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    Brian Aldiss

    Imaginons un instant, selon les plus noires conjectures, ce que sera le monde au début du XXè siècle. 

    Pour une suprématie dérisoire, les forces du tiers monde, de l'Occident et de l'Amérique du Sud ont entraîné l'humanité entière dans la crise la plus grave de son existence. Usant de matériels ultra perfectionnés, elles ont provoqué une cassure dans le déroulement normal du temps qui, selon les experts, semble irrémédiable. C'est ainsi qu'à l'aube du 25 août 2020 va débuter, pour un ancien haut responsable de l'Administration occidentale, l'un des voyages les plus étonnants que l'être humain ait jamais connus. En effet, emporté par un nouveau glissement de temps, ce héros, malgré lui, va se retrouver 104 ans dans le passé à Genève, où une jeune romancière du nom de Mary Shelley reçoit le personnage le plus démentiel de la littérature fantastique : la créature du baron Frankenstein. C'est cette histoire pour le moins originale, où l’exercice de style sert à merveille l'aventure, que Brian Aldiss nous propose de suivre dans son roman Frankenstein délivré.

    Né en 1925 à East Dereham en Angleterre, Brian Aldiss goûte très tôt au charme douillet de la bourgeoisie anglaise. Le magasin familial, tenu d'une main de fer par son grand-père H.H. Aldiss, puis par son père Stanley, le met à l'abri de tout souci matériel. Mais l'ambiance trop rigide de cette vie provinciale, alliée au cadre trop restreint du monde du commerce, va susciter chez le jeune Aldiss, un goût de l'évasion puissant qu'il ne parviendra à satisfaire que par la lecture des premières revues de science-fiction américaines, Marvel et Amazing Storles. 

    Cette fuite vers de nouveaux horizons s'avère encore plus nécessaire lorsqu'il est confronté aux lois inflexibles du pensionnat britannique. L'exaltation de la puissance physique, le règlement scolaire rigoureux poussent cet adolescent "exilé" à écrire ses premières nouvelles, fantastiques ou teintées d'érotisme, et à rédiger un journal intime dont il saura, même plus tard, perpétuer la tradition.

    Brian Aldiss

    En 1943, alors que la guerre fait rage sur tous les points du globes, Aldiss, enrôlé dans l'armée, combat en Birmanie et en Malaisie. L'angoisse permanente d'un univers hostile, le climat asphyxiant de l'Extrême-Orient sont deux expériences qui influeront plus tard sur son oeuvre littéraire.

    Devenu libraire à Oxford au sortir de la guerre, Aldiss publie plusieurs textes dans le bulletin anglais de la librairie et de l'édition The Bookseller, d'une qualité littéraire certaine, qui lui ouvrent les portes de Faber and Faber, la maisons d'édition de T.S. Eliot. A la fin de l'année 1955, il publie son premier roman, The Brightfound Diaries, ouvrage autobiographique sur la vie quotidienne dans une librairie.

    Mais profondément attiré par l'essor sans précédent de la science-fiction anglaise à la fin des années cinquante, Aldiss se tourne résolument vers ce genre propre à satisfaire son inspiration démesurée. Reprenant les thèmes immortalisés par les auteurs de l'âge d'or, mais ajoutant toutefois sa philosophie teintée d'ironie, Aldiss esquisse ce que sera dix ans plus tard l'idée dominante de la nouvelle vague américaine.

    Brian Aldiss

    L'Espace, le temps et Nathanaël, recueil de nouvelles sort en 1957, suivi un an plus tard de Croisière sans escale. Dans cet ouvrage au suspense savoureux, Aldiss retrace l'épopée d'un vaisseau perdu dans l'espace. Plusieurs générations s'y sont succédé et ont définitivement oublié le but même de leur entreprise. Mais dans cette société en total autarcie, en proie à l'anarchie, retombée à l'âge de pierre, une tribu plus évoluée tente de s'en sortir.

    Si l'ouvrage suivant, Equateur, honnête roman d'espionnage, n'a pas l'effet escompté sur les critiques, Le Monde vert consacre enfin le talent de Aldiss. dans ce roman, qui remporte le prix Hugo en 1962, l'auteur décrit notre planète à la fin de son évolution. Des araignées géantes ont tissé des toiles jusqu'à la Lune, et  l'homme, retourné à son stade le plus primitif, devient un mutant au teint verdâtre, vivant de la cueillette et dormant dans les arbres. Cet ouvrage, dont l'action se déroule sous un climat que l'auteur a connu en Asie du Sud-Est, à d'ailleurs inspiré Francis Ford Coppola dans son film Apocalypse Now.

