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Victime de son imagination
Dans les années cinquante, un porte-conteneurs anglais, transportant des bouteilles de vin de Madère en provenance du Portugal, vient débarquer sa cargaison dans un port écossais. Un marin s'introduit dans la chambre froide pour vérifier que tout a été bien livré. Ignorant sa présence, un autre marin referme la porte de l'extérieur. Le prisonnier frappe de toutes ses forces contre les cloisons mais personne ne l'entend et le navire repart vers le Portugal.
L'homme découvre suffisamment de nourriture mais il sait qu'il ne pourra survivre très longtemps dans ce lieu frigorifique. Il trouve pourtant l'énergie de saisir un morceau de métal et de graver sur les parois, heure après heure, jour après jour, le récit de son calvaire.
Avec une précision scientifique, il raconte son agonie. Comment le froid l'engourdit, gelant son nez, ses doigts et ses orteils. Il décrit comment la morsure de l'air se fait brûlure intolérable.
Lorsque le bateau jette l'ancre à Lisbonne, la capitaine qui ouvre le conteneur découvre le marin mort. On lit son histoire gravée sur les murs. Le plus stupéfiant n'est pas là…
Le capitaine relève la température à l'intérieur du conteneur. Le thermomètre indique 19°C. Puisque le lieu ne contenait plus de marchandise, le système de réfrigération n'avait pas été activé durant le trajet du retour.
L'homme est mort uniquement parce qu'il "croyait" avoir froid. Il avait été victime de sa seule imagination.**********
Alors qu'il était au Congo, en 1682, le missionnaire italien
Jérôme Merolla de Sorrento entendit conter une curieuse
histoire illustrant les conséquences parfois mortelles de la
crainte superstitieuse. Au cours d'un voyage,un jeune Noir
passa la nuit chez un ami qui, au matin, lui prépara une
poule sauvage pour son déjeuner. Or, c'était là un mets
qu'un tabou tribal inviolable interdisait aux jeunes gens,
et le voyageur demanda à son ami s'il ne lui servait pas
de la poule sauvage. L'autre lui affirma que non,et le jeune
homme mangea de bon appétit.Quelques années plus tard, les deux hommes s'étant de
nouveau rencontrés, l'ami demanda à son invité de naguère
s'il serait capable de manger de la poule sauvage.
Certainement pas, répondit l'autre, un sorcier le lui avait
solennellement interdit. L'ami se mit à rire. Pourquoi non
maintenant, alors qu'il s'en était si bien trouvé quand lui-
même lui en avait servi ? En apprenant la vérité, le jeune
homme se mit à trembler ; et il mourut dans les 24 heures."American Anthropologist, avril-juin 1942."
Tags : port, conteneur, froid, marin, decouvre
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