• L'horreur du chateau de Glamis

     

    Le château de Glamis se situe en Écosse, demeure ancestrale des comtes de Strathmore et paraissant posé là comme dans un conte de fée.

    On suppose que leur secret de famille demeure caché dans les murs de Glamis qui passe pour être l'une des demeures les plus hantées du monde. Qu'il y ai eu des événements déplaisants à l'intérieur des murs du château est un fait historique et indubitable.
    Les fermiers proches ressentent une terreur sans nom.
    La conduite de l'un ou plusieurs des aïeux du seigneur actuel fit naître ce qui est encore connu comme "l'horreur de Glamis".

    La nature même de cette horreur en fit un grand mystère car aucun des derniers comtes n'en a jamais parlé à un étranger, excepté en terme énigmatique. Aucune femme n'a jamais été admise dans le secret que l'on transmettait à son héritier le jour de son vingtième anniversaire.
    Historiquement, on rapporte que "l'horreur de Glamis" eu lieu en 1034, lorsque le roi Malcolm II fut abattu par une bande de sujets rebelles.

    On raconte que chaque goutte de sang s'échappant du corps de Malcolm, qui s'infiltrait dans les lames du parquet, faisait une tache encore visible aujourd'hui dans ce qu'on appelle la "chambre du roi Malcolm".
    On raconte aussi que les assassins du roi ajoutèrent encore à l'horreur de cette mort terrible : ils essayèrent de s'enfuir en franchissant un lac gelé, mais la glace craqua et ils périrent noyés.
    La famille Lyon hérita de Glamis en 1372. Jusqu'alors, la maison de famille avait été à Forteviot ou l'on conservait un grand calice, le "porte-bonheur" de la famille.

    La tradition assure que si le calice était enlevé de Forteviot House, une malédiction s'abattrait sur la famille : malgré cela, Sir John Lyon emporta la coupe avec lui à Glamis.
    Jusqu'en 1383, la malédiction ne se manifesta pas. Néanmoins, c'est à partir de ce moment que commencèrent les malheurs de la famille. Le calice "empoisonné" pourrait bien avoir eu une influence sur les événements qui survinrent 150 ans plus tard lorsque James V fit brûler Janet Douglas (qui était Lady Glamis) sur le bûcher d’Édimbourg sous l'accusation de sorcellerie.
    Le château revint à la Couronne, mais quand la fausseté de l'accusation fut prouvée, on le rendit au fils de la malheureuse condamnée.
    L'horreur du chateau de Glamis
    Et l'on raconte que le fantôme de celle-ci - la "Dame grise" - se promène encore de nos jours dans les longs corridors.
     L'horreur du chateau de Glamis
    C'est loin d’être fini.
    Ce fut Patrick, le 3ème comte de Strathmore qui donna à Glamis cette réputation maudite qui se répandit à la fin du XVIIè siècle. Pour beaucoup, il en fut la véritable incarnation. Joueur et noceur réputé mais agissant avec philanthropie avec ses fermiers.
    Détail important : Il était le père d'un enfant difforme qu'on gardait enfermé quelque part dans le château loin des regards indiscrets.

    Ensuite, il joua son âme avec le Diable. Et il perdit.
    Histoire curieuse : Patrick et son ami le comte de Crawford jouaient aux cartes ensemble un samedi soir. Un domestique vint leur rappeler que le sabbat approchait, et Patrick lui répondit qu'il continuerait à jouer, sabbat ou pas sabbat, et que le Diable lui-même pourrait se joindre à eux pour une partie, s'il le souhaitait. A minuit, accompagné par un roulement de tonnerre, le Diable apparut et annonça aux comtes qu'ils avaient perdu leur âmes et étaient condamnés à jouer aux cartes dans cette pièce jusqu'au Jugement dernier.

    En 1957, une domestique du château se plaignit d'avoir entendu les comtes jouer, en pleine nuit, agitant les dés et jurant : " Souvent, tandis que je suis étendue dans mon lit, je grelotte d'effroi, disait-elle."
    Elle abandonna sa place plutôt que de courir le risque d'entendre à nouveau les joueurs fantômes.