    Ses autres ouvrages, Barbe grise, roman picaresque par excellence, Cryptozoïque, très apprécié dans les milieux underground du Swinging London, et Barefoot in the Head, vaste fresque influencée par James Joyce, permettent à Aldiss de dépasser les barrières traditionnelles de la science-fiction. Maxim Jakubowski, critique renommé, décrit ainsi ce dernier ouvrage :
    " Le livre retrace les pérégrinations insensées de Collin Charteris, un automobiliste dément, à travers les autoroutes interminables d'une Europe terrassée par une offensive psychédélique. Les visions d'apocalypse s'y mêlent à de sombres histoires d'espionnage et d'amour, sur une toile de fond dominée par l'arrivée improbable d'un nouveau messie. " 

    The Shape of Further Things, essais autobiographique publié en 1970, Billion Year Spree, étude critique sur la science-fiction, puis Ennemies of the System, roman violemment antisocialiste, qu'il juge nécessaire d'écrire après son voyage en U.R.S.S. contribuent à donner à l'auteur une stature internationale.

     


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    Le mystère des jumeaux intrigue et défie l'homme depuis la nuit des temps. Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire de n'importe quelle ethnie de la planète, on retrouve toujours à peu près la même attitude contradictoire face au phénomène gémellaire.

    On craint et l'on vénère les jumeaux tout à la fois. On les porte au pinacle ou on les persécute... Comme si l'on ressentait confusément qu'ils participent d'une identité différente de celle du commun, qu'ils disposent aussi de certains pouvoirs surnuméraires relevant du paranormal...

     La symbolique qui entoure les jumeaux dans les mythes, les légendes et la tradition est d'une extraordinaire richesse. Leur symétrie physiologique et psychique s'accorde admirablement avec la dualité que l'esprit humain aime depuis toujours introduire dans son appréhension du monde et de lui-même.

    Ainsi, l'un représentera le Ciel, l'autre la Terre. Le premier symbolisera le jour, l'autre la nuit. L'un, l'activité agressive et conquérante du mâle, l'autre la douceur soumise et la féminité. Réuni, le couple gémellaire va devenir symbolique de l’ambivalence existant en chaque être, puis de l’harmonie intérieure acquise au prix de l'équilibre des pulsions antagonistes...

    Bref, on n'en sortirait pas de traquer ainsi l'image mythique et rituelle des jumeaux. Ethnologues, spécialistes de l'histoire des mentalités et socio-psychologues ont accumulé les thèses à leur sujet. Et encore reconnaissent-ils être bien loin d'avoir mis le point final à l'investigation du phénomène ! Tant au sens physiologique pour les généticiens que dans les domaines encore plus incertains des symboles et des croyances, le mystère de la gémellité s’approfondit encore quand la parapsychologie s'en mêle. Car les jumeaux sont presque toujours le lieu de manifestation extrasensorielles particulièrement spectaculaires.

    On a constaté cela depuis toujours. Pour les Anciens, leur naissance même présupposait d'ailleurs le plus souvent une union entre dieux et mortels. C'est ainsi le cas de la plupart des jumeaux de la mythologie
    indo-européenne, qu'il s'agisse des Açvin, des Dioscures, de Castor et Pollux et des autres...

    Des pouvoirs précis découlent de cette origine semi-divine. Les jumeaux seront, par exemple, guérisseurs et magiciens ; ils commanderont fréquemment aux forces de la nature. On peut leur demander d'agir sur la météorologie autant pour obtenir de bonnes récoltes ou produire le vent nécessaire aux navires que pour déchaîner les pires tempêtes sur la tête de l'ennemi. Ils protègent aussi des dangers. Ils sauvent les navigateurs des périls qui les guettent. Et, en général, ceux qui voyagent ou sont appelés à connaître de périlleuses aventures se mettent sous leur protection.

