• Michel Le Nobletz

    Michel Le Nobletz (1577 - 1652) est un missionnaire issus d'une famille aisée de la petite noblesse. Il grandit au manoir de Kerodern, près de Plouguerneau dans le Finistère Nord. 

    Mais si le nom de ce missionnaire est resté dans l'histoire, c'est surtout dû à l'originalité de sa pédagogie : il utilise en effet des cartes peintes. Par l'entremise de sa sœur Marguerite, il a fait la connaissance de Françoise Troadec, une veuve qui fait partie de l'école de cartographie du Conquet. Le missionnaire a l'idée d'utiliser le dessin pour mieux se faire comprendre de la population illettrée et bretonnante. 

    Certes, l'utilisation de l'image n'est alors pas nouvelle : L'Eglise avait vite compris la puissance éducative de l'image pour l'éducation des masses Les vitraux sont là pour le prouver, mais ce qui est nouveau, c'est l'utilisation de l'image pour l'évangélisation au sein d'un cénacle familial. 

    Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, les thèmes évoqués sur ces cartes ne sont pas des scènes biblique narrant la vie de Jésus ou de Moïse, mais des éléments pouvant aider les gens de l'époque à mener ce qui était considéré comme une vie de bon chrétien. 

    Michel Le Nobletz

    Par exemple, un tableau montre deux chemins larges menant en Enfer et un chemin étroit menant au Paradis.
    On y voit des scènes de tous les jours, des danseurs, des paysans, des magistrats... Ce sont les seules représentation existantes de la vie quotidienne en Basse Bretagne. 

    Le prêcheur et son assistante sillonnent donc la campagne bretonne avec leurs cartes peintes roulées sous le bras, qui viennent à l'appuis de leurs paroles.

    Michel Le Nobletz - Le prêtre fou

     

    Ci-dessus : La carte de cœur qui consiste en une série d'illustration de coeurs commandé par le missionnaire, comme outil de conversion. Par la représentation dessinée des péchés capitaux, il visait a effrayer les non-croyants superstitieux de son époque, en attisant chez eux la peur de l'enfer.

    Le missionnaire aurait fait réaliser environ 70 cartes peintes, qui seront après sa mort connues sous le nom breton de " taolenn " (tableaux). Quatorze sont parvenues jusqu'à nous et se trouvent exposées au public pour la première fois depuis 1952. Parmi elle, une carte relativement précise des côtes de l'Amérique centrale : On y voit les bateau des pécheurs se perdre au nord et au sud, tandis que ceux des bons chrétiens parviennent à bon port...

       


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    Dans le langage chrétien, les métaphores autour de l'agneau sont légion, ainsi en est-il de l'appellation
    biblique d' " agneau divin " pour désigner Jésus-Christ. Quel sens se cache donc derrière cette formule pastorale très ancienne devenue énigmatique aujourd'hui ? Un premier indice se trouve du côté du bestiaire médiéval qui reflète la conviction d'alors selon laquelle le monde est un livre géant dessiné par Dieu. Plantes et animaux y seraient associés à une vertu ou à un vice d'après des correspondances très codifiées. 

    L'agneau incarne la douceur, l’innocence et l'obéissance. Les maîtres sculpteurs ont puisé dans ce registre pour ouvrager chapiteaux et linteaux de pierre, comme c'est le cas sur un des piliers de l'abbaye de Moissac, l'un des plus beau ensemble architecturaux français avec ses extraordinaires sculptures romanes, dans le département de Tarn-et-Garonne en région Midi-Pyrénées. 

    Mais la représentation de l'agneau divin est en fait plus ancienne puisqu'il apparaît au VIè siècles sur les mosaïque byzantines de la basilique San Vital de Ravenne, en Emilie-Romagne, en Italie du Nord. Mais quelle est donc la véritable origine de cette représentation ?   

    C'est l'Ancien Testament qui va en livrer le sens originel à partir de la double métaphore du serviteur et du sacrifice. Dans le livre de Jérémie, le prophète, qui se veut serviteur de Dieu, se comparait à un " agneau que l'on mène à l'abattoir ". Un second prophète, Isaïe décrit la souffrance " d'un agneau conduit à la boucherie comme devant les tondeurs " et mourant dignement en expiant les péchés de son peuple. Cette image offre quelques analogie troublantes avec la résignation apaisée du Christ lors de son procès.

    La seconde métaphore est celle de " l'agneau pascal ", thème abondamment présent dans la culture juive.
    Elle fait mémoire du sacrifice perpétuel de l'agneau dans le temple de Jérusalem en souvenir de Yahvé qui,
    lorsqu'il délivra son peuple esclave des Égyptiens, ordonna aux Hébreux d'immoler un agneau dans chaque famille.

    Le thème enfin sera repris dans le Nouveau Testament par Jean-Baptiste selon une utilisation tout à fait nouvelle : 
    " Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. " Il annonce par cette formule l'arrivée de Jésus-Christ, envoyé par Dieu au milieu des hommes pour épouser leur conditions et les sauvés de leurs péchés. 
    Il devient donc non seulement " agneau divin " mais aussi " agneau de Dieu " au titre de la filiation :
    le Fils de Dieu accomplissant dans les souffrances et la mort sa mission rédemptrice. 

    Les artistes prendront donc l'habitude de représenter le Christ en agneau. Pour éviter toute confusion entre les cultes et les croyances résultant de la similitude des symboles, un concile tenu à Constantinople en 692 exige que l'art chrétien représente le Christ sous les trait d'un homme. Le Moyen Âge gardera pourtant la représentation de l'agneau, mais avec un nimbe crucifère et porteur du drapeau de la Résurrection : il n'y a alors plus d’ambiguïté.   

     

     

     

     


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    Au nombre des caractéristiques des singes, Pline l'Ancien note la ressemblance de ses traits avec
    ceux de l'homme et son habitude de l'imiter. Le singe est depuis toujours mal considéré justement parce qu'il
    a l'air d'une caricature humaine. Les bestiaires médiévaux l'associent à la figure du diable et au mal,
    en soulignant ses conduites et ses attitudes irrévérencieuses, inconstantes ou capricieuses.
    Dans l'iconographie médiévale, son image évoque en particulier l'hérésie et l'idolâtrie, celle-ci étant
    figurée sous l'aspect d'un homme qui adore un singe. 

    En outre, dans les représentations des cinq sens, le goût peut être figuré par un singe qui croque des fruits,
    et, dans les représentations des humeurs, le singe peut symboliser le tempérament sanguin.
    Conformément à la conception selon laquelle l'artiste imite la nature, le singe est utilisé justement
    comme emblème de peinture et de la sculpture, et il est représenté s'efforçant de peindre une figure
    féminine ou de sculpter une statue. Cette caricature finit peu à peu par s'appliquer aussi aux autres
    activités de l'homme et le singe est représenté faisant de la musique avec divers instruments, jouant
    aux cartes ou se livrant à d'autres occupations typiquement humaines. Ces parodies sont particulièrement
    goûtées des peintres flamands du XVIIe siècle.   


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