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    Les deux petites filles anglaises et les fées.

     

    Quelques jours avant la fin de la Première Guerre mondiale, Frances Griffith, une jeune Anglaise de onze ans, écrit à son amie Johanna, qui demeure en Afrique du Sud, où elle-même a longtemps vécu :

    " Chère Jo, j’espère que tu vas bien. Je.t’ai déjà écrit une lettre avant, mais elle a dû s’égarer. Est-ce que tu joues avec Elise et Nora Biddles ? En ce moment, à l’école, j’apprends le français, la géométrie, la cuisine et l’algèbre.
    "Je t’envoie deux photographies de moi. La première, c’est l’oncle Arthur qui l’a prise : je suis en costume de bain, dans la cour, derrière la maison. Elsie a pris l’autre, où je suis avec des fées au bord du ruisseau..."

    Ce serait une lettre banale d’une écolière à sa petite camarade s’il n’y avait pas cette allusion, pour le moins insolite et ahurissante, à la photographie des fées.
    Au dos de la photographie, Frances a gribouillé quelques mots : « Les Fées du ruisseau sont devenues nos amies, à Elsie et à moi. C’est drôle que je n’en ai jamais vu en Afrique. Il doit faire trop chaud pour elles, là-bas… »

    L’histoire de cette photo, qui est maintenant très connue et qui a provoqué des torrents d’encre, est plutôt anodine. Un après-midi de juillet, au cours de l’été 1918, Elsie et sa sœur Frances ont emprunté l’appareil photo de leur père, un Midg à plaques. Elles veulent prendre quelques clichés pour les envoyer à une de leurs cousines.
    Dans la soirée, M. Arthur Wright, le père des deux fillettes, s’amuse à développer la plaque. Il est très surpris de voir apparaître de curieuses formes blanches sur le cliché. Elsie lui affirme que ce sont des « fées ». Il se moque et pense à des oiseaux ou à des papiers emportés par le vent.
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    Au mois d’août, c’est au tour de Frances de manipuler l’appareil : sur les berges du ruisseau, elle prend une photographie de sa sœur, près de laquelle se tient un lutin. Comme on pouvait s’y attendre après une manipulation par une petite fille de onze ans, l’épreuve est floue et sous-exposée. Le père des deux enfants développe une fois de plus chaque plaque et voit resurgir des formes blanchâtres. Persuadé que ses filles cherchent à le mystifier, il leur supprimer désormais l’usage de l’appareil.

    Arthur Wrigt et sa femme Polly sont pourtant intrigués : ils fouillent la chambre de leurs filles et cherchent des traces de découpages de livres d’enfants. Ils battent également les berges du ruisseau, à la recherche des preuves d’une quelconque machination. Ils ne trouvent rien.
    Interrogées de près, Elsie et Frances s’en tiennent à leur version : elles ont vu des fées et elles les ont photographiées. Quoi de plus normal pour des enfants ?
    Pendant quelques temps, les membres de la famille admirent les clichés. On le s montre à des amis. Tout le monde s’extasie et  on oublie l’affaire !
     Les deux petites filles anglaises et les fées.
    L’été suivant, Polly Wright assiste à une réunion de la Société de théosophie de Bradford. Elle intéresse de près à l’occultisme et aux différentes sortes d’ectoplasmes. Ce soir-là, le thème de la discussion est « la vie des fées ». Au cours de la soirée, Polly Wright confie à quelques personnes que ses filles ont photographié de bien curieuses créatures. La chose s’ébruite. Deux épreuves des photographies « féeriques » circulent parmi les membres de cette société ésotérique. Elles tombent entre les mains d’Edward Gardner, homme un peu maniaque et très pointilleux, qui les communique à la presse.

    A partir de là, l’affaire des fées de Cottingley commence vraiment. On a du mal à le croire : le monde vient de sortir de la guerre mondiale et on va polémiquer sur des clichés de fées ! C’est stupéfiant !

