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    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Le plus grand miracle ou la plus grande illusion de l'histoire ? Comment faut-il appeler la résurrection d'entre les morts de Jésus, le Christ ?
    Cet épisode est relaté dans les quatre évangiles.
    Cette croyance de la résurrection data des jours qui suivirent la mort de Jésus.

    Nous allons présenter un résumé de chacun des récits de cet évènement afin de les comparer ou de les opposer.

    Selon Saint Marc

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ? 

    Marc raconte que Jésus fut flagellé et durement traité par les soldats romains qui le frappèrent, le couronnèrent d'épines et le crucifièrent. Jésus mourut à la neuvième heure (trois heures de l'après-midi) et fut mis au tombeau avant le début du sabbat (six heures de l'après-midi) pour en respecter la trêve.
    Joseph d'Arimathie, un disciple secret de Jésus, entra hardiment chez Pilate, le gouverneur romain, et réclama le corps de Jésus. Pilate s'étonnant qu'il fût déjà mort, s'informa auprès d'un centurion, puis fit remettre le cadavre à Joseph. Celui-ci enveloppa le corps dans un linceul, le déposa dans une tombe taillée à même le roc et en bloqua l'entrée avec une grosse pierre. Marie Madeleine et Marie, la mère de Jésus, regardaient là où Jésus reposait.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    La fin du vendredi, le samedi et le début du dimanche, soit environ 36 heures, furent comptés par les Juifs comme trois jours. Au lever du soleil, le dimanche, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé vinrent pour embaumer le corps avec des aromates ; elles se demandaient qui allait leur rouler la pierre obstruant l'entrée du tombeau, lorsqu'elles aperçurent, assis là, un jeune homme vêtu d'une robe blanche. Il leur dit :
    " Ne vous effrayez pas. C'est Jésus que vous cherchez, le Nazaréen, le crucifié. Il s'est relevé ; il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait mis. Mais allez, dites à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez, selon ce qu'il vous a dit. "

    Saisies de stupeur et de tremblements, les femmes s'enfuirent du tombeau et ne dirent rien à personne de leur rencontre.
    Jésus ressuscité apparut d'abord à Marie Madeleine, qui partit l'annoncer à ses disciples ; ceux-ci refusèrent de la croire. Puis il se manifesta sous une forme différente à deux d'entre eux, qui faisait route vers la campagne ; il apparut ensuite aux onze apôtres pendant qu'ils étaient à table, leur reprocha leur incrédulité et les exhorta à prêcher l’Évangile dans le monde entier. Puis il "monta au ciel"

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ? 

    Selon Saint Matthieu

    Matthieu ajoute aux blessure physiques de Jésus des outrages de la part de Sanhédrin (conseil juif). Il raconte aussi que les autorités juives se rappelant la parole du Christ ( "trois jours après, je me relèverai") demandèrent à Pilate de faire garder le sépulcre, de peur que les disciples de Jésus ne viennent dérober son corps la nuit et proclament sa résurrection miraculeuse. Pilate leur répondit de poster leur propre garde, probablement des juifs de la "police du Temple" chargés de maintenir l'ordre dans l'enceinte du lieu sacré, là où aucun non-juif n'était admis.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Matthieu omet de citer Salomé, mentionnant seulement la visite au tombeau de deux femmes comme l'aube du premier jour de la semaine commençait à poindre. Une grande secousse accompagna la descente du Ciel de l'ange du Seigneur. " Son aspect était comme l'éclair et son vêtement blanc comme neige. " Il avait roulé la pierre et était dessus. Les gardes restèrent stupéfaits. L'ange s'adressa aux femmes, employant les mêmes termes que le " jeune homme " de saint Marc. Emplies de crainte et d'une grande joie, elles coururent raconter leur aventure aux disciples du Christ.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

      

    Sur le chemin, elles rencontrèrent Jésus lui-même. Celui-ci leur répéta le message de l'ange aux disciples : " Allez en Galilée, c'est là que vous me retrouverez. " Entre-temps, les gardes racontèrent aux Grands Prêtres ce qui était arrivé. Ceux-ci les soudoyèrent afin qu'ils prétendent que, pendant leur sommeil, le corps du Christ avait été dérobé. La rencontre entre Jésus et ses disciples eut lieu sur la montagne de Galilée que leur avait indiquée l'ange. Ils se prosternèrent, mais " quelques-uns furent habités par le doute ". Jésus leur ordonna de répandre la Parole de Dieu dans le monde entier.

