•  

     

    Un recueil des plus belles histoires de la tradition soufie. Un livre qui nous emmène dans les caravansérails et maisons de thé du Moyen-Orient et d’Asie centrale où les mystérieux derviches, partis à la recherche de la Vérité, se rencontrent et partagent leurs histoires. 

    Contes, récits, paraboles, ces textes qui ont plusieurs niveaux de sens tour à tour nous émerveillent, nous amusent et nous éveillent.

    Paradoxalement, les contes derviches n'ont jamais été présentés comme ne faisant partie du monde des fables, des légendes et du folklore. Pour leur esprit, leur construction et leur piquant, ils sont comparés aux plus beaux récits de toutes les cultures confondues. Pourtant leur véritable fonction en tant qu'histoires-enseignements soufies est si méconnue du monde moderne qu'il n'existe aucune expression, technique .ou courante, permettant de les décrire. Le contenu de Contes derviches est le résultat de mille années de développement ; Un millénaire pendant lequel des maîtres derviches ont utilisé ces contes et d'autres histoires éducatives pour apporter un enseignement à leurs disciples.
    Les contes servent à transmettre le pouvoir d'une perception accrue, inconnue de l'homme ordinaire.

    Ces contes derviches aux parfums moyen-orientaux dépaysent le lecteur et égarent le voyageur.

     

    Trois conseils

    Un jour, un homme attrapa un petit oiseau chétif qui lui dit: “Captif, je ne te serai d'aucun secours, mais si tu me rends la liberté, je te donnerai trois précieux conseils.”

    L'oiseau promit de donner le premier conseil quand il serait encore entre ses mains, le deuxième lorsqu'il serait perché sur la branche d'un arbre et le troisième alors qu'il aurait gagné le sommet d'une montagne.

    L'homme accepta et écouta le premier conseil de l'oiseau: “Si tu perds quelque chose, ne le regrette pas même si tu y tiens autant qu'à ta propre vie.”

    L'homme relâcha l'oiseau qui alla se percher sur une branche avant de lui prodiguer le deuxième conseil: “ Ne crois jamais rien qui soit contraire au bon sens.”

    Puis l'oiseau s'envola jusqu'au sommet d'une montagne d'où il déclara: “Pauvre infortuné ! Sais-tu que mon corps renferme deux énormes joyaux dont tu serais maintenant l'heureux propriétaire si seulement tu m'avais tué.”

    L'homme, pris d'un effroyable tourment à la pensée du gain perdu, implora l'oiseau:

    “ Donnes-moi au moins le troisième conseil.

    - Quel idiot tu fais, répondit l'oiseau. Tu es là à me demander encore un conseil alors que tu n'as même pas prêté attention aux deux premiers. Je t'ai dit de ne pas te tourmenter si tu perds quelque chose et de ne pas ajouter foi à ce qui est contraire au bon sens. Et c'est précisément ce que tu es en train de faire en ce moment. Tu te laisses berner par des inepties et te lamentes parce que tu as perdu quelque chose. Crois-tu réellement que mon corps chétif puisse contenir deux énormes joyaux et les transporter jusqu'au sommet d'une montagne ? Tu n'es qu'un nigaud prisonnier des balivernes communément colportées en ce bas monde.”


    votre commentaire
  • Le décor semble tout à fait rassurant : un manoir anglais entouré d'un parc. C'est là que débarque une jeune gouvernante anglaise, tout juste sortie d'un presbytère où elle a reçu la plus sévère des éducations. Le propriétaire des lieux, un homme particulièrement séduisant, vit à Londres et a chargé la jeune fille de s'occuper de deux orphelins, l’aîné Miles et sa cadette Flora, dont il est le tuteur. Les deux enfants sont d'une beauté et d'une gentillesse exquises, et la nouvelle venue ne comprend pas pourquoi Miles a été envoyé de son collège. Elle n'arrive pas à savoir non plus de quoi est morte la gouvernante qui l'a précédée auprès des orphelins. Parmi les domestiques, seule Mrs Grose, une brave femme toute simple chargée de l'intendance, lui inspire confiance et devient sa confidente. 

      Quelques détails inquiétants viennent vite gâcher l'apparente quiétude de cette demeure et de son parc. La jeune gouvernante a d'étranges apparitions : elle voit surgir, par instants, un couple de domestiques qu'elle n'a pas connus, réputés pour leur dépravation, et décédé quelques temps auparavant. La gouvernante est convaincue que ces revenants sont là pour prendre possession des deux enfants et les corrompre. Elle pense que ses deux petits protégés sont déjà sous l'influence et tente désespérément de les arracher à leur envoûtement...