    A croire que personne ne se pose de questions sur le temps de pose de ces photographies, sur le contour des silhouettes de ces fées, sur leur coiffure – si conforme aux canons de l’époque – ou sur leurs vêtements.  Non, le seul souci du théosophe est d’obtenir des clichés nets.
    Au même moment, Sir Arthur Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes, prépare un article sur les fées dans le Strand Magazine. Quand il entend parler de ces photographies, il cherche à tout prix à se les procurer. Il est tout d’abord un peu méfiant et montre les épreuves à Sir Olivier Lodge. Celui-ci déclare que les clichés sont truqués et pense qu’il s’agit de « danseuses costumées en fées ».
    Les deux petites filles anglaises et les fées.
    Un autre spécialiste de l’étrange fait remarquer à Conan Doyle que les fées ont une coiffure un peu trop parisienne pour être vraies.
    Tous ces commentaires se font sur les épreuves, pas sur les plaques originales. Tout le monde étudie les épreuves travaillées par l’expert d’Edward Gardner, pas les véritables clichés pris par les deux jeunes filles.
    On remarque que les silhouettes sont bougées : un argument pour ceux qui croient à l’authenticité de ces fées, qui auraient été « vivantes » au moment de la prise de vue. Pour Kodak, en revanche, les clichés ont été retouchés par un truqueur particulièrement habile.
    Edward Gardner se comporte comme le docteur Watson de Conan Doyle : il va enquêter chez les Wright, et trouve cette famille honnête et respectable.

    Pour clouer le bec à ses détracteurs, il imagine de produire de nouvelles photographies. En août 1920, il laisse à Frances et à Elsie un nouvel appareil et une vingtaine de plaques de photographies.

    Pendant ce temps, Conan Doyle a remis son article au Strand Magazine.
    Au mois de novembre, quand l’article du Strand Magazine paraît, c’est la ruée. Les réactions fusent : on accuse Conan Doyle de vouloir « pervertir l’esprit des enfants avec de telles absurdités ». L’opinion se divise entre l’admiration pour le trucage, le scepticisme poli, l’humour et la colère. Seuls les milieux spirites et théosophes croient fermement à leurs fées.
    En 1921, Frances et Elsie recommencent à prendre des photographies de leurs amies les fées. Edward Gardner leur a prêté deux appareils et quelques plaques, marquées de repères secrets pour empêcher tout trucage ou toute substitution.

    Voilà les deux jeunes filles en train de guetter les fées. Il pleut pendant une quinzaine de jours, au cours desquels il est hors de question d’aller folâtrer près du ruisseau. Puis le temps se lève et, vers le 19 août, la chasse aux fées recommence…
    Que vont donc bien pouvoir photographier les deux enfants ? Les fées auront-elles le même aspect de beaux dessins ? Cette fois, tout le monde les guette…
      Les deux petites filles anglaises et les fées.
    Finalement, les plaque arrivent à Londres, où Conan Doyle et Edward Gardner les attendent avec impatience.
    Les réactions à cette seconde série sont variées, mais toujours vives. La plupart des gens s'étonnent de la ressemblance entre ces fées et les personnages des livres illustrés pour la jeunesse. On remarque également que leurs coiffures et leurs toilettes sont un peu trop élégantes. De même, la netteté des silhouettes de ces fées fait croire à une habile retouche par un professionnel du trucage.

    Cottingley devient un village très connu. D'ailleurs, n'y raconte-t-on pas depuis toujours des histoires de fées et de lutins ? On sait que les fées et les autres esprits de la nature se plaisent près de l'eau, dans les bois : n'y a-t-il pas, près de la maison des deux jeunes filles, au bord du ruisseau, de ces deux chênes, de ces frênes et de ces buissons d'aubépine qui sont toujours associés aux fées et aux créatures de légende ?

    Pour expliquer ces étranges photographies, on a hésité entre plusieurs hypothèses. Sans d'ailleurs répondre à toutes les questions qui se posent à l'esprit quand on analyse les plaques litigieuses. Première hypothèse : le goût bien connu d'Elsie pour les fées.  Elsie n'arrêtait pas d'en dessiner, d'en peindre ou d'en griffonner un peu partout. De plus, comme elle avait travaillé un temps chez un photographe, on pouvait en déduire que...
    Quelques années plus tard, les deux espiègles jeunes filles reconnaîtront être allées au-delà des désirs de Hodson et l'avoir suggestionné. Cet aveu naïf ne fera que renforcer la conviction des sceptiques ?

    Une étude attentive de ces fées devait également faire ressortir une étrange ressemblance entre leur tenue et celle des fées représentées dans le Princess Mary's Gift Book, livre paru en 1914.

    Ces arguments se brisaient sur les certitudes de ceux qui croyaient à l'authenticité des photographies. Elsie avait travaillé chez un photographe ? Peut-être, mais pendant six mois seulement et elle faisait uniquement les courses. Elle dessinait souvent des fées ? Bien entendu, puisqu'elle en voyait souvent. Et ses dessins n'étaient ni meilleurs ni pires que ceux de n'importe quelle jeune fille de cet âge. La ressemblance avec le Gift Book ? Evidemment, les deux groupes de fées dansent. Pourtant, celles de Cottingley ont des ailes. Les ficelles constatées après agrandissement ? De quels matériaux, suffisamment invisible pour l'époque, auraient-elles été faites ?

