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Par giova35 le 22 Juillet 2013 à 08:28
Les Cyclopes de la mythologie grecque, né de l'union d'Ouranos, le ciel, et de Gaia, la terre, étaient des géants monstrueux " au cœur violent ",
selon Hésiode, dotés d'un œil unique au centre du front. Ils avaient pour nom Angês, Stéropés et Brontés, à savoir Éclair, Foudre et Tonnerre.
Ce sont eux qui donnèrent à Zeus le tonnerre et la foudre.
Ils étaient frères des Titans, des Géants ainsi que des trois Hécatonchires, monstre aux cent bras.Dans l'Odyssée, Homère décrit les Cyclopes comme des ogres gigantesques, brutaux et stupides. C'est en quittant l'île des Lotophages qu'Ulysse et ses douze compagnons abordent l'île où se trouvent ces cruels géants. En cherchant de quoi subsister, ils pénètrent dans une profonde caverne dans laquelle se trouvent des troupeaux, des claies remplies de fromage et de la vigne sauvage. Il s'agit de l'antre du cyclope Polyphème, qui ne tarde pas à rentrer, accompagné de ses chèvres, de ses moutons et de son bélier. Découvrant les minuscules hommes qui tentent de se cacher dans les recoins de la grotte, il en attrape deux par les pieds, cogne leur tête contre la roche pour la faire éclater et les avale tout crus.
Puis le monstre va se coucher, non sans avoir condamné l'accès de son repaire avec un énorme bloc de pierre, coupant ainsi tout espoir de retraite aux malheureux navigateurs grecs.
Le lendemain, il avale à nouveau deux hommes pour son petit déjeuner, puis deux autres le soir. Il ne reste plus que la moitié de l'équipage d'Ulysse, qui, pour tenter d'amadouer la brute, lui offre du vin.
Le Cyclope accepte bien volontiers et demande à Ulysse de lui révéler son nom. Ce dernier lui répond " Personne ". Puisque ton nom est Personne, je te dévorerai en dernier, proclame le géant avant de s'enivrer de vin.
Assommé par l'alcool, il tombe comme une masse et s'endort.
Ulysse en profite pour faire rougir au feu la pointe d'un énorme tronc pointu que lui et ses camarades enfoncent dans l’œil unique du Cyclope endormi. Ce dernier se réveille en hurlant et appelle au secours les autres Cyclopes vivant alentour. Ces derniers accourent et, derrière la roche qui bloque l'entrée, demandent à Polyphème ce qui lui arrive.
" On m'assassine ! " rugit-il. " Qui ça ? " interrogent les géants.
" Personne ! " répond naïvement Polyphème, pensant révéler l'identité d'Ulysse. Croyant qu'il se moque d'eux, les Cyclopes se retirent.Ulysse attache alors ses compagnons sous le ventre des moutons, lui-même s'accrochant à la laine du bélier préféré de Polyphème. Ce dernier débloque l'entrée et laisse sortir le bétail, non sans palper chaque bête afin d'être sûr que ses ennemis n'en profiteront pas pour s'enfuir. La ruse d'Ulysse réussit et les hommes parviennent à quitter la grotte du Cyclope et à embarquer sur leur navire, abandonnant sans regret la contrée inhospitalière. Polyphème, prenant conscience qu'il a été berné, jette en aveugle d'énormes rochers en direction du bateau grec, mais aucun n'atteint son but. Ne résistant pas au plaisir de narguer le Cyclope, Ulysse lui révèle alors son nom véritable.
Il ignore cependant que Polyphème est le fils de Poséidon. Pour se venger de celui qui l'a plongé dans les ténèbres, le Cyclope demande alors à son père de jeter le marin grec dans mille épreuves et mille épreuves et tourments, qui poursuivront Ulysse jusqu'à la fin de sa quête.
D'autres Cyclopes, moins sauvages, furent utilisés par des souverains humains pour édifier les murailles gigantesques de cités telles que Mycènes ou Tirynthe.