    D'autres histoires plus macabres et horribles sont à suivre. 
    L'horreur du chateau de Glamis
    Une histoire évoque - avec une curieuse précision - un homme à la barbe grise, qu'on aurait enchaîné et laissé mourir de faim en 1486.
    Une autre plus récente, précédent le règne de Patrick, est on ne peut plus macabre : Un groupe de clan des Ogilvies, d'une région voisine, vint à Glamis implorer protection contre leur ennemis. Le comte Strathmore les conduisit dans une oubliette du château et les y laissa mourir de faim. Ils pouvaient, pour survivre, s'entre-tuer et se convertir au cannibalisme mais, raconte la légende, quelques-uns seulement se contentèrent de ronger la chair de leurs propres bras...
    L'un ou l'autre de ses récits peut expliquer la présence d'un spectre squelettique et transparent, connu sous le nom de Jack le coureur.
    Et aussi le fantôme d'un petit page nègre, qu'on voit également au château et qui semblerait dater du XVIIe ou du XVIIIè siècle, lorsque des jeunes esclaves arrivèrent des Indes occidentales.
    L'horreur du chateau de Glamis
    Une "dame blanche" hante la tour de l'horloge du château, tandis que l'homme à la barbe grise de 1486 est apparu, tout au moins une fois, à deux invitées en même temps : l'une des deux était Mrs MacLagan, épouse de l'archevêque d'York, au début du XXè siècle. Elle raconte comment pendant son séjour au château, une des invitées descendit déjeuner et rapporta négligeaient qu'elle avait été éveillée par des coups de marteau du charpentier à 4 heure du matin il n'y avait aucun ouvrier au château.

    Selon une autre anecdote, une jeune fille, suivante de la reine mère Elisabeth, dut deux fois sortir de la chambre bleue parce que son sommeil était troublé par des bruits de coups et de pas.
     
    Tout aussi fascinantes que soient ces rondes de fantômes, c'est cependant l'horreur qui demeure le grand mystère de Glamis.

    Les principales rumeurs tournent autour d'un enfant difforme né dans la famille et gardé dans une pièce secrète où il aurait vécu, selon les diverses versions du XIXè siècle, jusqu'à un âge étonnamment avancé. Un tel être apparaît dans une peinture suspendue au salon du château.
    En dépit de la discrétion, au début du XIXè siècle les histoires circulaient encore. Le comte de l'époque, mort en 1904, semble avoir été positivement hanté par l'horreur, et c'est autour de lui que tournent la plupart des anecdotes de cette même période. C'est lui qui répondit à un ami curieux :
    "Si vous pouviez deviner la nature de ce secret, vous tomberiez à genoux et vous remercierez Dieu que ce ne soit point le vôtre."

    C'est lui aussi qui paya le voyage en Australie d'un ouvrier et de sa famille, après que ce dernier fut, par inadvertance, tombé par hasard sur une chambre secrète et en fut ressorti plein d'horreur.

    L'horreur du chateau de Glamis
    Dans les années vingt, une bande de jeunes séjournant à Glamis décida de repérer la "chambre secrète" en pendant un morceau de toile à l'extérieur de chacune des fenêtres qu'ils purent trouver. Une fois terminé, ils virent qu'il y avait plusieurs fenêtres qu'ils n'avaient pas été capable de situer...
    Quand le comte l'apprit il entra dans une rage folle mais décida de "lever l'embargo" sur le secret et le dévoila à son régisseur, Mr. Galvin Ralston qui, en réponse, refusa de rester au château encore une seule nuit.
     
    Un des revenants connus est un tout jeune garçon, il était un serviteur de couleur noire, un jour alors qu'il avait commis une bêtise, on le mit dehors en lui ordonnant de rester assis sur une pierre jusqu'à ce qu'on vienne le chercher, or on l'oublia et l'enfant mourut de froid. Ceux qui ont vu son fantôme disent qu'il était toujours assis sur sa pierre. Enfin, le château abrite deux autres revenants, un vu sur le toit et l'autre entendu dans la chambre d'enfant.
    Lorsque la belle-fille du 14è comte, demanda quel était le secret, il lui fut répondu :
     " C'est une chance pour vous de ne pas le connaitre et de ne jamais pouvoir le connaitre, car vous ne pourriez plus jamais être une femme heureuse".

    Cette réponse peut amener à penser que le terrible secret tourne autour de la progéniture difforme du vieux Patrick.

