• Les chercheurs de Leys et les radiesthésistes étudient depuis des années l'énergie terrestre, "un courant tellurique" qui se manifeste principalement autour des pierres levées, ce qui indiquerait que les Anciens avaient dans ce domaine des connaissances qui se sont perdues. 

    Si l'on en croit les légendes, les vieilles pierres possèderaient des propriétés extraordinaire ; elles sont habitées par les esprits, se déplacent, guérissent et attirent les orages. Certains pensent que les druides se servaient de ces pierres pour mobiliser l'énergie cosmique. Enfin, de nombreux témoins ont signalé avoir ressenti d'étranges sensations en touchant les mégalithes, notamment des sensations de décharges électriques.

    De plus, de temps en temps, des événements extraordinaires ramènent à l'ordre du jour la question des énergies terrestres. Le 23 janvier 1974, par exemple, des phénomènes géophysiques encore inexpliqués ébranlèrent la montagne dite "Table d'Arthur" située dans le Berwyn Range, au cœur du pays de Galles : une explosion  et une secousse se produisirent autour de ladite montagne dans la soirée. L'explosion s'entendit dans un rayon de 100 km, et la secousse fut enregistrée par les sismographes d'Edimbourg. Des témoins signalèrent avoir vu avant ces phénomènes d'étranges boules de feu. C'est dans le pays de Galles, mais aussi dans tout le pays.

    Un astronome aperçut dans le ciel de l'East Anglia, une boule de lumière bleue qui se dirigeait vers l'ouest. Elle disparut au dessus du pays de Galles. Une boule de feu blanche fut aussi aperçue au-dessus de l'île de Man. Elle allait vers le sud, cette fois encore en direction du pays de Galles. D'autres lumières de couleurs différentes apparurent aussi au-dessus du canal de Bristol, situé au pied de la Table d'Arthur, aperçurent des disques de lumière rouge au-dessus de la montagne, quelques heures avant la secousse.

    Une météorite s'était-elle écrasée dans les montagnes Berwyn ? La police envoya des secours sur place pour soigner éventuellement des blessés. Quant aux hommes de science, lorsqu'ils arrivèrent sur les lieux, ils ne trouvèrent ni débris ni trace d'une quelconque météorite. Cet événement qui avait fait les gros titres des journaux tomba bientôt dans l'oubli et fut classé dans la catégorie des phénomènes que la science ne peut encore expliquer.

    Toutefois, certains chercheurs ne manquèrent pas de signaler que la Table d'Arthur est située près du Moel Ty Uchaf, l'un des cercles de pierre les mieux préservés des îles britannique. Ces pierres, d'autres part, côtoient l'une des failles les plus importantes de la Grande-Bretagne : la faille Bela.

    Devant ces phénomènes extraordinaires, on ne peut manquer de se poser une question : les constructeurs des mégalithes avaient-ils découvert des énergies terrestre qui nous sont inconnues et savaient-ils les maitriser ? Dans l'affirmative, cela expliquerait que les physiciens aient détecté des anomalies magnétiques autour du mégalithe de Crickhowell. C'est pour tenter de répondre à ces questions que le projet Dragon fut mis en place en 1977. 

    Jamais encore on avait étudié l'énergie des mégalithes d'un point de vue scientifique. Aussi cela demanda-t-il beaucoup de travail de mise au point, notamment en ce qui concerne les ultrasons, que les chercheurs décidèrent d'utilisé pour commencer les recherches. En effets, quelques années auparavant, un zoologiste avait rapporté au Ley Hunter Magazine qu'un de ses collègues, qui se servait de tout un matériel d'ultrasons pour étudier les chauves-souris, avait enregistré des émissions d'ultrasons venant "d'un site que vous définirez comme un point de repère sur le ley". 

    Le chercheur John Barnatt mentionna une anecdote analogue. Alors qu'il inspectait le cromlech d'Arbor Low, un  inconnu vint à sa rencontre. Cet homme lui raconta que les alouettes qui chantaient au-dessus de leurs têtes semblaient être attirées par des ultrasons émis par les pierres. Les responsable du projet Dragon décidèrent donc d'entreprendre des recherches dans ce domaines. Ils rassemblèrent des fonds et consultèrent des experts pour construire un détecteur d'ultrasons.

    C'est ainsi qu'un matin d'octobre 1978 le docteur G.V. Robins, un chimiste, utilisa cet appareil pour la première fois autour des pierres de Rollright, dans l'Orfordshire. Malheureusement, le détecteur resta muet. Il faut préciser toutefois que le zoologiste dont parlait le Ley Hunter Magazine avait conduit ses expériences à l'aube. Robin décida donc de recommencer, mais cette fois avant l'aube. Et en effet, une demi-heure avant le lever du soleil, l'aiguille de l'instrument se mit à bouger en pulsations de deux secondes. "Quelque chose" stimulait le détecteur.

