-
Par giova35 le 27 Septembre 2014 à 21:30
Il eut été plaisant de dresser la liste des châteaux hantés de Belgique.
Hélas, les phénomènes de hantise font partie de ces tabous que l'on ne transgresse pas et qui, s'ils ne déclenchent pas de la raillerie, génèrent encore fréquemment, dans les vieux pays de religion catholique, la peur ou l'aversion.Il en va tout autrement pour le Royaume-Unis, où plusieurs dizaines de châteaux s'enorgueillissent de leur fantômes, l'érigeant même en attraction touristique avec la complicité bienveillante des propriétaires.
Bien qu'ils ne détiennent pas l'exclusivité des hantises, manoirs et donjons, à cause sans doute de leur grand âge, sont si imprégnés des temps révolus que ceux-ci semblent quelquefois se manifester encore... Dans tel château près d'Anvers, une mystérieuse tache rouge - du sang ? - réapparaît sur le mur, quel que soit le décapant employé pour en venir à bout. Dans tel autre de la province de Limbourg, un air de flûte du XVIIe siècle se fait entendre de temps à autre au premier étage de la demeure.
Au château de Horst, à Rhode-Saint-Pierre, près de Louvain, l'irruption du surnaturel sous la forme d'un attelage-fantôme appartient désormais à la légende, car, depuis belle lurette, aucun témoin de cet étrange spectacle ne s'est plus fait connaître.
Horst est un château de plaine. Le curieux donjon coiffé d'un toit en poivrière, datant de la première moitié du XIIIe siècle, se mire dans le ciel inversé de l'étang qui ceinture la manoir sur trois côtés.
La tradition rapporte que, par certaines nuits particulièrement sombres, à minuit sonnant, une voiture tirée par six chevaux sortait du bois où se trouvent les ruines du pressoir, parcourait au grand galop l'avenue des tilleuls pour s'engouffrer dans le donjon, dont les fenêtres s'illuminaient alors. Le carrosse ensuite rebroussait chemin pour se fondre dans l'obscurité.
La hantise de Horst s'apparente vaguement au phénomène de
" chasse fantastique " que l'on retrouve dans le légendaire européen, axé sur le personnage inquiétant du chasseur maudit, condamné à courir la campagne en compagnie d'une meute éternellement déchaînée.Et, plus nettement elle rappelle le chariot de la Mort, si redouté de la Bretagne à la Finlande qu'en certains terroirs on en menace encore les enfants récalcitrants. En Armorique, le cocher sans tête du " Karriguel at Ankou " cueille les âmes du bout de la lanière de son interminable fouet, tandis que dans les pays germaniques et nordiques, c'est au dernier trépassé de l'année qu'échoit la mission de conduire la lugubre charrette pendant les douze mois à venir.
Le château de Horst est devenu aujourd'hui un centre récréatif : on y canote, on se promène sur les sentiers du domaine, on y déguste même un âpre petit vin blanc local. Qui, dans d'aussi lumineuses circonstances, songerait à guetter l'apparition d'un carrosse d'outre-tombe au début du chemin ?
votre commentaire -
Par giova35 le 3 Septembre 2014 à 09:47
Le 30 décembre 1978, tard dans la soirée, un avion-cargo de type " Argosy " décolle de Wellington, en Nouvelle-Zélande. Sa mission est de convoyer une équipe de la télévision australienne, venue filmer l'évolution d'ovnis signalés dans la région depuis quelques temps.
Aux commandes de l'appareil, Bill Startup. Il a vingt-trois ans de pilotage derrière lui. Pour l'assister, Bob Guard. L'équipe de Channel 0-10 se compose de reporter Quentin Fogarty, du cameraman Dave Crockett et de sa femme, qui joue les preneuses de son.
Quelques jours auparavant, on leur a signalé de nombreux témoignages d'apparitions d'ovnis dans la région du détroit de Cook, qui sépare le nord de la Nouvelle-Zélande et South Island. Ils ont décidé d'aller voir ce qui se passait et d'en ramener, s'ils le pouvaient, un bon film.
