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Les 13 crânes de cristal*
Vero Cool Le crâne de cristal le plus connu des amateurs d'occultisme est celui de l'explorateur britannique Frederick Albert Mitchell-Hedges (1882-1959), découvert selon ses dires en 1924 (1927 selon sa fille) par sa fille adoptive, Anna Mitchell-Hedges, dans les ruines d'un temple de la cité maya de Lubaantun au Belize. Elle est autorisée à participer aux fouilles archéologiques à l'occasion de l'anniversaire de ses 17 ans et découvre le crâne au cours de son travail, ce qui a fait dire à certains qu'il s'agissait d'un cadeau préparé à l'avance et non d'une découverte fortuite.
En réalité, les fouilles ont été organisées en 1925 par la commission maya du British Muséum, dont Mitchell-Hedges était membre. Quand il retourne en Grande-Bretagne en 1950, il prétend que son crâne de cristal a plus de 3 600 ans et qu’il a servi aux prêtres mayas pour des rites ésotériques, ce qu’il certifie dans son autobiographie en 1954 . Joe Nickell, un enquêteur américain, a découvert que le crâne de cristal appartenait en 1936 à Sidney Burney, un marchand d’art londonien qui l’avait mis aux enchères de Sotheby's à Londres en 1943, mais ne le vendra qu’en 1944 pour 400 livres à Mitchell-Hedges.
L'objet est soumis à l'étude d'un conservateur et restaurateur d'art, Frank Dorland, qui dit avoir effectué ses expériences dans les laboratoires de Hewlett-Packard. Dorland avait rencontré Dick Garvin, écrivain et rédacteur publicitaire qui travaillait pour Hewlett-Packard.
Celui-ci réussit à convaincre les scientifiques du laboratoire de cristallographie de la société basée à Santa Clara (Californie) d’étudier le crâne. Il conclut qu'il se trouve en face d'une « anomalie », si l'on tient compte des limitations techniques des civilisations précolombiennes : il aurait fallu plusieurs centaines d'années de travail continu pour obtenir ce résultat avec les outils dont disposaient les Mayas. Toutefois, l'étude a été commanditée par F. A. Mitchell-Hedges lui-même et les résultats ne sont pas revendiqués par le laboratoire. Malgré la qualité reconnue des spécialistes impliqués, les sceptiques mettent donc en doute l'objectivité et la rigueur de l'analyse. Par ailleurs, Mitchell-Hedges est aux yeux de beaucoup de ses contemporains un personnage romanesque à la réputation sulfureuse d'aventurier ayant tendance à enjoliver la réalité.
Les fouilles du XXe siècle ne confirment pas la place supposée du crâne de cristal dans les cultures précolombiennes. Dans les années 1990, les pièces des collections publiques font l’objet d’expertises dont les résultats indiquent qu’il s’agirait de créations tardives, sans doute du XIXe siècle, ou tout au moins de l’époque coloniale pour les plus anciennes. Néanmoins, les crânes de cristal gardent leur pouvoir de fascination. Depuis la remise en question de leur authenticité, celui de Paris n'est plus exposé qu'à titre exceptionnel, en 2008 à l'occasion de la sortie du film «Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal» ou encore en 2011 au Laténium à l'occasion d'une exposition intitulée «L'âge du faux». Celui de Londres est accompagné d'un panneau expliquant qu'il a sans doute été fabriqué au XIXe siècle. Le monde New Age croit cependant toujours en leur pouvoir.
Certaines personnes croient que quand les 12 cranes de cristal féminin et le crane de cristal masculin seront réuni, tel un ordinateur, nous dirons de grands secrets, certains croient qu'ils nous permettront de sauver le monde en 2012 et que ces cranes auraient été confiés au mayas par la cité d'Atlantide.