    Que penser de ces résultats contradictoires ? Des volontaires procédèrent à d'autres enregistrement d'émissions d'ultrasons à Rollright, au cercle de Castelerigg au Cromlech d'Avebury et, dans un moindre degré, autour de pierre "sarsen" semblable à celles qui avaient servi à la construction du cercle extérieur de Stonehenge . Aux lieux du contrôle, rien ne se passa. Mais c'est à Rollright que s'effectuèrent la plupart des recherches. Parfois, le détecteur restait silencieux. A d'autres moments, l'aiguille se mettait à bouger très visiblement. C'est avant l'aube que l'appareil réagissait, le plus souvent dix ou trente minutes avant le lever du soleil selon les cas. Et cela durait pendant une heure ou deux. Pendant la journée, l'aiguille restait en général immobile. Quant aux quelques réponses enregistrées pendant la nuit, elles semblent dues au hasard. Il est à remarquer que les équinoxes sont plus "productifs" que les solstices. Si l'on en croit les résultats des premiers travaux, il semblerait que ces émissions d'ultrasons soient liées aux phases de la Lune ainsi qu'aux cycle des taches solaires.

    L'origine de ces ultrasons, si vraiment ils existent, est un sujet qui passionne les chercheurs. Le docteur G.V. Robins, qui est aussi un expert de ce que l'on pourrait appeler les "états d'énergie" de la pierre, a avancé une hypothèse curieuse mais très intéressante : se pourrait-il que l'énergie sous forme de micro-ondes provenant du Soleil excite ls électrons dans la structure grillagée des pierres provoquant une transduction d'énergie, laquelle se manifesterait par une onde de pression, c'est-à-dire un ultrason? En théorie, c'est possible. Malheureusement, les chercheurs du projet Dragon ne disposent pas encore d'un équipement de détection assez sensible pour vérifier cette hypothèse.

    En 1980 et 1981, trois autres types de détecteurs d'ultrasons furent mis à l'essai. Deux d'entre eux enregistrèrent, semble-t-il, des signaux. Bien entendu, la précision des résultats de l'expérience dépend de la sensibilité du transducteur ainsi que de la fréquence à laquelle l'appareil est réglé. Il doit donc être calibré correctement.          

       L'hypothèse des émissions ultrasoniques des mégalithes, si elle se vérifiait, expliquerait peut-être leur origine. Se pourrait-il, en effet, que le but des structures mégalithiques et des alignements soit d'intensifier cet effet ultrasonique naturel ? Mais à quoi pouvaient bien servir ces ultrasons ? Il nous est, bien sur, difficile de répondre à cette question. Rappelons toutefois qu'il a été démontré que les ultrasons pouvaient accélérer la guérison des tissus humains ainsi que la germination des graines. N'est-ce pas là le fondement de la croyance aux pouvoir de guérison et de fécondité des pierres ?

    Mais les recherches menées dans le cadre du projet Dragon ne se bornèrent pas aux ultrasons. Les chercheurs travaillèrent aussi beaucoup avec les compteurs Geiger. Tout commença encore une fois par hasard. Keith Critchlow, géomètre passionné d'architecture, se trouvait sur le Moel Ty Uchaf quelques jours après les événements de 1974. Il discutait avec deux scientifiques qui cherchaient des traces d'un impact météorique lorsqu'il remarqua que l'aiguille de son compteur Geiger s'affolait. Ce qui fut interprété comme une erreur de fonctionnement de l'appareil.  

    Toutefois, quand les membres du projets Dragon entendirent parler de cet incident, ils décidèrent de se servir de compteurs Geiger. Ils firent de nombreux essais autour des pierre Rollright, dans d'autres sites et dans des dizaines de lieux de contrôle non mégalithiques afin de définir une norme et de préciser à partir de quel moment on s'écartait de cette norme. Des expériences furent conduites dès 1980, mais les résultats ne furent analysés qu'en 1981. 

    Ces conclusions ne manquent pas d'intérêt. Le compteur Geiger enregistra des anomalies à Rollright, au Moel Ty Uchaf et dans d'autres sites mégalithiques situés près de la Boyne et des montagnes Loughcrew, en Irlande. Rien, dans l'ensemble, de très anormal à Rollright. A noter toutefois qu'à un certains moment l'aiguille s'est affolée pour des raisons qui restent obscures. Par exemple, un jours d'août 1981, un des "points chauds" situé à l'extérieur du cercle de Rollright provoqua plus de réactions par minutes que lorsque le compteur Geiger est placé à moins de 1 m d'un isotope radioactif.

    Il est intéressant de noter que ces réactions exceptionnelles n'eurent lieu qu'autour ou près des mégalithes. Aucune anomalies ne fut enregistrée sur les lieux de contrôle. Or lorsqu'on sait qu'il existe de l'uranium au-dessous des sites sacrés indiens d'Amérique du Nord ainsi que sous les lieux sacrés des aborigènes d'Australie, on peut se demander si cela ne serait pas aussi le cas en Grande-Bretagne. 

     

     


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  • Les noms d'Arthur, de Lancelot, de Tristan, de Perceval évoquent un monde chevaleresque où l'honneur et l'amour tenaient la première place, un monde d'exploits fabuleux qui enchanta notre adolescence et dont nous gardons la nostalgie. 

