parents. "

    Elles peuvent aussi apparaître dans les écuries. Elles tiennent dans leurs mains des chandelles allumées dont elles laissent tomber la cire sur le crin des chevaux, avant de les peigner et les tresser. D'autres fois, ces Dames blanches se plaisent à conduire les passant au bord des précipices, où elles les poussent sans ménagement.

    Plus récemment, les Dames blanches ont pris l'apparence d'auto-stoppeuses fantômes se montrant aux automobilistes au bord des routes, généralement à l'endroit où un accident mortel s'est produit. De nombreux témoignages recueillis un peu partout depuis une vingtaine d'années semblent accréditer la permanence de ce spectre, considéré par ceux qui l'on croisé comme une divinité protectrice.

               Extrait de " La petite Encyclopédie du Merveilleux " d' Edouard Brassey


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