    Dernier argument : ces deux photographes amateurs n'avaient aucun mobile suffisant pour monter une telle affaire, qui, ne l'oublions pas, s'est trouvée dévoilée tout à fait en dehors de leur volonté. Et aucune d'elles n'auraient eu le temps, ni les moyens, ni même l’habilité suffisante pour truquer ces plaques photographiques...

     Les deux petites filles anglaises et les fées.
     
     
    Curieusement, depuis leur enfance, les deux "reporters de l'invisible" n'ont pas varié dans leurs déclarations. Elsie, bien installée dans sa vie de grand-mère, a finalement accepté d'être interrogée par un journaliste de la B.B.C. en 1966, elles maintiennent que les photographies étaient authentiques.
    En 1976, au cours d'une nouvelle interview, elle a persisté dans ses déclarations, avec une belle volonté de préserver sa vie privée et ses souvenirs de jeunesse.

    En 1978, le scientifique sceptique James Randi et une équipe d'experts examinent les photographies, en utilisant un processus de « mise en valeur par ordinateur ». Ils concluent dans un rapport du New Scientist publié le 3 août 1978 que les photographies sont des faux et que des systèmes soutenant les fées peuvent être vus.

    Les deux petites filles anglaises et les fées.

    En février 1983, Elsie Wright, alors âgée de 83 ans avoue dans une lettre de neuf pages que les photographies sont truquées, bien que les deux cousines affirment toujours qu'elles ont réellement vu des fées. Mais Frances a insisté sur le fait que la cinquième photo est authentique : "C'était un samedi après-midi pluvieux, nous étions en train de nous amuser avec les appareils photographiques et Elsie n'avait rien prévu. J'ai vu ces fées dans les herbes, je les ai juste visées avec l'appareil et j'ai pris une photographie."
    La principale source des controverses récentes est la cinquième photographie. Frances a toujours affirmé qu'elle est authentique.
    Le défenseur de la parapsychologie Yves Lignon affirme que cette photo reste inexpliquée et que certains spécialistes jugent toujours son trucage impossible, il n'est pas le seul puisque la fille de Frances, Christine Lynch, a révélé en 2009 qu'elle croit, tout comme sa mère, que les fées de la cinquième photo sont authentiques.
    D'après John M. Lynch, Cooper n'exclut pas la possibilité que la cinquième photographie soit réelle et prouve l'existence des fées, c'est d'ailleurs ce qui est suggéré dans bon nombre d'ouvrages à tendance « spiritualistes » ayant pour thème la féerie.
     
    Réflexions sur l'existence des fées suite à l'affaire :

    Il est admis que les histoires féeriques ne sont pas qu'une affaire de folklore. Des témoignages d'observations continuent à être recensés un peu partout dans le monde, même de la part de personnes qui n'ont jamais manifesté le moindre signe de croyance aux fées auparavant. Christine Lynch pense que les fées font partie de la nature, et vivent dans les bois qui l'entourent tout comme les animaux sauvages.
    Les deux petites filles anglaises et les fées.
    Dans les années 1980, l'ancien lutteur Ronnie Bennett, qui travaillait dans les bois entourant Cottingley, a affirmé y avoir vu « ce qui ressemble à trois elfes » neuf ans auparavant, par un temps légèrement pluvieux. Il ne les a jamais revus, et déclare qu'ils mesuraient environ dix pouces de haut et le regardaient fixement. Ronnie Bennett en a conclu que les fées de Cottingley ne peuvent pas être qu'un canular.
    Les deux petites filles anglaises et les fées.
    Pierre Dubois, spécialiste français de la féerie, distingue « ceux qui voient dans les fées une chose naturelle, et ceux qui les ont cherchées et les cherchent encore ». Il décrit tout le petit peuple comme des forces de la nature indissociables des forêts, des rivières et des lieux ensauvagés. Ainsi, même s'il admet que les photographies prises à Cottingley sont des faux reconnus, on ne peut totalement ignorer selon lui les multiples témoignages de théosophes et de médiums qui disent avoir vu des êtres fabuleux, et qui les décrivent avec précision. Il pose la question de savoir si on peut «se permettre de douter de la sincérité de ces clairvoyances ».
    Et, au fond, qu'est-ce que la rationalité ? A de nombreuses époques, des gens réputés sensés ont vu fées et diables sans que personne ne mette leur raison en doute. En Angleterre, des centaines de personnes ont vu des fées. La région de Cottingley apparaît ainsi comme très riche en manifestation surnaturelles.
    Les deux petites filles anglaises et les fées.
    Certains chercheurs se demandent aujourd'hui si les fées de Cottingley ne sont pas des "impressions photographiques mentales", des sortes de projections d'images, assez fortes pour impressionner une pellicule. Ces phénomènes pourraient être assimilés aux poltergeists, souvent provoqués par des adolescents de l'âge des deux jeunes filles. Curieusement, après 1921, les adolescentes cesseront de voir des fées.
                                                                                                                Extrait de " Inexpliqué 1981"
     