D'autres géants à l’œil unique sont présents dans les mythologies germaniques et celtiques, se confondant avec la figure inquiétante du borgne doté de pouvoirs surnaturels, avatar du dieu Odin, alias Wotan, qui avait accepté de donner l'un de ses yeux pour obtenir le don de double vue après avoir bu à la source de Mimir, et parcourait le monde incognito, avec un bandeau sur l’œil, un chapeau à large bord et un long manteau. De même le roi de la forêt de Brocéliande était un immense cyclope noir au pied unique, auxquels obéissaient les bêtes des bois ; elles se regroupaient près de lui à son appel et se lançaient à l'assaut de ses ennemis.
Les cycles mythologiques irlandais font fréquemment allusion à des borgnes, dont l’œil unique semble être un signe de leur vocation royale et de leurs pouvoirs chamaniques - l’œil du borgne, comme celui du cyclope, étant doué du don de " double vue " comme dans l'exemple d'Odin. Il s'agit en fait de l'équivalent du " troisième oeil " des sages hindous. Ainsi, lors de la seconde bataille de Mag Tured, qui opposa les Tuatha Dé Danann aus monstrueux Fomorés, vivant dans les îles du brouillard entourant l'Irlande, le dieu Lug, se prépare au combat en psalmodiant un chant chamanique tout en fermant un œil et en se tenant sur une jambe - devenant ainsi borgne et boiteux, ces deux infirmités étant considérées comme sacrées et associées à des pouvoirs sorciers et surnaturels. Lors de la bataille qui suit, Lug affronte d'ailleurs Balot, le champion des Fomorés, géant borgne dont l’œil fermé avait des pouvoirs maléfiques. Lors des combats, il demandait à quatre hommes de lui soulever la paupière à l'aide d'un croc bien poli ; tous ceux qu'il fixait avec son œil maléfique se trouvaient instantanément paralysés par la peur. Lug lui creva son œil maléfique au moyen d'une fronde, provoquant ainsi la mort du géant et la défaite des Fomorés.
Le portier de Tara, capitale de l'Irlande au temps des Tuatha Dé Danann,
était borgne lui aussi jusqu'à ce que Oimiach et Airmed, le fils et la fille du dieu médecin Diancecht, lui aient greffé un oeil de chat à la place de celui qui lui manquait. Le portier de Tara avait désormais deux yeux, mais cela n'allait pas sans quelques inconvénients. En effet, lorsqu'il était endormi, son œil de chat s'ouvrait au moindre bruissement de feuille ou au moindre cri d'animal. A l'inverse, lorsqu'il voulait observer attentivement les voyageurs qui se présentaient devant les portes de Tara, son oeil de chat se fermait tout seul et le poussait à s'endormir.
Dans le cycle d'Ulster, le roi borgne Eochaid, régnant sur la province du Connaught, dut donner son œil unique au barde Athirne, surnommé l'Importun d'Ulster, doué de pouvoirs magiques auxquels nul ne pouvait résister. Quant à Cuhulainn, le grand héros irlandais du cycle d'Ulster, fils du dieu Lug, il était également borgne, signe de sa nature cyclopéenne et démesurée, puisqu'il fallait tremper le héros dans trois cuves successives d'eau froide pour le rafraîchir lorsqu'il était saisi de fureur guerrière.Extrait de " La petite Encyclopédie du Merveilleux " d' Edouard Brassey
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Par giova35 le 17 Juillet 2013 à 23:24
C'est à peine si nous commençons à admettre scientifiquement qu'il puisse exister des énergies inconnues et néanmoins efficaces comme celles qui émanent de certaines formes ou structures telles que pyramides, générateurs psioniques, ...etc. Des civilisations comme celle de l'Egypte pharaonique ou ces peuples mystérieux de l'Amérique précolombienne en ont-elles connu le secret bien avant nous ? Les chercheurs les plus sérieux qui se sont consacrés à l'énigme des émissions dues aux formes, comme on appelle ces énergies, en sont de plus en plus persuadés.
