• Réflexion sur le feu*

     

    Réflexion sur le feu

    Le feu fait partie des 4 éléments inertes de base qui composent notre monde.

     

    Il est essentiel à la vie. Il contribue à notre bien être en nous réchauffant les mois d’hivers, de cuire nos aliments pour les rendre plus digeste, il stérilise si besoin en est des instruments destinés à pénétrer notre chaire, il sert a durcir des outils, à en forger d’autre, éloigne les prédateurs et il nous hypnotise : on pourrait rester des heures devant une cheminée à feu ouvert en regardant danser les flammes.

     

    Le feu a grandement contribué à instaurer une certaine convivialité qui est à l’origine de la civilisation. Les hommes assis autour d’un grand feu développèrent leur langage rudimentaire, apprirent à réfléchir, édifièrent les bases d’une communauté dans quelle chacun avait son rôle propre, connurent les joie de la communauté et du rassemblement.

     

    Le feu peut être aussi destructeur, dévastateur, synonyme de mort. Dans sa fureur, rien ne lui résiste. C’est pourquoi il nous faut l’apprivoiser. Mais c’est là que le bât blesse…

    Réflexion sur le feu

     

    Avez-vous déjà essayé de faire du feu ?

     

    Avez-vous déjà essayé de frotter deux bouts de bois afin d’obtenir une étincelle qui servira à enflammer de l’herbe sèche et ainsi avoir un bon feu de camps ? Ou de frotter deux silex l’un contre l’autre en espérant avoir le même résultat ?

     

    Nous connaissons aujourd’hui la technique à employer, notre cerveau est développé, notre dextérité est n’a rien à envier a nos ancêtres. Posez-vous la question, si nous étions dans une île déserte et complètement démuni, saurions nous faire du feu afin de survivre dans cet endroit hostile ? Peu d’entre nous y réussirai. Et pourtant nous avons tous vu au moins une fois la méthode expliquée dans l’une ou l’autre émission télé.

     

    Mais comment diable ont-il fait il y a plus de 400 000 ans d’ici ?

      

    Contrairement à une idée reçue, nos ancêtres ne frottaient pas 2 silex pour allumer un feu... cela ne sert à rien ! Tout simplement parce que percuter 2 silex ensemble ne produit que des étincelles qui ne s'éjectent pas... et donc sans aucune chance d'allumer une quelconque brindille !

    Réflexion sur le feu

      

    Trois éléments sont nécessaires pour allumer un feu par percussion : du silex, un minerai de fer (de la pyrite ou de la marcassite ) et un initiateur (un végétal ou un champignon). La percussion du silex sur le minerai de fer (comme avec un briquet) éjecte des étincelles sur l'initiateur et durent pendant 2 secondes. C'est un temps suffisant pour provoquer des braises qui seront entretenues avec des herbes sèches.

     

    Mais il y a eu un deuxième homme à la même période mais peut-être pas au même endroit, qui a eu le même résultat avec deux bout de bois.

    Réflexion sur le feu

     Cette méthode ne nécessite que deux morceaux de bois. Le frottement de l'un sur l'autre génère un tas de sciure échauffé. Ce "nid" de chaleur va générer quelques braises... qui permettront d'allumer des brindilles sèches...
    Le principal problème consiste à bien choisir les essences de bois en fonction du but recherché.
    Cette méthode a laissé peu de traces anciennes (le bois ne se conserve que dans certaines conditions).

    Vu les difficulté que cela représente, on pourrait mal imaginer nos grand parents, n’ayant aucune culture, très maladroit comparer à notre génération et n’ayant aucun exemple à suivre, choisir deux bout de bois ou deux silex pour reproduire le feu tant convoité.

    Ou alors nos grand-parent étaient de vrai génies.

     

    Pendant ce temps, nous, pauvres être du XXIè siècle ne sommes toujours pas capable de répéter ces même gestes qu’un instructeur répète inlassablement devant nos yeux ébahi.

     

    Comment ces deux méthodes sont-elles venues germer dans l’esprit primaire de nos aïeux ?

     

    Quelles chances ont-ils eux pour arriver à ce résultat ? Combien d’essais ? Je vous accorde que l’on peut réussir cet exploit par hasard, mais de là à le répéter… il y a une marge.