    **********

     Toute l'histoire est racontée à la première personne par la jeune gouvernante. Le lecteur se laisse ainsi prendre à un récit qui est peut-être le fruit de l'imagination maladive d'une jeune exaltée. L'énigme est bien là, mais l'auteur se garde de nous en donner la clé. Il semble au contraire prendre plaisir à nous dérouter, en multipliant les situations ambiguës, les jeux de miroir, les silences. N'est certaine que l'angoisse qui rôde dans ce manoir et nous conduit peu à peu à la tragédie finale.

     Le champ des possibles est vaste, et toutes les fenêtres sont ouvertes...Le fantastique peut être pris au premier degré, mais c'est un peu frustrant, d'autant plus que de nombreuses ellipses titillent épouvantablement l'imagination débordante du lecteur...

    Plus qu'une nouvelle et moins qu'un roman, Le Tour d'écrou est paru pour la première fois en 1898 en feuilleton. C'est l'un des ouvrages d'Henry James les plus connus et qui a inspiré le plus grand nombre de version pour la scène et le cinéma.  


    votre commentaire
  •  

    Florent Couao-Zotti nous invite dans son recueil de nouvelles, dans un univers sans concession sur les tares humaines que celles-ci soient prisent isolément ou en société. L'auteur tel un entomologiste minutieux ne pose aucune limite à sa plume acérée. Visionnaire, ses yeux innombrables fouillent avec méticulosité la ville africaine et sa folie dantesque.
    Dans les nouvelles de Couao-Zotti, voler, tuer, souffrir est le quotidien de cette humanité, un quotidien dont parlent entre eux les égouts et les fleuves, les rues et les décharges, ainsi que les poètes, mais au pays du vaudou et de la magie, des hommes se lèvent, invincibles, et le rire demeure en dépit de tout, la première des forces.

        Florent Couao-Zotti heurte son lecteur dès la première nouvelle ou il met en scène un acte de nécrophilie. Comme s'il voulait tester, trier les heureux lecteurs qui ouvrent ce recueil.

    Les différents thèmes de ces nouvelles s'appuient sur des faits divers glauques que l'on pourrait imaginer dans n'importe quel quartier populaire d'une grande ville africaine : viol, inceste, petite délinquance, folie, meurtre, infertilité, nymphomanie...

    Le tour de force de Couao-Zotti réside dans le style flamboyant de son écriture, sa dextérité à jouer avec les mots mais surtout l'émotion que véhicule chacune de ses nouvelles. Son implication dans chaque personnage révèle une très grande proximité de l'auteur avec les questions délicates qu'il aborde.

     Qu’est-ce qui pousse en pleine nuit un homme a pénétré dans un caveau pour y accomplir un dessein  érotique et funèbre ?
    Quelle folie pousse les Hommes à commettre les forfaits les plus sinistres et lugubres, à constamment côtoyer le macabre.
    Cette fièvre qui les anime est-elle due au désœuvrement auquel condamne le chômage, ou à un ras-le-bol collectif de la morale et des règles de conduite que la société impose ? Mais sont-ils réellement fous ?

    Exceptionnel ! Un recueil de nouvelles sans déchet aucun, d'une force rare. Nouvelles puissantes et parfois dérangeantes mais qui restent gravées dans la mémoire. Contes mi-fantastiques mi philosophiques et charges politiques. On s'incline et on conseille très fortement !  

     


    votre commentaire
  • Druss est une légende. Ses exploits sont connus de tous. Mais au lieu de la richesse et de la célébrité, il a choisi de vivre retiré loin des hommes, au sommet d'une montagne, avec pour seuls avec pour seuls compagnons quelques léopards des neiges. Là le vieux guerrier attend son ennemi de toujours, la mort.

    Dros Delnoch est une forteresse. C'est le seul endroit par lequel une armée peut traverser les montages. Protégée par six remparts, elle était la place forte de l'Empire Drenaï . C'est maintenant leur dernier bastion, car tous les autres sont tombés devant l'envahisseur Nadir. 
    Son seul espoir : le vieux guerrier.

    **********

    Dros Delnoch, ultime rempart face aux hordes Nadir venues du nord, une forteresse dans les montagnes avec   remparts empêchant l'armée d'Ulric d'envahir le peuple Drenaï. 
      10 000 hommes contre plus de 500 000.

