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Prodiges de l'architecture antique*
"Les ouvriers qui ont rendu les pyramides si incomparables sont beaucoup plus dignes de louanges que les rois responsables des dépenses. En effet, les premiers ont donné la preuve mémorable de leur génie et de leur savoir-faire, tandis que les rois ont simplement fourni les richesses reçues en héritage ou prises de force."
Ce jugement est celui de l'historien grec Diodore de Sicile. Ecrit au Ier siècle avant J-C, il se rapporte aux pyramides d'Egypte, qui sont en effet incomparables et qui ont soulevé un nombre incalculable de spéculations à propos des connaissances ésotériques et des méthodes qui ont permis leur édification.
La plus importante, la Grande Pyramide a été construite 26 siècles avant notre ère par et pour le pharaon Chéops. Elle s'élève à 138 mètres au-dessus de son assise de pierre nivelée et sa base couvre une surface de 5,2 hectares. On a estimé que la pyramide était formée de 2 millions et demi de blocs de grès, pesant presque 6 millions et demi de tonnes.
John Greaves, astronome et mathématicien à l'université d'Oxford, fut en 1638 l'un des premiers européens à s'aventurer à l'intérieur de la Grande Pyramide, en tirant des coups de pistolet pour faire fuir les hordes de chauves-souris qui voletaient autour de lui.
Il procéda à de nombreuses et méticuleuses mesures de la structure, et celles-ci furent étudiées par Newton qui, malgré lui, allait donner naissance à un ensemble de théories extravagantes.Un nombre tout aussi important de spéculations a été avancé à propos de la technologie nécessaire à l'édification de tels monuments. Selon des écrivains comme René Noorbergen et Erich Von Däniken, il est impossible que 2 millions de blocs de pierre, dont le poids moyen est de 2 tonnes et demie, aient été transportés et mis en place par 100 000 hommes (chiffre donné par l'historien grec Hérodote) au cours des 22 années du règne de Chéops.
Noorbergen en conclut : "Nous parlons d'un projet qui a nécessité le concours de presque un million de personnes..., soit le tiers ou la moitié de la population estimée de toute l'Egypte autour de 2700 avant J-C.
Noorbergen fait aussi grand cas de la quantité d'arbres nécessaires pour la construction des barques qui ont transporté les blocs de pierre sur le Nil : certains blocs venaient d'Assouan, soit une distance de 960 km ! Il en fallait autant pour les traîneaux et les rouleaux à l'aide desquels les blocs ont été amenés jusqu'à leur emplacement définitif. Selon lui : "Certains mathématiciens avancent le chiffre de 26 millions d'arbres qui auraient été nécessaire pour la construction des traîneaux et des radeaux."
Dix arbres pour chaque bloc de pierre.
On sait aujourd'hui que la majeure partie des pierres de la Grande Pyramide viennent de carrières proches, ce qui évitait d'avoir à les transporter sur une trop grande distance.Néanmoins, selon Noorbergen, traîneaux, rouleaux et barques n'ont pas été les seuls modes de transport des blocs nécessaires à la construction des pyramides, qui seraient alors sortie de terre à une rapidité incroyable : ainsi, la pyramide de Snefrou, qui équivaut au 2/3 de la Grande Pyramide par le nombre des pierres, aurait été édifiée en deux ans à peine. Il fonde cette affirmation sur deux inscriptions que porte cette pyramide : l'une à la base, est datée de la 21è année du règne du pharaon Snefrou, tandis que l'autre, à mi-hauteur du monument, est datée de la 22è année.
Il est toujours risqué d'essayer de reconstituer les méthodes employées par les bâtisseurs du passé... L'explorateur norvégien Thor Heyerdahl s'est sans doute rendu coupable de légèreté en tentant de renouveler l'exploit de constructeurs des statues de l'île de Pâques.
L'île de Pâques est la plus orientale des îles polynésiennes. Ses fameuses statues " Moaï " sont absolument uniques ; avec leurs têtes gigantesques et leurs corps sans jambes. Un millier environs nous sont connus même si certaines gisent encore dans les carrières d'où elles n'ont jamais été déplacées. La plupart sont tournée vers la mer.
Comment ces "colosses" qui pèsent 20 tonnes ont-ils été amenés jusqu'à leur emplacement définitif ?
Heyerdahl a tenté de répondre à cette question, une douzaine d'habitants de l'île ont déplacé l'une de ces têtes sur une courte distance, avant de l'ériger. Cela leur a pris 18 jours, mais ils ont finalement réussi.Néanmoins, ce tour de force est loin d'être une explication de l'énigme posée par l'île de Pâques. La tête qui a été déplacée était l'une des plus petites et pesait moins de 20 t. Elle a été tirée sur une distance de 90 m seulement, sur un terrain uni, à l'aide de cordes. Cela a peu de rapport avec le parcours de 6,5 km effectué par la plus importante des statues de l'île, un géant pesant 80 tonnes !
Néanmoins quelques méthodes plausibles peuvent expliquer le déplacement et l'érection des statues, avec les seuls matériaux dont disposait l'île.
Il faut faire preuve d'un esprit d'invention encore plus grand pour imaginer les moyens qui ont permis la construction des villes et des forteresses situées tout en haut des Andes. Tiahuanaco, à 4 000 m au-dessus du niveau de la mer, se trouve juste à la limite de la frontière bolivienne et domine le lac Titicaca. Personne ne sait exactement quand elle a été construite : peut-être entre 200 et 600 après notre ère, peut-être un peu plus tard.
Les temples sont massifs et impressionnants. Les blocs dans lesquels ils ont été taillés sont énormes : certains pèsent 100 t. On a retrouvé les carrières d'où ils ont été extraits, elles se trouvent à des distances comprises entre 100 et 300 km.Certaines pierres ont été amenées par le lac : d'autres sont venues par voie de terre. Il est possible que des rampes lubrifiées avec de l'argile humide aient été construites pour surmonter l'obstacle que représentaient les déclivités du terrain.
Nous savons si peu de chose de la société qui a construit Tiahuanaco qu'il est possible de supposer que des quantités très importantes d'esclaves où d'homme libres étaient disponibles pour tirer et déplacer les blocs.
Une légende rapportée aux espagnols au XVIè siècle raconte que Tiahuanaco a été bâtie par une race barbue, à la peau blanche, conduite par le dieu Tikki Viracocha.
En dehors de leur seule force, les bâtisseurs de Tiahuanaco avaient un savoir-faire et une habilité dont témoignent certains ouvrages
Dans la forteresse de Sacsahuamân, on trouve de nombreux exemple de blocs d'une dimension gigantesque, comportant de nombreux angles et "soudé" entre eux. La pierre a été taillé et ajustée avec une telle précision qu'une règle de maçon ne passerait même pas par les interstices entre les blocs.
Comment deux pierres ont-elles pu être taillées indépendamment avec une telle exactitude, puis soulevées et mises en place comme s'il s'agissait de simples briques ? Le travail demande pour séparer les pierres et les tailler à nouveau si une erreur avait été commise a du être considérable...
Les prouesses des anciens bâtisseurs peuvent donner à penser qu'ils disposaient de forces prodigieuses dont nous ne savons rien. Mais à tout bien considéré, il est encore plus vraisemblable qu'ils ont sans doute fait appel uniquement à ces forces qui sont la propriété commune de la race humaine : la force de la volonté, l'intelligence et le savoir-faire résultant de l'expérience.
Extrait de " Inexpliqué " 1981
Tags : pyramide, donne, millions, demi, gres
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