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    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé

     

    Un prêtre donne les derniers sacrements à une femme qui se meurt d'un cancer de l'utérus. Des bougies éclairent la pièce. Les amis et la famille se pressent autour du lit de la mourante. Soudain, quelqu'un sort de la pièce et reviens quelques minutes plus tard, armé d'un long couteau de cuisine. Il demande à tout le monde de s'écarter. Il s'approche du lit, soulève les draps et enfonce le couteau dans le vagin de la femme. Il le retourne plusieurs fois dans la plaie, l'enlève et glisse la main dans l'ouverture. Il retire une énorme tumeur de la taille d'un pamplemousse. Il dépose le couteau et la tumeur sanguinolente dans l'évier de la cuisine. Il s'assoit sur une chaise et éclate en sanglots.

    La femme retrouva totalement la santé. Quant à José Arigo, l'homme qui opéra ainsi, il devint célèbre du jour au lendemain. Tous ceux que la médecine considéraient comme perdus venaient le consulter. Jamais José Arigo ne se souvint avoir opéré cette femme du cancer.

    Beaucoup plus tard, quand de telles opérations étaient devenue quotidiennes à Congonhas do Campos, sa ville natale, on réalisa qu'Arigo était en transe quand il soignait les malades. Sa voix changeait, il parlait avec un fort accent allemand, l'accent d'un certain docteur Adolphus Fritz.

    Ce dernier, mort en 1918, opérait à travers lui. disait-il.
    Bien avant que la clinique d'Arigo n'ouvre, à 7h du matin, plus de deux cents personnes attendaient déjà pour se faire soigner. Il opérait parfois avec rapidité et brutalité. Il poussait les malades contre le mur, les transperçaient d'un couteau non stérilisé qu'il essuyait ensuite sur sa chemise. Pourtant les malades ne se plaignaient pas et ne semblaient pas souffrir. La blessure saignait très peu et se cicatrisait en quelques jour.

    Parfois, Arigo jugeait que la "chirurgie psychique" n'était pas nécessaire. Il jetait un simple coup d’œil, ne posait aucune question et prescrivait une rapide ordonnance. En général, les médicaments qu'il administrait étaient des drogues très connues, fabriquées par de grandes entreprises pharmaceutiques. Mais il administrait ces médicaments en dose anormalement élevées. Qu'importe ce que pouvait en penser la médecine conventionnelle : elles guérissaient les malades.

    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé
    On estime qu'en cinq ans Arigo traita un demi-million de malades de toutes classes sociales. Cela lui importait peu car il n'acceptait aucun cadeau en remerciement.
     
    Dans les années 1950 et 1960, il devint un héros national. IL ne se passait pas un seul jour sans qu'une de ses guérisons miraculeuses ne fasse les gros titres des journaux. Les malades affluaient du monde entier. Andrija Puharich, un chercheur qui s'intéressait au paranormal, vint de New York se rendre compte sur place. Il revint quelques jours plus tard avec une équipe de docteurs pour tourner un film documentaire.

    "Une vision de cauchemar". C'est ainsi que Puharich définit la scène à laquelle il assista.
    " Tous ces gens étaient gravement malades. L'un d'entre-eux, une femme, avait un goitre. Arigo pris un couteau, incisa le goitre, le retira et le déposa dans la main de la malade. Il essuya la blessure, qui saignait à peine, avec un morceau de coton sale. Et la femme s'en alla simplement ".

    Puharich se prêta lui-même à cette expérience. Il demanda à Arigo de lui extraire une tumeur bénigne au bras. Ce qu'Arigo fit en quelques secondes Le docteur Puharich ramena aux USA le film et donna la tumeur à analyser à un laboratoire.
     