    En Inde, les jumeaux védiques, ont parmi d'autres, le pouvoirs de rajeunir les vieillards et, comme le spécifie allégoriquement le poème, " d'en faire des maris pour les toutes jeunes femmes ". Ce qui est un euphémisme pour signifier qu'ils sont susceptibles d'agir sur la virilité et la fertilité des couples

    Chez les Pueblos de l'Orénoque, ils guérissent, et surtout assurent l'équilibre des sociétés humaines dans lesquelles se sont introduites des dissensions menaçant le bon ordre traditionnel. On se mettra donc systématiquement sous leur protection.

    Du fait de leur naissance semi-divine, ils ont une appréhension des choses et des êtres différente de la nôtre, ce que nous appelons, avec le terme consacré des parapsychologues modernes, les " pouvoirs surnuméraires ".
    Ils savent alors que nous devons apprendre, et il leur suffit de penser, de concevoir en esprit pour que leur création s’effectue... 

    Parallèlement, le couple gémellaire peut être tout aussi bien maléfique que favorable. On redoute les pouvoirs en question qui peuvent, quand toutes précautions ne sont pas prises, aboutir au pire. Cela vient de ce que l'on considère souvent que l'un des jumeaux est bon et l'autre mauvais. L'un représente le jour et l'autre la nuit, l'un le bien, l'autre le mal. Et il faut se défendre de l'aspect ténébreux de l'association.

    Chez les Indiens Hopis d'Amérique, on estime que les dangers encourus par la conception de jumeaux risquent de dépasser de loin les bénéfices qu'on en tirera. Aussi, lorsque les signes d'une pareille éventualité sont reconnus chez la femme enceinte, elle ne manque jamais de se rendre chez le chaman pour qu'il réunisse dans son sein les deux êtres menaçant de s'y développer.

    " ... Il prend de la farine de maïs devant la porte et la répand au soleil ; il file de la laine noire, il file de la laine blanche, et les deux fils mêlés il entoure le poignet gauche de ma mère ; c'est un moyen très puissant pour assembler les enfants. Alors, nous, jumeaux, nous avons commencé à ne faire qu'un seul... On voit bien que j'étais un bébé exceptionnel, jumeaux fondus en un. On en doute pas. On voit bien la double mèche derrière ma tête, et ceux qui étaient présents à ma naissance ont raconté combien j'avais l'air gros et à double sexe quand je suis sorti du ventre de ma mère. Ils savent tous que l'on appelle antilopes de tels bébés, parce que très souvent les antilopes naissent jumelles... " (Talayesva Don C... , Soleil Hopi)

    L'expérience du sorcier a réussi. Les deux jumeaux ne forment plus qu'un seul être, et se sera un chef, parce que, justement, il réunit en lui les pouvoirs qu'ils se seraient partagés. Quant aux risques, ils ont été éliminés par la fusion. En ce qui concerne précisément la référence à l'endrogynat équilibré du héros, elle mériterait évidemment un développement spécifique, mais qui nous éloignerait du propos. Il faut cependant signaler qu'au niveau des inconscients collectifs, cette ambivalence des pulsions tient une place très importante dans la manière d'appréhender la gémellité.

     Nos sociétés modernes n'ont, en définitive, rien renié des attitudes traditionnelles envers les jumeaux. Certes, on sait mieux aujourd'hui pourquoi et comment ils naissent. Biologistes et généticiens distinguent ainsi, entre les naissances doubles, les vrais couples gémellaires des faux. Les premiers proviennent d'un seul œuf fécondé et sont les moins nombreux (environ 30%). Les seconds procèdent d’œufs distincts, ce qui entraîne des différences parfois notables dans leurs caractères héréditaires. Les vrais jumeaux, eux, possèdent des assortiments chromosomiques absolument identiques. Cela se traduit par l'apparence à un même sexe ainsi que par une ressemblance complète, tant pour les caractères morphologiques, la taille, la complexion, le visage, les yeux, les cheveux, etc..., que pour le comportement physiologique et surtout psychologique.

    Cette ressemblance psychique a des conséquences que, par le passé, on considérait comme surnaturelles et qu'on fait aujourd’hui relever du paranormal. Aux termes près, cela ne fait pas une très grande différence. Les parapsychologues scientifiques n'expliquent guère plus que les anciennes croyances ce qui constitue le mystère de la gémellité.

    Les vrais jumeaux et, dans une moindre mesure, les faux sont ainsi naturellement télépathes. Quad l'un pense fortement à quelque chose ou qu'il vit une profonde émotion, l'autre, à quelques distance qu'il se trouve, pense ou ressent la même chose. Quand l'un est blessé, l'autre souffre exactement au point où sévit la blessure. Quand l'un est amoureux, il arrive bien souvent que l'autre se trouve dans un curieux état de trouble érotique qu'aucun objet ne justifie... 

    Le plus souvent, même s'ils ont été séparés très tôt, ils ont une existence curieusement identique. Ils ont les mêmes manies, les mêmes phobies, des phases dépressives comme des moments d'optimisme qui correspondent exactement.

    On a ainsi étudié le cas de deux Anglaises, Bridget Harrison et Dorothy Lowe. Vraies jumelles, elles ont été séparées dès la naissance et elles ont été élevées, puis ont vécu dans des milieux complètement différents. Elles ne se sont pratiquement jamais rencontrées, jusqu'à ce que l'investigation scientifique s'occupe d'elles pour leur apprendre leur incroyable similitude par-delà la dissemblance de leurs destins. 

    Ainsi, depuis l'âge de dix-huit ans, sans s'être une seule fois concertées, elles passaient tous les matins sept bagues aux mêmes doigts. Il n'est pas commun de porter autant de bijoux annulaires et encore moins d'avoir choisi exactement les mêmes pierres précieuses ou semi-précieuses ! En outre, chacune portait deux bracelets d'argent torsadé au même poignet et à l'autre un troisième bracelet plus une montre. Par une coquetterie étonnamment similaire, elles ne portaient jamais qu'une seule boucle d'oreille, à l'oreille droite.

    L'étrange similitude de comportement ne s'arrêtait pas là.

    L'une et l'autre avaient désiré n'avoir que deux enfants, contre le gré, d'ailleurs, dans les deux cas, de leurs maris. Le plus extraordinaire est qu'elles ont appelé leur fils respectivement Richard Andrew et Andrew Richard. Ce pourrait être une coïncidence. Mais que dire alors de leurs filles qui se nomment respectivement Catherine Louise et Karen Louise ?

    On retrouvera exactement le même parallélisme incroyable chez deux jumeaux américain étudiés par le C.P. Lieubeach Institude de Jacksonville, en Floride, dont un des programmes est justement voué aux pouvoirs mystérieux de la gémellité.

    Enfants trouvés, leurs parents adoptifs les ont prénommés Jim et Jim. Ils ont d'ailleurs été séparés très jeunes, vers quatre ans et demi. L'un a donc vécu sur la côte ouest des Etats-Unis tandis que l'autre grandissait en 
    Nouvelle-Angleterre. Ils ne se sont plus jamais revus et n'ont échangé aucune correspondance. C'est l'enquête du Lieubeach Institute qui leur a permis de se retrouver alors qu'ils avaient l'un et l'autre près de quarante ans...

     La liste des similitudes étranges entre les deux Jim est incroyablement longue. Par exemple, ils ont eu l'un et l'autre un fils dont ils ont personnellement choisi le prénom. Le premier a appelé le sien James Allan ( avec 2 L), le second James Alan (avec un seul L). Les deux enfants sont nés le même jours à moins d'une heure de différence, ce qui laisse supposer qu'ils avaient été connus une croissance utérine identique. D'ailleurs, leurs mères se ressemblaient beaucoup et portaient l'une et l'autre le prénom de Linda !

    Les deux Jim et les deux Linda ont divorcé la même semaine du même mois et de la même année. La faute en incombait dans les deux cas aux jumeaux, qui fréquentaient hors mariage - coïncidence inouïe - deux femmes appelées Betty... Et ce n'est pas fini ! Ils se rongent les ongles aux mêmes moments et ont des maux de tête se situant dans la même partie du crâne. Ils ont choisi pour les soigner deux docteurs dont les cabinets sont éloignés de plus de 4 000 km mais dont le nom est identique : Vaugham. A un moment de leur vie, ils ont grossi simultanément de 5 kg en trois mois, etc...

