• Génétique - Les dérives*

    Génétique - Les dérives

    Les progrès de la génétique avancent à grand pas. Bien entendu, il ne s'agit pas, pour les biologistes, de se mettre à créer des monstres comparables à ceux des légendes populaires. Encore qu'il était fortement question, vers les années 1970, de savoir si oui ou non des chercheurs chinois ont tenté de créer une race... d'hommes-singes, capables d'exécuter des travaux trop pénibles pour l'homme.

    Par contre, dans les laboratoires, il est déjà tout à fait possible
    d' " inventer " des animaux inconnus, des chimères.
    Ces chimères sont des êtres vivants faits de cellules et de tissus de deux espèces différentes. Beaucoup de jardiniers amateurs fabriquent d'ailleurs de telles chimères. Nous sommes à l'heure des chimères animales et pourquoi pas... humaines !

    C'est le biologiste et prix Nobel allemand Spemann qui a, le premier, forcé les portes de cette manipulation. La création de chimère amphibiens est maintenant à la portée du premier venu.

    La technique est élémentaire : avec deux embryons différents de batraciens, coupés en deux, on reforme un seul embryon " chimérique ".
    Il suffit de les souder : cela se fait naturellement en quelques heures, sans matériel hyper sophistiqué.

     

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    Les chimères xénoplastiques ( issues de deux embryons différents ) sont les plus spectaculaires. On peut ainsi " accrocher " une tête de triton sur un corps de grenouille ou vice versa. Ces chimères sont viables, mais de courte durée.

    Souvent, les deux parties de l'animal monstrueux ainsi créé se supportent mal : la partie antérieure cherche, par des anticorps, à éliminer la partie supérieure. Comme si elle avait conscience de l'anormalité de cette partie postérieure, étrangère à son espèce.
    Evidemment, ces anticorps finissent par détruire l'organisme toit entier.
    Comme si la nature avait voulu éliminer naturellement les monstres.

    Mais à quoi pourrait servir un triton à 8 pattes ? Ils aident à bien comprendre la nature réelle du phénomène de rejet et mieux gérer les transplantations d'organes chez les humains.  Nombre d'expérience se font ainsi sur des souris.

     

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    Une question grave se pose alors : est-il possible de réaliser sur l'homme une expérience concluante sur la souris ? A priori, rien ne s'y oppose, sinon un petit handicap technologique et la morale courante, toujours en retard sur la science.

    Officiellement, aucune recherche n'est actuellement en cours sur les effets de chromosomes humains implantés sur un embryon de singe.
    Si ce n'est la rumeur chinoise. Mais qui pourrait interdire de telle expériences ? Qui donc contrôlerait de tel travaux ?

    Si de telles chimères homme-singes étaient produite en laboratoire, nous nous trouverions confrontés, à de sérieux problèmes philosophiques juridiques et moraux : où commence l'homme et où finit le singe ?
    Qu'est-ce que l'humain ? On est pris de vertige en songeant au débats que cette " naissance " soulèverait. D'autant que la question n'est plus de savoir si cela s'est produit, mais quand cela se produira ?
    Peut-être est-ce déjà le cas ? Tout les instruments qui créerait un
    homme-animal sont entre les mains des biologistes. Reste à savoir si la soif de connaitre et d'aller jusqu'au bout qui les habite sera plus forte que les freins moraux.

    Depuis la plus haute Antiquité, l'homme redoute l'apparition de monstre dans son monde. En même temps qu'elle lui donne la possibilité d'en interdire la naissance, par prévention autant que par élimination, la génétique peut favoriser la création de nouvel espèces.

     

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    C'est Geoffroy Saint-Hillaire qui a posé au XIXe siècle , les base de la tératologie, la science des monstres. Grâce à lui, les monstres ont d'abord été recensés : les incroyables collections de bocaux anatomiques des muséums d'histoire naturelle en témoignent. Puis, ils ont été analysés : les premières recherches embryologiques viennent de là.
    En 1877, Dareste obtient les premiers poussins monstrueux de l'histoire de la biologie.

    Dès lors tout est possible. Fécondation en éprouvette, don d'ovules, parthénogénèse, banque de sperme, clonage, culture de fœtus, création de monstres ou intervention sur l'œuf humain sont dores et déjà d'actualité.

    Pour l'instant, toutes les précautions sont prises pour empêcher que de nouvelles bactéries, porteuses de virus redoutables, ne quittent les laboratoires pour se répandre sur toute la planète.
    Les biologistes se sont spontanément fixé des règles très strictes pour empêcher ce genre de catastrophes. Chaque laboratoire est classé en fonction des risques inhérents aux expériences en cours.

    Les gouvernements eux-mêmes s'en sont mêlés, mais le monde scientifique refuse tout contrôle autoritaire , au nom de la responsabilité de chaque savant dans le domaine génétique et de l'intérêt des recherches dont les retombées favorables sont supérieures aux risques éventuels.

     

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    Voilà donc les biologistes livrés à eux-mêmes : c'est le pari de l'ère génétique. Il est trop tard pour reculer. Nous sommes condamnés à avancer dans cette voie-là. Pour le meilleur comme pour le pire.
    Pour accéder au stade supérieur de l'humanité comme pour régresser...


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