• Alexandra David Neel - La Puissance du néant

    Munpa, disciple et serviteur d'un saint ermite, trouve son maître assassiné. Tout à son chagrin et à sa juste colère, l'inconscient se lance sur les pas du meurtrier... sans savoir où chercher. Son enquête aux mille rebondissements le conduira du Tibet en Chine, de la prison au monastère, de la bastonnade au lit d'une aubergiste. Munpa subira bien des déceptions mais la sagesse est peut-être au bout du voyage.
    Un roman policier tibétain. Un détective inattendu, pétri de superstition et de logique, de naïveté et de roublardise, d'irrationalité et de sens pratique. De multiples coups de théâtre que n'aurait pas désavoués Agatha Christie. Mais aussi un livre tout empreint de philosophie orientale et plus précisément tibétaine, riche d'enseignement pour un esprit curieux.

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    Personnage unique et indépendant à l'étrange destin, ne se modelant sur personne et ne s'identifiant qu'à lui-même, Alexandra David-Néel est un être en recherche. Invitée de l'Histoire, elle agit, comme elle le dit, «en éclaireur», établissant le lien entre un monde qui se meurt et un autre qui va naître : la pensée bouddhique en Occident.

    La puissance du néant se lit comme un roman policier tout en portant lui aussi un enseignement d'ordre spirituel. 
    Yongden laisse le soin au lecteur d'en découvrir le sens.

    Légendes, superstition, imagination d'êtres frustres... Lobzang ou Munpa n'imaginent pas le monde sans les puissances occultes, les démons, qui pèsent sur les esprits des hommes. Parfois leurs actions sont bénéfiques, lorsqu'ils sont guidés par un gourou. D'autres fois, les démons ne cherchent qu'à dévier l'honnête croyant de la voie autorisée. Tout se complique pour Munpa quand il croise les religieux chinois : ont-ils le pouvoir de le tromper, de l'égarer dans sa quête ?

    La réalité se mêle à la légende pour Munpa. Que lui arrive-t-il ? Son errance n'est-elle pas celle des morts ? Ne s'est-il pas vu dans une fresque d'un monastère chinois, à Landou ? Que de questions existentielles pour un pauvre montagnard !


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  • Un beau jour, le patron de Marion Crane lui demande de déposer 40 000 dollars à la banque. Elle n'aime plus sa vie, son travaille ne la passionne plus et son amant refuse de l'épouser. La tentation est trop grande et Marion s'enfuit avec l'argent. Très vite la panique commence à se faire  sentir, et Marion roule vers une destination qu'elle n'atteindra jamais. La pluie est battante. La jeune femme s’arrête près d'un motel, tenu par un sympathique gérant nommé Norman Bates, mais qui doit supporter le caractère possessif de sa mère. Après un copieux repas avec Norman, Marion prends toutes ses précautions afin de dissimuler l'argent. Pour se délasser de cette journée, elle décide de prendre une douche...

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    Robert Bloch - Psychose

    Une histoire menée de main de maître par Robert Bloch qui manipule le lecteur qui se retrouve soudain dans une ambiance lugubre, glauque et vraiment stressante. Sans être sanglante, gore ou tout autre chose de ce genre, c'est notre cerveau que Bloch retourne avec un final époustouflant et bouleversant qui en dit long sur la psychologie de Norman Bates. La psychologie des personnages est dans ce roman à un niveau rarement atteinte et c'est un pari fou que Bloch réussi encore et toujours à donner des explications aux pire drames. C'est avec génie qu'il nous fait entrevoir chez les pires criminels les causes et effets du pourquoi ils en sont arrivés là.

    Même si l'on connait l'intrigue et la chute grâce au chef-d'oeuvre d'Alfred Hitchcock, la lecture du texte originale continue à nous faire vibrer et vivre un moment intense de lecture en nous permettant d'en apprendre un peu plus sur l'effrayant Norman Bates et sa mère. Les scènes entre Norman Bates et sa mère sont bluffantes. La progression de l'intrigue est extraordinairement et terriblement bien menée. Même si l'on connait le fin fond de l'histoire, on y est embarqué du début à la fin. Le film ne peut apporter le développement que seul les mots peuvent apporter.  

    Robert Bloch - Psychose

    Ceux qui ont vu le film et qui n'on pas eu l'occasion ou l'envie de lire ce livre commettent une grande erreur car ce roman est réellement fantastique. D'un fait réel, Robert Bloch a créé un roman à suspense, à haute tension, ménageant de façon extraordinaire une fin inattendue. Il parsème les indices de façon à la fois minutieuse et pleins d'humour noir qui donne envie de relire ce livre une fois la dernière page tournée. 