    Des cas semblables ne manquent pas, et le Lieubeach Institute de Jacksonville comme l'université d'Etat du Minnesota, qui ont conduit ce genre d'enquêtes, ont bien été forcés de conclure qu'il existait un lien paranormal entre deux vrais jumeaux. Ce parallélisme frappant, qui ne peut s'expliquer par les voies sensorielles normales, a sans doute été déterminant dans l'élaboration millénaire des mythes et croyances auxquels nous avons fait sommairement allusion. Pour le primitif, il y a évidemment une " magie " dans le phénomène de la gémellité. Et les spécialistes actuels de la parapsychologie scientifique s'accordent pour reconnaître leur incapacité à lui trouver une explication satisfaisante.

    Télépathie ? Cela ne fait presque aucun doute. L'identité physiologique et psychique des jumeaux est tellement profonde qu'il existe entre eux un échange perpétuel de messages en tous genres sur une fréquence encore inconnue. Au point que, bien souvent, lorsque l'un d'entre eux meurt, l'autre le suit de près, même et surtout q'il n'est pas au courant de cette mort.. Comme s'il n'étaient au fond qu'un seul être qu'une anomalie de la nature a dramatiquement scindé en deux moitiés d'âmes au moment de la naissance... 

     

     

     

     


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    " Ceux qui assemblèrent les étoiles en constellations ne semblent pas avoir d'autre but que celui de... semer la confusion ! " s'exclama un jour Sir John Herschel , le grand astronome britannique du siècle dernier. 

    Il faut admettre que l'imagination - plus que la logique - semble avoir inspiré ceux qui peuplèrent le ciel de dragons, de serpents de mer, d'un lion, de deux ourses et d'une chèvre, ainsi que la plupart des dieux et déesse du panthéon grec.

     Qui était ce peuple à l'imagination si fertile ? Les Grecs ? Hypothèse logique de prime abord, puisqu'on y retrouve toute leur mythologie. Mais on retrouve aussi d'autres figures d'inspiration plus ancienne. Alors ?
    Il faut chercher plus loin dans le temps.

     Comme l'histoire ne nous a laissé aucun point de repère, la seule solution est de se tourner vers le
    ciel lui-même. Et pour étudier la distribution des constellations, il faut d'abord comprendre les mouvements du ciel.

     

    On peut comparer les mouvements des étoiles à des points lumineux fixés à une immense sphère invisible. Le ciel semble pivoter d'est en ouest, faisant un tour complet toutes les 24 heures. Pour un observateur de l'hémisphère boréal, la révolution semble s'opérer autour d'un point fixe, invisible dans le ciel : le pôle Nord céleste, alors que, pour un observateur de l'hémisphère austral, elle semble opérer autour d'un point fixe correspondant : le pôle Sud céleste.

    C'est bien sûr, le mouvement de rotation de la Terre d'ouest en est qui crée le mouvement apparent du ciel. Les pôles célestes se situent au-dessus des pôles terrestres. La même correspondance existe entre l'équateur terrestre et l'équateur céleste.

    Pour un observateur de l'hémisphère Nord, le pôle Sud céleste et la région avoisinante ne sont jamais visibles. Au pôle Nord le ciel de l'hémisphère Sud disparaît totalement. Mais si un observateur s'installe quelques part sur l'équateur pendant une année entière, il pourra observer l'intégralité du ciel, nord et sud. Pour mener à bien notre étude, nous choisissons un point d'observation situé dans l'hémisphère Nord, à mi-chemin entre le pôle et l'équateur. 

    Chaque nuit, la plupart des étoiles se lèvent à l'est, tournent dans le ciel et se couchent à l'ouest. Seuls deux groupes d'étoiles échappent à ce schéma : les étoiles circumpolaire Nord qu'elles ne franchissent jamais la ligne de l'horizon, et les étoiles circumpolaire sud, si proche du pôle Sud qu'elles ne se " lèvent " jamais.

    N'oublions pas le Soleil. Il reproduit pendant le jour le mouvement est-ouest des étoiles, mais en " déviant ".
    Le cercle qu'il décrit dans le ciel est une réflexion de la révolution annuelle de la Terre.

    Le chemin annuel su Soleil parmi les étoiles s'appelle l'écliptique. L'angle d'inclinaison à l'équateur céleste est de 23"5'. Le parcours de la Lune et des planètes dans le ciel est proche de l'écliptique.