Bélizal n'a-t-il pas découvert la fameuse forme " Louksor " à partir d'une bague que l'archéologue Carter avait exhumée du tombeau de Toutankhamon ? Bovis ne s'est-il pas avisé des pouvoirs momificateurs de la pyramide en s'interrogeant sur des cadavres de petits animaux étrangement conservés dans les couloirs du mausolée de Chéops ?
Le bon sens s'oppose, a priori, à l'idée que des civilisations, si brillantes soient-elles, aient pu pus surpasser en quoi que ce soit. Tel est l'orgueilleux argument des sceptiques. Notre siècle serait dans l'histoire des hommes, du moins le croient-ils, la figure de proue du progrès.
C'est nous qui serions allés le plus loin dans l'investigation des secrets de la nature et de la matière. Ce bel optimisme de la science adolescente est malheureusement battu en brèche par un certain nombre de faits qui, de jour en jour, incitent au doute et à une plus grande humilité.Nous citions Bélizal et Bovis. On peut objecter qu'il ne s'agit pas de scientifique appartenant à l'autorité établie, mais de marginaux de la recherche. Il en va de même en France pour des francs-tireurs comme Jean de La Foye ou Roger de Lafforest qui, depuis 30 ans, travaillent sur le même sujet. Par contre, le docteur Serge V. King aux Etats-Unis, le professeur Seruëiev en Union soviétique jouissent de toute la considération de l'Université...
Mais la science française elle-même reconnaît, dans ses éléments avancés, l'intérêt d'une expérimentation systématique en matière d'onde de forme.
Le mathématicien Jacques Ravatin et son groupe de travail tentent d'expliquer, avec l'aide des nouveaux concepts de l'espace et de l'énergie que fournissent les dernières théories de la recherche d'avant-garde, pourquoi une pyramide ou toute autre structure exercent une influence sur leur environnement.Ravatin va d'ailleurs beaucoup plus loin. Selon lui, les alphabets eux-mêmes des anciennes civilisations et tous leurs graphismes, que l'on dit magiques, sont porteurs de forces qu'il est possible de déclencher dans certaines conditions :
" Les alphabets contemporains, dit le mathématicien, sont des ensembles de signes purement conventionnels, mais il n'en vas pas de même des alphabets antiques, dont chaque signe était porteur d'une puissance latente en liaison avec différents aspects cosmique que l'écriture se proposait de refléter et d'influencer. La puissance de chaque signe était susceptible d'amplification, d'activation, d'où la possibilité d'utilisé les hiéroglyphes, les alphabets hiératiques et les noms sacrés pour pénétrer ou accéder à des états secrets du réel ou à des états de conscience élevés.
Nous vérifions chaque jour la puissance, l’efficience de ces symboles, qu'il faut d'ailleurs manier avec beaucoup de prudence... "Étonnante rencontre de la mathématique avancée et des vieilles thèses de l'ésotérisme traditionnel ! Ravatin assure que les expériences pratiques faites dans le cadre de la fondation Ark-Hall ont démontré cette théorie.
Certains sujets psi particulièrement doué parviendraient à utiliser des ondes de formes pour changer de dimension, ouvrir des portes sur des univers parallèles... Somme toute, réaliser les performances que l'on prêtait aux prêtres initiés des vieilles religions et ce que l'on pensait n'être que mythes ou légende..." ... Les sensitifs avec lesquels nous travaillons, explique Jacques Ravatin, ont ainsi effectué de nombreux dédoublement vers des époques ou des lieux inaccessibles... Samuel Franerie, par exemple, a accompli un dédoublement pour découvrir ce que devenait la Grande Pyramide lors du passage d'une constellation donnée... Nous avons ainsi appris que le grand prêtre s'y délocalisait et entrait en relation avec des forces pensantes du Global. Il ne mentait donc pas lorsqu'il disait avoir parlé aux dieux... "
Voilà qui remet en question pas mal de nos conceptions au sujet des anciennes civilisations humaines, qu'il s'agisse de l'Egypte ancienne, des Précolombiens ou des Celtes. Quelles étaient leurs connaissances en matière d'émission dues aux formes ?