     
     
     

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    Les cartes de Piri Reis

    Le 9 novembre 1929, le directeur des musées nationaux turcs, Mr Halil Etem Eldem, découvrit en dressant l'inventaire du fameux musée Topkapi d'Istanbul, un fragment d'une carte du monde dont l'une des 24 légendes précise l’identité de son auteur "Cette carte fut dessinée par Piri Reis entre le 9 mars et le 7 avril 1513)


    Les cartes de Piri Reis


    L'amiral Piri Reis issus d'une famille de très grand marins turcs.
    Considéré comme un pirate par l'histoire européenne, l'amiral Piri n'en était pas moins un homme intelligent et cultivé. Parlant le grec, l'espagnol, le portugais et l'italien, il lui fut possible de consulter l'ensemble des cartes accessibles de son époque.
    Ainsi put-il établir, synthétisant le savoir géographique de son temps, deux cartes du monde, l'une en 1513, celle qui nous intéresse, l'autre en 1528.
    Auteur de poèmes et ouvrages, il est surtout célèbre auprès des marins de son pays pour être l'auteur du "Livre de la marine", un volume de mémoire qui est aussi un véritable traité de navigation.


    Les cartes de Piri Reis


    Abordant différents sujets, il établit sans équivoque la genèse de l'aventure de Christophe Colomb et rétablit la vérité historique, à savoir que le navigateur n'a pas découvert l'Amérique : Colomb n'a fait que la redécouvrir ou, plus exactement, que révéler à l'Europe un continent qui n'était jusque-là connu que de quelques initiés. Connaissance héritée de certains secrets de l'ordre du Temple. N'est-ce pas d'ailleurs ce que signifie la croix rouge templière sur les voiles des trois caravelles de Colomb ?

    Ainsi Piri Reis écrit dans son chapitre consacré à la "mer occidentale" (nom donné longtemps a l'océan Atlantique) :

    " Un infidèle dont le nom était Colombo et qui était génois, fut celui qui découvrit ces terres. Un livre était parvenu dans les mains dudit Colombo, et il trouva qu'il était dit dans ce livre qu'au bout de la mer occidentale, tout à fait à l'ouest, il y avait des côtes et des îles et toutes sortes de métaux et aussi de pierres précieuses."

    Mais quel était donc ce fameux livre détenu par Christophe Colomb ?

    L'amiral Piri ne donne aucune précision à son sujet.
    Dans l'une de ses légendes il parle de sa documentation : " Dans ce siècle, il n'y a aucune carte comme celle-ci en possession de quiconque...je l'ai extraite d'environ vingt cartes et de "Mappae Mundi" (carte dessinée au temps d'Alexandre); de cartes dessinées par quatre portugais et aussi d'une carte dessinée par Colombo dans la région occidentale. En réduisant toutes ces cartes à la même échelle, je suis arrivé à cette forme finale. Si bien que la présente carte est aussi correcte et aussi sure pour les Sept Mers que la carte de nos pays est considérée correcte et sure par les marins."

    Qu'entendait donc Piri Reis par "cartes d'Alexandre" ? Voulait-il par cette expression désigner des cartes dressées par les contemporains du grand Alexandre ou se référait-il à des cartes entreposées dans la plus célèbre des bibliothèques du monde antique, et miraculeusement préservées de Jules Césars et des destructions ultérieures dues au fanatisme des chrétiens ?
     Comme chacun le sait, aucun des cartographes de l'antiquité n'a présenté dans les travaux qui nous sont parvenus, l'Amérique et l’Antarctique. Tandis qu'un premier coup d’œil jeté sur la carte en couleurs de Piri Reis, réalisée sur une peau de gazelle, nous permet de constater qu'elle comprend les côtes occidentales de l'Afrique et de l'Europe, du cap Palmas y compris les îles de l’Atlantique Sud, Cuba et les îles Caraïbes, la côte atlantique de l’Amérique du Sud jusqu’à l'Amazone, deux îles inconnues, une partie de la chaîne des Andes.


