En 1928, une certaine Mme Wickstead faisait une excursion avec des amis dans la région de Hereford. Lors d'une visite de la petite église et du cimetière d'Hollybush, Mmes Laurie, une amie de cette dame fut impressionnée par l'une des vieilles sépultures. Il s'agissait d'un soldat mort à la guerre et à ses côtés avait été inhumée une jeune fille décédée peu de temps après. Pensant à un couple d'amoureux séparé par la mort, l'amie désira absolument être photographiée auprès des deux sépultures. Or sur le tirage, elle n’apparaît pratiquement pas. En revanche on remarque nettement les formes d'un jeune homme et d'une jeune fille s'embrassant.
La photo a été longuement étudiée par les spécialistes de la society Psychical Research britannique. Cela ne fait aucun doute, le cliché n'a pas été trafiqué, il est authentique.
Le cas de sujets sensitifs qui ont pu voir et photographier des esprits sont très rare. Citons celui-ci :
La maison située près d'Othley dans le Yorkshire, passait depuis longtemps pour être hantée. Pendant le repas de midi, Margaret Tweedale, la femme du pasteur, vit soudain apparaître en flou un homme barbu à gauche de son fils. Les autres personnes présentes ne distinguèrent rien. Cependant, le révérend saisit un appareil photo et prit immédiatement un cliché de l'endroit désigné par son épouse. On développa le négatif l'après-midi même. L'homme barbu - qui n'a pas été identifié - était bel et bien présent sur la photo.
Le cas de la photo d’Émile Le Roux prise en Belgique en 1909 est aussi des plus troublants.
Mme Leroux s'adonnait au spiritisme et, plus précisément, à l'écriture automatique. Au cours d'un contact avec l'esprit de son oncle, ce dernier lui indiqua le meilleur moment de la journée ou l'on pouvait réaliser une photo de lui dans l'au-delà. Il alla jusqu'à préciser le temps d'exposition nécessaire pour que le portrait soit ressemblant. Emile Leroux décida de tenter l'expérience. Bien lui en prit, car sur le cliché se trouvait l'image du défunt, tellement reconnaissable que l'on mit en doute la bonne foi du couple. On les accusa entre autres, d'avoir soumis la pellicule à une double exposition... Le Roux se défendit comme il put : "...Bien sur, déclara-t-il à ses détracteurs, l'esprit a un visage étrange. Mais en ce qui concerne la manière dont j'ai travaillé, je n'ai eu aucune difficulté ni avant, ni après. J'étais très sceptique, et je le suis encore...Mais le négatif existe, et il faut bien chercher une explication ailleurs que dans une quelconque supercherie ou une double exposition de la plaque...".
Dans les années 1870-1880 la photographie spirite a évidemment beaucoup passionné les para psychologues qui commençaient à intéresser scientifiquement aux phénomènes du paranormal. Mais aucune étude sérieuse et approfondie n'a jamais été entreprise à ce sujet.
Le fait que le spiritisme toujours assez suspect aux enquêteurs soit mêlé de très près à cette pratique a découragé plus d'un scientifique d'entreprendre une recherche rigoureuse et systématique de ces expériences.
Faut-il rapprocher le phénomène de ce que l'on appelle la "photographie par la pensée" ? Il est produit par certains sujets psi comme Ted Serios, aux USA, qui sont capables d'impressionner une pellicule en se concentrant fortement sur une image donnée.
En 1910, au Japon, le docteur Tomokichi Fukurai découvrit par hasard un sujet capable de projeter sur une plaque photographique un calligramme donné. Il étudia de près ce médium et développa considérablement son étrange faculté par une séries d'intenses exercices psychiques dérivés du zen.
Les travaux de Fukarai furent publiés en Angleterre dans les années vingt.
Ted Serios est probablement un de sujets le plus doués au monde. Il a travaillé avec le parapsychologue Jules Eisenbud à l'université de Denver. Serios a produit une foule de clichés psi. Il se concentre généralement sur une photo existante d'un paysage ou d'un monument et parvient à impressionner une pellicule à partir d'un effort soutenu de visualisation. Il n'est donc pas impossible que les photos spirites soient le fait non de défunts, mais de personnes présentes qui posséderaient sans le savoir une faculté identique.
Cette thèse a été plusieurs fois avancée, surtout par les chercheurs actuels qui ont tendance à mettre en doute les phénomènes spirites traditionnels, ou du moins qui estiment que ces derniers sont produits inconsciemment par les médiums, ou par certains sujets présents aux séances d'invocation.
Cependant, s'il existe, parmi ces clichés de l'au-delà, des fraudes et des manipulations, un grand nombre sont éminemment authentiques. Et le mystère reste entier.
Extrait de " Inexpliqué 1981"