• Au commencement était la vie*

     

    Au commencement était la vie 

    Si nous commencions par le commencement.
    Tout débute, il y a 15 milliards d'années par une formidable explosion. Le fameux Big Bang. La matière naît. Le temps et l'espace commencent à exister.

    Il y a 5 milliards d'années, notre soleil est né avec sa famille de 9 planètes et son cortège de lunes et d'astéroïdes. Autour de ces planètes on assiste alors à une atmosphère plus stable composée probablement des mélanges issus des résidus volatils de la condensation originelle des gaz libérés par le magma interne. Cette évolution s’étend sur plusieurs centaines de millions d'années.
    En plus de cette atmosphère, la Terre possède déjà des océans et reçoit l'apport énergétique du soleil qui dispense abondamment chaleur et lumière.
    Tous les éléments nécessaires à la naissance de la vie sont réunis.

    Comment celle-ci est-elle apparue, avec ses chaînes de molécules parfaitement ordonnées et incroyablement complexes, avec ses formes extraordinairement multiples et si différentes les unes des autres, avec la mise en œuvre de milliard de cellules, dont chacune remplit une fonction bien précise ?
     
    Au commencement était la vie
     

    Le délicat problème des origines de la vie est le passage de la matière inerte à la matière vivante.
    Question : comment pouvons-nous décider qu'une "chose" présente ou non les caractéristiques du vivant ? Quels sont, en effet les critères qui nous permettent de distinguer, à coup sûr, l'inerte de l'animer ?

    On a l'habitude d’attribuer aux être vivant un certain nombre de facultés : la croissance, la reproduction, la réaction aux stimuli extérieurs, le métabolisme.
    Selon ces propriétés, généralement attribuées aux êtres vivants, certains minéraux pourraient passer pour de la matière animée; il existe en effet des cristaux qui croissent et se reproduisent suivant un étrange processus qui n'est pas sans évoquer les mécanismes héréditaires. Nous savons pourtant qu'ils ne sont pas vivants.
    Le problème des origines de la vie obsède l'esprit humain depuis des millénaires.

    Au commencement était la vie

    La plupart des théories se résumaient à ceci : " Dieu dit : "que les eaux grouillent de bestioles vivantes et que l'oiseau vole au-dessus de la terre, face au firmament du ciel... "
    Face à ces mythes et antiques légendes, l'acte de création était selon l'astrophysicien Fred Hoyle " délibérément mis hors de portée de la science "

    Exclusion due à la croyance d'une intervention d'une mystérieuse volonté créatrice. Ainsi dotée d'étranges pouvoir, cette entité n'avait pas de grandes difficultés à transformer de la matière inerte en matière vivante. Cette hypothèse arrangeait tout le monde dans la plupart des civilisations antiques.

    Les premiers constructeurs d'automates ont été guidé par le désir de créer la vie. De même que les romanciers avec notamment le très beau et poétique Frankenstein de Mary Shelley.
     Alors d’où vient la vie ?
    Nous allons maintenant aller à la rencontre de ceux qui se sont impliqués dans cette question fondamentale de notre histoire.
     
    ‎" La génération spontanée " est une idée qui explique la naissance de la vie, remonte à la plus haute antiquité et appartient au fond commun de la pensée pré scientifique. Elle explique l'apparition des systèmes vivants par un phénomène naturel qui transformerait la matière inerte, sans l'intervention d'un quelconque facteur naturel.
    Lucrèce, dans son poème "De la nature" écrit : " Même de nos jours, on voit sortir de la terre de nombreux animaux formés par les pluies et la chaleur du soleil."

    Cette théorie, certes naïve et rudimentaire, n'est toutefois pas dépourvue d'une certaine logique, Elle trouve ses fondements dans les diverses observations de la vie quotidienne : asticots émergeant de la viande en décomposition, vers, mouches et autres créatures sortant de la vase, etc...

    Aristote évoquait le phénomène de la génération spontanée pour rendre compte de la naissance de quantité d'animaux qui surgissaient de la boue stagnante au fond des mares et des rivières, ou des lucioles engendrées par la rosée du matin.
    Cette thèse sera admise presque sans discussion par la grande majorité des scientifiques, jusque vers le milieu du XVIIè siècle.
    C'est à peine si l'on fera une distinction entre les créatures issues d'une semence et les créatures nées de la pourriture.