    Les cartes de Piri Reis


    Notons encore que parmi les nombreuses illustrations et enluminures ornant cette carte, figurent un lama et un puma dans la partie représentant l'Amérique du Sud...
    Si parmi les navigateurs précurseurs de Colomb, il n'en reste pas moins qu'ils ne connaissaient qu'une portion de l'Amérique du Nord, qu'ils ignoraient la totalité du littoral sud-américain.
    Notons que les cartographes contemporains de l'amiral turc confondaient encore l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale, ou restituaient une Amérique totalement méconnaissable.
    De plus il faudra attendre les expéditions des conquistadors pour apprendre l’existence des Andes, des pumas et des lamas.


    Les cartes de Piri Reis


    Quant au continent Antarctique, il est représenté libre de glaces ; il ne fut "redécouvert" qu'au début du XIXe siècle, et il fallut attendre 1958, l'année géophysique internationale, pour que soit établit un tracé de ses côtes en sondant sous la glace.
    Peu après sa découverte, la carte de Piri Reis fut étudiée par différents scientifiques comme les professeurs allemands Khale et Deischmann. Mais bientôt, on n'en entendit plus parler ; les savants s'en débarrassèrent hâtivement en concluant qu'elle n'était nullement une carte de Christophe Colomb ! IL nous parait maintenant bien "évident que cette carte dérangeait et qu'elle remettait trop d'idées reçues en question, posant plus de problèmes qu'elle n'en résolvait, faisant même vaciller les bases incertaines de l'histoire de l'humanité et de son évolution.

    Il fallut différents concours de circonstances pour qu'elle attire de nouveau l'attention en 1956.
     En 1956, à Washington la carte de Piri Reis attire enfin l'attention de scientifiques dénués d'idées préconçues. Offerte par un officier de la marine turque au bureau hydrographique de la marine américaine, l'une des copies fut transmise à un cartographe, M Walters qui la communiqua à l'un de ses amis féru de carte ancienne, le capitaine H. Mallery.
    Ayant examiné la carte, il constata immédiatement que sa partie méridionale représentait des îles et des baies de la côte antarctique, maintenant dissimulées par les glaces, et il fut le premier à déclarer que cela impliquait que quelqu'un avait effectué ce relevé avant l'apparition des glaces, donc au cours d'une période où, l'Antarctique était encore pleinement accessible à l'homme et ses ressources exploitables, ce qui justifie l’intérêt humain porté à ces terres australes, soit au plus tôt, il y a six mille ans.

    Les cartes de Piri Reis

    Bien entendu, cette déclaration déchaîna l'ire et les sarcasmes des géographes. Cependant, diverses personnalités sérieuses prirent au sérieux les affirmations du capitaine Mallery. Et c'est sur leurs instigations que le professeur Charles Hapgood, géographe et géologue, détenteur d'une chaîne d'Histoire des sciences au Keene State Collège de l’université de New Hampshire, se jeta à corps perdu dans l'étude des "plus scandaleuses hypothèses cartographiques et historiques de son temps. ".

    Pour résumer :

    1. - La carte de Piri Reis , qui est un document authentique, et non une quelconque supercherie, a été réalisée à Constantinople en l'an 1513 de notre ère.

    2. - Elle montre essentiellement la côte occidentale de l'Afrique, la côte orientale de l'Amérique et la côte de l'Antarctique au sud de l'océan Atlantique.

    3. - Piri Reis ne peut avoir obtenu ses informations sur cette dernière région auprès des navigateurs de son temps, dans la mesure où l'Antarctique ne sera découvert qu'en 1818, trois siècles plus tard.

    4. - La présence de la côte de la Terre de la Reine Maud sur la carte constitue un véritable casse-tête dans la mesure où les données fournies par la géologie confirment que la date la plus tardive à laquelle elle aurait pu être relevée et cartographiée libre de glace est 4000 av. J-C.

    5. - Il n'est pas possible de déterminer avec précision la date la plus reculée à laquelle une telle tâche aurait pu être accomplie, mais il semble que le littoral de la Terre de la Reine Maud soit resté libre de glaces, de manière durable, pendant au moins 9 000 ans avant qu'il n'ait été englouti entièrement par calotte glaciaire.

    6. - Les premières civilisations connues ne sont apparues qu'au lendemain de la période concernée - après
    4 000 av. J-C.

     

    Les cartes de Piri Reis

     

    En d'autres termes, la véritable énigme posée par la carte de 1513 n'est pas tant le fait qu'elle comprenne un continent resté inconnu jusqu'en 1818, mais qu'elle décrive une partie de la côte de ce continent dans des conditions climatiques qui ont pris fin il y a 6 000 ans et ne se sont pas renouvelées depuis.