    Mais d’où vienne ces spectres ? Ces âmes errantes ? La tradition dit qu'il s'agit d'êtres humains sans sépultures, victimes de crimes non vengées, d'âmes pour lesquelles personnes ne prie jamais. Ce commerce des vivants et des morts se termine presque toujours par la revanche des défunts. Hostilité, peur, effroi, terreur, épouvante à différent degré de toute la maison hantée, et la croyance populaire voudrait que ceux qui ont l'audace de pénétrer en de tels lieux interdit, maudits, soient déphasé à jamais.

    Dans sa longue histoire, le château de Glami a eu son lot de crime et de mort violente. Ajoutons à cela le terrible secret de l'enfant difforme et la partie de carte avec le diable et nous avons tous les ingrédients pour que ce château soit le plus hanté d’Écosse.
     
                                                                                                                                            Extrait de " Inexpliqué " 1981
     
     

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    Bernard Heuvelmans

    Bernard Heuvelmans (1916 - 2001), est un zoologue de nationalité belge. Il est le fondateur de la cryptozoologie et a consacré de nombreux travaux à ce qu'il qualifiait de « formes animales encore inconnues » telles que le yéti ou le monstre du Loch Ness. 

    En 1948, un article d'Ivan T. Sanderson au sujet de l'existence contemporaine possible de dinosaures le pousse à s'intéresser aux animaux encore inconnus de la science ou présumés disparus. Après de longues recherches sur le sujet, il publie en 1955 Sur la piste des bêtes ignorées, qui reste à l'heure actuelle l'une des références majeures en cryptozoologie.

    Bernard Heuvelmans

    Dès cette date il est attiré par les énigmes que posent les animaux encore inconnus de la Science, ceux dont l'existence n'est pas encore établie sur des preuves concrètes indiscutables, mais repose sur des indices, des témoignages, des légendes, des traces, des fragments de dépouilles, voire des photos ambiguës. Après cinq années de recherche, il publie en 1955 " Sur la Piste des Bêtes ignorées ", édité en plusieurs langues et vendu à plus d'un million d'exemplaires, qui fait toujours référence un demi-siècle plus tard. Suivront en 1958 "Dans le Sillage des Monstres marins", "le Kraken et le Poulpe colossal", en 1965, " Le Grand Serpent-de-Mer : le mystère zoologique et sa solution". En 1974, il publie encore, avec son collègue soviétique Boris F. Porchev, " L 'Homme de Néanderthal est toujours vivant ", où il raconte dans quelles circonstances très particulières il découvrit un Hominidé inconnu qu'il nommera Homo pongoïdes (homme à aspect de singe anthropoïde).
    C'est là qu'il pose les bases d'une nouvelle discipline scientifique, la cryptozoologie ou " science des animaux cachés ".

    D’abord spécialiste des mammifères, Bernard Heuvelmans consacre sa thèse à l’oryctérope et devient docteur ès sciences (zoologie) en 1939. De la cryptozoologie,  Il en donne la définition suivante :
    « L'étude scientifique des animaux cachés, c'est-à-dire des formes animales encore inconnues, au sujet desquelles on possède seulement des preuves testimoniales et circonstancielles, ou des preuves matérielles jugées insuffisantes par certains »

    Bernard Heuvelmans

    Comme Bernard Heuvelmans l'a lui-même reconnu dans la première édition de son livre sur le serpent de mer en 1965, il n'est pas le premier utilisateur de ce terme : « C'est lui [le naturaliste américano-écossais Ivan T. Sanderson] qui, alors qu'il était encore étudiant à Cambridge, a inventé le terme de "cryptozoologie" ou science des animaux cachés, que je devais ingénument forger à mon tour, à une époque plus récente, sans connaître sa priorité ».

    Il est élu président de l’International Society of Cryptozoology à sa fondation en 1982.

    Le 12 octobre 1999, le musée cantonal de zoologie de Lausanne ouvre son « Département de cryptozoologie B. Heuvelmans ». C'est à ce musée que Heuvelmans lègue l'ensemble de ses archives et collections à sa mort, le 22 août 2001.

    Bien que ses ouvrages soient très populaires aujourd'hui encore et se soient vendus à des centaines de milliers d'exemplaires, leur contenu a fait l'objet de critiques de la part de la communauté scientifique et n'y est généralement pas pris au sérieux.