     

    Cet exploit paraît tout simplement impossible.

     

    A croire qu’une personne bien intentionnée leur a gentiment donné ce feu tant convoité.

    Réflexion sur le feu

    Dans la mythologie grecque, Prométhée, l’un des Titan, aurait dérobé le feu aux dieux de l’Olympe pour le donner aux romains…


    Écoutons plutôt Platon qui cite Protagoras :

     

    « Il fut jadis un temps où les dieux existaient, mais non les espèces mortelles. Quand le temps que le destin avait assigné à leur création fut venu, les dieux les façonnèrent dans les entrailles de la terre d’un mélange de terre et de feu et des éléments qui s’allient au feu et à la terre. Quand le moment de les amener à la lumière approcha, ils chargèrent Prométhée et Épiméthée de les pourvoir et d’attribuer à chacun les qualités appropriées. Mais Épiméthée demanda à Prométhée de lui laisser faire seul le partage. « Quand j’aurai fini, dit-il, tu viendras l’examiner ». Sa demande accordée, il fit le partage, et, en le faisant, il attribua aux uns la force sans la vitesse, aux autres la vitesse sans la force ; il donna des armes à ceux-ci, les refusa à ceux-là, mais il imagina pour eux d’autres moyens de conservation ; car à ceux d’entre eux qu’il logeait dans un corps de petite taille, il donna des ailes pour fuir ou un refuge souterrain ; pour ceux qui avaient l’avantage d’une grande taille, leur grandeur suffit à les conserver, et il appliqua ce procédé de compensation à tous les animaux. Ces mesures de précaution étaient destinées à prévenir la disparition des races. Mais quand il leur eût fourni les moyens d’échapper à une destruction mutuelle, il voulut les aider à supporter les saisons de Zeus ; il imagina pour cela de les revêtir de poils épais et de peaux serrées, suffisantes pour les garantir du froid, capables aussi de les protéger contre la chaleur et destinées enfin à servir, pour le temps du sommeil, de couvertures naturelles, propres à chacun d’eux ; il leur donna en outre comme chaussures, soit des sabots de corne, soit des peaux calleuses et dépourvues de sang ; ensuite il leur fournit des aliments variés suivant les espèces, aux uns l’herbe du sol, aux autres les fruits des arbres, aux autres des racines ; à quelques-uns même il donna d’autres animaux à manger ; mais il limita leur fécondité et multiplia celle de leurs victimes, pour assurer le salut de la race.

     

    Réflexion sur le feu

     

    Cependant Epiméthée, qui n’était pas très réfléchi, avait, sans y prendre garde, dépensé pour les animaux toutes les facultés dont il disposait et il lui restait la race humaine à pourvoir, et il ne savait que faire. Dans cet embarras, Prométhée vient pour examiner le partage ; il voit les animaux bien pourvus, mais l’homme nu, sans chaussures, ni couverture, et le jour fixé approchait où il fallait l’amener du sein de la terre à la lumière. Alors Prométhée, ne sachant qu’imaginer pour donner à l’homme le moyen de se conserver, vole à Héphaïstos et à Athéna la connaissance des arts avec le feu ; car, sans le feu, la connaissance des arts était impossible et inutile ; et il en fait présent à l’homme. L’homme eut ainsi la science propre à conserver sa vie ; mais il n’avait pas la science politique ; celle-ci se trouvait chez Zeus, et Prométhée n’avait plus le temps de pénétrer dans l’acropole que Zeus habite et où veillent d’ailleurs des gardes redoutables. Il se glisse donc furtivement dans l’atelier commun où Athéna et Héphaïstos cultivaient leur amour des arts, il y dérobe au dieu son art de manier le feu et à la déesse l’art qui lui est propre, et il en fait présent à l’homme, et c’est ainsi que l’homme peut se procurer des ressources pour vivre. Dans la suite, Prométhée fut, dit-on, puni du larcin qu’il avait commis par la faute d’Épiméthée.

     

    Maintenant si les dieux s'en mêle, on comprend mieux comment les hommes préhistorique ont pu domestiquer le feu.

     

    Ouf l'honneur est sauf !

     

     


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