• Wilkie Collins - L'Hôtel Hanté

    Un médecin reçoit chez lui une mystérieuse cliente, le suppliant de l'aider, sans qu'elle soit atteinte de quoique ce soit. Non elle a juste très peur.


     Cette cliente, une Comtesse étrangère, va se marier avec un Lord anglais, qui pour elle a rompu avec sa fiancée et provoqué l'horreur de ses pairs. La rencontre de la comtesse et de la fiancée reniée a provoqué chez la comtesse un effroi sans fondement, puisque la pauvre abandonnée est connue pour sa gentillesse, et lui a d'ors et déjà pardonné le "vol" de son fiancé. Alors pourquoi cette peur?
    Elle est en tout cas persuadée que la jeune femme si angélique sera celle qui la fera chuter.

    Le mariage a en tout cas lieu, et ensuite, nous attachons nos pas à la jeune femme abandonnée, Agnès, qui semble avoir toutes les qualités.
    Comment pourrait-elle alors être à l'origine d'un quelconque malheur pour la comtesse ?

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    Wilkie Collins - L'Hôtel Hanté


     S'il y a bien un auteur fascinant de cette époque c'est celui là, qui fut l'un des premiers à poser les bases de ce que seront les futurs romans policiers ou romans à suspense. Ces œuvres sont de celles qu'on ouvre pour ne plus quitter ensuite, tant on veut savoir la clé du mystère, bien souvent horrible.

      

    Intrigue terriblement bien menée, comme à l'ordinaire, mystère, morts, disparition inexpliquée, ce roman est encore une fois un modèle du genre. Et c'est quand le voile se lève, nous lisons horrifiés ce qui s'est réellement passé. Le génie de l'auteur est de distiller de petits indices, petit à petit, de nous lancer des pistes, mais incomplètes, qui ne nous donnent pas toutes les clés, et nous laissent hésitants, nous doutant bien qu'il y a quelque chose, mais quoi? Nous tournons donc les pages avec fébrilité, pour savoir quelle idée bien macabre a t-il bien pu avoir, quel personnage horrible nous a t-il encore inventé, et quelle sera l'issue de tout cela ?

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    Wilkie Collins - L'Hôtel Hanté

     

    William Wilkie Collins (1824-1889) a sans doute inventé le roman policier moderne. Contemporain et ami de Dickens, avec lequel il écrit plusieurs nouvelles, cet écrivain prolifique et généreux est aussi un maître des atmosphères mystérieuses. Coïncidences tragiques, pressentiments et prémonitions jouent souvent un rôle primordial dans les intrigues tortueuses de ses romans

     


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    Maupassant - Le Horla - (F)

    A la suite du passage d'un trois-mâts brésilien dans l'estuaire de la Seine, le narrateur est pris de troubles étranges : angoisse inexpliquées, pressentiments bizarres, cauchemars... Son angoisse redouble lorsqu'il est témoin d'étranges 
    hallucinations ; sa carafe d'eau se vide toute seule pendant la nuit, une rose flotte suspendue dans l'air, comme portée par une main invisible. Avec une peur croissante, le narrateur se convainc qu'un être mystérieux le hante pour s'emparer de son âme et contrôler sa volonté. Un soir, il parvient à saisir une forme flottant dans un miroir. Dès lors, la présence de cet Autre ne fait plus de doute, et le narrateur lutte frénétiquement pour le détruire. Il parvient à l'enfermer dans sa maison et y met le feu. Un instant soulagé par cette victoire apparente, il est saisi par un doute effrayant : et si cet ennemi immatériel était indestructible ?

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    Maupassant - Le Horla - France -  (Fantastique)

     Le Horla peut être considéré comme le chef-d’œuvre des contes fantastiques de Maupassant. Dans la seconde version, le récit du narrateur est présenté sous la forme d'un journal, qui retrace, par son rythme haletant et ses phrases saccadées, la montée de l'épouvante. Certains ont voulu voir dans ce conte le tableau inquiétant de la paranoïa dont souffrit Maupassant. L'angoisse que l'on ressent à la lecture du Horla ne tient pas tant à la nature de cet être mystérieux qu'à la description de la peur elle-même.  


    Dans un autre de 
    ses récits Maupassant nous parle de la peur 
    J'ai peur de la peur; peur des spasmes de mon esprit qui s'affole, peur de cette horrible sensation de la terreur incompréhensible".

    Quelle force de suggestion dans cette nouvelle. Maupassant exprime mieux que personne la déraison dans ce monde effrayant dont il a écrit, peu de temps avant que la maladie le conduise à l'enfermement, deux versions pour parvenir à ce chef-d'oeuvre de la littérature fantastique.

    Une nouvelle qui restera longtemps gravée dans nos mémoires ou le classique et le fantastique ne font qu'un pour notre plus grand bonheur à tous. 

    Maupassant - Le Horla - France -  (Fantastique)

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    Extrait :

     

    Je repris : « S’il existait sur la terre d’autres êtres

    que nous, comment ne les connaîtrions-nous point

    depuis longtemps ; comment ne les auriez-vous pas

    vus, vous ? comment ne les aurais-je pas vus,

    moi ? »



    Il répondit : « Est-ce que nous voyons la cent

    millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le

    vent, qui est la plus grande force de la nature, qui

    renverse les hommes, abat les édifices, déracine les

    arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit

    les falaises, et jette aux brisants les grands navires, le

    vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, –

    l’avez-vous vu, et pouvez-vous le voir ? Il existe,

    pourtant. »

     

     


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  • Edgar Allan Poe - Histoires extraordinaires

     

    Ce livre est composé de nouvelles qu'Edgar Poe a réunies sous le titre de Tales of Mystery mais que, dans sa traduction, Charles Baudelaire a divisé en deux parties respectivement intitulées Histoires extraordinaires et Nouvelles Histoires extraordinaires. Ces histoires extraordinaires, de meurtres en expériences scientifiques, de supplices en enquêtes, nous plongent dans un univers morbide où l'homme est en proie aux mystères de l'existence.
    Ce qui frappe en lisant ce recueil de contes, c’est l’extrême vivacité de l’imagination de Poe, ses pensées très en avance sur son temps, son amour de la science et de la logique combinés prodigieusement avec le surnaturel. Nous nous plaisons à suivre ces récits extravagants, futuristes, mais aussi très drôles. Poe se joue tour à tour de son lecteur et de ses héros qui, au milieu de ces événements, ne sont finalement qu’hommes de paille. Il nous surprend, nous fait sourire, nous assomme de détails tellement précis que c’en est presque effrayant…

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    Edgar Allan Poe - Histoires extraordinaires

     

    Edgar Allan Poe rédigea ces histoires tout au long de sa vie en les adressant à différents journaux. Il n'eut que peu de succès aux Etats-Unis, exception faite du Double Assassinat de la rue Morgue qui fit quadrupler les ventes du journal. En France, son grand succès est dû pour l'essentiel à son traducteur, Charles Baudelaire, et à ses admirateurs tels que Mallarmé et Paul Valéry. En effet, la qualité de la traduction transforma la langue un peu trop recherchée de Poe en une prose saisissante. Pour beaucoup, Poe est à l'origine du roman policier, du roman d'anticipation et des livres de science-fiction. 

       L'atmosphère souvent morbide de ses textes lui vient, semble-t-il, de sa propre existence : orphelin, alcoolique, peu connu, il vécut une partie de sa vie dans la misère. De là vient l'image du poète maudit, solitaire. Très attiré par la science, Poe veut mystifier ses lecteurs, les amenant à la limite du vrai et du faux, du réel et de l'imaginaire : les personnage de ses nouvelles ne subissent la réalité que sous l'influence de tension psychologiques forte qui les font basculer dans la folie ou l'incroyable.  

    Plusieurs de ces contes sont des classiques et le plaisir de les relire reste intacte.
    La nouvelle la plus connue est sans doute " La Lettre volée ". Ce récit relate la façon dont un détective particulièrement intelligent, Auguste Dupin, réussit à retrouv
    er une lettre d'une certaine importance volée dans le boudoir royal par un ministre. Dupin retrouve cette lettre chez le voleur, alors que son domicile avait pourtant été fouillé avec la plus grande minutie par la police. 
    Dans "Double assassinat dans la rue Morgue" c'est la première apparition du détective inventé par Poe, le chevalier Dupin qui doit faire face à une histoire de meurtre incompréhensible pour la police.
    Nul doute que Conan Doyle s'en est inspiré pour son Sherlock Holmes.
    Des petites merveilles traduites par Baudelaire lui-même et qui font l'unanimité parmi les plus grand écrivains.

     


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  • J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

    L'histoire se situe au coeur de la préhistoire. Depuis des générations, la vie de la tribu des Oulhamrs s'est organisée autour du feu. Mais s'ils savent conserver les braises et attiser les flammes, ils sont en revanche incapables d'allumer le feu, qu’ils conservent précieusement dans trois cages gardées jour et nuit. Or un jour, au cours d'un affrontement sauvage avec une tribu ennemie, les cages où brûlait le Feu, source de vie, sont détruites. C'est la catastrophe. Vaincu, le clan fuit derrière son chef Faouhm, en proie au froid et à la nuit. En désespoir de cause, celui-ci promet alors sa fille Gammla ainsi que le bâton du commandement au guerrier qui rapportera le feu à la tribu.
    Le lendemain, chaque groupe part de son côté affronter les multiples dangers du monde hostile qui les entoure… Au cours de leurs quêtes, ils devront échapper aux mammouths et aux aurochs, au Lion Géant et à la Tigresse, aux Dévoreurs d'Hommes, aux Nains-Rouges et à l’ours Géant qu'ils croiseront en chemin. Après un ultime combat contre Aghoo et ses frères, ils rapportent finalement le feu au peuple Oulhamr.

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    J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

    Écrivain d'origine belge, J.H. Rosny ainé est un des grand fondateur de la science fiction et du roman préhistorique. C'est a lui que la langue française doit le mot "astronautique" inventé en 1928 au cours d'une réunion avec des hommes de science qui considéraient cet écrivain comme un des leurs beaucoup plus que comme un banal romancier.
    Son œuvre est à découvrir ou a redécouvrir d'urgence.

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    La description du feu est particulièrement savoureuse :

     

    Extrait :

     

    " La vie du Feu avait toujours fasciné Naoh. Comme aux bêtes, il lui faut une proie : il se nourrit de branches, d’herbes sèches, de graisse ; il s’accroît ; chaque feu naît d’autres feux ; chaque Feu peut mourir. Mais la stature d’un feu est illimitée, et, d’autre part, il se laisse découper sans fin ; chaque morceau peut vivre. Il décroît lorsqu’on le prive de nourriture : il se fait petit comme une abeille, comme une mouche, et, cependant, il pourra renaître le long d’un brin d’herbe, redevenir vaste comme un marécage. C’est une bête et ce n’est pas une bête. Il n’a pas de pattes ni de corps rampant, et il devance les antilopes ; pas d’ailes, et il vole dans les nuages ; pas de gueule, et il souffle, il gronde, il rugit ; pas de mains ni de griffes, et il s’empare de toute l’étendue… Naoh l’aimait, le détestait et le redoutait. Enfant, il avait parfois subi sa morsure ; il savait qu’il n’a de préférence pour personne — prêt à dévorer ceux qui l’entretiennent — plus sournois que l’hyène, plus féroce que la panthère. Mais sa présence est délicieuse ; elle dissipe la cruauté des nuits "

    J.-H. Rosny Ainé - La guerre du feu

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    Jean-Jacques Annaud en a réaliser une bonne adaptation, avec une reconstitution qui se veut à jour des connaissances alors disponibles sur cette période de l'histoire de l'humanité.

     

     


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  • Erik Orsena - La grammaire est une chanson douce

    La grammaire est une chanson douce est une fantaisie joyeuse. Jeanne, la narratrice, pourrait être la petite sœur d'Alice, l'héroïne de Lewis Caroll, précipitée dans un monde où les repères familiers sont bouleversés.

    Avec son frère aîné Thomas, elle voyage beaucoup : leurs parents sont séparés et vivent chacun d'un côté de l'Atlantique. Un jour, leur bateau fait naufrage et, seuls rescapés, et privés de leurs mots, ils échouent miraculeusement sur une île inconnue. Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils découvriront un territoire magique où les mots mènent leur vie : ils se déguisent, se maquillent, se marient.

    C'est une promenade dans la ville des mots, pleine d'humour et de poésie, où les règles s'énoncent avec légèreté. Les tribus de verbes et d'adjectifs, les horloges du présent et du passé s'apprivoisent peu à peu, au rythme des chansons douces de Monsieur Henri.

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    Erik Orsena - La grammaire est une chanson douce

    Une grammaire en forme de conte. Voilà qui réconcilierait pas mal de monde avec l'écriture et la magie des mots. Ce livre est un petit bijou de culture et d'humour ou la poésie n'est jamais absente. A lire pour tout les amoureux de la langue française.

    Erik Orsena - La grammaire est une chanson douce

     


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