Différents cranes de cristal retrouvés : - Le crâne dit « de Paris », présenté autrefois au Musée de l'Homme du Palais de Chaillot, Trocadéro, et désormais dans les collections du Musée du quai Branly, est en quartz limpide d'une grande pureté, comme le crâne de Mitchell-Hedges. Il mesure 11 cm de haut et pèse presque 2,8 kg ; sa mâchoire n'est pas séparée du reste du crâne. Il est traversé de haut en bas par un orifice de forme bi-conique, particularité qui pourrait s'expliquer par le fait que le crâne constituait le support d'un crucifix offert par l’explorateur Alphonse Pinart en 1836, il fut le premier à entrer dans un musée. Selon Jacques Lévine, conservateur de la collection américaine du Musée de l'Homme, il a longtemps été considéré comme un chef-d’œuvre aztèque représentant Mictecacihuatl, divinité de la mort. Il est désormais rangé parmi une série d'objets du même type fabriqués au XIXe siècle en Allemagne à partir de quartz brésilien, fournies par l’antiquaire Eugène Boban de qui A. Pinart tenait une partie de sa collection. Néanmoins, selon le British Museum, il est possible que certains crânes perforés aient été fabriqués au Mexique à l’ère coloniale pour servir de base à des croix catholiques.
- Le crâne dit « de Londres » est conservé au British Museum. Il n'est pas translucide mais opaque. Il est considéré depuis la fin des années 1990 comme l’un des objets de E. Boban, qui l’avait tout d’abord proposé sans succès au Smithsonian Institute. Il fut finalement acquis par Tiffany's, New York, à qui le musée le racheta en 1898 pour l’exposer comme objet précolombien.
- Le crâne de la Smithsonian Institution à Washington est le plus grand (25,5 cm sur 22,5 cm) et le plus lourd (14 kg). Il n'est pas transparent, mais translucide et trouble. Il n'a pas la mâchoire séparée du crâne, mais il est creux avec des orbites vides à la façon d’un vrai fossile. Donné en 1990 par une personne disant en avoir fait l’acquisition dans les années 1960 au Mexique, il a tout d’abord été mis de côté en attendant le résultat d’une expertise. Celle-ci a rendu publics pour la première fois en 1992 les doutes portant sur l’authenticité des grands crânes de cristal.
- Collections privées ; propriété de pratiquants New Age ou de guérisseurs, leur provenance supposée n’a fait l’objet d’aucune vérification officielle :
- Crâne détenu par Nick Nocerino (décédé en 2004), aurait été découvert par lui-même dans un temple mexicain de l'État du Guerrero. Inspiré par un shaman, il l’a surnommé Sha-Na-Ra.
- le crâne de cristal aurait été offert à Joann Parks par Norbu Chen, guérisseur tibétain ; il est surnommé Max ou crâne du Texas.
Sur l'authenticité : Les analyses récentes commanditées par les musées remettent en question l'origine amérindienne des crânes de cristal. La première fut effectuée en 1992 par la Smithsonian Institution à l’occasion de l’expertise d’un crâne proposé par un collectionneur. Le doute planait déjà, les fouilles effectuées au XXe siècle en Mésoamérique n’ayant jamais mis au jour de tels objets. Par ailleurs, des traces d’usage d'instrument rotatif avaient été remarquées sur la surface du crâne de Londres dès 1958.
Jane MacLaren Walsh, chercheuse de la SI, proposa en conclusion que les crânes les plus anciens comme ceux de Londres et Paris étaient des faux fabriqués probablement en Allemagne entre 1867 et 1886 à partir de cristal brésilien. Ils proviennent tous de la même source : Eugène Boban Duvergé. Cet antiquaire français installé tout d’abord au Mexique avait gagné la réputation de spécialiste en matière d’antiquités américaines et a fourni une grande partie des pièces acquises au XIXe siècle par les musées français, dont le Musée de l’Homme. Si la grande majorité de ses collections sont d'authentiques antiquités, des imitations se sont glissées dans le lot. Ainsi, en 1886, il quitte le Mexique pour New-York, le musée de Mexico ayant refusé à grand fracas un crâne de cristal considéré comme faux.