     Bien avant " Le Silence des Agneaux", le livre qui inspira une multitude d'ouvrage de fiction autour du thème des tueurs en séries, Robert Bloch écrivit Psychose. La recherche psychologique est si juste que ce livre en est devenu l'un des meilleurs roman du genre.

    Robert Bloch - Psychose

    Les premières pages du livre nous plongent directement dans l'esprit de Norman Bates, un homme d'âge moyen, solitaire, aux pensées morbides et vivant encore sous la coupe de sa mère. Un climat malsain est installé dès qu'elle interrompt le flot de ses pensées lui faisant mille reproches, le rabaissant au même niveau qu'un simple déchet. Ses paroles résonnent de haine et de frustration, dépeignant sa personnalité castratrice de façon douloureuse. Le dialogue devient un monologue et on se demande comment Norman a fait pour la supporter toutes ses années. Mais lorsqu'ils sont interrompus par la sonnettes indiquant qu'un client vient d'arriver au motel, Norman reprend le contrôle de la situation, envoyant sa mère balader, contrastant subitement avec sa soumission.

    Bloch s'est inspiré d'un personnage bien réel pour son Norman Bates : le tueur en série Ed Gein, qui avait une obsession malsaine avec sa mère dominatrice, déterrait des cadavres et se fabriquait des objets utiles avec la peau. Des rumeurs faisaient également de lui un cannibale supposé mais aucune preuve réelle n'est jamais venues étayer ces dires.
    Gein fut arreté en 1957 et à cette époque, la population n'était pas encore au fait des tueurs en série. L'incompréhension régnait dans les esprits terriblement choqués par ce que l'un des leurs avait été capable de faire et encore aujourd'hui, la population de la petite ville où vivait Gein souffre de ces souvenirs sanglants.

    Robert Bloch - Psychose

    Psychose est un livre excellent et différent du film en ce qu'on suit l'histoire à travers plusieurs point de vue. Les passages concernant Norman et sa mère sont réellement effrayant et si bien écrit qu'on dirait que les mots découlent directement de la main de Norman lui-même.

    Un roman court qu'il ne faut pas mettre de côté sous prétexte que l'on a vu le film. 

     


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  • Oscar Wilde - Le Portrait de Dorian Gray

    Dorian Gray est un jeune homme d'une extrême beauté. Son ami artiste, Basil Hallward, est obsédé par sa beauté et en tire toute son inspiration. Sa fascination pour le jeune homme le mène à en faire un portrait, qui se révèle être la plus belle œuvre qu'il ait jamais créée. Dorian vient tout juste de faire la connaissance de Lord Henry (un ami de Basil, rencontré alors que les deux hommes étudiaient à l'Université Oxford) lorsqu'il voit pour la première fois le tableau fini. Les théories sur la jeunesse de ce nouvel ami font naître en Dorian de la jalousie pour le portrait qui, contrairement à lui, restera toujours tel qu'au moment où il a été peint. Dorian souhaite alors que le tableau vieillisse à sa place pour qu'il garde toujours sa beauté d'adolescent......

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    Oscar Wilde - Le Portrait de Dorian Gray

    En 1890, lorsque paraît Le Portrait de Dorian Gray, les adjectifs ruissellent sous la plume des critiques pour crier à l'immoralité : lascif, pernicieux, répugnant, empoisonné, le livre respire une atmosphère " chargée des odeurs méphitiques de la putréfaction morale et spirituelle ". Mais pour Wilde, la qualité du style est le seul critère pour juger d'une œuvre :
    " Il n'existe pas de livre moral ou immoral. Les livres sont bien ou mal écrits. Voilà tout. " 

    Et il a bien raison.

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    Ce livre nous fait réfléchir sur le sens que nous donnons à notre vie. Ce roman est une vraie perle bourrée d'idées morales et de beauté éternelle !

    Un livre magistral, la plume d’Oscar Wilde est sublime, l’intrigue terrifiante, la part de fantastique du « portrait qui vieillit » est d’une originalité singulière, les réflexions sur le bien ou le mal que traite l’auteur révèlent bien ses choix personnels. Les personnages tels que Lord Henry le dandy libertin, misogyne et influent est fascinant et Dorian Gray jeune homme insatiable, narcissique et maléfique nous glace le sang.

    La réflexion qui tisse la trame du livre entraîne le lecteur dans une série d'interrogations infinies sur l'art et la création, la jeunesse et la beauté, le bien et le mal, la recherche du plaisir et la pureté, la religion et la mort, qui souvent s'illustrent par une abondance d'aphorismes et de formules implacables

    Oscar Wilde - Le Portrait de Dorian Gray

    Quelques savoureuses citations choisies extraites du livre :

    - Il n'y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l'invisible.