    C'est à Londres, lors d'une grande fête, qu'Uther Pendragon, roi d'Angleterre, aperçut la belle Ygraine et qu'il fut pris pour elle d'une passion dévorante. L'époux d'Ygraine, Gorlois, duc de Cornouailles, devina le désir du roi et emmena sa femme dans la citadelle inexpugnable de Tintagel. Fous de passion, Uther alla demander l'aide de Merlin. Le grand magicien, qui poursuivait un objectif plus lointain, lui fit boire une potion qui lui donna temporairement l'apparence  de Gorlois. Ainsi "déguisé", Uther entra sans problème dans Tintagel et parvint jusqu'à la couche d'Ygraine. Cette nuit-là, Arthur fut conçu, et les homme d'Uther tuèrent Gorlois.

    Quand Arthur naquit, Merlin vint réclamer l'enfant. Il le confia à un chevalier du nom d'Ector qui l'éleva avec son propre fils Kay. Lorsque Arthur eut quinze ans, Merlin organisa, près de Londres, un rassemblement d toute la noblesse. Dans un pré, situé à côté d'une église, se trouvait une magnifique épée fichée dans une enclume. Sur la pierre qui tenait l'enclume était inscrits les mots : "Celui qui retirera l'épée de cette pierre et de cette enclume sera roi de toute l'Angleterre."

    Seigneurs et chevaliers venaient des quatre coins du pays pour tenter de retirer l'épée de la pierre. Tous échouaient. Aussi cria-t-on au miracle lorsque le jeune Arthur, sans aucun effort et tout à fait par hasard, libéra l'épée de l'enclume. L'Angleterre avait trouvé son roi ! Ce qui n'était pas l'avis de tous les seigneurs. Des années de durs combats suivirent avant qu'ils ne reconnaissent l'autorité d'Arthur.  

    Pour faire la paix, Loth de Lothian, un des ennemis les plus farouches d'Arthur, envoya sa femme Morgane, en ambassadrice auprès du roi. Il la séduit et un fils en fut conçu. Ce qu'Arthur ignorait c'est que Morgane était sa demi-sœur, une des trois fille d'Ygraine et de Gorlois. Merlin prédit que Modred, le fils de cet inceste involontaire, amènerait la ruine du royaume.

    Lors d'un combat, Arthur cassa l'épée qui l'avait fait roi. Merlin l'emmena alors sur les rives d'un lac où une fée, la Dame du Lac, lui donna une épée magique : Excalibur

    Plus tard, Arthur épousa Guenièvre et reçut en cadeau de mariage une magnifique table ronde. Lorsque les chevaliers de la cour prenaient place autour de la table, une place restait vide. Elle était réservée à celui qui réussissait à ramener le Saint Graal, une des reliques les plus sacrées de la chrétienté.

      Les légendes arthuriennes ne parlent pas seulement de combats et d'exploits fabuleux. La femme y tient une grande place, et l'amour qui unit Lancelot et Guenièvre est une des plus belles et des plus tragiques histoires d'amour de l'Occident. Poussé par Mordred, qui commence ainsi son œuvre de destruction, Arthur accuse publiquement le couple d'adultère et de trahison. Lancelot s'enfuit alors sur le continent avec Guenièvre et nombre de chevaliers, poursuivi par le roi et son armée. Le combat qui suit met un terme à l'esprit de la Table ronde. L'honneur perdu et prisonniers de leurs passions, les chevaliers se précipitent vers une catastrophe finale qu'ils ne sont pas en mesure d'éviter.

    Profitant de l'absence d'Arthur, Mordred lève une armée et s'empare du trône. Lors de la bataille de Camlann, où périssent la plupart des chevaliers, le roi bat Mordred en combat singulier, mais reçoit lui-même un coup mortel. Il ordonne alors au fidèle Bédivère de l'emmener au bord du lac où la Dame lui donna Excalibur et d'y jeter l'épée magique.      

    Après beaucoup d'hésitations, Bédivère fait finalement ce que son roi lui demande. Un bras surgit alors des eaux, saisit l'épée et disparaît. Puis Bédivère installe le roi mourant dans une barque, qui selon la légende, emmena Arthur vers l'île magique d'Avalon, où il mourut. La légende ajoute aussi que le roi Arthur reviendra, car sur sa tombe sont inscrits les mots : Hic Iacet Arthurus Rex Quondam Rex Futurus ("Ici gît le grand roi Arthur, celui qui fut et qui sera")

    Voici résumé brièvement la vie et les exploits du roi Arthur. Quelle est l'origine de cette histoire romancée ?

    L'existence d'Arthur reste problématique et serait fixée... à la fin du Ve siècle ! La Table ronde, le château de Camelot et Lancelot, tous les éléments de la légende furent inventés au Moyen Age. Cependant, les codes d'honneur et de chevalerie, les tournois, l'amour courtois étaient des idéaux encore inconnus à l'époque du vrai roi Arthur. 