    SELON SAINT LUC

    Luc affirme que les femmes regardèrent non seulement le tombeau du Christ, mais aussi la façon dont le corps avait été placé. Le dimanche, Marie Madeleine, Jeanne et Marie, mère de Jacques, et d'autres femmes trouvèrent la pierre enlevée du tombeau et restèrent perplexes en constatant l'absence du corps. Soudain " deux hommes se présentèrent à elles en habit étincelant " et les chargèrent du même message que celui relaté dans les évangiles de saint Marc et de saint Matthieu, ajoutant qu'elles devaient se rappeler la prophétie de Jésus concernant sa mort et sa résurrection. Les femmes racontèrent tout cela aux disciples du Christ ; elles ne furent pas crues, mais Pierre courut au tombeau et ne vit que des bandelettes ; il rentra chez lui, songeur.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Puis Luc parle de deux disciples marchant vers Emmaüs, à 12 km de Jérusalem. Jésus fit route avec eux, mais leurs yeux " étaient empêchés " de le reconnaître. Ils lui parlèrent de la crucifixion, du tombeau vide et de l'apparition d'anges affirmant que le Christ était vivant. D'autres disciples se rendirent au tombeau, ils certifièrent que le corps du supplicié ne s'y trouvait plus. Les disciples le convièrent à partager leur repas du soir et le reconnurent lorsqu'il " bénit le pain et le rompit ". Puis il disparut. Ils partirent sur-le-champ à Jérusalem pour informer leurs onze compagnons, lesquels leur racontèrent l'apparition du Seigneur à Pierre.

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

     

    Tandis qu'ils parlaient, Jésus vint parmi eux. Pensant voir un fantôme, ils furent effrayés. Mais Jésus les invita à le toucher, leur montra ses plaies aux mains et aux pieds et mangea devant eux, leur prouvant ainsi qu'il n'était pas un esprit. Il leur dit : " Restez à Jérusalem jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la Puissance d'En Haut. " Jésus les emmena près de Béthanie et il " monta au ciel ". Les disciples regagnèrent Jérusalem, habités par une très grande joie et restèrent continuellement dans le Temple à adorer Dieu.

    SELON SAINT JEAN

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Saint Jean ajoute qu'un soldat transperça de sa lance le côté de Jésus en croix ; il en sorti " du sang et de l'eau " (description médicalement exacte de la perforation du péricarde), une blessure fatale. Saint Jean parle de la visite, le dimanche matin alors qu'il faisait encore sombre, de Marie Madeleine seulement. Voyant la pierre roulée de devant le tombeau, elle courut vers Pierre et Jean et leur raconta que le corps du Christ avait disparu et que " nous ne savons pas où on l'a mis " ( ce qui indique clairement la présence d'autres personnes ).

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Les deux disciples partirent en courant. Jean, arriva le premier, regarda à l'intérieur du tombeau, il vit les bandelettes posées là, mais n'entra pas. Pierre qui le suivait pénétra dans le tombeau et vit que le suaire posé sur la tête du Christ n'était pas avec les bandelettes, mais roulé à part. Ils s'en allèrent " émerveillés ". Marie Madeleine retourna au sépulcre ; elle se tenait toute en pleurs, près de la tombe, lorsqu'elle aperçut
    " deux anges ". Ils lui demandèrent pourquoi elle pleurait, elle répondit : " On a enlevé mon Seigneur et j'ignore où on l'a mis. "

    Se retournant, elle vit Jésus, mais ne le reconnut point. Le prenant pour un jardinier, elle lui demanda où avait été déposé le corps de Jésus. Il lui répondit : "Marie", de telle façon qu'elle le reconnut instantanément. Jésus lui demanda de ne plus le toucher et d'aller annoncer à ces disciples qu'il était vivant. Le soir de ce même jour, Jésus apparut aux Apôtres. Thomas, absent à cette occasion, refusa plus tard de croire à la résurrection du Christ tant qu'il n'aurait pas touché ses blessures. Huit jours plus tard, Jésus apparut de nouveau et Thomas fut convaincu.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Outre son improbabilité de fait, l'épisode de la résurrection peut être contestée. Les femmes se sont peut-être trompées de tombeau. Cependant, une telle erreur aurait été immédiatement découverte et corrigée.