    Malgré le soutien retentissant d'Albert Einstein, et bien que John Wright, le président de l'American Geographical Society, ait reconnu par la suite qu'Hapgood avait " émis des hypothèses qui méritaient plus ample vérification " aucun chercheur ne s'est penché depuis lors sur ces étranges cartes anciennes. Bien plus, loin d'avoir été applaudi pour avoir apporté une contribution sérieuse et nouvelle au débat sur les origines de la civilisation humaine, Hapgood, fut jusqu'à sa mort regardé de haut par la plupart de ses pairs, qui, en guise de discussion de ses théories, se bornèrent à " le couvrir de sarcasmes inqualifiables, en insistant sur des vétilles et des faits invérifiables pour fonder leur condamnation, et en cherchant de cette façon à éviter tout véritable débat ".

     

    Les cartes de Piri Reis

     

    " Je reçois souvent des lettres de personnes désirant me consulter sur leurs travaux inédits, observait Einstein. Il va sans dire que ces travaux sont dans leur grande majorité dépourvus de la moindre valeur scientifique.
    Le tout premier courrier, cependant, que m'adressa Mr Hapgood, m'a électrisé. Son idée est originale, d'une grande simplicité, et, si rien ne vient la contredire, d'une grande importance pour tout ce qui touche à l'histoire de la surface du globe. "

                                                                                Extrait de " Inexpliqué 1981"

    Pour ceux qui veulent voir la vidéo de cette page cliquez sur le lien ci-dessous

    "Les Cartes de Piris Reis"

      


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    Les 13 crânes de cristal

    Vero Cool Le crâne de cristal le plus connu des amateurs d'occultisme est celui de l'explorateur britannique Frederick Albert Mitchell-Hedges (1882-1959), découvert selon ses dires en 1924 (1927 selon sa fille) par sa fille adoptive, Anna Mitchell-Hedges, dans les ruines d'un temple de la cité maya de Lubaantun au Belize. Elle est autorisée à participer aux fouilles archéologiques à l'occasion de l'anniversaire de ses 17 ans et découvre le crâne au cours de son travail, ce qui a fait dire à certains qu'il s'agissait d'un cadeau préparé à l'avance et non d'une découverte fortuite.
    Les 13 crânes de cristal
    En réalité, les fouilles ont été organisées en 1925 par la commission maya du British Muséum, dont Mitchell-Hedges était membre. Quand il retourne en Grande-Bretagne en 1950, il prétend que son crâne de cristal a plus de 3 600 ans et qu’il a servi aux prêtres mayas pour des rites ésotériques, ce qu’il certifie dans son autobiographie en 1954 . Joe Nickell, un enquêteur américain, a découvert que le crâne de cristal appartenait en 1936 à Sidney Burney, un marchand d’art londonien qui l’avait mis aux enchères de Sotheby's à Londres  en 1943, mais ne le vendra qu’en 1944 pour 400 livres à Mitchell-Hedges.

    L'objet est soumis à l'étude d'un conservateur et restaurateur d'art, Frank Dorland, qui dit avoir effectué ses expériences dans les laboratoires de Hewlett-Packard. Dorland avait rencontré Dick Garvin, écrivain et rédacteur publicitaire qui travaillait pour Hewlett-Packard.
    Celui-ci réussit à convaincre les scientifiques du laboratoire de cristallographie de la société basée à Santa Clara (Californie) d’étudier le crâne. Il conclut qu'il se trouve en face d'une « anomalie », si l'on tient compte des limitations techniques des civilisations précolombiennes : il aurait fallu plusieurs centaines d'années de travail continu pour obtenir ce résultat avec les outils dont disposaient les Mayas. Toutefois, l'étude a été commanditée par F. A. Mitchell-Hedges lui-même et les résultats ne sont pas revendiqués par le laboratoire. Malgré la qualité reconnue des spécialistes impliqués, les sceptiques mettent donc en doute l'objectivité et la rigueur de l'analyse. Par ailleurs, Mitchell-Hedges est aux yeux de beaucoup de ses contemporains un personnage romanesque à la réputation sulfureuse d'aventurier ayant tendance à enjoliver la réalité.
    Les 13 crânes de cristal
    Les fouilles du XXe siècle ne confirment pas la place supposée du crâne de cristal dans les cultures précolombiennes. Dans les années 1990, les pièces des collections publiques font l’objet d’expertises dont les résultats indiquent qu’il s’agirait de créations tardives, sans doute du XIXe siècle, ou tout au moins de l’époque coloniale pour les plus anciennes. Néanmoins, les crânes de cristal gardent leur pouvoir de fascination. Depuis la remise en question de leur authenticité, celui de Paris n'est plus exposé qu'à titre exceptionnel, en 2008 à l'occasion de la sortie du film «Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal» ou encore en 2011 au Laténium à l'occasion d'une exposition intitulée «L'âge du faux». Celui de Londres est accompagné d'un panneau expliquant qu'il a sans doute été fabriqué au XIXe siècle. Le monde New Age croit cependant toujours en leur pouvoir.