On a beaucoup glosé sur leurs mystérieux sites mégalithiques, de Carnac à Stonehenge. Calendrier astronomique, sans doute, mais aussi catalyseurs de forces à partir de leur situation au carrefour de lignes telluriques précisément déterminées de la disposition des pierres levées.
L'historien britannique James Hodgson, attaché à l'université d'Edimbourg, a démontré par ses travaux que menhirs et dolmens constituaient de véritables centrales énergétiques. Les premiers missionnaires du christianisme ne l'ignoraient pas. Ces pierres levées n'étaient pas à proprement parler des manifestations d'un culte idolâtre, mais des monuments d'abord " utilitaires ", indispensables à la communauté qui vivait à leurs pieds. Les chroniques gaéliques et bretonnes nous rapportent qu'ils se gardèrent bien de les détruire, mais se contentèrent de les investir au nom du christianisme. Les croix gravées sur ces immenses pierres levées, les cultes de saints qui leur sont attachés sont des preuves de cette attitude.
Sans évoquer d'énormes réalisations comme Carnac ou Stonehenge, dont les objectifs étaient beaucoup plus ambitieux, le dolmen ou le menhir local jouait un rôle très particulier que Hodgson et son équipe ont mis en évidence. Ils se sont par exemple aperçus que la végétation profitait de leur proximité. Quelles que soient les conditions climatiques, les semences germent mieux dans la périphérie de la pierre, les parasites des cultures vivrières se développent sensiblement moins, les plantes sont plus vivaces...
" ... Menhirs et dolmens, conclut Hodgson, étaient disposés de manière à catalyser diverses énergies au bénéfice des plantes, des animaux et des hommes vivant à leur ombre. Energies, tellurico-magnétique, sans doute, mais aussi forces mystérieuses captées ou produites directement par leur forme, leur disposition, leur orientation et leur structure.
Il est facile de démontrer que dans un certain rayon autour d'eux, la végétation profite d'une mystérieuse influence bénéfique.
Aujourd'hui encore, les paysans vont en pèlerinage à la pierre levée pour soigner les maladies humaines ou animales. Et il a été constaté que le procédé n'est pas toujours efficace... "Edifices mégalithiques, alphabets magiques, comme le vieil hébreu ou les hieroglyphes d'Egypte, pyramides..., autant de formes susceptibles d'agir sur leur environnement. Face à ces évidences, on en vient à considérer autrement les talismans et même les objets les plus familiers, que l'on dit parfois " chargés d'ondes bénéfiques ou maléfiques ".
Roger de Lafforest, auteur des Lois de la Chance, de La Réalité magique et de Ces maisons qui tuent, a consacré des années de recherche à ces sujets.
" Nous sommes en mesure de répondre aujourd'hui, écrit-il, que les objets faits de matière inerte ( meubles, ustensiles de cuisine ou bibelots ), bien que sans vie et sans conscience, n'en ont pas moins parfois une personnalité rayonnante et peuvent être de véritables accumulateurs de force... "
Cette puissance, selon lui, peut-être " empruntée " ou " essentielle ".
Dans le premier cas, un phénomène d'osmose, volontaire ou non, s'est produit entre l'objet et son possesseur. Le bibelot, le meuble, l'ustensile, mais aussi une maison tout entière peuvent avoir absorbé, à la manière d'une éponge, les " effluves immatériels " de la personne qui a vécu à leur contact. Ils restituent cette énergie dans des circonstances données.