Le crâne de Londres a bénéficié d'une première analyse en 1996, puis d’une plus poussée en 2004, qui tendrait à prouver qu'il s'agit d'un faux. Des observations au microscope électronique ont permis de détecter sur la surface du crâne des marques droites et parfaitement espacées, qui apportent la preuve de l'utilisation d'une roue de polissage moderne. Un polissage manuel aurait conduit à la formation de minuscules traces réparties aléatoirement.
Pour les sceptiques, les crânes de cristal sont donc probablement des objets récents et leurs caractéristiques n'ont rien de mystérieux si l'on admet qu'ils ont été réalisés avec des instruments modernes. Lors des premières analyses des crânes, les difficultés liées à la datation des objets en quartz laissaient planer une part de mystère sur leur origine. Une méthode de datation basée sur l'hydratation du quartz a permis de déterminer que les crânes avaient été réalisés entre environ 1770 et 1920. Aucun d'eux n'a été mis au jour dans le cadre de fouilles archéologiques.
Histoire de la légende : Selon les amateurs d'ésotérisme, dont la mouvance New age, les crânes de cristal ont une origine et des pouvoirs surnaturels, comme celui de guérir ou de réfléchir la lumière en la projetant par les orbites. Mitchell-Hedges avait entouré son crâne, qu’il avait surnommé « crâne du destin funeste », d’une aura un peu maléfique en prétendant que les prêtres mayas l’utilisaient pour des opérations de magie noire, mais les adeptes du new age les considèrent généralement comme des objets positifs. Ils reprennent à leur compte des éléments du folklore mésoaméricain, comme la légende des crânes qui enrichissent ou celle des crânes chantants, ainsi qu'une légende d’esprit nationaliste datant, selon l’américaniste F. Gendron, du XIXe siècle : il existerait au Mexique douze crânes de cristal cachés lors de la conquête espagnole ; quand ils seront réunis, l’empire aztèque se reconstituera.
Selon les amateurs d'ésotérisme modernes, il y aurait un treizième crâne - le crâne dansant - qui doit être placé au centre d’un cercle constitué par les douze autres. Ces objets, transmis aux anciens peuples par des extraterrestres ou des Atlantes, seront rassemblés lorsque l’Humanité sera prête et lui révéleront sa mission et son avenir. On dit parfois que les douze crânes sont féminins et le treizième masculin.
Certaines structures se proposent de rassembler les aficionados des crânes, comme la Crystal Skulls Society International fondée en 1945 et basée en Californie, ou le World Mystery Research Center fondé en 2001 et basé aux États-Unis et en Hollande. L’intérêt pour les crânes de cristal est lié à la litho thérapie, et de manière générale aux pseudosciences. Les adeptes encouragent les expériences visant à prouver les propriétés physiques extraordinaires des crânes et établissent des parallèles entre ces objets et la science moderne : selon certains, les crânes de quartz seraient des sortes d’ordinateurs contenant une infinité d’informations. Les adeptes ne s’intéressent pas seulement aux treize crânes mythiques ou aux crânes anciens, mais considèrent que des modèles de fabrication moderne peuvent aussi être détenteurs de pouvoirs ; comme tous les objets en quartz, leur puissance dépend aussi de la qualité de la matière. Il existe ainsi un commerce de crânes anciens ou récents, entretenu par des expositions et sites vantant leur pouvoir guérisseur.
Certains adeptes du new age soutiennent que la fin du monde aura lieu le 21 décembre 2012 et croient que la Terre et l'espèce humaine ne seront sauvées que si les 13 crânes sont réunis.
Ces crânes seraient-ils les ancêtres des boules de cristal ?
Une espèce de support d'information, venu du fond des âges, pouvant se mettre en résonance avec le cerveau humain ?
Un briquet sophistiqué ?
Ou bien un simple objet décoratif pour honorer les ancêtres ?Extrait de " Inexpliqué 1981"
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