    Il se peut aussi que Jésus ne soit pas mort sur la croix, mais seulement qu'il ait été victime d'un évanouissement. Après avoir repris connaissance dans le tombeau, il s'en serait échappé, et quelques disciples l'auraient rencontré plus tard. Pourtant, la flagellation romaine était si terrible que la plupart des suppliciés en mouraient. D'autre part, même une courte crucifixion pouvait être fatale. De plus, le coup de lance dans le côté aurait été mortel ; le centurion, probablement habitué, a confirmé la mort du Christ. Et comment Jésus, après de tels supplices, aurait-il pu s'échapper du tombeau ?

    D'autres prétendent que le corps du Christ fut dérobé par quelques-uns de ses disciples, qui abusèrent ainsi leurs compagnons en affirmant que Jésus était ressuscité.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Il parait pourtant bien improbable qu'une religion qui s'étendit si rapidement à travers l'Empire romain, et ce malgré de féroces persécutions, repose sur une telle duperie ; surtout si l'on songe que les chefs de cette " conspiration " sont allés héroïquement au martyre sans jamais dévoiler la supercherie.

    Le corps fut-il enlevé par les Romains ou par les Juifs pour " tuer dans l'oeuf " le christianisme naissant ? Dans ce cas, pourquoi ne l'a t-on pas exhibé pour couper court à toutes les rumeurs de résurrection
    du Christ ?  Ou, si le corps avait été caché dans un tombeau, à quelques minutes de Jérusalem, pourquoi ne l'a t-on pas révélé ? La première prédication de Pierre provoqua trois mille conversions. Une réussite impossible pour un sermon s’appuyant sur une duperie qu'on aurait pu facilement démasquer.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Les critiques constatent que les Evangiles contiennent moult contradictions. Ce qui prouve bien qu'il n'y eu nulle concertation entre les évangélistes. Ces derniers n'ont cessé d'affirmer au cours de leurs récits leur confiance totale en la nouvelle foi, même s'ils n'ont pas hésité à introduire des détails, comme la non-reconnaissance temporaire de Jésus et le fait qu'ils aient douté. Les récits ont pu être remodelés, comme l'atteste le célèbre érudit N. P. William dans son livre le premier Matin de Pâques. Cependant les événements relatés dans le Nouveau Testament ont pu être racontés par des écrivains pour lesquels une rigoureuse chronologie n'était pas essentielle, mais qui voulaient susciter une dynamique religieuse capable de bouleverser l'Ancien Monde.

    A propos de la résurrection physique du Christ, où toutes les hypothèses sont permises, une analyse psychologique pourrait peut-être apporter des éléments nouveaux. Matière à travers la matière, la téléportation d'objets ou même de personnes est un phénomène bien connu, commun dans les récits de spiritisme. Et le don d'ubiquité a été le fait de sœur Marie d'Agreda et, plus récemment de Padre Pio, mort en 1968.

     

    Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?

    Les croyants peuvent aussi trouver dans le Saint Suaire exposé à Turin une nouvelle preuve de la résurrection du Christ ; tandis que les sceptiques maintiennent qu'un " facteur inconnu " mais rationnel convainquit les premiers disciples de l'évidence d'un événement qui n'eut peut-être jamais eu lieu.

    La littérature consacrée au recherches parapsychiques et les archives des amateurs de phénomènes paranormaux penchent pour l'authenticité des miracles. Il n'y a peut-être aucune raison, alors de douter des nombreux miracles du Nouveau Testament.