    Les 13 crânes de cristal
    Certaines personnes croient que quand les 12 cranes de cristal féminin et le crane de cristal masculin seront réuni, tel un ordinateur, nous dirons de grands secrets, certains croient qu'ils nous permettront de sauver le monde en 2012 et que ces cranes auraient été confiés au mayas par la cité d'Atlantide.


    Les 13 crânes de cristal
    Différents cranes de cristal retrouvés : - Le crâne dit « de Paris », présenté autrefois au Musée de l'Homme du Palais de Chaillot, Trocadéro, et désormais dans les collections du Musée du quai Branly, est en quartz limpide d'une grande pureté, comme le crâne de Mitchell-Hedges. Il mesure 11 cm de haut et pèse presque 2,8 kg ; sa mâchoire n'est pas séparée du reste du crâne. Il est traversé de haut en bas par un orifice de forme bi-conique, particularité qui pourrait s'expliquer par le fait que le crâne constituait le support d'un crucifix offert par l’explorateur Alphonse Pinart en 1836, il fut le premier à entrer dans un musée. Selon Jacques Lévine, conservateur de la collection américaine du Musée de l'Homme, il a longtemps été considéré comme un chef-d’œuvre aztèque représentant Mictecacihuatl, divinité de la mort. Il est désormais rangé parmi une série d'objets du même type fabriqués au XIXe siècle en Allemagne à partir de quartz brésilien, fournies par l’antiquaire Eugène Boban de qui A. Pinart tenait une partie de sa collection. Néanmoins, selon le British Museum, il est possible que certains crânes perforés aient été fabriqués au Mexique à l’ère coloniale pour servir de base à des croix catholiques.

    - Le crâne dit « de Londres » est conservé au British Museum. Il n'est pas translucide mais opaque. Il est considéré depuis la fin des années 1990 comme l’un des objets de E. Boban, qui l’avait tout d’abord proposé sans succès au Smithsonian Institute. Il fut finalement acquis par Tiffany's, New York, à qui le musée le racheta en 1898 pour l’exposer comme objet précolombien.


    Les 13 crânes de cristal
    - Le crâne de la Smithsonian Institution à Washington est le plus grand (25,5 cm sur 22,5 cm) et le plus lourd (14 kg). Il n'est pas transparent, mais translucide et trouble. Il n'a pas la mâchoire séparée du crâne, mais il est creux avec des orbites vides à la façon d’un vrai fossile. Donné en 1990 par une personne disant en avoir fait l’acquisition dans les années 1960 au Mexique, il a tout d’abord été mis de côté en attendant le résultat d’une expertise. Celle-ci a rendu publics pour la première fois en 1992 les doutes portant sur l’authenticité des grands crânes de cristal.

    - Collections privées ; propriété de pratiquants New Age ou de guérisseurs, leur provenance supposée n’a fait l’objet d’aucune vérification officielle :

    - Crâne détenu par Nick Nocerino (décédé en 2004), aurait été découvert par lui-même dans un temple mexicain de l'État du Guerrero. Inspiré par un shaman, il l’a surnommé Sha-Na-Ra.

    - le crâne de cristal aurait été offert à Joann Parks par Norbu Chen, guérisseur tibétain ; il est surnommé Max ou crâne du Texas.

    Sur l'authenticité : Les analyses récentes commanditées par les musées remettent en question l'origine amérindienne des crânes de cristal. La première fut effectuée en 1992 par la Smithsonian Institution à l’occasion de l’expertise d’un crâne proposé par un collectionneur. Le doute planait déjà, les fouilles effectuées au XXe siècle en Mésoamérique n’ayant jamais mis au jour de tels objets. Par ailleurs, des traces d’usage d'instrument rotatif avaient été remarquées sur la surface du crâne de Londres dès 1958.