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    Les prophéties de saint Malachie

     

    Au début du siècle dernier, un prêtre du diocèse de Toulouse voulut publier une antique prophétie sur les papes. Or, le gouvernement fut si profondément ému qu'il interdit la publication de cette prédiction. Quelle étaient donc ces terribles révélations qui auraient pu à ce point troubler la tranquillité publique ?

    Il s'agissait d'une très ancienne prophétie, attribuée à saint Malachie, un évêque irlandais du XXIIè siècle, et publiée pour la première fois en 1595. Cet écrit à fait, depuis couler beaucoup d'encre, et partisant et détracteurs de son authenticité se sont tour à tour affrontés. Il prétendait en effet faire connaitre le nombre exact des papes jusqu'à la fin du monde.
    Les prédictions de saint Malachie nous intéresse particulièrement car la fin du monde est proche.
    Il faut reconnaître que nombre de ses prophéties sur les papes demeurent troublantes tant elles semblent coïncider, souvent à la perfection, avec la réalité historique de leur règne.
    Mais qui était Malachie ?
      
    Malachie est né en 1094 en Irlande. Jeune encore il voulut devenir prêtre et se mit sous la direction d'un vieil ermite, Ismar. L'évêque d'Armagh, frappé de sa sainteté, lui conféra la prêtrise. Il réforma ensuite les monastères d'Irlande, y établit la discipline, ce qui lui valut à 30 ans d'accéder à l'épiscopat.

    Les prophéties de saint Malachie
    Devenu évêque, Malachie s'employa à surveiller les mœurs de son clergé, à évangéliser les campagnes, puis jugeant son rôle terminé, il se démit de ses charges et se retira, par humilité, dans un petit diocèse.
    Il voyagea à Rome, puis en France ou il mourut dans les bras de saint Bernard qui parlera des dons prophétiques de Malachie. Il dira :
    "Les disciples reconnurent que Malachie avait le don de prophéties, révélations, punitions d'impies, grâces de guérison, conversions des cœurs, résurrections des morts, rien ne lui a manqué. Dieu l'aimait et l'a orné de toutes ces gloires."

    Voilà attestés les dons de voyance de Malachie par un témoin irrécusable. Mais est-ce bien l'auteur de ces prophéties ? Beaucoup l'on crut, d'autres l'on contesté. Ce qui est certain c'est que nul n'en entendit parler avant 1595, date de sa première publication, c'est-à-dire près de cinq siècles et demi après sa mort !

    Les prophéties de saint Malachie

    L'ouvrage de 1595 est dû à un moine bénédictin de Douai, Arnold de Wyon. Il était l'auteur de savants traités sur l'histoire de son ordre lorsqu'il fit paraître en 1595 "Lignum Vitae" (Arbre de vie), une énumération des bénédictins élevés à l'épiscopat.
    Après avoir rapporté les divers épisodes de l'un d'eux, saint Malachie, il ajoute :
    "Il écrivit quelques opuscules. Je n'en ai rien vu jusqu'à ce jour, si ce n'est une certaine prophétie sur les souverains pontifes. Comme elle est courte, qu'elle n'a pas encore été imprimée, à ma connaissance, et que beaucoup désirent la posséder, j'en ai rapporté ici le texte."

    Suivent alors 111 petites devises allant du pape Célestin II (1143-1144) à un texte annonçant le jugement dernier et à la fin du monde sous le pontificat du 112è pape.
    Cette proximité de la fin du monde inquiéta si fort le gouvernement de Louis XVIII qu'il fit interdire le livre.
     
    Les prophéties : vraies ou falsifications ? Ce qui demeure le plus intéressant, c'est l'étude de la dernière partie de la prophétie, celle qui se rapporte aux pages élus après l'impression du volume de 1595. Après cette date, en effet aucune falsification n'est possible : on ne peut plus dès lors supposer l'intervention d'un mauvais plaisant fabriquant ses prédictions après coup.
    Dès leurs publications, les légendes de saint Malachie sont étudiées par les savants et les théologiens les plus illustres de l'époque.