Voilà qui éclaire d'un jour nouveau certaines hantises ou malédictions attachées à des lieux ou des objets.Cette puissance est essentielle, poursuit de Lafforest, lorsque, rien que par leur forme ou par leur matière, ces objets concourent à l'harmonie universelle ou la contrarient. Ces objets-là ne sont pas irradiants : ils ne sont pas le réservoir ou le véhicule de forces étrangères :
simplement " ils sont " . Par le seul fait qu'ils sont inscrits dans un certain plan, dans un certain réseau de lignes, et qu'ils représentent le plus souvent un symbole, ils créent ce que nous appellerons un " champ de forces ", comme disent les physiciens...Où que nous allions, nous serions donc perpétuellement soumis à une foule d'influences, positives ou négatives, dont nous ignorons tout.
Les Anciens, eux, savaient. Ils choisissaient les emplacements de leurs sites et construisaient leurs édifices sacrés en fonction de cela.
Le nombre d'or de Pythagore n'était que le symbole de cette parfaite intégration de l'homme dans le cosmos.D'où leur venait pareille connaissance ? Les dieux l'avaient apportée sur terre à l'aube de l'humanité, disaient leurs cosmogonies. De leur enseignement, l'homme avait réussi à conserver quelques bribes quand ils avaient regagné les cieux où étaient morts, tué par leur propre création.
Mais pour nos historiens, les dieux et les héros ne sont que des mythes ou, à l'extrême rigueur, des ancêtres plus intelligents que les autres, auxquels les siècles écoulés ont conféré de légendaires pouvoir...
Peut-être avons-nous tort, et sont-ils véritablement venus d'ailleurs, comme le prétendent certains chercheurs marginaux...Quoi qu'il en soit, leur " science " des ondes de forme n'est pas un mythe, elle. On en démontre chaque jour les effets. Nos lointains ancêtres la manipulait couramment, et il nous a fallu des millénaires pour seulement entrevoir ses extraordinaires réalités.
Extrait de " Inexpliqué " 1981
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Par giova35 le 14 Juillet 2013 à 10:14
Diable... Double maudit... Apparition mystérieuse ayant valeur d'avertissement... On n'en finirait pas d'énumérer les supputations et conjectures de toutes sortes auxquelles se sont prêtés les auteurs du temps à propos de l'étrange rencontre qu'aurait faite Henri IV dans la forêt de Fontainebleau.
Selon certains témoignages, le fait survint le 12 août 1598. Le roi de France et de Navarre chassait en compagnie de quelques-uns de ses familier, hommes résolus et peu enclins à s'en laisser conter sur les histoires de revenants et de fantômes... Mais laissons la parole à un certains L'Estoile, dont voici la version des faits :
" Le prince courait le sanglier, lorsqu'un grand bruit se fit entendre : c'était un mélange de cris de meute et de cris humains comme si une autre chasse était venue au-devant de la sienne. Apparut un géant de tout noir vêtu. Il s'approcha, frappa la bête au moment où le roi allait le faire, et dis à ce dernier : " Qu'en pensez-vous ? " Du moins, c'est ce que crut comprendre Henri IV, car les autres seigneurs prétendirent que le quidam avait prononcé : " En mangez-vous ? " Quoi qu'il en fût, le brave Béarnais eut grand-peur. Depuis lors, cette figure, dont il est toujours parlé dans la contrée, a reçu le nom de Grand Veneur, et une route de la forêt s'appelle de même. "
Mais on doit à la vérité historique de préciser qu'il existe plusieurs autres variantes de l’événement. Ce même jour de l'an de grâce 1598, Henry IV aurait bien entendu les jappements d'une meute et, qui plus est, le son du cor. Cependant, il n'aurait rien vu tout d'abord. N'apercevant rien ni personne, il aurait ordonné au comte de Soissons de partir en éclaireur.