                                                                                    Extrait de " Inexpliqué " 1981

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    Le Christ est-il vraiment ressuscité ? "

    A lire aussi : Le Christ parapsychologue


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    Gilles de Rais

    Malgré sa haute naissance, Gilles de Rais est l'une des plus infâmes figures de l'histoire de France.
    Né en 1404 dans la trop célèbre tour Noire du château de Champtocé en Anjou, il était l'héritier d'une fortune qu'il multiplia plusieurs fois grâce à des héritages et à son mariage. jusqu'à se retrouver possesseur d'un véritable royaume.
    Il se couvrit de gloire à la guerre et fut le compagnon de Jeanne d'Arc, avec qui il conquit Orléans le 7 mai 1429. A l'âge de 25 ans, le 17 juillet de la même année, il fut maréchal de France.

    Gilles de Rais

    Moins de deux ans après l'exécution de Jeanne d'Arc en 1431, Gilles de Rais, alors âgé de 29 ans, cet homme qui n'avait connu que la renommée et la fortune, et qui se permettait tous les caprices, commença à se révéler un pervers sexuel et un meurtrier d'enfants à grande échelle. En tout, on pense qu'il a tué entre 140 et 200 enfants kidnappés.

    On ne sait si Gilles de Rais a toujours nourri ces goûts particuliers. La brutalité des faits de guerre a pu révéler sa nature psychopathe et avec le retour de la paix, ses instincts meurtriers désormais sans emploi ont pu porter pour la première fois son attention sur les enfants.

    Gilles de Rais

    Il menait ses activités discrètement. Ses victimes lui étaient procurées par ses cousins, Gilles de Sillé et Robert de Briqueville, et ils savaient parfaitement où puiser. Les années de guerre avaient laissé des centaines d'enfants sans foyer ni parents, et de véritables bandes erraient de ville en ville, à l'aventure.

    La première victime dont le nom fut connu est Jean Jeudon, âgé de 12 ans, apprenti d'un fourreur du voisinage, qui permit à Sillé et Briqueville d'utiliser l'enfant pour porter un message au château de Rais à Machecoul. Nul ne le revit par la suite.

    Gilles de Rais

    Gilles de Rais réunit tout un petit groupe de rabatteurs, dont certains partageaient ses plaisirs pervers. Où que fut Gilles de Rais, les enfants disparaissaient. Les parents, qui soupçonnaient le pire, n'avaient rien d'autre à faire que supporter leur peine en silence. Cela en partie parce que Gilles de Rais était un homme très puissant, mais aussi parce que l'aristocratie portait peu d'attention au bien-être des serfs ou de leur progéniture.
    En octobre 1437, par exemple, quand les ossements de 40 enfants furent exhumés d'une tour du château de Champtocé, Robert de Briqueville fit profiter deux nobles dames du " spectacle " ; cela les divertit. Elles auraient peut-être été surprises par les goûts sexuels de Rais, mais elles ne ressentaient certainement aucune horreur devant la mort brutale de tant d'enfants sans défense.

    Deux sujets occupaient l'esprit de Gilles de Rais et lui coûtaient de l'argent.
    L'un était sa propre chapelle, la chapelle des Saints-Innocents, pour qui il sélectionnait les enfants de chœur les plus séduisants, parmi lesquels André Buchet et un nommé Rossignol, qu'il compromit sexuellement et qui, par la suite, se retrouvèrent activement impliqués dans ses crimes.
    Son autre projet favori était la représentation d'un mystère dans lequel un personnage représentait Rais lui-même au sommet de son art et de sa puissance et de sa gloire.  

      Gilles de Rais posséda un moment la plus grosse fortune d'Europe, qui disparut peu à peu, dilapidée dans ces projets et d'autres souvent bien plus insensés. La déconfiture commença dès 1429, quand il commença à vendre des propriétés à la périphérie de ses Etats. En 1433, il ne lui restait plus de terres à l'exception de celles de sa femme en Poitou et de deux châteaux en Anjou

    Gilles de Raisp

    La recherche d'argent commença à obséder Gilles de Rais. En 1435, il avait vendu toutes ses terres et en était réduit à céder ses biens privés.
    Désespéré, il se tourna alors vers l'alchimie.

    Il sollicita l'assistance d'Eustache Blanchet, un prêtre de Saint-Malo, entré à son service en 1435 qui se rendit en Italie et fit la connaissance de Franco Prelati qui étudiait les arts alchimiques. Prelati se révéla être un illusionniste de haute volée, capable d'exciter l'espoir de fabriquer de l'or chez Gilles de Rais.