L'Argosy a dépassé le détroit de Cook et survole maintenant l'océan Pacifique, un peu au-dessus de la côte nord-est de South Island. Par la porte d'embarquement, le cameraman fait quelques prises de vues, destinées à servir d'introduction à son reportage.
Soudain, le capitaine Startup appelle Quentin Fogarty par le téléphone intérieur pour lui dire de venir à toute vitesse sur le pont supérieur : les deux pilotes ont vu d'étranges lueurs dans le ciel. Selon Dave Crockett, les radars de la tour de contrôle de Wellington auraient confirmé ces visions.
Quand Quentin Fogarty parvient sur le pont supérieur, il aperçoit une rangée de cinq lumières, grandes et brillantes quoique très lointaines encore. Elles se rapprochent pourtant et paraissent palpiter. Elles passent de la taille d'une tête d'épingle à celle d'un grand ballon, plein de lumière rouge.
L'apparition se renouvelle au-dessus de la ville de Kaikoura, entre l'avion et le sol. Dave Crockett, qui s'est emparé des écouteurs, reçoit un message de la tour de contrôle de Wellington : on avertit le pilote qu'un engin inconnu suit l'Argosy.
Le capitaine Startup n'hésite pas : il fait faire demi-tour à l'appareil et essaie de repérer l'objet non identifié, mais ni ses passagers aux aguets ni lui-même ne le voient. La tour de contrôle insiste pourtant : " Sierra, alpha, eagle, vous avez un engin qui vole en formation avec vous... Il grossit sur nos écrans... "
Pendant ce temps, des lumières réapparaissent à l'extérieur de l'avion. A cause des reflets provoqués par l'éclairage interne de l'avion, le cameraman ne peut pas filmer. Bob Guard, le copilote, éteint tout. Une forte lumière, très brillante, illumine alors la nuit.
Maintenu en pilotage automatique, l'avion poursuit sa route. Bob Guard cède sa place à Dave Crockett, qui peut filmer, l'étrange lumière dans les meilleures conditions. Pendant que le cameraman change de place, la caméra bouge un peu. Ce flou momentané servira de prétexte aux détracteurs du film.
L'ovni est perdu de vue, même si la tour de contrôle persiste à certifier que l'écho inconnu se trouve toujours sur ses écrans radar. Peu importe : Dave Crockett a pu tenir l'ovni dans son viseur pendant plus de 30 sec.
L'Argosy atterrit finalement à Christchurch, où la femme de Dave Crockett est remplacée par le journaliste Dennis Grant. L'avion redécolle alors vers Blenheim, à 2 du matin.
D'étranges phénomènes lumineux viennent à nouveau troubler le ciel. A travers le viseur de sa caméra, Dave Crockett voit une sorte de sphère entourée de lignes latérales. Cette sphère lui paraît pivoter sur le côté et il lui semble qu'elle vient frôler le radar météorologique de l'Argosy. Le phénomène restera visible pendant quatre minutes. Un peu avant d'arriver à Blenheim, les journalistes verront une des deux lumières " palpitantes " tomber brutalement vers le sol, en laissant derrière elle une trainée de lumière trouble, avant de s'arrêter avec une série de petits mouvements saccadés.
Tout ou presque a été dit : " ballon brillant " pour les uns, " engin militaire secret américains " pour les autres, " hélicoptères clandestins " pour certains, " météorites " pour quelques-uns,
" plasma " et même " canular " pour d'autres...Ces objets étaient-ils, alors, de vraie soucoupes volantes ? Il reste bien difficile de répondre à une telle question. Une chose pose un problème étrange : le nombre d'ovnis repérés, d'une part, par les radars et, d'autre part, par les passagers de l'avion diffère. La tour de contrôle en a capté onze contre seulement huit dénombrés par l'équipage...
De plus, un seul a pu être filmé ! Le responsable du contrôle radar de Wellington devait d'ailleurs se refuser à donner la moindre conclusion sur cette affaire : " J'ai réussi à maintenir trois des échos pendant une vingtaine de minutes, puis ils se sont complètement évanouis. Ils se déplaçaient à une vitesse d'à peu près 100 à 180 km/h et je n'ai pas pu les identifier.
