• J. M. Barrie - Peter Pan

    Peter Pan est un petit garçon bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge, et ignore ce qu'est un baiser. Wendy est intriguée par ce petit bonhomme qui lui rend visite la nuit, accompagné d'une lumière tintinnabulante nommée Clochette. D'où vient-il donc ? 
    « Je me suis enfui le jour de ma naissance », répond Peter Pan. « Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d'où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée. » 
    Wendy et ses deux frères, John et Michael, n'hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l'Île merveilleuse, au pays de l'Imaginaire...

     

    **********

    Il arrive parfois dans la littérature qu’une histoire ou un personnage retienne particulièrement notre attention.

    Un tel degré de popularité, un tel pouvoir de séduction et une telle force d’attraction peuvent se traduire en un seul mot : mythe. Parmi ces célébrités inégalées se trouve Peter Pan.

    Et au cœur du mythe de Peter Pan, une question plus obsédante encore est posée : Pouvons-nous échapper aux prises du temps ? Par la voie palliative de l’imaginaire, nous apprenons que les effets du temps sur l’homme sont inévitables, mais pas nécessairement dévorants.

    Les aventures du " garçon qui ne voulait pas grandir " ont enchanté des générations d'enfants, et Peter Pan tient une place importante parmi les contes populaires nés au tout début du XXe siècle, qui, à présent, appartiennent pleinement à notre imaginaire occidental.   

     Peter Pan est bien un archétype moderne. Il est l'enfant qui refuse de grandir, qui n'accepte pas les valeurs de l'adulte, qui préfère jouer à se chamailler avec des pirates et des indiens plutôt qu'à devenir responsable, qui se sait invincible et éternel. Mais il est aussi un être étonnamment libre, libéré de ses parents et des règles sociales, comme un adulte qui s'interdirait d'accepter la réalité, ou encore comme un enfant qui fuirait cette réalité au point de se jeter par la fenêtre.

     

     Peter Pan apparaît comme le chef de bande d'un groupe de garçons perdus, autrement dit orphelins. Barrie met l'accent sur l'absence de mère. Il se lance dans une quête à la fois insouciante et désespérée d'une mère qui lui raconterait des histoires.


    J.M. Barrie écrit que "Peter est revenu plusieurs fois à la fenêtre de la maison de ses parents avec l'intention d'embrasser sa mère, mais il finit par y renoncer, préférant jouer un merveilleux baiser sur sa flûte avant de s'envoler pour de bon vers les jardins". Il arriva un jour où Peter trouva la fenêtre fermée et il vit sa mère endormie, tenant dans ses bras un autre petit garçon ; il cria "Maman ! Maman !" Mais elle ne l'entendit pas.

    Son ennemis juré, le capitaine Crochet est en effet l'adulte type, en opposition complète à Peter. Ayant accepté de vieillir, il est mortel, se sait mortel et en est terrifié : la seule chose qui lui fasse peur est la vue de son propre sang, "d'une couleur insolite". Ainsi, il est sans cesse poursuivi par le crocodile géant au tic-tac inquiétant et obsédant qui a dévoré son bras droit. Son espérance de vie est chronométrée : il sait que le jour où le réveil providentiel s'arrêtera, il n'entendra plus le crocodile s'approcher et ne pourra donc plus lui échapper. Car le crocodile trouvant le bras à son gout, le poursuit inlassablement pour goûter le reste du corps du capitaine.

     

    N'oublions pas la petite fée Clochette et ses traits de caractère très particuliers : amoureuse de Peter Pan, elle ne supporte pas que celui-ci porte son regard sur un sujet féminin, et encore moins qu'il s'y intéresse, or Peter, qui est un séducteur, passe son temps à essayer d'épater Wendy, ce qui énerve très profondément Clochette. James Barrie indique que comme toutes les fées, elle est parfois gentille, parfois méchante et elle est tellement petite qu’elle n’a de place que pour un seul sentiment à la fois.

    Wendy est le personnage le mieux développé dans l'histoire de Peter Pan, elle est considérée comme étant le personnage central de l'histoire. Elle se dit fière de son enfance et aime à raconter des histoires fantastiques.  Elle souhaite au début du livre ne jamais grandir, c'est ainsi qu'elle rencontre Peter Pan, venu récupérer son ombre, que Wendy recoud, avant de l'accompagner au pays imaginaire.

    Wendy et ses frères vivent l’expérience que chaque lecteur fait lorsqu’il se plonge dans un conte : aller de l’autre côté du miroir et vivre une aventure extraordinaire.

     C’est un livre très intéressant qui soulève quelques réflexions lorsqu’on le découvre avec un regard d’adulte. Sans doute faut-il, pour l’apprécier pleinement, s’imaginer faire un retour en enfance le temps de la lecture et aller dans le monde perdu et vivre les aventures de ces enfants.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :