• Les cathares et la quête du Graal*

     

    La Croisade contre le Graal n'a ni voulu ni pu traiter à fond le sujet choisi (et pour cause...). Le principal intérêt de ce livre est d'avoir rassemblé des éléments historiques que, jusqu'alors, on croyait distincts. La culture très étendue d'Otto Rahn lui a permis d'opérer ce rapprochement d'idées ; de plus, il ne faut pas oublier (mais les lecteurs de 1933 ne pouvaient pas le savoir) que l'écrivain bénéficiait de l'appui du gouvernement allemand  et des travaux annexes de plusieurs érudits qui venaient l'épauler dans sa quête du Graal "nouvelle formule".

    Le mérite premier de l'écrivain sur le plan historique, est de suivre Péladan quand ce dernier suppose des relations secrètes entre le catharisme et les templiers. Nous ne pouvons que partager cette opinion, toutes les recherches entreprises ayant permis de découvrir des points de contact entre ces deux "hérésies", au sens ecclésiastique du terme.

    Et c'est avec raison, semble-t-il, que l'écrivain allemand signale à propos des templiers qui avaient pu échapper au massacre :
    "Peut-être trouvèrent-ils à leur tour asile dans les cavernes pyrénéennes. Bien des indices tendraient à prouver que le manteau blanc des templiers, sur lequel resplendissait la croix rouge octogonale, s'est perdu avec les vêtements noirs et les croix jaunes des cathares dans les grottes ténébreuses du Sabarthez. "

    Et plus loin : "Lorsque la Révolution à Paris roulait son flot par la rue Saint-Antoine vers le Louvre et Notre-Dame, on raconte qu'un homme vêtu d'une longue robe noire - imitation sans doute de la tenue des Parfaits cathares, qui la portaient en signe de deuil spirituel - s'acharnait contre les prêtres. Chaque fois que son sabre en atteignait un, il s'écriait "Voilà pour les albigeois, et voilà pour les templiers." 

    Un autre mérite de l'auteur est d'avoir rapproché le Montsalvat des romans de la Table Ronde du Montségur ariégeois, le premier lieu ne faisant que désigner le second.

    Son dernier mérite, enfin, est d'avoir fourni une explication qui ne relève pas du mythe traditionnel concernant le Graal ; ce dernier étant le vocable qui désignait, d'après lui et selon toute vraisemblance, plusieurs tablettes de pierre ou de bois gravées en écriture rustique ancienne, ainsi que l'a rapporté Wolfram von Eschenbach : Guyot le maître du haut renom, / Trouva en écriture païenne enchevêtrée, / La légende qui atteint la source première des légendes.

    Ce trésor païen et Aryen serait arrivé jusqu'à nous par la Perse après la disparition du mystérieux royaume de Thulé, patrie des Hyperboréens, ancêtres lointains des peuples indo-européens.

    Ce qu'il est intéressant de noter, c'est l'amalgame que fait le troubadour germanique entre le Graal-émeraude et le Graal-livre : Et cette pierre, / Elle aussi, s'appelait le Graal. Vers qui sont à rapprocher de la citation suivante : Sur une verte émeraude / Elle portait le désir de Paradis : / C'était objet qui s'appelait Graal.

    (Nous sommes bien obligés de suivre la source offerte par Von Eschenbach puisque le premier traducteur de ces écrits : Guyot de Provence, troubadour cathare, a vu son oeuvre détruite par le bras séculier ; tant pis pour l'Inquisition et l'ordre de saint Dominique)

    A partir de là, Wolfram développe la traduction de Guyot : Un païen, dont on vantait le riche savoir / Elu de la race de Salomon, / Issus de la souche d'Israel, / Met, le premier, sur la trace du Graal.

    Il s'agit ici du trésor de Salomon, auquel devait appartenir le Graal. Comme le précise Otto Rhan, "à la bataille  de Jerez de la Frontera (en 711) qui dura 7 jours, les Wisigoth furent écrasés par les Arabes. Le trésor de Salomon tomba, à Tolède, entre les mains des infidèles. La Table de Salomon n'y figurait pas ". 

