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L'astrologie - La naissance*
Chaque jour, des millions de personnes en ouvrant leur journal ou leur magazine, cherchent aussitôt la page intitulée " Votre horoscope ". On sait que plus de 60 % des lecteurs de ces rubriques les prennent au sérieux. Dans les dîners ou dans les réceptions, il n'est pas rare d'entendre de tel dialogues : " Quel est votre signe ? - Je suis Balance -
Oh ! alors nous devrions nous entendre, je suis Verseau. "C'est ainsi que pour la plupart des gens, l'astrologie se réduit à une série de clichés parfaitement dénués de signification. En réalité, un horoscope est une carte - très stylisée - du ciel indiquant la position des planètes par rapport à la Terre. A une date donnée, l'horoscope est exactement le même pour tout le monde.
Ceux qui s’intéressent véritablement à l'astrologie savent bien que cette science n'a rien de commun avec la superstition populaire. Il ne s'agit nullement de savoir " ce que les étoiles vous annoncent ". Et d'ailleurs, les étoiles n'ont rien à voir avec les calculs astrologiques ! Pourtant les savants eux-mêmes sont souvent victimes de ce malentendu lorsqu'ils critiquent l'astrologie. C'est ainsi que l'astronome Harold Spencer Jones pouvait écrire : " Il est significatif que je ne connaisse aucun astrologue qui ait jamais observé les étoiles, de même qu'aucun astronome digne de ce nom ne s’intéresse à l'astrologie. "
En réalité, ceux qui condamnent l'astrologie comme une pure superstition cherchent rarement à savoir ce qu'est vraiment cette science et n'analysent guère ses méthodes : ils font ainsi preuve d'une vue aussi bornée et aussi superficielle que ceux qui dévorent leur horoscope quotidien.
L'astrologie est l'une des science les plus anciennes. En fait, pendant deux millénaires, elle s'est confondue avec l'astronomie. Apparue à Babylone, elle était en honneur dans l'Egypte ancienne. Les astrologues exerçaient aussi leur art chez les Grecs et le Romains. L'astrologie, qui nous fut transmise - comme beaucoup d'autre sciences - par les Arabes, était également pratiquée en Chine, en Inde et dans les civilisations précolombiennes.
Le principe essentiel qui régit l'astronomie a été exprimé, d'une façon aussi laconique que percutante, dans une formule célèbre, attribuée au grand maître égyptien Hermès Trismégiste ( " Hermès trois fois grand " ) :
" Ici-bas comme là-haut ". Ce qui signifie que les événements de la Terre sont le reflet de ce qui se passe dans les cieux. Les anciens astrologues observaient le déplacement des planètes dans le ciel étoilé. Et ils devaient penser que les manifestations de ces dieux lointains devaient guider les destinées humaines. Lorsque Mars, le dieu de la Guerre, flamboyait dans la nuit, les temps étaient propices aux guerres et aux conquêtes. Quand Vénus éclairait de ciel au crépuscule, c'était l'heure de l'amour...Les astrologues remarquèrent alors que les planètes se déplaçaient en fait à l'intérieur d'une région bien déterminée du ciel, ne s'éloignant jamais de la trajectoire apparente du Soleil : l'écliptique. Différentes constellation occupaient cette zone céleste. Aussi, comme il s'écoulait douze mois avant que le soleil ne retrouve sa place primitive dans le ciel, on identifia les douze mois avec douze constellations correspondantes. Très tôt, les astrologues babyloniens donnèrent à ces constellations des noms de personnages ou d'animaux mythiques ( en grec, zodiaque signifie " cercle d'animaux " ).
A vrai dire, les constellations du zodiaque n'évoquent que très vaguement, par leur forme, les personnages ou les animaux dont elles portent le nom. Par ailleurs, elles ne divisent pas l'année en douze parties égales. Qui plus est, quand on dit, par exemple, que Mars est dans le Bélier, cela devrait signifier que cette planète apparaît, dans le ciel nocturne, dans la même région que la constellation du Bélier. Or, si c'était le cas il y a 3 000 ou 4 000 ans, ce n'est plus vrai aujourd'hui.