    Quand nous examinons la distribution de la sphère céleste des constellations telle que la connaissent les Grecs, nous remarquons que certaines étoiles ont été laissées de côté. Tout un morceau de ciel de l'hémisphère austral est vide de toute constellation. Une explication simple vient tout de suite à l'idée : le rayon de cette région, en degrés, était égal à la latitude de l'observateur et cette région du ciel lui était invisible. Toutefois, la réalité est plus complexe car la région vide de constellations n'est pas circulaire mais ovale, et son centre n'est pas le pôle Sud.

    Dès le IIe siècle avant notre ère, Hipparque, l'un des plus grand astronome grec avait déjà remarqué cette  anomalie en comparant ses propres observations avec celles d'Eudoxe, un de ses prédécesseurs qui vivait au IVè siècle. Ce dernier possédait un globe astronomique entré dans l’histoire sous le nom de " Sphère d'Eudoxe ".
    C'était un globe de métal ou de pierre où étaient gravées les étoiles les plus brillantes, l'écliptique, l'équateur et les figures des constellations.

     Eudoxe est aussi l'auteur de deux traités importants : Les Phénomènes et l'Enoptron. Bien que ces deux ouvrages soient perdus, l'essentiel des phénomènes nous est parvenu grâce à un poème écrit au IIIè siècle par Aratos, poète qui vivait à la cour du roi de Macédoine.

    Dans un commentaire, Hipparque s'étonne qu'Aratos, dans son poème, décrive des constellations invisibles, et qu'en revanche il laisse de côté d'autres bien visibles. L'histoire ne nous dit pas si c'est grâce à ses observations qu'Hipparque découvrit le phénomène de la précession, découverte pour laquelle il est resté célèbre.

    Les pôles célestes, en effet, ne sont pas fixes. Ils décrivent un cercle complet tous les 26 000 ans environ. Nous appelons étoile Polaire, ou Polaris, l'étoile relativement brillantes qui se trouve à 1 degré du pôle Nord céleste. Elle n'a bougé que très peu pendant la précession actuelle, mais, dans quelques milliers d'années, les astronomes et les voyageurs devront chercher une autre étoile pour leur indiquer le Nord.

    L'équateur céleste accompagne les pôles dans leur mouvement. Les points où il coupe l'écliptique, qui elle, est fixe, bougent aussi. Ce sont les équinoxes. Lorsque le soleil est dans leur alignement, exactement à mi-chemin entre les pôles célestes, le jour est égal à la nuit. Le mouvement conique de la Terre sur son axe s'appelle la précession des équinoxes. On admet communément qu'Hipparque découvrit la précession quand il remarqua que les positions des étoiles par rapport aux équinoxes avait changé au cours des siècles. En fait, ce sont plutôt les commentaires que lui inspirèrent les observations d'Eudoxe, transmises par le poète Aratos, qui le mirent sur la voie.

    Quoi qu'il en soit, cette zone vide de toute constellation peut nous fournir des renseignements très précieux. 
    Dans les année vingt, A.C.D. Crommelin, un historien de l'astronomie, démontra que le rayon de
    cette " Zone vide " était d'environ 36 degré. Ce qui signifie que ceux qui inventèrent les constellations vivaient à environ 36 degré nord de l'équateur. Qui plus est, le centre de cette zone vide coïncide avec l'emplacement du
    pôle Sud céleste 2 500 ans avant notre ère. Ces données se trouvent confirmées par une étude faite par l'astronome Michael Ovenden. En étudiant les orientations des constellations et leur distributions sur le globe, il montra qu'elles étaient liées à la position du pôle Nord céleste 2 500 ans avant notre ère. Tous ces éléments recoupent aussi les travaux de E.W. Maunder. D'après lui, la latitude se situerait entre 35 et 45 degrés et le nombre d'années correct serait de 2 700 ans.

    Ovenden étudia aussi le poème d'Aratos qui décrit, affirme-t-il la voûte céleste d'il y a 2 600 ans. Tout porte à croire que nous tenons là la date de création des constellations. 

    Envisageons la question sous un autre angle. Dans son poème, Aratos parle aussi de l'intersection des constellations et de l'équateur céleste, ainsi que de deux autres cercles fictifs, les tropiques célestes du Cancer et du Capricorne qui sont tous deux parallèles à l'équateur céleste.