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    En 1648, Van Helmont proposera une bien curieuse expérience : " Creusez un trou dans une brique. Mettez-y de l'herbe de basilic bien pilée. Appliquez une seconde brique sur la première et exposez le tout au soleil : quelques jours plus tard, le basilic ayant agi comme ferment, vous verrez naître de petits scorpions... "
    Parmi les partisans d'une telle théorie figuraient entre autres, des personnages aussi célèbres que Harvey, Newton ou Descartes.

    Il faudra attendre 1668 pour que Francesco Redi porte un coup sévère à la croyance de la génération spontanée.
    En 1668, Francesco Redi démontrera, par une série d'expériences simples, que les asticots de la viande proviennent en réalité, des œufs pondus par des mouches.
    Ces expériences lui permettent d'avancer une proposition étonnante pour  l'époque : " Les chairs, les herbes et les autres choses pourries ou putrescibles n'ont d'autre rôle, ni d'autre fonction dans la génération spontanée des insectes que de fournir un lieu ou un nid proportionné, au sein duquel les animaux, au moment de la portée, mènent ou accouchent leurs œufs. Si les mères ne portent lesdites semences, dans ce nid, jamais rien, absolument rien n'y naîtra ".

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    En 1860, l'Académie des sciences de Paris offre un prix à quiconque permettra de faire progresser, de façon significative, le débat sur la génération spontanée.
    Louis Pasteur relève le défi. Il travaille sur le délicat problème de la fermentation. Par des expériences aussi simples qu'astucieuses, il a en effet prouvé que les micro-organismes qui se formaient dans certains milieux provenaient, en fait, d'autres micro-organismes, déjà présent dans l'air, et non de l'air lui-même.

    Après ce livre, qui porte un dernier coup mortel à la théorie de la génération spontanée, un champ nouveau s'ouvre pour les chercheurs. Pasteur a pu prouver que les micro-organismes ne pouvaient donner naissance qu'à des créatures de leurs propres espèces.
    C'est au cours des années vingt que le dogme de l'impossibilité de la génération spontanée est remis en question par les scientifiques.
     
    Certains précurseurs de talent pensaient que pour tenter de rendre compte du mystère des origines de la vie, il suffisait peut-être de faire appel au temps et d'imaginer le phénomène par rapport aux grands cycles cosmiques qui se déroule depuis la création de l'univers.

    Au commencement était la vie

    En 1924, le biologiste russe A.I Oparine publie une monographie, dans laquelle il explique que la vie devait logiquement avoir un ancêtre inorganique. Il précise que les composants essentiels de la vie ont dû être formés spontanément au sein de l'atmosphère d'une Terre primitive, soumise à l'influence des radiations solaires, des orages et d'importantes variations climatiques. Idée soutenue par le biochimiste J.B.S Haldane.

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    Une idée essentielle a cependant été acquise : l'atmosphère primitive ne contenait pas - ou presque pas - d'oxygène. Important car l'oxygène est un gaz corrosif, une sorte de poison dangereux pour tous les organismes vivants, qui s'en protègent par des processus extrêmement complexes.

    Un des grands mérites d'Haldane et d'Oparine est d'avoir réalisé qu'il fallait une atmosphère réductrice.
    Pas d'oxygène donc pas de couche d'ozone qui est constituées de trois atomes d'oxygène.
    Les deux chercheurs pensaient ainsi que sans obstacle pour filtrer et amortir leurs puissances, les UV du Soleil étaient susceptibles de fournir assez d'énergie pour synthétiser quelques briques essentielles à la vie à partir des molécules d'eau, d'hydrogène, de gaz carbonique et de méthane.
    Une fois constituée, ces briques accumulées au sein des océans, une véritable "soupe primitive" se serait formée qui aurait ensuite réagi pour engendrer les éléments indispensables au démarrage de la vie.
      
                                                                                              Extrait de " Inexpliqué " 1981

     
     

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