• Les druides*

     

    Les druides

     Que n'a-t-on pas raconté sur les druides ? Entre les illustrations des manuels d'histoire, facilement abonnés aux clichés naïfs, et le folklore des clairières mystérieuses de la forêt des Carnuts, et les accusations de sacrifices humains sur la pierre froide des dolmens, les anciens prêtres des peuples celtes ont finalement gardé tous leurs mystères...

     Que d'idées reçues. Quelles est la part du folklore et celle de la réalité ? Si les Gaulois et les Celtes n'ont laissé que très peu de traces écrites de leurs langues, les druides n'ont quasiment rien légué à l'histoire. Leur enseignement se transmis par voie orale, ne nous est connus que par leurs adversaires. Ou des Grecs et des Romains, qui ne comprenaient pas le sens de leurs messages, et qui sont souvent à l'origine des images déformées que nous avons du druidisme.

    Les druides

    La mémoire des druides a également souffert des persécutions. Celle des Romains d'abord, essentiellement pour des raisons de rancune politiques. Celle des chrétiens, ensuite, surtout pour des questions de
    " concurrence " religieuse. Enfin, il faut remarquer que le folklore a achevé de brouiller et de disperser, sous un flot de croyances venues du fond des temps, les dernières bribes du savoir et de la tradition druidique.


     Qui sont les druides ? On a souvent confondu bardes - druides - et autres mages celtes. Pour F. Le Roux et C.-J Guyonvar'h, dont l'ouvrage fait aujourd'hui référence, le Druide est " le prêtre investi de l'autorité spirituelle, détenteur de la science sacrée, ministre de la religion et gardien de la tradition. A ce titre, il est l'intermédiaire entre les dieux et les hommes ".

    Là où ils existaient, les druides avaient une autorité incontestée et servaient de trait d'union entre les différentes ethnies celtes, unies par une même culture, mais toujours en querelle l'une avec l'autre.

     

    Les druides

    Ils étaient organisés selon un ordre hiérarchique et, notamment en Gaule, obéissaient à un druide suprême. Cette hiérarchie était cependant très souple, puisque chacun pouvait, une fois en possession d'une connaissance suffisante du culte, accéder aux degrés supérieurs.

    Le recrutement n'était donc pas héréditaire et n'importe quel Celte pouvait accéder à l'état de druide, à condition, bien entendu, de passer par les " écoles " spécialement destinées au clergé.
    S'ils avaient parfois recours à un alphabet composé de bâtonnets droits, obliques ou horizontaux ( l'écriture oghamique ) pour graver sur le bois ou sur la pierre des formes incantatoires, les druides assuraient tout leur enseignement par l'oral. A l'époque de Césars, il fallait environ une vingtaine d'années pour assimiler tout le savoir nécessaire à la sagesse...

     

    Les druides
    Histoire, philosophie, astronomie, médecine ou mathématiques constituaient l'essentiel de leur enseignement dispersé dans les endroits retirés, souvent au cœur des forêts. Il se dégageait un gout du secret une réputation de mystère qui accroissait l'efficacité de la "magie druidique" avec une réputation d'experts particulièrement doués en matière de divination.


    " Pour ce qui est de la pratique des augures, les Gaulois surpassent toutes les autres nations et tous les peuples" "
    écrivait l'écrivain Trogue-Pompée, un latin d'origine gauloise au Ier siècle après J-C.

    Avant d'entreprendre une action importante, les druides se chargeaient d'observer le vol des oiseaux, leurs cris et toutes sortes de signes divins,qu'ils interprétaient. Le vol du corbeau était un moyen
    réputé " sûr " pour prédire le sort d'une action. Celui du roitelet aussi.
    On pouvait également observer la course des lièvres, ou encore la promenade des oies et des poules.

     

    Les druides

     

    Quelques druides, enfin se crevaient volontairement les yeux pour renforcer leurs pouvoirs de clairvoyances et de divination.

    Non content d'avoir la possibilité de lire dans l'avenir, les druides avaient également celle d'agir sur les hommes.

    Sur les quatre éléments (eau, terre, air et feu), les druides exerçaient un pouvoir incontesté. Ils pouvaient en jetant des sorts sur l'eau, assécher des lacs ou faire jaillir une source des rochers. Ils pouvaient s'ils le voulaient, faire gémir et se lamenter les vagues sur la grève. Ils connaissaient aussi des fontaines aux vertus curatives : en Irlande, certaines d'entre elles guérissaient de la stérilité. Beaucoup de ces fontaines "miraculeuses" seront reprises en main par les chrétiens qui les dédieront à leurs saints. Maître de l'eau et du feu, les druides pouvaient donc appeler à la rescousse les tempêtes et les vents. Ils avaient enfin le pouvoir de provoquer des tremblements de terre, de faire s’effondrer les collines sur une armée et déclencher mille autres catastrophes qui terrorisaient les Celtes.


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     Le pouvoir des druides tient aussi de l'étendue de leurs connaissances. Leur savoir était considérable. Ils maîtrisaient un savoir médical complet qui faisait certainement appel à de nombreuses plantes médicinales. Nous n'avons malheureusement aucune recette authentique de tisane ou de liqueur pour cause de persécutions. Leur médecine, toujours liée au surnaturel, reposait avant tout sur les arbres (chêne, if ...) sur les plantes ( le gui ) ou sur les fruits qui étaient considérés comme moyens pour communiquer avec l'autre monde : ainsi, la pomme était tenue pour Fruit d'immortalité, de science et de sagesse. Leur médecine pouvait avait aussi des effets maléfiques en recourant à des substances hallucinogènes comme le fruit toxique de l'if, ou à certains champignons vénéneux. Les druides se vantaient de posséder un élixir d'oubli. Il leur arrivait enfin de conduire certains de leurs malades auprès de "source de santé" dont ils étaient les gardiens et dans lesquelles il faut voir les ancêtres des sources thermales actuelles, conservées jusqu'à nous par les monuments romains.


    Les druides


    Avec de tels pouvoirs, leur influence sur les sociétés celtiques ne pouvait être que déterminante. Leur enseignement métaphysique était très mal compris des Romains. Diodore de Sicile affirmait : " Leur doctrine enseigne que les âmes des hommes sont immortelles et revivent pour un certain nombre d'années dans un autre corps ".

    Strabon explique :

    " Ces druides et d'autres comme eux professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi, mais qu'un jour, régneront seuls le feu et l'eau." Pour entrer en contact avec l'autre monde, les druides croyaient à l'existence de lieux privilégiés, particulièrement chargé " de potentiel et d'énergie sacrée".

    Ces endroits étaient répartis dans toute l'étendue du monde celtique : Carnac, Stonehenge,... Ils reprenaient souvent les sites mégalithiques érigés un millénaire plus tôt. Les druides recherchaient également les clairières au fond des forêts, dans lesquelles certains arbres étaient considérés comme sacrés. Après la mort, les Celtes et leurs druides croyaient au séjour de l'âme dans une sorte de paradis.

                                                              Extrait et adaptation de " Inexpliqué 1981 "


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