    Cependant, les ennemis de Gilles de Rais se rassemblaient. Ils convoitaient ses terres.  C'est en mai 1440 qu'il commit la démarche la plus insensée de sa vie, se mettant dans les mains de ceux qui tenaient tant à le citer en justice. Il décida de reprendre son château de Saint-Etienne-de-Mer-Morte qu'il avait été obligé de vendre. Cependant il violait la propriété ecclésiastique, en emprisonnant un prêtre.

    Gilles de Rais

    Jean V imposa une lourde amende à Gilles de Rais, sachant bien qu'il était dans l'incapacité de payer. Parmi les personnes interrogées lors de l'enquête, il y eut les parents d'enfants disparut.
    Les conclusions de l'enquête rendent en juillet 1440 révélèrent que :
    " Gilles de Rais, avec l'aide de ses complices, avait tué et massacré de la plus odieuse manière de nombreux jeunes garçons, et qu'il avait pris avec ces enfants des plaisirs contre nature..." 

    Le 19 septembre Gilles comparut de nouveau et pensa que toute cette histoire pouvait se conclure par une sorte d'accord à l'amiable. C'est le 8 octobre, quand commença le jugement proprement dit, qu'il parut réaliser la gravité des charges.

    Sa réaction fut une explosion de colère. Il revint sur ses dépositions, rejeta les droits de la Cour et refusa de prêter serment.
    Les accusations horribles contre Gilles de Rais furent prononcées publiquement. Parmi celle-ci :
    " pendant quatorze ans environ, chaque année, chaque mois, chaque jour, chaque nuit, ledit Gilles de Rais, possédé du démon, oubliant son salut, posséda, tua et eut commerce avec des magiciens et des hérétiques..."

    Gilles de Rais

    Contre toute attente, Gilles de Rais reparut devant la Cour avec l'image d'un repenti parfais. A part l'accusation d'avoir évoqué les démons, Gilles de Rais reconnaissait toutes les charges portées contre lui.

    Le 25 octobre, Gilles de Rais, comparaissant à nouveau dans la chambre supérieure de la Tour Neuve, fut reconnu coupable de " perfidie, apostasie hérétique et invocation des démons "
    A la vue de son attitude repentie, la Cour lui accorda d'être brûlé seulement après être mort par pendaison.

    Gilles de Rais

    Deux de ses complices furent brûlés et leurs cendres jetées au vent. La vieille rabatteuse Perrine Martin, se pendit sans sa cellule. Prelati fut condamné à la prison à vie, mais s'échappa : il fut cependant pendu plus tard pour d'autres crimes.

    Tout au long du procès, Gilles de Rais démentit que les meurtres aient été perpétrés en vue de cérémonies de magie noire ou de sorcellerie.

    Quelques érudits en doutent, mais on ne voit pas pourquoi Gilles de Rais aurait menti. Comme il le dit lui-même : " Je vous ai avoué bien pire que cela, et assez pour faire pendre 10 000 hommes ".

    Gilles de Rais

    A la fois à cause de l'énormité de ses crimes et de sa situation de vassal du duc de Bretagne, l'histoire de Gilles de Rais fusionna avec la vieille légende celtique de Barbe-Bleu, basée sur Comore le Maudit, un chef breton du VIè siècle.
    De toute façon, les agissements de Gilles de Rais sont minutieusement décrits dans les actes du procès, bien que quelques érudits aient réfuté l'étendue de ces crimes, et il ne fait aucun doute qu'il restera dans l'histoire comme un des assassins les plus sadiques. 

                                                                              Extrait de " Inexpliqué " 1981

    A lire aussi : Dracula

     


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    John Dee et la vrai langue des anges

    John Dee occupe une place éminente dans les ouvrages de référence pour sa contribution aux études mathématiques et de navigation menée au XVIè siècle en Angleterre. Cependant, le même homme croyait avoir découvert les secrets des anges. Communiquait-il réellement avec les esprits angéliques ? Ou bien était-il victime de l'autosuggestion et les fourberies d'un médium astucieux ?

