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Les poissons tombés du ciel*
1861, après un tremblement de terre à Singapour, le naturaliste François de Castelnau écrit dans le rapport à l'Académie des sciences : "A dix heures du matin, le soleil se leva et, de ma fenêtre je vis un grand nombre de Malais et de Chinois emplir leurs paniers de poissons, qu'ils ramassaient dans les flaques d'eau. Ils dirent que les poissons étaient tombés du ciel. Plus tard quand les flaques eurent séché, on y découvrit de nombreux poissons morts ". En 1947 le Dr Bajkov tombe sous une averse et remarque des poissons qui gisent sur le sol le long des rues. Il y avait des poissons-lunes, des vairons et même des perches longues de plus de 20 cm.Le 9 février 1859, au Pays de Galles, John Lewis travaille sur un chantier de bois de charpente. Soudain, à 11 h du matin il reçoit sur la tête une pluie de petits objets. L'un de ces objets lui tombe sur la nuque : " En passant la main le long de mon coup, a-t-il raconté, quelle ne fut ma surprise de découvrir qu'il s'agissait de petits poissons ! A ce moment-là, je réalisais que toute la surface du sol en était recouverte. J'enlevais mon chapeau : les bords en étaient pleins. Ils sautaient dans toutes les directions. Le hangar et les branches voisines en étaient couverts...."
Le 4 avril 1975, à la frontière Indo-Birmane, Ron Spencer est pris sous une bourrasque de pluie due à la mousson : " Des choses commencèrent à me tomber dessus, a-t-il expliqué, et, regardant autour de moi, je pus voir des myriades de petites formes qui se tortillaient sur le sol et des milliers d'autres qui étaient chassés des toits par l'eau et qui se déversaient dans les canaux pour finalement parvenir dans les rizières. C'était des petits poissons de la taille d'une sardine. Je n'ai pas besoin de dire qu'il n'en est pas resté un seul après la fin de la tempête : les insectes nécrophages avaient fait leur travail en quelques instants".
Ci-dessus, une gravure de 1555 représentant une pluie de poissons
A l'heure actuelle, il n'existe aucune étude complète sur ce phénomène de "pluie de poissons". D'après le docteur E.W. Gudger, on compte 78 relations fiables en 2 350 ans ! Dont 17 viennent des USA, 13 de l'Inde, 11 de l'Allemagne, 9 de l'Ecosse, 7 de l'Australie et 5 de l'Angleterre.
L'une des plus anciennes relations connues de ces chutes date du IIè siècle de notre ère. Dans le Deipnosophistai, Athénée déclare : "Je sais qu'il a plu des poissons. Phoenias dans le livre II de so Erésian Magistrates, déclare aussi que, dans le Chersonèse " il a plu des poissons pendant trois jours consécutifs "; Phylarque, dans son quatrième livre déclare que les gens ont souvent vu pleuvoir de ces poissons."
Il est généralement admis que l'on se trouve en présence de poissons arrachés à des plans d'eau par des tornades et des trombes d'eau élevés jusque dans les nuages orageux par des tourbillons de vent et qui finissent par tomber sur terre. Quoi qu'elle souffre de plusieurs contradictions, cette hypothèse reste néanmoins la meilleure explication parmi celles avancées.On sait que les trombes et les tornades éparpillent tout ce qu'elles ont aspiré sur leur passage. Dans le cas de la chute de poissons rapportés par John Lewis, la chute a été limitée à une surface de 70 m de long sur 10 m de large.D'autres pluies de poissons paraissent confirmer cette extrême précision du phénomène. En 1839, au sud de Calcutta, un témoin affirme : " Ce qui m'a le plus surpris, c'est que le poisson est tombé sur une ligne droite, qui n'avait pas cinquante centimètres de large. "D'autre part, les tourbillons et les tornades ne restent jamais longtemps au même endroit. Le 24 août 1918, le biologiste A. Meek rapporte avoir vu une chute de 10 min sur une toute petite surface.Mais comment expliquer l'état dans lequel ces mystérieux poissons arrivent sur le sol ? Dans de nombreux cas les poissons sont frais et vivants, d'autres fois, mort mais encore comestible. On a vu aussi des poissons morts et desséchés comme a Futterpoor ou à Allahabad en Inde, et aussi, comme en 1866, d'une carpe congelée dans un bloc de glace ? Comment expliquer que des poissons ait pu rester en l'air assez longtemps pour être desséchés ou être pris dans la glace ? Curieusement, la plupart des poissons ainsi tombés à terre ne paraissent pas, quand ils sont vivants, avoir souffert de leur chute ni d'un contact brutal avec le sol.La plupart du temps ces poissons sont de la même espèce. On trouve dans certaines pluies de poissons, des espèces qui ne se rassemblent pas en banc, des espèces de poissons solitaires ? Et comment expliquer dans l'hypothèse de la trombe d'eau qu'il n'y ait aucun débris avec ces poissons ?Charles Fort, le célèbre "collectionneur" de faits inexpliqués, a émis l'hypothèse selon laquelle ces chutes de poissons seraient dues à un phénomène de téléportation animale. Cela expliquerait leur fraîcheur après une pluie. Cette hypothèse ne peut être infirmée faute de pouvoir fournir à l'heure actuelle, une explication satisfaisante à ce phénomène d'une incontestable réalité. Devant un tel mystère de la nature, notre rationalisme scientifique se fait soudain très humble.Ci-dessus une pluie de poissons à Great Yarmouth, en Angleterre. Ce phénomène bizarre s'est produit en 2002.Extrait de " Inexpliqué " 1981
Tags : poissons, tomb, eau, sol, mort
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