    Par trente-deux fois, Aratos mentionne les cercles et leurs relations aux constellations. A cause de la précession, peu de ces positions coïncident avec les positions actuelles. Toutefois, on peut reconstituer le ciel d'origine dans un planétarium. On tenta l'expérience. On soumit les trente-quatre données astronomiques tirées du poème d'Aratos à un choix de dates allant de 2000 à 5000 avant notre ère. On adopta le classement suivant : 0 si c'était faux, 0,5 si c'était vraisemblable et 1 si c'était correct. Résultat : on obtint le score maximal de trente-trois en l'an 2000 avant notre ère.

    De toutes ces recherches diverses, il se dégage donc une concordance dans l'espace et dans le temps. La latitude serait de 30 degrés de latitude nord et la date 2500 à 2000 avant notre ère. On comprend qu'en comparant le ciel de son temps et les indications contenues dans le poème d'Aratos, Hipparque ait remarqué de nettes différences, puisqu'un millénaire s'était déjà écoulé...

    Il nous reste maintenant à découvrir à quel peuple appartenaient les astronomes qui assemblèrent les étoiles en constellations et quel était leur but. Eudoxe comprit que le globe qu'il contemplait représentait un ciel plus ancien, mais il ne parvint pas à expliquer pourquoi il n'avait pas été corrigé. La résolution de cette énigme nous mettra sur la piste des antiques astronomes qui créèrent les constellations.

     

     

     


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  • Les ovnis enjeu de la guerre psychologique

    " Je propose que nous discutions bientôt d'une possible utilisation des phénomènes ovnis, comme arme offensive, dans une guerre psychologique. "

    Cette déclaration est extraite d'une lettre que Walter B. Smith, directeur de la C.I.A. adressa au directeur du Psycological Strategy Board ( Département de recherches stratégiques ) américain. Écrite en 1950, elle fait partie d'un dossier secret classé dans la rubrique " Soucoupes volantes )

    Il semble que, dans les années qui suivirent, la C.I.A. ait procédé en effet à des recherches en ce domaine. Tout d'abord, pour des raisons militaires. Les Etats-Unis ont investi beaucoup d'argent dans la technologie militaire, surtout dans les armes aériennes. L'armée dispose, il est vrai, de milliers d'hectares de désert pour mettre au point les dernières inventions comme l'avion insensible au radar Stealth, les véhicules à pilotage automatique ou les armes biochimiques, mais cela n'est pas toujours suffisant. Une " protection ovni " augmente considérablement la liberté d'action et multiplie les possibilités de recherche.

    Prenons l'exemple de l'avion Stealth. Depuis 1966, l'armée fait des recherches sur un avions capable de déjouer les radars. Le projet a été classé en 1977. On possède des photos où l'on aperçoit un bombardier de petite taille, de forme assez inhabituelle pour être pris pour un ovni, même en plein jour. 

    En 1975, en Californie, un radar mobile de l'US Air Force repéra un objet se déplaçant à 740 km/h. Il fit soudain volte-face et disparut comme par enchantement avec une accélération estimée à 3 200 km/h. 
    Comportement caractéristique d'un ovni ! En fait, il s'agissait d'un avion Stealth dont le pilote essayait justement la protection radar. Officiellement, on classa ce cas dans la rubrique " Objets volants non identifiés ". 
    Le mythe se nourrissait d'un cas supplémentaire, et les recherches d'une partie de l'US Air Force restèrent secrètes.

    Des " taupes " agissaient au sein même des groupes de recherche, ne laissant passer aucune information importante sans d'abord la déformer. Répétons-le : il faut à priori se méfier des déclarations fracassantes et des révélations de premier ordre. Elles ne sont, en général, pas gratuites. Quel est le but recherché ?

    Prenons le cas du jeune officier de l'US Air Force qui, en juillet 1947, déclara avec enthousiasme avoir vu s'écraser une soucoupe volante au Nouveau-Mexique. Ce témoignage eut droit à une grande publicité.
    " Par hasard ", on avait, dans les jours précédents, lancé les premiers ballons de recherche en polyéthylène du terrain d'essai voisin de White Sands. Cela ne met pas forcément en doute la bonne foi du témoin, mais montre comment on peut utiliser ou orienter un témoignage.

    Dans un tout autre domaine, que dire des mutilations de bétail ?

    Effectuées avec une précision effrayante, elles sont en général associées à des apparitions d'ovnis. Que cherche-t-on à dissimuler ? Essaie-t-on sur ces bêtes de nouvelles armes biologiques ? Les mutilations sont-elles destinées à effacer toute trace de ces expérience ou prouvent-elles tout simplement que les recherches ne sont pas encore au point ?