    Dès 1601, le document est cité régulièrement et beaucoup le considèrent comme ayant une autorité indiscutable.
    A côté des savants, les plus saints personnages saluent avec respect la mystérieuse prophétie. Un  jésuite, Engelgrave, parle même de "monument mémorable", de "symboles obscurs qui trouvent toujours leur application lumineuse". Et de fait, l'oeuvre attribuée au saint évêque d'Irlande s'impose de plus en plus à la confiance publique, car la réalisation des sentences devient de plus en plus frappante.

    En Italie, les différentes éditions se succèdent presque sans interruption. A Rome même, les plus hautes autorités religieuses témoignent d'un grand respect pour la fameuse révélation. Chaque élection pontificale est soumise à l'étude et attestèrent la faveur dont jouissait la prophétie.

    Les prophéties de saint Malachie

    On est même en droit d'affirmer qu'en une occasion au moins la prophétie de saint Malachie a contribué à faire un pape. Déjà en 1644, l'élévation d'Innocent X sur le trône de saint Pierre pose un problème curieux, celui de savoir si les cardinaux ne se laissèrent pas influencer par la 82è légende au point de procéder à l'élection du pape le jour de l'Exaltation de la Croix, le 14 septembre.

    L'écrit de saint Malachie n'est redevenu d'actualité qu'à la fin du XVIIè siècle. En effet, à cette époque, trois sentences des prédictions s'adaptèrent si parfaitement aux papes concernés, que la vieille prédiction retrouva tout son lustre.

     Les prophéties de saint Malachie
    Ce document était presque tombé dans l'oubli lors de l'avènement de Pie VI en 1775. Celui-ci avait pour devise la 96è sentence "Peregrinus apostolicus" (Le voyageur apostolique).
    Pie VI accomplit un grand voyage à Vienne. C'était la première fois plusieurs siècles qu'un pontife quittait l'Italie. Son second voyage fut involontaire. : le Directoire l'avait fait enlever de Rome, presque mourant, et conduire à Valence où il s'éteignit presque aussitôt. C'était la première fois depuis sept siècle qu'un pape mourait en exil.

    Les prophéties de saint Malachie
    Cette circonstance mérite d'être notée car elle met en relief la justesse de la devise qui frappa beaucoup l'opinion à cause des circonstances dramatiques dans lesquelles elles s'accomplissent.
    Avec la légende de son successeur, Pie VII, "Aquila Rapax" (L'aigle rapace), la prophétie atteint son heure de gloire. Ici la concordance est encore plus stupéfiante puisqu'elle évoque les tribulations sans nombre que dut subir ce malheureux pontife de la part de Napoléon, "l'aigle rapace" de la sentence.

    Les prophéties de saint Malachie

    La devise de Grégoire XVI (1831-1846) est tout-à-fait étonnante : "De Balneis Etruriae" (Des bains d'Etrurie). Le cardinal Capellari, avant d'être élu pape, appartenait en effet à l'ordre des camaldules dont le berceau est à Balnes, en Etrurie. Cette explication peut nous étonner par sa précision. Il est surprenant que cette devise, parmi plus de cent autres, écrite plusieurs siècles à l'avance, tombe précisément sur un religieux camaldule.
    Dès lors l’intérêt des foules pour la "prophétie sur les papes ne se démentira plus car, depuis Pie VI jusqu'à nos jours, la plupart des sentences allaient recevoir une interprétation extrêmement satisfaisante.
    D'autres prophéties, plus proche, ne sont pas moins troublantes.

      
    Les prophéties de Malachie pour le XXè siècle sont les plus troublante. "Ignis ardens" (le feu ardent) , devise
    de Pie X (1903-1914), a reçu plusieurs explications dont celle qui fait aussi penser à la Grande Guerre qui débute sous son pontificat. Pie X avait prévu le conflit et même fait allusion à la prophétie de Malachie, à laquelle il croyait en confiant à l'un de ses proches : "Après ma mort, c'est vraiment qu'il y aura "Religio dépopulata, la chrétienté sera dépeuplée."


    En effet cette 104è sentence fut celle de Benoit XV (1914-1922) sous le règne duquel eut lieu la Première Guerre mondiale et la révolution bolchevique qui, avec leurs millions de morts, dépeuplèrent vraiment la chrétienté. Une fois de plus les foules trouvaient dans l'antique prophétie une explication à leurs angoisses.
    Dans celle de Pie XI, "Fides intrepida (la foi intrépide), on se plut à voir le pape des missions lointaines et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide.
    Pie XII fut le pasteur angélique, "Pastor angelicus", de la devise suivante. Ce pontife visionnaire et mystique auquel la Vierge serait apparue et qui proclama le dogme de l'Assomption méritait bien cette appellation flatteuse.