    Les 13 crânes de cristal
    Jane MacLaren Walsh, chercheuse de la SI, proposa en conclusion que les crânes les plus anciens comme ceux de Londres et Paris étaient des faux fabriqués probablement en Allemagne entre 1867 et 1886 à partir de cristal brésilien. Ils proviennent tous de la même source : Eugène Boban Duvergé. Cet antiquaire français installé tout d’abord au Mexique avait gagné la réputation de spécialiste en matière d’antiquités américaines et a fourni une grande partie des pièces acquises au XIXe siècle par les musées français, dont le Musée de l’Homme. Si la grande majorité de ses collections sont d'authentiques antiquités, des imitations se sont glissées dans le lot. Ainsi, en 1886, il quitte le Mexique pour New-York, le musée de Mexico ayant refusé à grand fracas un crâne de cristal considéré comme faux.

    Le crâne de Londres a bénéficié d'une première analyse en 1996, puis d’une plus poussée en 2004, qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'un faux. Des observations au microscope électronique ont permis de détecter sur la surface du crâne des marques droites et parfaitement espacées, qui apportent la preuve de l'utilisation d'une roue de polissage moderne. Un polissage manuel aurait conduit à la formation de minuscules traces réparties aléatoirement.
    Pour les sceptiques, les crânes de cristal sont donc probablement des objets récents et leurs caractéristiques n'ont rien de mystérieux si l'on admet qu'ils ont été réalisés avec des instruments modernes. Lors des premières analyses des crânes, les difficultés liées à la datation des objets en quartz laissaient planer une part de mystère sur leur origine. Une méthode de datation basée sur l'hydratation du quartz a permis de déterminer que les crânes avaient été réalisés entre environ 1770 et 1920. Aucun d'eux n'a été mis au jour dans le cadre de fouilles archéologiques.


    Les 13 crânes de cristal
    Histoire de la légende : Selon les amateurs d'ésotérisme, dont la mouvance New age, les crânes de cristal ont une origine et des pouvoirs surnaturels, comme celui de guérir ou de réfléchir la lumière en la projetant par les orbites. Mitchell-Hedges avait entouré son crâne, qu’il avait surnommé « crâne du destin funeste », d’une aura un peu maléfique en prétendant que les prêtres mayas l’utilisaient pour des opérations de magie noire, mais les adeptes du new age les considèrent généralement comme des objets positifs. Ils reprennent à leur compte des éléments du folklore mésoaméricain, comme la légende des crânes qui enrichissent ou celle des crânes chantants, ainsi qu'une légende d’esprit nationaliste datant, selon l’américaniste F. Gendron, du XIXe siècle : il existerait au Mexique douze crânes de cristal cachés lors de la conquête espagnole ; quand ils seront réunis, l’empire aztèque se reconstituera.
    Selon les amateurs d'ésotérisme modernes, il y aurait un treizième crâne - le crâne dansant - qui doit être placé au centre d’un cercle constitué par les douze autres. Ces objets, transmis aux anciens peuples par des extraterrestres ou des Atlantes, seront rassemblés lorsque l’Humanité sera prête et lui révéleront sa mission et son avenir. On dit parfois que les douze crânes sont féminins et le treizième masculin.

    Certaines structures se proposent de rassembler les aficionados des crânes, comme la Crystal Skulls Society International fondée en 1945 et basée en Californie, ou le World Mystery Research Center fondé en 2001 et basé aux États-Unis et en Hollande. L’intérêt pour les crânes de cristal est lié à la litho thérapie, et de manière générale aux pseudosciences. Les adeptes encouragent les expériences visant à prouver les propriétés physiques extraordinaires des crânes et établissent des parallèles entre ces objets et la science moderne : selon certains, les crânes de quartz seraient des sortes d’ordinateurs contenant une infinité d’informations. Les adeptes ne s’intéressent pas seulement aux treize crânes mythiques ou aux crânes anciens, mais considèrent que des modèles de fabrication moderne peuvent aussi être détenteurs de pouvoirs ; comme tous les objets en quartz, leur puissance dépend aussi de la qualité de la matière. Il existe ainsi un commerce de crânes anciens ou récents, entretenu par des expositions et sites vantant leur pouvoir guérisseur.


    Les 13 crânes de cristal
    Certains adeptes du new age soutiennent que la fin du monde aura lieu le 21 décembre 2012 et croient que la Terre et l'espèce humaine ne seront sauvées que si les 13 crânes sont réunis.
    Ces crânes seraient-ils les ancêtres des boules de cristal ?
    Une espèce de support d'information, venu du fond des âges, pouvant se mettre en résonance avec le cerveau humain ?
    Un briquet sophistiqué ?
    Ou bien un simple objet décoratif pour honorer les ancêtres ?

                                                                                                                                                                            Extrait de " Inexpliqué 1981"

     


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