    Autre genre d'expérience, cette fois d'étude psychologique sur le terrain : les hommes en noirs. Qu'ils soient des agents de la C.I.A. ne fait plus guère de doute. Ils viennent menacer les témoins, mais mettent très rarement leurs menaces à exécution. Technique qui leur permet d'observer jusqu'à quel point la peur conditionne les individus. Dans le même dessein, ils adoptent un comportement étrange pour étudier les réactions des victimes devant l' " anormal ". Toutes ces observations sont facilitées par les techniques modernes.

    D'éventuelles révélations du témoin importent peu : ce ne sera qu'une absurdité supplémentaire à ajouter au dossier ovni, déjà bien fourni en ce domaine !

    Le gouvernement entretient délibérément toutes ces inepties. Un phénomène sans logique apparente qui pourtant existe indéniablement, contribue à occuper " sainement " l'opinion publique. Ce que recherche tout gouvernement. Et, comme le sujet est passionnant, le public ne se fatigue pas. On assiste même à une recrudescence d'apparition comme l'avait prévu la Commission Robertson.

    Le gouvernement eu très tôt l'idée d'utiliser et de diriger cet intérêt. Ce faisant, on neutralisait des éléments potentiellement dangereux en les tenant occupés avec un problème insoluble. Les résultats dépassèrent même, parfois, les espérances. Nombres de sectes vouées à l'adoration des extra-terrestres ont vu le jour, et il est certain que leurs adhérents ne cherchent pas à blâmer le gouvernement de sa mauvaise politique économique ou sociale... puisque la Fraternité Galactique viendra bientôt rétablir l'ordre et la justice !

    Le gouvernement utilisa très certainement cette tactique de diversion dès 1957. A l'époque, l'U.R.S.S. avait une nette avance dans la recherche spatiale. Alors que chaque essai américain de la fusée Vanguard se terminait en désastre, l'Union soviétique, en novembre 1957, mit son second satellite sur orbite, un mois seulement après le célèbre Spoutnik. Quelques jours après ce succès, une vague d'ovnis s'abattit sur le Texas et ne Nouveau-Mexique. Du coup, les soucoupes firent la " une " des journaux et l'épopée du satellite soviétique passa au second plan.

    Les enlèvement obéissent à différents objectifs. Il est plus facile qu'on ne le pense de convaincre un individu de la réalité d'une expérience - en l’occurrence d'un enlèvement - en lui administrant des drogues ou en l'hypnotisant. Résultat : le mythe ovni s’accroît, les expérimentateurs améliorent leurs techniques de conditionnement, observent la réaction des victimes et étudient la façon dont l'information est traitée par les médias, par les ufologues et par le public.

     

    Conséquence indirecte : les scientifiques continuent à se tenir à l'écart d'un phénomène si peu " scientifique ".
    En revanche, les partisans acharnés des ovnis voient dans la bonne foi des témoins une nouvelle preuve de l'existence d'un phénomène que le gouvernement persisterait à nier, alors que, pensent-ils, ce serait l'événement capital de la fin du XXe siècle.

    Ovni sur Nantes le 27/08/2016

     Beaucoup d'ufologues auront du mal à admettre la réalité du " complot " que nous venons de dévoiler. 
    Cependant, les preuves ne manquent pas. Demandons-nous par exemple pourquoi, malgré les groupes de recherche de toute sorte, on n'en sait pas plus long aujourd'hui qu'il y a trente ans sur la véritable nature des ovnis ?

    William H. Spaulding, qui le premier avança l' " hypothèse fédérale " résume la situation ainsi :
    " Que les partisans acharnés de l'existence des ovnis apportent des preuves. Ont-ils franchi des étapes décisives dans leurs recherches ? Depuis trente ans, on perd son temps à étudier quelque chose qui n'a jamais existé... Le fait que l'on continue à croire à un phénomène manifestement si incohérent témoigne de l'étendue de la crédulité humaine. Grâce à l'audace et à la créativité de ses membres, la C.I.A. a créé trois générations d'enthousiastes et a conquis l'attention du public... La saga des soucoupes volantes est probablement le mythe des temps modernes. C'est ce qui le rend si captivant. "

     

     

     


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