• Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam*

     

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    Elles ont le nez en casse-noix, la bouche édentée, la mèche sale et rebelle, le regard féroce, la lippe mauvaise. Vêtues de noir, elles chevauchent un balai pour s'en aller au sabbat, au rendez-vous sulfureux fixé par le diable.

    On les soupçonne de jeter des sorts, de tarir les puits, de brûler la récolte et de faire tourner le lait des vaches.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    On les nomme " mâcralles " en Wallonie et " heksen " en Flandre.
    Ce sont les sorcières, filles de la nuits et de la peur, nées d'ancestrales terreurs paysannes ou - qui sait ? - d'antiques croyances imparfaitement déracinées par le christianisme.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    Au cours des XVIè et XVIIè siècle, une impitoyable répression de la sorcellerie sévit dans l'Europe entière et tout spécialement en Allemagne.
    Rare furent les villages où ne s'alluma pas un bûcher de sorciers ou, plus souvent, de sorcières. Dans nos provinces, le crime de sorcellerie fut dénoncé par le cours locales de justice sur base de
    la " Nemesis Carolina ", le code de droit criminel édicté par Charles Quint en 1532, lequel préconisait de " questionner " et de punir par le feu ceux qui étaient convaincus de commerce avec le Malin.
    Le nombre de procès diminua après 1650, mais la crainte de la
    " magie qui empoisonne" perdura dans la campagnes jusqu’à nos jours.

    Le folklore et les impératifs de la promotion touristique ont provoqué la renaissance d'une sorcellerie de meilleur aloi, les " rendez vous du
    Diable " ne se voulant plus, en cette fin du XXe siècle, que le prétexte à réjouissances populaires.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    En Flandre, Beselare et Nieuport rivalisent d'imagination et de faste pour mettre sur pied un " cortège de sorcière " évoquant les sombres destinées de Jeanne Panne, Sefa Buffela, Nele Krotte et autres Tinneke Van Heule, tout cela à grand renfort de chars, groupes folkloriques, fanfares et majorettes.

    Ambiance de kermesse à Haccourt où l'on se plaît à faire revivre
    le " grand sabbat de Hesbaye " et à Ellezelles, un charmant village de la région des Collines, entre Lessines et Renaix, qui joue avec bonheur toutes les cartes possibles dans le domaine du folklore et de l'imagination.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    Le sabbat des sorcière d'Ellezelles rappelle que cinq femmes accusées de maléfices furent étranglées et brûlées sur la place du village le 26 octobre 1610. Aujourd'hui, c'est un mannequin d'osier, la Quintine, qui part en fumée, tandis que les sorcières dansent autour de Satan et font mine, après avoir absorbé un philtre magique, de se préparer à de diaboliques amours. Surgissent in-extrémis des paysans en armes qui, sauvant la morale et la religion, mèneront joyeuse farandole autour du bûcher.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    Créé en 1956, le sabbat de Vielsalm est sans doute le plus original du genre. Au soir du 20 juillet, les mâcralles règnent sur la cité et s'en donnent à cœur joie aux dépend de leur vieil ennemi,
    le garde-champêtre. Elles perpétuent le souvenir vénéneux de Gustine Maca, dont l'occupation accessoire était, à la belle saison, de récolter des myrtilles, la principale consistant, bien sûr, à " emmâcraller " tout le pays.

    Au rendez-vous du diable - Le sabbat de Vielsam

    Des sorcières " pour rire ", en nos contrée ? Peut-être pas.
    Un excellent ami m'a assuré en avoir rencontré deux, un soir de sabbat, à la croisée des chemins. L'une disait à l'autre : " N'allons pas par là ! Imagine que nous en rencontrions une vraie, habillées comme nous le sommes... "

                                                 Extrait de " La Belgique insolite & mystérieuse "


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