L'écho radar était un bruit sec. Ce phénomène se produit parfois et ne correspond à rien. "Que penser finalement, de cette apparition ? Le film n'a pas été trafiqué et aucune panne n'a pu être détectée sur les radars qui ont " suivi " les ovnis. On peut seulement considérer qu'il serait trop beau qu'une soucoupe volante vienne se promener ainsi, juste sous l'œil d'une caméra de télévision, au cours d'un reportage sur les ovnis. Certes, la chance existe. Mais, à ce point-là, on s'étonne. Et on continue à s'interroger
votre commentaire -
Par giova35 le 16 Août 2014 à 23:54
Nous sommes à Paris, le 18 août 1572 et c'est la fête dans la capitale. Ce matin-là, Catherine de Médicis a marié sa fille Marguerite, future reine Margot, à Henri de Navarre, futur Henri IV, et on célèbre l’événement en mangeant et en dansant la gigue à tous les carrefours.
Mais on ne danse pas qu'au carrefours. On danse aussi au Louvre sur une musique plus savante.
Les salles du palais sont remplies de toute une jeunesse qui sautille avec grâce au son des luths, des violes et des hautbois.Il y a là le roi Charles IX (22 ans), la reine Elisabeth (18 ans), le duc d'Anjou, futur Henri III (21 ans), son frère François, duc d'Alençon (18 ans), les jeunes mariés qui ont chacun 19 ans, et quantité de princes, princesses, ducs et duchesses qui n'ont pas 20 ans.
Parmi ces invités se trouve Henri de Condé et sa femme, Marie de Clèves. Ils sont mariés depuis un mois. Lui est laid, bilieux, jaloux. Elle, est ravissante. Il y a là aussi une très jolie blonde nommée Renée de Rieux. C'est une des filles d'honneur de Catherine de Médicis et la maîtresse du duc d'Anjou, futur Henri III. Leur liaison est connue de toute la cour et, depuis le début du bal, ils n'ont pas cessé de danser ensemble. Ils sont beaux, élégants et follement amoureux l'un de l'autre.
Marguerite qui vient d'épouser, sur l'ordre de sa mère, ce Béarnais puant l'ail et est décidée de se refuser dès ce soir, malgré un tempérament qui fera sa renommée, les regarde avec un peu d'envie. Le duc d'Anjou vient justement de faire un signe aux musiciens. C'est le moment de passer aux " danses hautes " qui s'accompagnent de sauts et de cabrioles. Au centre, le duc d'Anjou et Renée de Rieux, serrés l'un contre l'autre sans aucune retenue, gambadent, les yeux dans les yeux, seuls au monde.
Une farandole est requise et les musiciens attaquent immédiatement un air populaire et tous les danseurs se prennent par la main, s'élancent à travers les salons. Mais il fait chaud et tous les visages sont bientôt écarlates et luisants.
Marie de Clèves, la première, se détache de la farandole pour aller se changer. Elle est en nage. Elle se rend dans une chambre voisine où elle se déshabille et s'essuie tout le corps. Une demoiselle d'honneur de Catherine de Médicis lui dit alors :
- Votre chemise est trempée, madame. Laissez-là ici, je vais vous en donner une autre.
Marie de Clèves enfile la nouvelle chemise, se rhabille et regagne le bal. Le duc D'Anjou, qui lui aussi à chaud vient à son tour dans la chambre pour se donner un coup de peigne et s'essuyer le visage. Croyant prendre une serviette, il s'empare alors de la chemise que vient de quitter Marie et la promène sur sa figure. Aussitôt, quelque chose d'inouï se passe : il est envahi par une émotion intense tandis qu'une force brûlante embrase son corps ; ses sens se troublent et il conçoit subitement un amour sans bornes pour la propriétaire de cette lingerie encore tiède qu'il tient à la main.
Chancelant comme sous l'emprise d'une drogue, il rentre dans la salle de bal et, bien que personne ne lui ait dit que la chemise appartenait à Marie, ses yeux se posent immédiatement sur celle-ci. Et voilà que cette femme qu'il connaît depuis six mois, et à laquelle il n'a porté jusqu'alors qu'un intérêt poli, le plonge dans un émoi qu'il n'a jamais ressenti de sa vie.