" Ce seigneur, rapporte la chronique, obéit avec crainte, car il reconnaissait dans tout ce vacarme quelque chose de surnaturel, et, lorsqu'il revint auprès du roi, il lui déclara :
" Sire, je n'ai rien pu voir, mais j'entends comme vous la voix des chiens et le son du cor...
" Ce n'est donc qu'une illusion, répliqua le prince.
" Mais alors surgit un chasseur entre deux arbres. Il cria au monarque
" vous voulez me voir, me voici ! " Sitôt dit, il disparut..."En pareil cas plus qu'en autre, il faut confronter les sources. Or force est de constater que d'autres auteurs attribuent la même aventure
à François 1er... Selon eux, en effet, celui-ci poursuivait un cerf dans la forêt de Fontainebleau. Comme l'animal lui échappait sans cesse, François 1er, très en colère de ne pouvoir l'atteindre, piqua sa monture en s'écriant : " Diable ! " Sur l'instant, le roi et sa suite furent environnés dune vapeur épaisse, et un homme de forte carrure, en habit noir, ajusta le cerf et le tua sur-le-champ. Ses yeux lançaient des flammes, ce qui effraya beaucoup François 1er.Avant de disparaître, l'apparition prononça ses mots :
" Amendez-vous ! ", paroles que les gens qui accompagnaient le roi traduisirent par : " M'entendez-vous ? "Légende ou hallucination collective ? Il se peut également que nous nous trouvions la devant un cas d'interprétation quasi pathologique d'un fait réel... N'importe quel psychologue moderne n'aurait en effet aucune peine à déceler dans ce que crut entendre François 1er le symptôme patent d'un grand sentiment de culpabilité.
Toujours est-il que le roi, ayant interrogé sur ce qui s'était produit les hommes de bon sens dont il s'entourait, demeura dans l'expectative .
En l’occurrence, savants, érudits, hommes d'Eglise n'osèrent se prononcer.
Et, de leur part, il faut le reconnaître, il y avait là bien du mérite, si l'on s'en rapporte aux croyances de l'époque qui mêlaient volontiers naturel et surnaturel, au point de n'établir aucune distinction entre les faits relevant de l'un et ceux supposés relever de l'autre...Qu'on les nommât " chasses infernales '', " chasses volantes " ou " chasses nocturnes ", les chasses fantastiques, il est vrai, étaient des phénomènes courants, et cela, du Moyen Age jusqu'au XIXè siècle.
Dans leur Dictionnaire du Diable et de la démonologie (1968),
Julien Tondriau et Roland Villeneuve nous rappellent que le thème de la poursuite des damnés court comme un fil rouge à travers la littérature et l'art. Avec notamment Ronsard, Victor Hugo et Verlaine. Et dans le domaine des arts plastiques, Louis Boulanger, Ary Scheffer, Tony Johannot et Delacroix. L'intérêt de tout cela c'est de montrer à quiconque en douterait encore que les chasses fantastiques ne sont en rien des superstitions réservées au " bon peuple ", toujours plus au moins soupçonné par les esprits forts d'être en proie à de bien funestes égarements...Elles ne semblent pas davantage issues de l'imagination fertile de quelques princes triés sur le volet. En tout état de cause, elles ne sont pas des cas isolés, et par là même peu significatifs.
Le fait est que, par son ampleur, par ses manifestations multiples autant que par sa persistance à travers les siècles, le phénomène a de quoi étonner. Que l'Europe tout entière en ait été le théâtre voilà l'effet qui devrait nous faire prendre la chose avec quelque sérieux. Quand bien même nous n'ajouterions pas foi à la nature objective du phénomène, il nous resterait à l'envisager dans une perspective qui est celle du folklore et de l'histoire de l'imaginaire collectif.
C'est ce qu'à fait le premier, et selon des méthodes scientifiques très sûres, le créateur de l'ethnographie de la France, Arnold Van Gennep (1873-1957), qui a dénombré pas moins d'une trentaine de ces fameuses chasses pour le seul territoire français.