    L'histoire d'Arthur est en fait une collection de récits qui, à l'origine, n'avaient sans doute aucun rapport avec un personnage historique connu. Ces récits furent, à un moment donné, rattachés à un seul héros, puis rassemblés en une seule histoire que poètes et chroniqueurs enrichirent au cours des siècles. L'histoire d'Arthur que nous connaissons nous est parvenue principalement à travers La Mort d'Arthur de Sir Thomas Malory, Les Idylles du roi de Lord Tennyson et The once and future king de T.H. White.

    Il est difficile de savoir comment s'est constitué le fond de la légende arthurienne. Un fait est certain : elle naquit en pays celte - dans le pays de Galles, en Cornouailles et en Bretagne - et prit une autre dimension après la conquête normande de 1066. Puis les troubadours colportèrent les récits arthuriens dans l'Europe entière, comme l'atteste un bas-relief de la cathédrale de Modène, daté du XIIe siècle, représentent Arthur.     

     Vers 1136, Geoffroy de Mommouth, un moine bénédiction, rassembla tous les récits "bardiques" en une seule et même Historia regum Britanniae, y mêlant un peu d'histoire vraie et surtout beaucoup d'imagination. L'importance de cette "Histoire des rois de Bretagne" a été déterminante dans l'histoire de la littérature, certains critiques n'hésitant pas à y voir "un des livres les plus importants jamais écrits dans ce pays". Dans l'introduction, Geoffroy de Mommouth affirme qu'il n'a fait que traduire "un livre très ancien" que lui avait confié Walter, archidiacre d'Oxford.

    De toute évidence, l'Historia n'est pas la traduction fidèle d'un unique ouvrage. Impossible aussi de croire l'auteur lorsqu'il affirme faire œuvre d'historien. Un critique littéraire a dit : "Geoffroy, et d'autres aussi, sans doute ont composé l'Historia peut être par simple jeu ou, plus vraisemblablement, pour obtenir les faveurs des Bretons."

    L'Historia commence avec la fondation de la Bretagne par Brutus, petit-fils d'Enée, le héros de Virgil. Suivent alors de nombreux rois aux nom célèbres : Lear, Cymbeline, Coel, pour arriver à Arthur, qui occupe à lui seul un cinquième du livre.

    On retrouve dans l'Historia des noms et des endroits qui nous sont devenus familier : Merlin, Guenièvre, Mordred, Kay, Bédivère, Tintagel, Camlann et Avalon. Toutefois, l'épée magique d'Arthur ne s'appelle pas Excalibur, mais "Caliburn", et la Table ronde, Lancelot, Galahad et le Saint Graal n'y apparaissent pas. Autre différence essentielles : l'histoire se déroule au Ve siècle.

    L'Historia connu un immense succès. La dynastie normande qui régnait désormais sur l'Angleterre voyait d'un très bon œil ce roi héroïque dont les exploits rivalisaient avec ceux de Charlemagne. A l'égal des Français, les rois normands avaient maintenant leur ancêtre légendaire. D'autre part, Arthur, comme les Normands s'était battu contre les Saxons et les avait vaincus. Ce parallèle créait un lien spirituel avec les bretons et avec ce que représentait Arthur.

    Toutefois, c'est à deux auteurs français que l'on doit la diffusion de la légende arthurienne. Vers 1154, Robert Wace, chanoine de Bayeux, traduisit l'Historia en un poème en langue vulgaire, Le Roman de Brut. On y voit pour la première fois les chevaliers prendre place autour d'une table ronde afin d'éviter une querelle de préséance. Robert Wace précise que les récits bretons de la Table ronde étaient nombreux, mais qu'ils se sont perdus au cours des temps. Quoi qu'il en soit, d'autres écrivains répandront ce thème et la Table ronde deviendra le symbole de la chevalerie.

    C'est Chrétien de Troyes qui fit entrer la légende arthurienne dans la littérature moderne. Chrétien écrivit plusieurs romans en vers. Erec et Enide (1170) est le premier roman arthurien de la littérature française. L'auteur situe à la cours du roi Arthur et de Guenièvre les amours d'Erec et d'Enide. Lancelot et Perceval font pour la première fois partie des chevaliers de la Table ronde. Suivent Cligès, Yvain ou le Chevalier au lion et Lancelot ou le Chevalier à la charrette, dont l'action se déroule en partie à Camelot, à la cour du roi Arthur. Lancelot date aussi de 1177. Puis vient Perceval ou le Conte du Graal qui resta inachevé, la mort ayant surpris son auteur avant que l'œuvre ne soit terminée. L'influence de Chrétien de Troyes est considérable. On lui doit l'introduction du thème de l'amour passion dans la littérature moderne. Il est l'initiateur des romans courtois qui auront un succès considérable dans toute l'Europe. 

    C'est Robert de Boron, un autre écrivain français du XIIIe siècle, qui rattacha à l'histoire sainte la légende profane du Graal. C'est dans son poème que se dessine le rôle de Merlin dans l'éducation du jeune Arthur. 