     Une poignée contre une armée, une hache contre un tyran. Un colosse est debout sur les remparts de Dros Delnoch. Il appelle ses ennemis à marcher vers lui, vers une mort certaine.
    Il est Druss, Marche-Mort, la légende à jamais gravée dans l'histoire, celui qui ne meurt pas !

     

    Certainement l'un des meilleurs Gemmell. l'écriture est simple et efficace.

     Un héros fatigué, colosse digne de la mythologie grecque, une forteresse assiégée, tout ce qu'on aime chez Gemmel.

    La guerre en elle-même, finalement, si elle est au coeur de l'intrique, n'est pas l'essentiel du roman. L'essentiel du roman, c'est déjà la chemin parcouru pour arriver à Dros Delnoch. C'est également les actions de préparation à l'assaut. Et puis, quand c'est le moment, quand la bataille fait rage, ça ne dure jamais longtemps, et Gemmell en profite pour nous raconter ce qu'il se passe entre deux moments de combats.

    Parlons un peu de quelques personnage de cette histoire : Druss la légende, Marche-Mort comme on le surnomme. C'est un héros, un vrai, un dur plein de cicatrices. Ses rhumatismes et douleurs de vieillesse le rendent d'autant plus crédible. 

    Ulrich, l'envahisseur suscite l'admiration et est présenté comme un grand homme à l'instar de Gengis Khan le conquérant ou Attila. Les référence de la résistance et le siège de fort Alamo paraît évidente.

    Dans ce roman de fantasy, pas de elfes, de nains ou d'orcs, juste des hommes et un peu de magie.

    Pas de temps morts, un scénario efficace, un style fluide et haletant sont les caractéristiques principales de cette oeuvre de fantasy.

    Légende est cité dans le livre " Les 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie "

    Extrait

    - A Dros Delnoch vous risquez de mourir. Mais tous les hommes meurent un jour. Même Druss. Même Karnak-N'à-Qu'un-Oeil; même le Comte de Bronze. Un homme a besoin de beaucoup de choses pour supporter la vie. Une bonne épouse. Des fils et des filles. Des camarades. De la chaleur. De la nourriture et un abri. Mais par dessus tout, il a besoin de savoir qu'il est un homme.

    Et qu'est ce qu'un homme ? C'est quelqu'un qui se relève quand la vie l'a flanqué par terre. C'est quelqu'un qui lève le poing vers le ciel quand une tempête à ruiné ses récoltes - et replante de nouveau. Et encore. Un homme n'est jamais complètement brisé par les méchants coups du sort.

    Peut-être que cet homme ne sera jamais un vainqueur. Mais quand il se voit dans un miroir, il peut être fier de ce qu'il voit. Il peut être tout en bas de l'échelle sociale : un paysan, un serf ou un déshérité. Mais il est invincible.

    Et qu'est ce que la mort ? la fin des ennuis. La fin de la lutte et de la peur. J'ai combattu dans bien des batailles. J'ai vu beaucoup d'hommes périr. Des femmes, aussi. Dans l'ensemble, ils sont tous morts dignement.

     

    Souvenez-vous-en lorsque vous déciderez de votre avenir. 


    votre commentaire
  • Dans un zoo, une enfant et un vieux loup borgne se fixent, œil dans l’œil. Toute la vie du loup défile de son œil : une vie sauvage en Alaska, une espèce menacée par les hommes. L’œil de l'enfant raconte la vie d'un petit africain qui a parcouru toute l'Afrique pour survivre, et qui possède un don précieux : celui de raconter des histoires qui font rire et rêver. Un roman bref qui éveille une foule d'émotions : tendresse, nostalgie, rêves d'ailleurs... 

    **********

    Un simple regard, un simple échange et entre le vieux loup et l'enfant va se créer un lien fort dont nous partageons l'intensité et la poésie qui se dégage de ce petit livre extraordinaire.

    Daniel Pennac a choisi de raconter l'histoire du loup puis, en parallèle, celle du petit garçon. Deux histoires comparable : elles témoignent d'une égale intensité quant aux souffrances subies de part et d'autre et se rejoignent à la fin du roman dans un dénouement heureux. 

    On voyage entre le grand nord et l'Afrique. Daniel Pennac réhabilite le loup, animal fière, noble, intelligent, sensible et fidèle à sa meute. Des qualité trop souvent oublié aujourd'hui.

    Un très beau conte philosophique très court pour les enfants et les adultes qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. 


    votre commentaire