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Les esprits frappeurs - L'exorcisme*
De nos jours, l’exorcisme religieux traditionnel avec tout son cérémonial de théâtre, ses cierges et sa cloche, a tendance à disparaître. Les autorités religieuses sont de plus en plus réticentes pour y recourir.
Cet exorcisme a pourtant démontré, depuis des siècles, son efficacité certaine. Le premier exorciste était d’ailleurs Jésus-Christ, qui soignait certains e possédés » de son temps en donnant l’ordre au démon qui les habitait de s’enfuir.
Le principe n’a guère varié depuis le Christ l’exorciste doit s’adresser au démon qui habite la victime et lui intimer l’ordre, au nom de Dieu, de s’enfuir. Il arrive que le démon obéisse et s’efface sans demander son reste.
Il arrive également qu’il se révolte. Dans le cas d’esprit frappeur, les coups redoublent. Les phénomènes de projection d’objets s’amplifient. L’usage de symboles sacrés, l’autorité et la personnalité de l’exorciste sont alors déterminants. A un paroxysme, le possédé peut s’enfuir ou entrer en syncope.
La cérémonie catholique romaine d’exorcisme est contenue dans le Rituale romanum de 1614. Les exorcismes se font en latin :
« Je t’exorcise, esprit immonde, toute incursion de l’ennemi, tout spectre, toute légion, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Sois extirpé et mis en fuite de cette créature de Dieu. Il te l’ordonne, celui qui t’a fait précipiter du haut des cieux dans les profondeurs de la terre. »
Mais il est aussi possible de recourir à une autre formule :
« Je t’adjure, toi vieux serpent, par le Juge des vivants et des morts, par ton créateur, par le créateur du monde, par celui qui a le pouvoir de t’envoyer en enfer, de quitter rapidement, avec ta peur et le tourment de ta terreur, ce serviteur de Dieu qui regagne le sein de l`église. »
Aujourd’hui, de nombreuses victimes de poltergeists ont été soulagées après avoir assisté à une simple cérémonie religieuse célébrée à leur domicile. Par contre, dans de nombreux cas, ces victimes semblent avoir vu leurs souffrances accroître après la visite des prêtres, ou celle d’exorcistes laïcs.
Il semblerait, en effet, qu’il y ait une demande accrue en exorcismes. Ce qui lance de nombreux amateurs, plus ou moins imprégnés de parapsychologie, dans des entreprises d‘expulsions des esprits frappeurs souvent plus néfastes que les manifestations des esprits eux-mêmes. On raconte ainsi que, dans les Midlands, en 1977, une famille a été complètement perturbée par une cure d’exorcismes les religieux voyaient dans ce cas de poltergeist un exemple classique de possession. Un médium affirmait que la maison était hantée par l’esprit « méchant d’un grand nègre ». Un autre parlait de l’influence maléfique d’une « naine rousse » ! Les choses devaient finalement rentrer dans l’ordre, grâce à un véritable parapsychologue, qui avait su détecter les troubles mentaux dont souffrait la maîtresse de maison…
« On m’a dit d’enterrer un escargot, sous un chêne, à minuit, puis d’en faire le tour en récitant trois fois la même prière » cette déclaration d’une victime de poltergeists à un enquêteur ne date pas du Moyen Age, mais de 1978 ! Les phénomènes paranormaux devaient, dans ce cas également, disparaître après un traitement subi par la maîtresse de maison.
Plusieurs spécialistes sont convaincus que la foi chrétienne, spiritualiste ou même parapsychologique ! de l’exorciste et la conviction de la victime d’échapper à sa possession sont des facteurs de succès déterminants. La tension et l’immense effort mental et physique exigés par un exorcisme sont d’ailleurs confirmés par tous ceux qui les pratiquent.
Certains d’entre ces exorcistes religieux sont plus réputés que d’autres. L’histoire récente a retenu le nom du père de Tonquédec, un prêtre qui a rempli cette fonction à l’archidiocèse de Paris, pendant plus de vingt ans. Pour lui, la plupart des cas qu’il avait eu à traiter ne relevaient pas d’une véritable possession diabolique. Quelques-uns, par contre, dans une proportion de 10 %, étaient de véritables mystères.
Il est arrivé que des victimes de poltergeists parviennent à s’auto-exorciser. On cite souvent le cas d’un jeune homme qui, en comprenant que les phénomènes de PKSR étaient essentiellement de nature psychologique, est parvenu à faire front, puis à éliminer les bruits, les craquements et les lumières inquiétantes allumées par cet esprit frappeur. L’arme secrète de ce jeune homme un solide juron, lancé à la face des manifestations paranormales !
Presque toujours, il suffit que la victime se rattache à un rituel quelconque ou à un geste symbolique pour retrouver confiance en elle-même et ramener sa détresse à un niveau acceptable.
Comment expliquer l’augmentation sensible du nombre des PKSR recensées au cours de ces dernières années ? On s’accorde généralement à penser, d’une part, que les chocs émotionnels de la vie moderne et de ses agressions jouent un grand rôle dans le déclenchement d’énergies incontrôlées. D’autre part, une baisse notable du taux de succès des exorcismes a été constatée : affaiblissement des sentiments religieux ? Usage trop fréquent de médicaments calmants pour soulager le stress ? Meilleure connaissance des mécanismes qui déclenchent les poltergeists ? Probablement, tout à la fois…
Mais il ne suffit pas d’exorciser. Il faut encore comprendre d’où vient, finalement, cette énergie qui provoque les PKSR. Du corps ou de l’esprit ? Du naturel ou du surnaturel ? Deux questions qui, de mieux en mieux cernées, ont déjà reçu des éléments de réponse.
Extrait de " Inexpliqué " 1981
Tags : victime, d’un, cas, esprit, exorciste
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