    - Les hommes se marient parce qu'ils sont fatigués, les 
    femmes parce qu'elles sont curieuses ; tous deux sont déçus.

    - Chacun de nous porte en lui le ciel et l'enfer.

    - Effacer le passé, on le peut toujours : c'est une affaire de regret, de désaveu, d'oubli. Mais on n'évite pas l'avenir.

    - Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais.

    - Les livres que le monde appelle immoraux sont ceux qui lui montrent sa propre ignominie.

    - Les jeunes gens voudraient être fidèles et ne le sont pas; les vieux voudraient être infidèles et ne le peuvent plus.

    - Je choisis mes amis pour leur bonne présentation, mes connaissances pour leur bon caractère et mes ennemis pour leur bonne intelligence. Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis.

    - On a le droit de juger un homme à l'influence qu'il exerce sur ses amis.

    - Quand les critiques ne sont pas d'accord entre eux, l'artiste est en accord avec lui-même.

    - S'il est au monde quelque chose de plus fâcheux que d'être quelqu'un dont on parle, c'est assurément d'être quelqu'un dont on ne parle pas.

    - Sachez que je puis croire toute chose, pourvu qu'elles soient franchement incroyables.

    Oscar Wilde - Le Portrait de Dorian Gray

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  • Antoine de Saint-Exupéry - Le Petit Prince

    Le narrateur est un aviateur qui, à la suite d'une panne de moteur, a dû se poser en catastrophe dans le désert du Sahara et doit tenter seul de réparer son avion. C'est pour lui une question de vie ou de mort. Le lendemain de son atterrissage forcé, il est réveillé par une petite voix qui lui demande « S'il vous plaît... dessine-moi un mouton ! ». Le petit garçon qui lui a demandé cela se révèle être un petit prince arrivé des étoiles. Au fil des discussions, le petit prince raconta son histoire. Il vit sur un astéroïde appelé B612, à peine plus grand qu'une maison. Il y avait une fleur magnifique, mais très coquette et exigeante, à un tel point qu'elle rendit malheureux le petit prince qui décida de s'enfuir. Il raconte ainsi son voyage de planète en planète toutes les plus curieuses les unes des autres. Son périple se terminera par la planète Terre.

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    Antoine de Saint-Exupéry - Le Petit Prince

    Le Petit Prince est une fable passionnante pour les petits et les grande personne qui décidément sont trop bizarre. Une philosophie extraordinaire et une poésie qui nous emporte vers la connaissance de l'homme. Une leçon de vie. Un livre à mettre entre toute les mains. A lire et à relire régulièrement.

    Antoine de Saint-Exupéry - Le Petit Prince

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  • Adelbert von Chamisso

     

    Pour avoir vendu son ombre au Diable contre la bourse inépuisable de Fortunatus, Peter Schlemihl va connaître une existence de proscrit. Chacun se détourne avec effroi de ce voyageur fastueux et munificent mais qui n’est plus un homme comme les autres. Il s'avise alors de l'importance que celle-ci revêt au yeux des hommes lesquels prennent maintenant soin de l'éviter depuis qu'il a perdu la sienne. Condamné à vivre loin de la lumière pour masquer sa singularité, il tentera sans succès de reprendre son bien à l’Homme Gris.

      

    Adelbert von Chamisso

    Pressé par Peter Schlémihl, le diable consent à lui rendre son ombre en échange de son âme. Mais le jeune homme refuse, et désireux de se sortir d'une malheureuse affaire, il jette la bourse. C'est alors que commence pour lui une sorte de voyage expiatoire. Mais un miraculeux hasard l’engagera dans la voie de l’expiation, du vrai savoir et de la rédemption.

    Adelbert von Chamisso

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    Ce court récit fantastique et philosophique, écrit en 1813, est l’une des œuvres narratives les plus saisissantes du romantisme allemand. Il est à l’origine d’un mythe moderne dont on n’a pas encore épuisé la richesse. C'est l'un des récits les plus étranges et les plus beaux que le romantisme allemand ait engendrés.

    Un dilemme est offert au héros de cette histoire : sans son ombre il devient l'ombre de lui-même car toute vie sociale se révèle impossible, il est riche mais ne sait pas dépenser son argent. Qu'est donc le pouvoir de cet argent si sa valeur réel face à une vie ? le soleil semble même l'ignorer.

    Le pacte avec le diable est un thème souvent exploité dans la littérature européenne, on pense bien sûr à l'histoire de " Faust " dont la version la plus connue est celle de Goethe.

    Notons au passage que le mot yiddish « Schlemihl » désigne une personne qui s'est fait prendre dans un marché de dupes, un malchanceux pourtant béni de dieu.

     


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