    Parallèlement aux légendes arthuriennes s'était développé le mythe de Tristan et d'Iseut, principalement à travers les œuvres de Béroul et de Chrétien de Troyes. Vers 1230, Le Roman de Tristan de Léonois intègre cette tragique histoire d'amour-passion dans le cycle arthurien, en faisant de Tristan un chevalier de la Table ronde.

    Entre 1215 et 1230, des poètes français réunirent tous ces différents récits arthuriens en un seul cycle de plusieurs romans. Ce cycle constitue la "bible" de la littérature arthurienne. Il y est, pour la première fois, fait mention de Galahad.

    Fait curieux, c'est à un assez triste personnage que l'on doit le plus beau fleuron de toute la légende. C'est en effet de la prison de Newgate que Sir Thomas Malory composa La Mort d'Arthur, vers 1469. Ce titre célèbre n'est pas de son invention. On le doit à son éditeur, William Coxton, qui fit imprimer le livre en 1485, soit quatorze ans après la mort de Mallory. 

    Curieusement, le cinéma a mis un certain temps avant de s'emparer de la légende. La première adaptation ne date que de 1949, avec un feuilleton en quinze épisodes. Les aventures de Sir Galahad. Le succès ne vint qu'en 1954 avec Prince Vaillant, un film tiré du dessin animé de Hal Foster. Le succès ne s'est pas démenti depuis. On peut citer "Merlin l'enchanteur" de Walt Disney, le très satirique "Monthy Python et le Sacré Graal", ainsi que "Excalibur". 

    C'est le thème de la quête du Saint-Graal qui unifie les légendes arthuriennes. Le Saint-Graal est un symbole complexe que les auteurs de roman arthuriens eux-mêmes ne semblent pas totalement maitriser. Aucun ne définit sa signification précise. On en connait plusieurs représentations : pierre précieuse, reposoir de reliques saintes, ou même un étrange plat sur lequel est déposée une tête humaine sanguinolente. Mais le plus souvent, le Graal est le calice de la Cène dans lequel a été recueilli le sang du Christ. C'est Joseph d'Arimathie qui l'aurait amené en Angleterre, ainsi que la lance avec laquelle le centurion transperça le flanc de Jésus Toujours selon la légende, des descendants de Joseph veillaient jalousement sur ce calice et le gardaient dans un château mystérieux.

    De nombreux ouvrages ont été écrit sur la signification du Graal dans le cycle arthurien et dans la mythologie celte. Certains voient derrière la légende la réalité historique de la visite de Joseph d'Arimathie, ce qui parait hautement improbable. D'autres, notamment les occultistes de la Quest Society de G.R.S. Mead, un avatar du mouvement théosophique fondé à la fin du siècle dernier par la célèbre Mme Blavatsky, prétendent que les récits du Graal transmettent le savoir ésotérique d'une société de la haute Antiquité. Mais, comme par définition, ce savoir n'est accessible qu'aux initiés, les preuves manquent pour que nous puissions juger de la valeur de cette hypothèse. Beaucoup plus sérieux sont les ouvrages qui démontrent l'affiliation celtique du Graal, qui n'est qu'une forme christianisée des coupes et chaudrons magiques, symboles de vie et de renaissance dans la mythologie celte. 

    Le Conte du Graal, poème de neuf mille vers de Chrétien de Troyes, est le plus ancien récit de Graal qui nous soit parvenu. Ecrit vers 1120, l'auteur le laissa inachevé. Chrétien affirme qu'il s'inspire d'un livre qui lui donna le Comte Philippe de Flandres. Rappelons qu'à cette époque on tenait beaucoup à l'authenticité d'un récit qu'il fallait onc justifier de sources sérieuses, les inventer, au besoin ! Le héros du Conte du Graal est Perceval de Gallois. Au cours de ses aventures, il trouve le château mystérieux, le gardien et un grand plat en bois aux attributs magiques. Il doit aussi poser une question qui guérira un roi blessé et ramènera la fertilité sur ses terres. Episode que l'on retrouve dans beaucoup de récits du Graal. 

     

              Perceval ressemble à s'y méprendre à Pryderi, le héros des Mabinogion. Dans ces romans de chevalerie de langue galloise, il est souvent fait allusion à un chaudron magique qui présente tout les attributs traditionnel du Graal. On retrouve aussi, indirectement le personnage d'Arthur. Dans un récit intitulé "Le Pillage d'Annwn", le roi et ses hommes font voile vers le monde magique d'Annwn pour s'emparer du chaudron magique. Seul Arthur et sept de ses compagnons en reviennent vivant. Ce récit s'inspire en fait d'un épisode du Mabinogion, de Branwen, fille de Llyr, qui fait partie de la saga de Pryderi. 

    Derrière ces héros celtes se cachent les anciens dieux païens. Llyr, par exemple, est l'équivalent du Gaélique Ler, le dieu de la Mer des Tuatha, de Danaan. Il suffit de rappeler que ces dieux gaéliques possédaient un chaudron magique, une lance et une épée qui donnaient la victoire pour faire immédiatement le rapprochement avec le Graal, la lance qui perça le flanc de Jésus et Excalibur. 