     

    Ce fut pourtant à Tolède, que d'après le poème de Wolfram von Eschenbach, Guyot trouva le Graal.

    Le reste de la légende concerne plus particulièrement la grotte de Sabarthez qui aurait servi de refuge à ce Graal-pierre : cette cachette, ce refuge, nous est décrit par Eschenbach quand Trevizent (le méditeur), avant d'introduire le jeune Parsifal dans la caverne pour l'initier au mystère du Graal, lui passa une robe : A une grotte son hôte le mena / Qu'à peine un souffle de vent atteignit jamais / Là était une robe ; son hôte / L'en revêtit et l'emmena ensuite / Dans une cellule avoisinante.

    Des légendes espagnoles racontent que le Graal, encore surnommé par elle "ecrin de Salomon", a été conservé dans " la grotte magique d'Hercule ".

    C'est cette caverne d'Hercule qu'Otto Rahn s'apprêtait à découvrir : il la situait dans les grottes d'Ornolac. Il fallait que la cavité fût très profonde et peu visible de l'extérieur puisque l'histoire nous rapporte que les inquisiteurs dominicains dressaient des chiens à repérer les hérétiques après la chute de leur dernier bastion, Montségur.

    C'est en pénétrant dans la plus grande caverne du Sabarthez, la caverne de Lombrives, que l'on peut se faire une idée de ce que pouvait être une nécropole cathare, que les archéologues français et étrangers recherchent de nos jours encore. De toute façon, le Graal n'a pu séjourner que dans la "cathédrale" de Lombrives, car c'est là que se situe "le tombeau d'Hercule".

    Voici la description de l'endroit que nous a laissée Otto Rahn : 

    " Il y a des temps immémoriaux, à une époque dont la nuit , n'est qu'à peine éclairée par notre science historique, elle servait le temple consacré  au dieu ibère Llhomber, dieu du Soleil... Entre deux menhirs, dont l'un est écroulé, le sentier abrupt conduit dans le gigantesque vestibule de la cathédrale de Lombrives... Entre les stalactites de blanc de calcaire, entre les parois de marbre d'un brun sombre, et le brillant cristal de roche, la sente conduit dans les profondeurs de la montagne. Une salle de 80 mètres de haut servait de cathédrale aux hérétiques. " (Otto Rhan)

    On peut remarquer dans cette salle la présence d'une stalagmite surnommée justement "le tombeau d'Hercule"

    Nous pouvons suivre Otto Rhan dans ses recherches spéléologiques et archéologiques, du plus haut intérêt puisqu'il nous mène ensuite dans une troisième grotte, celle de Fontanet, et nous précise que dans celle-ci se dresse une stalagmite blanche comme neige et surnommée " l'autel ". 
    Or, si l'on reprend le poème de Von Eschenbach, on ne peut qu'n conclure que ce dernier était très bien informé quant à la présence du Graal à Montségur puisqu'il cite ces deux stalagmites, " le tombeau d'Hercule " et " l'autel ". 

    Donc si nous résumons : le Graal encore appelé " écrin " ou " table de Salomon " par le roi des Wisigoths Alaric, en l'an 410, de Rome à Carcassonne (cet écrin faisait partie du trésor de Salomon, roi d'Israël et avait été apporté de Jérusalem par les romains). Selon la tradition arabe, la table de Salomon serait à Carcassone : ce serait elle qui aurait été cachée dans une grotte du Sabarthez, celle-là même que décrit Von Eschenbach sur la foi des indications de Guyot : à savoir les grottes de Lombrives et de Fontanet, entre autres hypothèses. 

    La présence du Graal dans les Pyrénées ne semble pas faire de doute, car, sinon, le régime national-socialiste n'aurait pas consacré tant d'importance à ces recherches. Nous voulons dire un mot en passant pour qualifier de criminelle et d'ignare la position des universitaires français soi-disant spécialiste du catharisme qui n'osent pas franchir le pas et admettre une fois pour toutes l'existence à un moment donné, à Montségur, d'un témoins de notre civilisation : nous voulons parler du Graal-pierre.

     

    Ces spécialistes, non content de démarrer dans l'exploitation systématique du site de Montségur avec près d'un demi-siècle de retard sur l'Allemagne, tournent autour du problème cathare sans d'autre but précis, semble-t-il, que la découverte de quelques ossements sans valeur.

    Les travaux de Fernand Niel, appuyé désormais par René Nelli, mettant l'accent sur la signification solaire du temple-forteresse et du catharisme en général, sont les seuls, à notre connaissance, susceptibles d'apporter du neuf et du sérieux en la matière, tout en confirmant notre hypothèse.

    Une seule question se pose désormais pour l'historien avide d'interpréter le langage des siècles : le Graal-pierre a-t-il été découvert par Otto Rahn et, dans l'affirmative, qu'est-il devenu ?

    Nous croyons du domaine du possible qu'Otto Rahn ait réussi à localiser le Graal dans une des cavernes du Sabarthez. Bien entendu, il n'a pu s'en emparer. C'est sans nul doute après l'occupation du territoire français par les troupes allemandes que cet "enlèvement" a pu se produire.

    Mais même si l'on tient compte de la durée de l'Occupation, le problème peut encore demeurer entier. Nous allons essayer de rapporter des faits qui serviront à éclairer le lecteur sur l'authenticité de nos hypothèses : il s'agit de la mission mystérieuse qui se déroula à partir de 1943, et plus précisément des étranges manifestations qui eurent lieu lors du sept centième anniversaire de la chute de Montségur, le 16 mars 1944.

    Le Faisceau d'événements dont nous venons de voir la convergence semble confirmer que le Graal a bien été découvert et emporter en Allemagne par les S.S. agissant sur l'ordre de Himmler, le Reichführer étant très bien informé sur la présence probable du Graal à Montségur ou dans la région avoisinante. Il ne faut pas oublier que le grand maître de l'Ordre noir était passionné par tout le Moyen Age germanique. On peut même dire que cette passion tournait à l'obsession. Ses héros préférés étaient, comme il se doit, le roi Arthur, Henri 1er l'Oiseleur, Frédéric 1er Barberousse, figures symptomatiques de la tendance ésotériste des maîtres du IIIè Reich.

    A ces personnages s'ajoutait le célèbre Frédéric II de
    Hohenstaufen (1191 - 1250 ) qui rêva d'unifier à son profit l'Orient et l'Occident par l'entremise des templiers. Nous retrouvons ici l'idée déjà ancienne du messie impérial que cherchaient à susciter templiers, cathares et gibelins unis dans la même lutte sous la bannière du Saint-Empire germanique, et combattant l'hégémonie de Rome.

    Himmler avait toujours dans son cabinet de travail les trois romans de notre vieille connaissance, Wolfram von Eschenbach, à savoir : Parzival , Wilhelmhaml et Titurel. Inutile d'ajouter que la lecture de ces romans plongeait Himmler dans un état de jubilation intense, car, contrairement à ce qu'affirme André Brissaud dans Hitler et l'ordre noir, le chef S.S. savait très bien où situer le Graal et ne s'encombrait pas l'esprit de recherches inutiles : à preuve la mission d'Otto Rhan, nommé peu après colonel S.S. L’intellectuel allemand, acquis au national-socialisme, avait alors toutes les faveurs des grands chefs hitlériens puisque son second livre, La Cour de Lucifer en Europe, fut imposé par Himmler aux principaux dignitaires du nazisme, lui conférant ainsi valeur d'évangile.

    Quelle sera donc la mystérieuse mission d'Otto Rahn en pays cathare ?


  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Mai 2017 à 07:55

    Du nouveau concernant le saint Graal et les Cathares sur http://clepsydredivine.unblog.fr

    Amicalement.

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