Bien sûr, dans beaucoup de cas, les chasses en question doivent tout de leur caractère à l'obsession de l'enfer er de la damnation éternelle qui hantait le peuple chrétien, et il n'en faut pas chercher la cause ailleurs que dans la prédication des clercs et l'enseignement de l'Eglise.
Ainsi, en Indre-et-Loire, dans la chasse " Briquette ", c'est le Diable en personne qui mène sa folle sarabande, accompagné de sa femme Bellaude et de leurs deux chiens.A quelque chose près, il en va de même dans les nombreuses variantes de la chasse " Gallery ", orthographiée de toute sortes de façon.
Gallery le Maudit, monté sur un cheval qui vole aussi vite que le vent, fait ployer au-dessous de lui les arbres. Un long cortège le suit, composé de gnomes, de sorcières, de loup-garous, de truies et d'autres bêtes innommables. A son passage, fantôme et revenants l’acclament...
Malheur, alors, à qui, parmi les vivants, ose mettre le nez dehors !
On se terre dans les maisons, on prie, on invoque la protection de l'archange saint Michel, lequel, jadis, terrassa Satan...Qualifiée de " sauvage " ou " d'invisible " , la chasse fantastique comporte parfois certains caractères spécifiques. Ainsi, à Beaume, un cavalier rouge conduit la curée, en compagnie de spectres de Gaulois.
Dans les Ardennes, les chasseurs fantomatiques possèdent la faculté de marcher sur l'eau, de même que les mille chiens blancs et les cents molosses attachés à leurs pas.
En Ile-de-France, celui que François 1er ou Henry IV avaient pris pour le Grand Veneur est en réalité - si l'on ose dire en pareil cas ! - un squelette, aidé dans sa besogne par des piqueurs vêtus de rouge.Dans tous les types de chasses que nous venons d'évoquer, le rouge signale la présence diabolique, alors que le blanc est plutôt en général, la couleur des spectres et le noir, celle du double maudit, réprouvé.
Ces remarques, toutefois, ne sont pas applicables partout avec la même validité, car il arrive que les véneries extraordinaires n'aient rien d'infernal, rien de démoniaque, et que leur participants, en apparence, ne différent pas de chasseurs vivants. Ainsi, dans le jura, un folkloriste du XIXè siècle, Désiré Monnier, mentionne une chasse qui en appelle bien plus au merveilleux qu'au fantastique." Un garde forestier, témoin oculaire de ce prodige, raconte-t-il, m'assurait il y a bien longtemps, tout ému qu'il en était encore, qu'attiré, un beau matin par le bruit de la chasse, il était arrivé à une clairière de forêt : que, là, il avait trouvé, rassemblés sous les amples rameaux d'un chêne, une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers ; que la joie la plus vive animait le banquet ; que, n'osant aborder une société aussi brillante, il s'était reculé; qu'il avait pris, pour échapper, un oblique sentier dans le bois, mais que, enchanté d'un spectacle si nouveau pour lui, il avait retourné la tête afin d'en jouir encore...
Les exemples, certes, ne manquent pas de chasses fantastiques se fondant sur le légendaire chrétien, et il est hors de doute que la plupart d'entre elles ont partie liée avec les croyances de toute civilisation imprégnée de culture catholique. S'y donne libre cours une imagerie : celle-là même relative à l'enfer tel que l'Eglise le présentait à ses fidèles, lorsqu'elle agitait encore l'épouvantail de la damnation.
Il n'en reste pas moins que d'autres grandes véneries, bien plus nombreuses qu'on ne le pense généralement, se réfèrent à d'autres valeurs culturelles, à d'autres croyances, que beaucoup de folkloristes et d'historiens des religions ont jusqu'ici curieusement passée sous silence...
Ces valeurs culturelles étaient-elles donc si peu recommandable pour les avoir aussi délibérément laissées dans l'oubli ?
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