    Vers 1200, Robert de Boron composa Joseph d'Arimathie, un long poème qui raconte comment ce dernier devient le gardien du Graal. Comme Chrétien de Troyes, Robert de Boron prend soins de donner des "preuves" de l'authenticité des ses sources. 

    Joseph d'Arimathie n'est qu'un personnage mineur du Nouveau Testament, "un disciple secret de Jésus qui craignait les Juifs". C'est dans un tombeau qu'il avait fait construire pour lui que les disciples déposèrent le corps de Jésus après la Crucifixion. Dans un Nouveau Testament apocryphe, il prend une tout autre dimension. Les Juifs, furieux contre lui, l'enferment dans une pièce sans fenêtres avec l'intention de la tuer. C'est alors que Jésus ressuscité lui apparait et, avant de le délivrer lui confie la garde du Graal, ce calice sacré qui apporte la joie éternelle à tous ceux qui le contemple. Au cours du récit, Robert de Baron précise qu'il n'y aura que trois gardiens. 

      Libéré de prison, Joseph quitte la Palestine en compagnie de sa sœur Enygeus, de son mari Bron et d'autres juifs convertis au christianisme. Quelques années plus tard, les enfants d'Enygeus et de Bron partent prêcher l'Evangile dans des pays lointains situés "loin vers l'ouest". Un dénommé Pierre, sur lequel on nous fournit peu d'informations part vers le "Val d'Avaron" - Avalon ? - pour attendre le troisième et dernier gardien du Graal, dont l'identité reste incertaine. Pierre emmène Bron, le second gardien. Joseph d'Arimathie ne fait pas partie du voyage.

    Le poème de Robert de Boron explique comment le Graal parvint "à l'ouest". Le but de l'entreprise est clair : convaincre le lecteur que le Graal est bien une relique chrétienne. Pourtant, l'Eglise reste bien curieusement absente de toute cette aventure. Comment se fait-il qu'une relique aussi importante ne soit pas sous sa protection ? Qu'elle soit sous la garde d'"indépendants" qui détiennent leur autorité du Christ lui-même. D'autres part, les mystérieuses transformations miraculeuses que subira le troisième et dernier détenteur du Graal semblent bien païennes. Ce qui fait dire à beaucoup que la légende du Graal cache en fait un enseignement hérétique...

    En ce XIIIe siècle, en Allemagne, le poète Wolfram Eschenbach reprenait le récit inachevé de Chrétien de Troyes et composait un Parzival. C'est un poète provençale du nom de Kyot, affirme-t-il, qui lui aurait raconté l'histoire. Ce dernier aurait lui-même trouvé ce récit dans un livre écrit en arabe, à Tolède. Dans le Parzival d'Eschenbach, le Graal se trouve dans le château de Munsalvaesche sous la garde des chevaliers "Templeisen" - allusion presque directe aux Templiers. 

    Les chevaliers de l'ordre du Temple n'étaient que neuf à l'origine. Ils avaient pour mission de protéger les pèlerins en chemin pour Jérusalem. A la fois religieux et militaires, ils faisaient vœux de pauvreté, d'humilité et de chasteté, et... célébraient des cérémonies dont le rituel est resté mystérieux. L'ordre grandit vite en puissance et en richesse. Se sentant menacé, le roi de France fit arrêter et torturer les grands maitres. L'Ordre démantelé et accusé d'hérésie, il s'empara de ses richesses.  

    On retrouve clairement l'influence templière dans la Queste del Saint-Graal du cycle des romans arthuriens... On y détecte aussi l'influence des moines cisterciens, l'Ordre fondé en 1098 par Bernard, abbé de Clairvaux, lui-même grand admirateur des Templiers. On ne peut en effet considérer cette œuvre comme un roman. C'est une polémique religieuse dont le thème est la pureté. Galahad, que l'auteur fait chevalier de la Table ronde, en est le héros. Il incarne les vertus chrétiennes de virginité, d'humilité et de patience, qui, jusqu'alors, n'étaient guère les qualités prédominantes des chevaliers de la Table ronde. Malade, Galahad trouve le Graal au château de Corbonec. Il doit ensuite l'emmener à Sarras, centre païen nouvellement converti au christianisme par Joseph d'Arimathie. Galahad devient roi de Sarras et meurt après un an de règne.

    Un grand miracle suivit la mort du saint chevalier : "Ses deux compagnons virent une main descendre du ciel. Elle prit le calice sacré et la lance, puis disparut dans le ciel. Personne depuis n'a revu le Saint Graal". Ce que contredit une légende très populaire qui veut que le Saint Calice soit caché à Glastonbury, identifié à Avalon, le lieu sacré où Pierre, le disciple de Joseph d'Arimathie, va prêcher l'Evangile, accompagné de Bron, le gardien du Graal. D'autre part, l'auteur anonyme du Haut Livre du Graal - Perlesvaus (1210), affirme s'être inspiré d'un livre écrit en latin que lui auraient donné les moines de Glastonbury.

    Selon une autre légende, l'apôtre Philippe serait venu prêcher en France après la Crucifixion. Or, au XIIIe siècle, les moines de Glastonbury affirmaient que ce dernier avait envoyé douze disciples en Grande-Bretagne. Le nom de leur chef nous est familier : il s'agissait de Joseph d'Arimathie. Ils auraient bâti l'ancienne église de Glastonbury, une construction en clayonnage qui aurait été détruite par un incendie en 1184. Elle se trouvait sous les ruines de l'abbaye actuelle. Après la mort de Joseph et de ses disciples, le site de Glastonbury serait resté désert. Beaucoup plus tard, des ermites envoyés par le pape Eleutherius fondèrent une communauté monastique.

    Ce récit aurait-il un fondement historique ? Il se peut que ce qui était alors une île ait été visité par des missionnaires chrétien il y a très longtemps. La légende associe Avalon et Glastonbury et veut que le Saint-Graal y soit caché. Les moines de l'abbaye ne sont pas responsable de ce mythe tenace. Toutefois, ils l'alimentèrent involontairement en affirmant que Joseph d'Arimathie était venu à Glastonbury. L'imagination populaire fit alors de Joseph l'oncle de Jésus et broda sur ce thème.

       Dans un récit moins connu, Joseph envoie Jésus en Grande-Bretagne pour qu'il apprenne à travailler l'étain. C'est ainsi qu'il aurait construit lui-même le bâtiment de clayonnage de Glastonbury! Idée intéressante, mais hautement improbable.   

    L'origine du Graal se perd dans la nuit des temps. Attribut païen, puis chaudron magique celte, il fut transformé au Moyen Age en un symbole chrétien. 

    Reste le problème de la réalité historique des exploits d'Arthur...  

                             Extrait de "Inexpliqué" 1981

     


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    David Lang disparut le 23 septembre 1880 en présence de cinq témoins. Du moins c'est ce que l'on raconte. Cette histoire célèbre a été reprise maintes et maintes fois. Pourtant, on serait bien en peine de fournir des preuves de son authenticité.

    David Lang était un fermier du Tennessee. Il se promenait un jour dans la prairie qui s'étendait devant sa ferme, située sur l'ancienne "route du coton", lorsqu'une vieille "buggy" entra dans le chemin qui menait à l'habitation. A l'intérieur se trouvaient le juge August Pack, un ami de la famille et son beau-frère, un certain Wade, d'Akrom, dans l'Ohio. Lang leur fit signe de la main et, soudain... disparut ! Mrs Lang, les deux enfants Lang, le juge Peck et son beau-frère, tous avaient assisté à la disparition de David Lang.

    L'histoire ne s'arrête pas là. Un an plus tard, les enfants Lang, Sarah et George remarquèrent un cercle d'herbe jaunie à l'endroit où leur père avait disparu. Emue, sans doute, Sarah prononça son nom. A son grand étonnement, une voix lointaine lui répondit. C'était celle de son père. Il appela pendant des jours et des jours, de poignants appels au secours auxquels on ne pouvait répondre. Puis, tout redevint silencieux.  

        Plus tard, Sarah s'intéressa au spiritisme. Dans un article intitulé How lost was my father ? ("Mon père était-il vraiment perdu ?", qui parut en 1953 dans le magazine Fate, on apprit qu'elle dépensa des milliers de dollars en séances spirites. Sans grand résultat. Elle résolut alors de cultiver ses propres facultés en utilisant la planchette oui-ja que lui avait donnée un ami. 

    Un jour d'avril 1929, elle reçut enfin le message suivant : "Ensemble maintenant pour l'éternité... après tant d'années de séparation. Que Dieu te bénisse." Sarah compara l'écriture du message avec quelques phrases que son père avaient écrite sur une feuille volante, dans un de ses livres d'enfant. Les deux écritures concordaient . tranquillisée, elle savait maintenant que son père et sa mère étaient réunis dans l'au-delà. L'auteur de cet article est un certain Stuart Palmer qui affirme s'appuyer sur le témoignage de Sarah Lang elle-même.

    L'histoire de David Lang contient trois éléments essentiels que nous allons étudier successivement. Palmer envoya son article, accompagné d'une lettre, à Curtis Fuller, le rédacteur en chef de Fate. Par un heureux hasard, cette lettre se trouve toujours dans les archives du magazine. Palmer y explique que l'histoire de David Lang reprend un article qu'il avait écrit précédemment pour Ghost, un petit magazine qui paraissait en 1936 et 1937. Pour prouver leur bonne foi, Sarah Lang et Stuart Palmer ont pris soin de faire une déposition sous serment et de la signer en présence d'un notaire. Il conclut l'article de Fate de la façon suivante :

      "Un étudiant de Clark Sellers, éminant spécialiste en écriture affirme que l'écriture qui se trouvait dans le livre d'enfant de Miss Lang et celle de la planchette oui-ja sont de la même main."

    A remarquer que ni l'expert ni Palmer n'affirment que l'écriture était celle du père de Sarah.

    Un certain Robert Schadewald soumit des reproductions de l'écriture de David Lang, les phrases de la planchette et les signatures de la déposition à Ann B. Hootenn membre de la prestigieuse American Society of Document Examiners (Société américaine pour l'examen des documents). La réponse de Miss Hooten, un document de cinq pages, établit que les trois écritures... émanent d'un seul et même individu ! Par une étrange coïncidence, donc, l'écritur de David et celle de Sarah Lang ressemblent à s'y méprendre à celle de Stuart Palmer. Bizarre !

    Hershel G. Payne, un bibliothécaire de Nashville, s'intéressa un jour à ce mystère local et décida de mener une enquête approfondie. Il consultât les recensements de la population pour 1830 et 1880. Les noms de Lang et de Peck ne figuraient nulle part. Même constatation en ce qui concerne les divers documents, récits et journaux sur l'histoire locale de l'époque. Sans se décourager, il entra en contact avec des journalistes, des bibliothécaires ou tout autre personne  capable de l'aider dans ses recherches. Il obtint à chaque fois la même réponse : nous ne possédons aucun document écrit ni aucune photo sur les dénommés Lang ou Peck. Rien non plus sur une éventuelle ferme Lang. En dernier ressort, Hershel Payne décida de faire un petit pèlerinage sur les lieux. Il retrouva bien "l'ancienne route du coton, mais aucune trace de la ferme Lang.

    Beaucoup d'écrivains ont rapporter  cette histoire, se référant à... quelqu'un d'autre qui l'avait écrite avant eux ! Une des sources les plus communément citées depuis 1960 est le livre de Frank Edwards Sranger than Science (Par-delà la science). Edwards lui-même ne précise pas d'où il tire ses sources. Sans doute se référa-t-il aux articles parus dans Fate : soit l'article de Nandor Fodor paru en décembre 1956, soit l'article de Stuart Palmer paru en juillet 1953. Rappelons que Palmer ne faisait que réécrire un latin, Tennessee, en 1889, à cause d'une tempête de neige, il aurait composé cette histoire pour passer le temps et pour gagner quelques dollars supplémentaires. Mais comment lui vint cette idée ?

    Hershel Payne a retrouvé trace d'un concours intéressant qui se serait tenu vers la fin des années 1880 : le concours du plus grand mensonge ! Le vainqueur en aurait été Mulhatten avec son histoire de David Lang. Toutefois, Jay Robert Nash, dans son livre Among the missing, affirme que l'histoire Lang s'inspire d'un fait réel : en juillet 1854, un certain Orion Williamson aurait disparu de sa ferme, à Selma, en Alabama, dans des circonstances mystérieuses. Nous revoilà donc revenu au point zéro : Orion Williamson a-t-il vraiment disparu ?

    Cette enquête sur le cas Lang est intéressante à plus d'un titre. Nous assistons véritablement à la naissance d'un mythe à son développement . Nous voyons comment, à un certain moment, il s'intègre si bien dans la réalité que plus personne ne songe à le remettre en question. Certains aussi préfèrent tout simplement rester aveugles. C'est la cas de Michael Harrison dans Vanishings (1981). D'autres encore prétendent que l'authenticité de ces récits extraordinaires importe finalement peu. "L'objectif essentiel, disent-ils n'est-il pas de divertir les lecteurs ?" Peut-être. Il reste que beaucoup d'éducateurs et de parents s'inquiètent de l'influence que de tel récits - avec le mépris total de toute vraisemblance - peuvent avoir sur les enfants.

    James Raymond Wolfe enseigne dans la section de recherche sur les phénomènes paranormaux à l'université Clark de Worcester. Il est l'auteur de l'un des récits de "L'Enigme du Triangle de Bermudes", collections d'anecdotes sur le célèbre triangle réunies par Charles Ebon. Au sujet du Star Tiger, un avion qui disparu en vol entre les Açores et les Bermudes, James Raymond Wolfe donne les information suivantes : 

    "A 23h30, le capitaine David Colby, le pilote de l'avion, envoya un message radio à Hamilton aux Bermudes."

    Force nous est de constater que rien de tout cela n'est vrai. Le pilote s'appelait en fait Brian MacMillan. Colby était son second. C'est Robert Tuck qui envoya tous les messages radio. Non pas à la tour de contrôle mais à la station V.R.T. D'autre part, aucun message ne fut envoyé à 23h30 

           Il est quand même regrettable de trouver des erreurs de cette taille dans un ouvrage qui se veut sérieux. Cela retarde d'autant plus l'étude objective et approfondie des phénomènes paranormaux. Notamment celle des disparitions mystérieuses. Car elles existent. Mais pour arriver à les expliquer, il faut d'abord écarter toutes les histoires trop extraordinaires, celles de David Lang, des Benjamin Bathurst et des Oliviers Larch, qui fond la part trop belle à l'imagination, et retenir seulement les cas dignes d'analyse. Peut-être trouvera-t-on alors la clé de l'énigme. 

    Extrait de "Inexpliqué" 1981

     

     


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