Fasciné par Marie de Clèves qui lui semble soudain l'être le plus gracieux, le plus charmant et le plus désirable qui soit au monde, il ne voit plus personne et oublie jusqu'à Renée de Rieux dont il était l'instant d'avant, éperdument amoureux.Dès le lendemain, il adresse à la jeune femme une lettre passionnée, et Marie, bouleversée d'apprendre qu'elle a séduit le plus beau prince de France, tombe amoureuse elle aussi.
Fidèle cependant à son vilain mari, elle décide de ne plus aller au Louvre de peur d'y rencontrer Henri... Alors, celui-ci s'adresse à la duchesse de Nevers, sœur de Marie : " Je vous requiers, les larmes aux yeux et les mains jointes ", écrit-il.Et Mme de Nevers sait si bien plaider la cause du soupirant que Marie se laisse aller jusqu'à permettre au duc de porter un petit portrait d'elle. Puis elle accepte un rendez-vous , et tous deux, nous dit un chroniqueur, se croient au paradis "...
Dès lors, ils se rencontrent régulièrement grâce à la complicité de la duchesse de Nevers, et leur chaste liaison illumine leur vie. Une séparation va les briser. En septembre 1573, Catherine de Médicis l'ayant fait élire roi de Pologne, Henri doit partir pour Cracovie. Il s'en va en pleurant, laissant Marie inconsolable...
En Pologne, sa passion s'exacerbe encore et frôle la démence. Lorsqu'il écrit à Marie, il se pique l'index avec une aiguille et trempe sa plume dans son sang. Il délire, a de visions.
Henri, chancelant, déroute les Polonais par ses manières d'agir. Interrompant son conseil pour griffonner un mot tendre qu'un courrier est chargé de porter immédiatement à Paris, contemplant avec amour le portrait de Marie pendant qu'un ministre lui parle, composant des vers au dos des lettres d'ambassadeur, il est bientôt considéré par tout le monde comme un étrange souverain.
Mais le 15 juin 1574, une lettre apprend à Henri que son frère Charles IX vient de mourir et qu'il est roi de France. Il pleure de joie : il va revoir Marie !
Quatre jours plus tard, après avoir donné un grand dîner, il se déguise, se met un bandeau sur l'œil et, en compagnie de cinq amis sûrs, s'enfuit du palais.
Toute la nuit, il galope vers la frontière, poursuivit par les Polonais. Course folle. Sur le point d'être rattrapé par ses ministres, il envoie une lettre à Marie de Clèves pour lui annoncer son arrivée prochaine.
Mais sur le chemin du retour, une nouvelle lui parvient, sèche, atroce : Marie est morte subitement.
Il tombe évanoui. Catherine de Médicis le fait transporter dans sa chambre où il demeure pendant plusieurs jours, prostré, l'œil fixe, au point qu'on se prend à craindre pour sa raison.
Il refuse de s'alimenter et ne sort de son mutisme que pour éclater en sanglots.
Ses plaintes ressemblent alors à des râles et la reine mère s'affole.
Depuis longtemps, cette florentine férue de magie et de sorcellerie est persuadée que son fils est victime d'un sortilège et que la chemise de Marie de Clèves contenait un charme.
Maintenant, elle pense qu'il va mourir à son tour.- Ne porterait-il pas sur lui quelque objet qui aurait appartenu à la princesse ? Demande-t-elle ?
- En effet, répond le chambellan, je lui ai vu une croix et des pendant d'oreilles qui lui viennent d'elle.
- Eh bien, faite en sorte qu'il ne les porte plus !
On retire ces bijoux à Henri ; mais le pauvre, que la douleur a " écorné " à tout jamais, demeure plongé dans l'égarement et son deuil s'accompagne de goûts morbides...
Au ruban de ses souliers par exemple, il fait broder des petite têtes de mort.
Et tout le monde pense qu'il a été ensorcelé...Il restera en tout cas - et malgré un mariage blanc avec Louise de Vaudémont - indissolublement lié à Marie de Clèves. Lié comme par un enchantement. Lié comme par un philtre magique.
... Au point à se détourner à tout jamais des femmes !
Adapté de " Histoires magiques de l'histoire de France " de Louis Pauwels et Guy Breton
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique