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Par giova35 le 18 Février 2014 à 09:58
En 1556, Nostradamus, qui vient de publier un très étrange livre intitulé
Centuries et Prophéties de Nostradamus, est reçu par M. de Florinville dans son château de Fains, en Lorraine. M. de Florinville est un esprit fort qui ne croit ni aux devins ni aux prophètes. En invitant chez lui le médecin de Salon, il a comme on dit, une idée derrière la tête. Il veut lui jouer un tour.- Sauriez-vous, monsieur Nostradamus, interroge-t-il en souriant, dire l'avenir de personnage étrangers à notre race ?
- Bien sûr, répond Nostradamus
- Entendez moi bien reprend M. de Florinville, je veux parler d'animaux...
- J'avais compris, dit Nostradamus
- Parmi ces animaux, celui-ci est le plus grossier. Il s'agit...
- ... de deux cochons de lait, dit Nostradamus
Le rire de M. de Florinville se fige :
- Comment le savez-vous ?
M. de Florinville, accompagné de quelques amis, conduit son hôte à la porcherie où se trouve effectivement deux cochons de lait, l'un rose et blanc, l'autre rose, taché de noir.
- Je vous écoute, dit le châtelain ; quel est votre horoscope pour chacun de ces animaux ?
Nostradamus n'hésite pas.
- Celui-ci, dit-il en désignant le cochon blanc, sera dévoré par un loup. Quand au noir, c'est vous même qui le mangerez !
- Nous verrons si cette prophétie se réalise, dit M. de Florinville.
Après quoi, pour faire mentir la prophétie, il va trouver son cuisinier :
- Nicolas, tu vas tuer le cochon blanc et l'apprêter sur le champ pour que nous le mangions ce soir.
Le repas est succulent. Les assiettes sont vides. Ravis du bon tour qu'il vient de jouer à Nostradamus, il se tourne vers lui et lui dit :
- Savez-vous ce que vous avez mangé, monsieur Nostradamus ?
- Oui, dit le médecin, du cochon de lait...
- Hé oui, monsieur ! Et précisément celui qui devait - d'après votre horoscope - finir sous la dent du loup !... Vous voyez comme il est facile de faire mentir vos prophéties... Non, tout cela n'est que sornettes et stupidités, je viens de vous en donner la preuve... Fort heureusement, dans notre siècle éclairé, ces billevesées de charlatan ne peuvent abuser que des enfants, des vieilles femmes ou des illettrés... Mes amis, buvons à la Raison !...
Tout le monde applaudit et l'on trinque. Lorsque les verres vides sont reposés sur la table, Nostradamus qui a écouté le discours de M. de Florinville sans manifester la moindre impatience ni le moindre agacement, tourne la tête vers le châtelain :
- Et le cochon noir, dit-il simplement, où est-il ?
- Tout frétillant, à la porcherie !
- J'aimerai le voir...
- Rien de plus facile. Suivez-moi...
Et tous les convives se rendent à la porcherie derrière M. de Florinville.
Là, une surprise les attend : il n'y a plus de cochon noir...- Où est-il, demande Nostradamus en souriant, je ne le vois pas...
- Attendez, il doit être quelques part... Où est le cochon noir, demande t-il au cuisinier ?
- Il n'est plus là, dit le cuisinier en baissant la tête.
- Comment il n'est plus là ?
Nicolas se met à tortiller son bonnet et raconte qu'ayant tué le cochon blanc pour le préparer, il était en train de beurrer un plat quand un jeune louveteau à demi apprivoisé, à qui les servantes donnent parfois un morceau de viande, est entré dans la cuisine et a dévorer l'animal...
- Alors, ajoute le cuisinier, je suis allé tuer l'autre cochon, le noir, et c'est celui-là que vous avez mangé ce soir...
Nostradamus avait le triomphe modeste. Il se contenta de dire :
- Il y a sous les étoiles beaucoup plus de merveilles qu'on ne croit...
**********
Un jour qu'il traverse Savone, en Italie, il croise dans la rue un jeune moine et s'agenouille brusquement devant lui. " Relevez-vous, dis le moine.
- Non. Un chrétien doit s'agenouiller devant le pape... Puis-je solliciter une bénédiction ? "
Le moine le bénit en souriant et poursuivit son chemin. Trente-cinq ans plus tard, ce moine qui s'appelait Felice Peretti, était plus connu sous le non de Sixte Quint, et il était pape...
**********
Nostradamus avait un laboratoire en haut de sa maison. Un matin, il travaillait prêt de sa fenêtre et, de la rue, on ne voyait que son bonnet.
Un bonnet carré que tout le monde connaissait bien à Salon-de Provence.
Une jeune fille passa et vit le bonnet. Elle cria " Bonjours, monsieur
de Nostre-Dame ! "
Et Nostradamus, sans bouger, répondit : Bonjour, fillette ! "
Or, la jeune fille allait à un rendez-vous galant dans le bois voisin.
Et là, il se passa des choses. Et le soir, quand elle rentra, elle vit de nouveau le bonnet carré et cria : " Bonsoir, monsieur de Nostre-Dame ! "
Et Nostradamus répondit : " Bonsoir, petite femme !... "Extrait et adaptation de " Histoire Magiques de l'Histoire de France " de Guy Breton et Louis Pauwels
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Par giova35 le 11 Février 2014 à 23:39
Les progrès de la génétique avancent à grand pas. Bien entendu, il ne s'agit pas, pour les biologistes, de se mettre à créer des monstres comparables à ceux des légendes populaires. Encore qu'il était fortement question, vers les années 1970, de savoir si oui ou non des chercheurs chinois ont tenté de créer une race... d'hommes-singes, capables d'exécuter des travaux trop pénibles pour l'homme.
Par contre, dans les laboratoires, il est déjà tout à fait possible
d' " inventer " des animaux inconnus, des chimères.
Ces chimères sont des êtres vivants faits de cellules et de tissus de deux espèces différentes. Beaucoup de jardiniers amateurs fabriquent d'ailleurs de telles chimères. Nous sommes à l'heure des chimères animales et pourquoi pas... humaines !C'est le biologiste et prix Nobel allemand Spemann qui a, le premier, forcé les portes de cette manipulation. La création de chimère amphibiens est maintenant à la portée du premier venu.
La technique est élémentaire : avec deux embryons différents de batraciens, coupés en deux, on reforme un seul embryon " chimérique ".
Il suffit de les souder : cela se fait naturellement en quelques heures, sans matériel hyper sophistiqué.Les chimères xénoplastiques ( issues de deux embryons différents ) sont les plus spectaculaires. On peut ainsi " accrocher " une tête de triton sur un corps de grenouille ou vice versa. Ces chimères sont viables, mais de courte durée.
Souvent, les deux parties de l'animal monstrueux ainsi créé se supportent mal : la partie antérieure cherche, par des anticorps, à éliminer la partie supérieure. Comme si elle avait conscience de l'anormalité de cette partie postérieure, étrangère à son espèce.
Evidemment, ces anticorps finissent par détruire l'organisme toit entier.
Comme si la nature avait voulu éliminer naturellement les monstres.Mais à quoi pourrait servir un triton à 8 pattes ? Ils aident à bien comprendre la nature réelle du phénomène de rejet et mieux gérer les transplantations d'organes chez les humains. Nombre d'expérience se font ainsi sur des souris.
Une question grave se pose alors : est-il possible de réaliser sur l'homme une expérience concluante sur la souris ? A priori, rien ne s'y oppose, sinon un petit handicap technologique et la morale courante, toujours en retard sur la science.
Officiellement, aucune recherche n'est actuellement en cours sur les effets de chromosomes humains implantés sur un embryon de singe.
Si ce n'est la rumeur chinoise. Mais qui pourrait interdire de telle expériences ? Qui donc contrôlerait de tel travaux ?Si de telles chimères homme-singes étaient produite en laboratoire, nous nous trouverions confrontés, à de sérieux problèmes philosophiques juridiques et moraux : où commence l'homme et où finit le singe ?
Qu'est-ce que l'humain ? On est pris de vertige en songeant au débats que cette " naissance " soulèverait. D'autant que la question n'est plus de savoir si cela s'est produit, mais quand cela se produira ?
Peut-être est-ce déjà le cas ? Tout les instruments qui créerait un
homme-animal sont entre les mains des biologistes. Reste à savoir si la soif de connaitre et d'aller jusqu'au bout qui les habite sera plus forte que les freins moraux.Depuis la plus haute Antiquité, l'homme redoute l'apparition de monstre dans son monde. En même temps qu'elle lui donne la possibilité d'en interdire la naissance, par prévention autant que par élimination, la génétique peut favoriser la création de nouvel espèces.
C'est Geoffroy Saint-Hillaire qui a posé au XIXe siècle , les base de la tératologie, la science des monstres. Grâce à lui, les monstres ont d'abord été recensés : les incroyables collections de bocaux anatomiques des muséums d'histoire naturelle en témoignent. Puis, ils ont été analysés : les premières recherches embryologiques viennent de là.
En 1877, Dareste obtient les premiers poussins monstrueux de l'histoire de la biologie.Dès lors tout est possible. Fécondation en éprouvette, don d'ovules, parthénogénèse, banque de sperme, clonage, culture de fœtus, création de monstres ou intervention sur l'œuf humain sont dores et déjà d'actualité.
Pour l'instant, toutes les précautions sont prises pour empêcher que de nouvelles bactéries, porteuses de virus redoutables, ne quittent les laboratoires pour se répandre sur toute la planète.
Les biologistes se sont spontanément fixé des règles très strictes pour empêcher ce genre de catastrophes. Chaque laboratoire est classé en fonction des risques inhérents aux expériences en cours.Les gouvernements eux-mêmes s'en sont mêlés, mais le monde scientifique refuse tout contrôle autoritaire , au nom de la responsabilité de chaque savant dans le domaine génétique et de l'intérêt des recherches dont les retombées favorables sont supérieures aux risques éventuels.
Voilà donc les biologistes livrés à eux-mêmes : c'est le pari de l'ère génétique. Il est trop tard pour reculer. Nous sommes condamnés à avancer dans cette voie-là. Pour le meilleur comme pour le pire.
Pour accéder au stade supérieur de l'humanité comme pour régresser...
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Par giova35 le 28 Janvier 2014 à 21:05
Eté 1978, Mme Brown, une jeune anglaise de 30 ans, met au monde son premier bébé. Affaire banale ? Sans doute... Si ce n'est que les générations futures verront dans cette naissance - celle de Louise Brown, le 25 juillet 1978 - un événement historique du premier plan : la venue au monde du premier " bébé miracle ", conçu en laboratoire ! Et une date qui ouvre à l'humanité l'âge génétique.
Un âge aux fantastiques possibilités. Jusqu'à ces dernières années, les généticiens se consacraient surtout à l'amélioration des espèces végétales ou animales. Depuis l'invention du microscope et avec le développement de la chimie, les scientifiques n'ont cessé de pénétrer plus avant dans la structure de la cellule, puis dans la composition du noyau et dans l'agencement de ses composants.
C'est un moine de l'ordre de Saint Thomas, Gregor Mendel, qui découvre, vers 1855, les lois de la génétique et de l'hérédité. En se livrant à des expériences... sur des petits pois. C'est de ces croisements entre pois lisse et pois ridés que découlent toutes les manipulations modernes du vivant. Un seul problème : à l'époque, personne ne prête attention aux écrits de ce moine !
Il faudra attendre 1900 pour que les rôles des chromosomes dans l'hérédité soit prouvé. Les chromosomes, ce sont de minuscules filaments ou de tout petits bâtonnets qui, à l'intérieur de nos cellules, contiennent les gènes porteurs de notre hérédité.
Ce n'est que vers 1944 que le professeur Oswald Avery, un savant américain, découvre ce qui porte vraiment le " message " héréditaire, ce qui se trouve au cœur de la vie, ce qui lui donne ses instructions :
l' A.D.N. une substance chimique faite de sucres, de phosphates et de divers éléments, dont la forme évoque une sorte de double spirale imbriquée.Dans cette spirale d'A.D.N. des milliards de combinaisons possibles entre les différents éléments qui la composent.
Désormais, plus rien ne s'oppose à la manipulation du vivant. Enfin presque rien ! Mais s'ils sont loin d'avoir percé tous les secrets de l'hérédité et de la génétique, les biologistes ont déjà compris comment
" fabriqué " du vivant. Chaque mois amène de fabuleux progrès dans ce domaine-là. Dans les laboratoires, on a d'abord domestiqué les bactéries :
il s'agissait de découvrir, de cultiver, d'améliorer et de conserver les microbes les plus utiles à l'homme. Pour fabriquer des hormones, des antibiotiques aussi bien que de la nourriture ou de l'énergie.Ensuite, le génie génétique s'est attaqué aux plantes. Pour les rendre meilleures ou plus rapides à se reproduire. Dans la foulée, certains généticiens ont " inventé " des êtres vivants, des micro-organismes originaux et parfaitement " neufs ". Ce qui a d'ailleurs posé de graves problèmes juridiques : comment breveter la création de telle bactéries ?
Enfin, le tour de l'homme et des animaux est arrivé, faisant naître autant d'espoirs que de craintes. Dans un premier temps, les généticiens
ont " collé " des gènes capables de produire des substances utiles à l'homme dans des bactéries sélectionnées. Il s'agissait de faire fonctionner ces bactéries à notre profit.Un nouveau pas en avant a été réalisé le 10 juillet 1980, à l'hôpital Hadassah de Jérusalem : pour la première fois au monde, un chercheur a réalisé une manipulation génétique sur un être humain. Le docteur Martin Cline, un Américain de l'université de Californie, a " greffé " dans la moelle osseuse d'une jeune malade des gènes spécifiques qui lui manquaient. Une fois de plus, la nouvelle est passée inaperçue.
Après la naissance du " bébé éprouvette ", cette intervention sur l'homme est pourtant révolutionnaire.Tout est maintenant possible. Modifier le patrimoine héréditaire d'un individu comme créer de nouvelles espèces. Dès lors, de nouvelles espèces ont été créées, l'engagement a été pris de les détruire... à la naissance pour se contenter de les analyser. Précisons que l'expérience n'a eu lieu que sur des souris !
Chez les humain nous avons l'accouchement par procuration, l'insémination artificielle pour les femmes dont les maris sont stériles. Des donneurs d'ovules et de sperme ont vu le jours. Le clonage est possible et rien sinon la morale ne s'y oppose. On imagine toutes les questions soulevées par l'irruption de " clonés " - choisis sur quel critère :
intelligence ? beauté ? force ? docilité ? dans notre monde.Ainsi se trouve posé le problème fondamental de toutes ces manipulations génétiques sur l'humain : celui de l'eugénisme, de l'amélioration de la race humaine. Il existe une double voie de réflexion sur ce sujet. L'eugénisme positif, tout d'abord : créer une humanité tirée vers le haut, par la préférence donnée à la reproduction des individus que notre société estimerait les meilleurs. On n'en finirait plus de discuter des critères de cette sélection.
L'eugénisme négatif, lui, fait moins peur: il vise à l'élimination de certaines anomalies chromosomiques considérées comme néfastes pour l'humanité. Il ne fait pourtant pas disparaitre la question des critères de sélection : on sait que certaines anomalies des composants du sang protègent les peuples du tiers monde du paludisme, alors qu'elles provoquent de graves maladies dans nos régions...
On connait également l'affaire du " chromosome Y ", le " chromosome surnuméraire " que l'on a un peu près rapidement accusé d'être le
" chromosome du crime ". Parce que certains grands criminels en étaient porteurs. On voit que la biologie peut poser autant de problèmes qu'elle en résout.
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