    La majorité de ceux qui ont étudiés le cas, la vie et les opinions de John Dee sont arrivés à cette dernière conclusion.
    Les occultistes ont une tout autre vue de la chose, particulièrement ceux qui se réclament de ce que l'on a appelé la tradition ésotérique occidentale. Celle-ci consiste en cette synthèse d'astrologie européenne, de magie rituelle, d'alchimie et d'autres techniques d'occultisme.

    Beaucoup croient que Dee avait appris la langue des anges. Et certains avancent que la magie énochienne est de grande valeur. Car, contrairement à d'autres systèmes magiques, elle ne s'occupe pas de démons ou de diables ; et, à cause de l'origine céleste de sa langue, elle est supposée aider le magicien à contrôler les esprits avec plus de succès.

    John Dee et la vraie langue des anges

    Que Dee ait été sensé ou fou, excentrique ou mage, il n'y a pas de doute quant à son érudition. Sa bibliothèque, qui tant en manuscrits qu'en imprimés, lui avait coûté plus de 3 000 livre à l'époque, était l'une des plus importante de son temps. Elle contenait des ouvrages sur tous les sujets auxquels s’intéressaient les savants du XVIè siècle ; la théologie, les mathématiques, la géographie, la navigation, l'alchimie, l'astronomie, l'astrologie et la magie rituelle, tout y était représenté.

    Il est né le 13 juillet 1529. A l'âge de 15 ans, il obtint un diplôme de l'université de Cambridge et poursuivit ses études avec une vive concentration. Comme il le raconta lui-même :

    " J'étais si véhémentement attaché à l'étude que pendant ces années j'observai cet ordre inviolable : seulement quatre heures de sommeil par nuit ; deux heures pour manger et boire  et les dix-huit autres heures étaient consacrées au travail."

    Les efforts de John Dee reçurent leur récompense et, en 1546, il fut reçu lecteur de grec, en quelque sorte professeur adjoint. Mais même au début de sa carrière, le bruit courait qu'il s'adonnait à la magie noire. Quelques-uns soupçonnèrent même que l'ingénieux insecte mécanique qu'il conçut comme trucage dans une pièce grecque était en fait une créature infernale.

    John Dee et la vraie langue des anges

    Les trente années suivantes de la vie de Dee furent existantes, pleines d’événements et parfois dangereuses. Il voyagea dans toute l'Europe, professant dans les universités et se faisant des amis parmi les savants ; il s’intéressa à la magie "angélique" exposée par l'abbé Trithème dans son manuscrit Steganographia, et il dressa les horoscopes des gens connus de son temps. Ce fut cette dernière activité qui, en 1553, sous le règne de la reine Marie, mit Dee en danger.

    A cette époque, la princesse Elisabeth, suspectée de comploter avec les protestants pour renverser la reine et prendre sa place entra en relation épistolaire avec Dee de sorte que bientôt il dressa pour elle l'horoscope de la reine Marie.
    Non seulement ses calculs astrologiques sur la durée de la vie de la reine Marie furent considérés comme frôlant la trahison, mais de plus on crut qu'il projetait de la tuer grâce à la magie noire. Dee put se disculper mais fut immédiatement arrêté de nouveau comme hérétique.

    John Dee et la vraie langue des anges

    En 1558 la reine Marie mourut et Elisabeth monta sur le trône. Dee bénéficia de la faveur de la reine Elisabeth en tant qu'astrologue de la cour.

    Malgré tout, la vie de Dee n'était pas entièrement heureuse. Il était continuellement à court d'argent, dépensant tout ce qu'il gagnait en livre ou en expériences alchimiques.

     Les expériences de communication avec les anges commencèrent en octobre 1581.
    Les six mois précédents furent particulièrement troublés pour Dee. Son sommeil était perturbé, ses rêves étranges, et sa maison résonnait de coup mystérieux. Tout se passait comme si les esprits souhaitaient contacter Dee, et non le contraire. Dee se servait d'un médium, Barnabas Saul, qui affirmait voir des anges et d'autres esprits dans un cristal magique. Mais Dee ne fut pas satisfait de lui et s'en sépara au bout de quelques mois.