    Les prophéties de saint Malachie

    "Pastor et nauta" (Le pasteur et le pilote) fut celle de Jean XXIII (1958-1963). Archevêque de Venise, il fut aussi le pilote de l'église et son pasteur en lui donnant le coup de barre décisif quand il convoqua le concile de Vatican II qui allait l'engager dans des voies nouvelles.
    Avec Paul VI (1963-1978) nous arrivons aux derniers papes de la "Prophéties sur les papes" de Malachies. Dans ce cas il fallut recourir à l'héraldique pour expliquer sa devise, "Flos florum (La fleur des fleurs). Ce pontife était en effet natif de florence, ville qui porte un lys dans son blason, lequel, en héraldique, est appelé la "fleur des fleurs".
    Lorsqu'en 1978 fut élu pape sous le nom de Jean-Paul Ier l'obscur cardinal Albino Luciani, on ne manqua pas de scruter sa sentence, "De medietate lunea (De la moitié de la lune, ou par la méditation de la lune). Celle-là est difficile à interpréter. Au moment de son élévation sur le trône de Pierre, certains firent remarquer qu'elle visait la première partie de son nom. Lu, c'est-à-dire la moitié de lune. Mais sa mort subite, au bout d'un mois seulement de pontificat, frappa les esprits et on crut que la prophétie évoquait plutôt son très court règne et sa mort solitaire dans le silence de la nuit, sous le signe de l'astre lunaire.

    Jean-Paul II, élu en 1978 est attribuée la 110è et avant dernière légende. "De labore solis" (Du labeur du soleil). Elle semble assez bien vérifiée que le pontife polonais, le premier pape non italien depuis Adrien VI en 1523, vient de l'Orient, de l'est de l'Europe, là où le soleil se lève.
    A Benoit XVI élu en 2005 est attribué la sentence "(De) gloria olivae" (de la gloire de l'olive). Cette devise termine la liste des papes dits "traditionnels" au sens propre du terme, pour laisser place ensuite au dernier "soi-disant successeur" de l'apôtre Pierre qui n'a certainement jamais mit les pieds à Rome, sauf pour y vivre sa dernière heure et y être mis à mort. Sa prophétie reste encore assez floue. Certains la mettent en parallèle avec un autre texte prophétique, "l'Apocalypse" de saint Jean : de la "prédication des deux témoins" que mentionne ce livre, à l'apparition du sixième ange. N'oublions pas que cet ange de l'Apocalypse précède le septième et dernier, celui qui doit annoncer la fin du monde et le jugement final. Or ces deux "témoins" sont désignés sous le nom étrange d'"oliviers".
    Petrus Romanus (Pierre le Romain). Cette dernière prophétie apparaît pour la 1re fois dans l'édition princeps d'Arnold de Wyon du Lignum Vitae de 1595. Dans cette édition, elle est rédigée ainsi :

    « Dans la dernière persécution de l'Église Chrétienne siégera Pierre le Romain qui fera paître ses brebis à travers de nombreuses tribulations. Celles-ci terminées, la cité aux sept collines sera détruite, et un Juge redoutable jugera son peuple ».

    Sur cette longue sentence se termine la prophétie de saint Malachie. Elle annonce évidemment la venue d'un pape qui prendrait le nom de Pierre II, qui serait l'ultime pontife de l'Eglise romaine avant la fin du monde symbolisée par la destruction de la ville aux sept collines, c'est-à-dire, Rome.

    Ainsi se termine la prophétie publiée par Arnold de Wyon. La dernière sentence se trouvera-t-elle vérifiée comme de nombreuses autres ?
    Seul l'avenir, un avenir tout de même assez proche le dira. Le mieux ici est de se taire et de rêver.
    La prophétie du moine Malachie est à tout le moins un bon instrument pour permettre aux hommes que l'avenir angoisse de s'interroger sur leur destin...

                                                                                                                  Extrait de " Inexpliqué 1981"

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