Nous savons depuis longtemps que le Soleil, ainsi que les autres planètes, ne se déplacent pas autour de la Terre, mais qu'au contraire ce sont celle-ci qui décrivent une orbite autour du Soleil. Si bien que le Soleil apparaît chaque jour dans une région différente du zodiaque, et chaque mois correspond à une nouvelle constellation. En fait, tant que le Soleil brille, le jour, nous ne distinguons pas l'arrière-plan des étoiles. Par contre, la nuit, nous pouvons déterminer la région du zodiaque qui est à l'opposé du Soleil - et donc d'établir " dans " quelle constellation se trouve cet astre à une époque déterminée.
Mais, du fait de l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre, les jours et les nuits sont d'inégale longueur, sauf deux jours par an durant lesquels on observe un jour et une nuit équivalents, de douze heure chacun : ce sont les équinoxes de printemps le 20 ou le 21 mars et le 22 ou le 23 septembre.
Voici 4 000 ans, à l'époque des premiers astrologues, le Soleil à l'équinoxe du printemps et d'automne, " entrait " dans la constellation du Bélier - ou, plus précisément, dans la région du zodiaque ou " maison " comprenant cette constellation. Le point du zodiaque correspondant à la position du Soleil à l'équinoxe de printemps fut de ce fait désigné comme le degré zéro du Belier ( l'équinoxe d'automne étant le degré zéro de la Balance).
Mais l'axe de rotation de la Terre n'est pas fixe, il est soumis à certaines perturbations si bien que la ligne des équinoxe se modifie graduellement. C'est ce qu'on appelle la " précession " ( avancement ) des équinoxes. Ce phénomène fut découvert par l'astronome grec Hipparque vers l'an 120 avant notre ère.
Il y a 2 000 ans, l'équinoxe de printemps se situait déjà au degré 30 du Bélier. A notre époque, le début du printemps correspond aux Poissons et est entré depuis la fin du XXè siècle, dans le signe du Verseau.
Dans 20 000 ans, l'équinoxe sera de nouveau dans le Bélier.
C'est bien pourquoi les interprétations populaires du " signe " astrologique ont si peu de signification. Si nous disons que quelqu'un, voici 3 000 ans, est né sous le signe du Scorpion, nous devrions ajouter que 1 000 ans plus tard c'était la Balance et que demain ce sera la Vierge. Nous n'en continuons pas moins pourtant de dire que quiconque est né en novembre est placé sous le signe du Scorpions !En l’occurrence, ce sont les planètes elles-mêmes qui nous intéresse - et non l'arrière plan des étoiles devant lesquelles elles se déplacent.
On peut les comparer aux innombrables aiguilles d'une gigantesque pendule astronomique : lorsque nous notons leur positions, nous déterminons un instant précis du ciel, qui ne se représentera plus avant des milliers d'années. C'est ce que fait l'horoscope, qui fixe à la fois la situation exacte des planètes sur le cercle du zodiaque telles qu'on peut les voir de la Terre, et leurs positions respectives les unes par rapport aux autres.Ainsi les anciens astrologues, puisqu'ils pouvaient établir des mois et des années à l'avance la future position des planètes, pensaient pouvoir prédire les événement marquant à venir. La chose était pour eux évidente, puisque les dieux ( les planètes ) du ciel tenaient dans leur mains de destin des hommes.
Les modernes détracteurs de l'astrologie ne croient évidemment pas que les planètes soient des dieux, ni que les événement terrestres reflètent les mouvements du cosmos. Dès lors, ils refusent toute crédibilité aux recherches astrologiques. Il est absurde de penser, affirment-ils qu'une quelconque masse de roches ou de gaz puisse affecter le cours de la vie des hommes. Peut-être ont-ils raison...
Extrait de " Inexpliqué " 1981
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