    John Dee et la vraie langue des anges

    En 1582, un nouveau médium nommé Edward Kelly, étrange jeune homme au passé obscur se présenta à lui.
    Il n'avait que 27 ans mais sa courte vie semble avoir été remplie de mystère, de dangers et d'exploits douteux.
    Il avait été étudiant, mais sans avoir été jusqu'aux examens.
    Il avait également été notaire et, accusé de faux, il avait eu les oreilles coupées.
    Il avait utilisé la magie pour rechercher des trésors enterrés.
    Il avait étudié l'alchimie et possédait d'étranges poudres, élixirs et manuscrits chiffrés.
    Plus sinistrement, il était suspecté de pratiquer la nécromancie, ce rite qui consiste à réveiller les morts pour les besoins de la prédiction et de la divination.

    John Dee et la vraie langue des anges

     Dee se méfia tout d'abord de Kelly, mais cela ne dura pas longtemps. L'association entre Kelly et Dee dura 7 ans. Ensemble ils tinrent des centaines de séances magiques. Sur les instructions des anges qui parlaient à travers Kelly, les deux hommes et leurs familles parcoururent des milliers de kilomètres à travers l'Europe.
    Des relations de beaucoup de leurs expériences, soigneusement compilées par Dee, ont survécu jusqu'à nous.
    Elles sont souvent dépourvues de sens pour le lecteur moderne qui n'a pas fait d'études spécialisées sur la magie et l'alchimie de l'époque. Mais elles contiennent des passages qui semblent prophétiques.

    Prenons par exemple le dialogue suivant échangé entre Dee et l'ange Uriel le 5 mai 1583 :

    Dee  -  A propos de cette vision présentée la nuit dernière à la vue d'Edward Kelly : L'apparition de la mer avec beaucoup de navires, et la décapitation d'une femme par un grand homme noir, que devons-nous en penser ?

     Uriel  -  La première signifie la coalition de puissances étrangères contre le bien-être de ce pays, ce qu'elles ne tarderont pas à mettre en pratique ; l'autre signifie la mort de la reine d'Ecosse : cela arrivera bientôt.

    John Dee et la vraie langue des anges

    En d'autres termes, Uriel, parlant par la bouche de Kelly en 1583, prophétisait une tentative d'invasion de l'Angleterre par quelque vaste flotte, et l'exécution de Marie Stuart, reine des Écossais. La description du bourreau comme " un homme noir " veut sans doute indiquer sa cagoule noire. Marie Stuart fut exécutée en 1587 et la tentative d'invasion de l'Invincible Armada espagnole survint en 1588.

    La langue d'Enoch était, selon Uriel et ses amis, celles parlées dans le jardin d'Eden avant la chute. De long discours furent dictés à Dee dans cette langue, à première vue un charabia incohérent. Par exemple,  micaolz olprt  signifie " puissante lumière " et bliors ds odo  " La plus franche consolation "Parfois la traduction était obligeamment fournie par les anges. De ces exemples on peut déduire que l'énochien est plus qu'un embrouillamini de syllabes. Il révèle des traces de grammaire et les rudiments d'un langage.

    John Dee et la vraie langue des anges

     Le docteur Laycock a mené à bien une étude approfondie de l'énochien, et, dans l'introduction de son dictionnaire complet d'enochien (1978), il conclut que sa structure et sa grammaire sont remarquablement identiques à celles de l'anglais. En dépit de son scepticisme à propos de la langue elle-même, le docteur Laycock est prêt à admettre qu'il y a quelque chose dans la magie énochienne. Il remarque :
    " J'ai bien connu des gens qui ont persévéré dans l'étude énochienne du point de vue de l'occultisme pratique, et qui affirment que, quelle que soit l'origine du système, il fonctionne utilement ".

    Que valurent la magie énochienne, la langue d'Enoch et les autres enseignements occultes confiés à Dee et Kelly  par leurs anges supposés ?
    Personne ne peut l'évaluer. Mais il y aurait beaucoup à dire du point de vue exprimé par le docteur Laycock :
    " Si la vraie voix de Dieu se manifesta à travers le cristal, alors ce fut vraiment comme à travers un verre fumé."

                                                                                                                                                                          Extrait de " Inexpliqué " 1981


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