    Arigo pratiqua cette " chirurgie psychique " pendant de nombreuses années. Et jamais personne se plaignit d'avoir été mal soigné. Bien entendu, les autorités locales considéraient ce qu'il faisait d'un mauvais œil.
    Arigo n'avait aucune formation médicale. En 1956, on l'accusa de pratique illégale de la médecine. Nombreux furent ceux qui vinrent témoigner d'avoir été guéri d'une maladie grave. Mais les témoignages ne firent qu’aggraver le cas d'Arigo. Il fut condamné à faire de la prison. Il fit appel. La peine fut réduite à huit mois et assortie d'une amande.
    Mr Kubitschek, président du Brésil, le gracia mais on l'inculpa de nouveau quelques mois plus tard. Pendant ces séjours, le directeur de la prison lui permit de quitter sa cellule pour aller soigner les malades.

    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé

    Le procès en appel était présidé par le juge Filippe Immesi qui voulut assister avec un jeune procureur à une de ses opérations et ce incognito. Arigo les démasqua mais accepta qu'ils assistent à une de ses opération. Il savait qu'ainsi il agissait contre la loi, mais il préférait convaincre les hommes de loi qu'il n'y avait pas de supercherie.

    Arigo traita en premier une femme que la cataracte avait presque rendue aveugle. Il demanda au juge de tenir lui-même entre ses mains la tête de la malade. Ce dernier, malgré sa répugnance, accepta.

    John G. Fuller, l'auteur de "Arigo, le chirurgien miraculeux", cite dans son livre le témoignage du juge Immesi :

    - " Arigo saisit un genre de ciseaux à ongles. Il les essuya sur sa chemise. Il n'utilisa aucun désinfectant. Ensuite, il incisa la cornée de l'œil de la malade. Elle ne broncha pas, pourtant elle était tout à fait consciente. Il retira la cataracte en quelques secondes. Le procureur et moi même somme restés interdits. Puis Arigo récita un genre de prière en tenant un morceau de coton dans la main. Quelques gouttes de liquide apparurent soudain sur le coton et il s'en servit pour essuyer l'œil de la femme. Nous avons assisté à cette scène de très près. La femme s'en alla guérie."
     
    Le juge partit, convaincu qu'Arigo était un homme remarquable et que son cas méritait d'être étudié scientifiquement. Mais ce qu'Arigo faisait était illégal. Il fit de son mieux pour l'aider et réduire sa peine. La Cour suprême fédérale examina le cas et décida finalement d'annuler les charges portées contre Arigo. Il fut relâché le 8 novembre 1965.

    Certains docteurs n'avaient pas hésité à témoigner en public de ce qu'ils avaient vu. L'un des plus célèbres témoins fut le docteur Ary Lex, chirurgien réputé spécialiste de l'estomac et de l'appareil digestif. Il fut lui aussi invité à tenir la tête du malade pendant qu'Arigo opérait. Il assista à quatre opérations en une demi-heure et conclut très vite que ce Arigo faisait était " paranormal ". Par contre, il jugea les ordonnances " absolument ridicules ".

    Il confia ce témoignage à Guy Playfair :

    " La plupart des médicaments étaient très vieux et on continuait à les trouver seulement parce qu'Arigo les prescrivait. Certains étaient même dangereux, car il les donnait en trop fortes doses. Certains aussi étaient chers. "

    Pourtant, même si ce qu'Arigo prescrivait était absurde, cela semble avoir été efficace. On peut citer le cas d'une jeune polonaise atteinte d'un cancer de l'intestin. Son mari était un ami du docteur José Hortencia, radiologue. On amena un jour la jeune femme de toute urgence à l'hôpital, pensant qu'elle souffrait d'une obstruction intestinale. En l'opérant, on découvrit qu'une tumeur bloquait le gros intestin et on effectua une colostomie.
    Quelque temps plus tard, on la transporta à l'hôpital Säo Paulo, spécialisé dans la rechercher contre le cancer. On l'opéra à nouveau. La maladie se développait à une vitesse alarmante. La jeune femme ne cessait de maigrir, et le chirurgien déclara que la médecine ne pouvait plus rien pour elle.
    Comme tout semblait perdu, on l'emmena chez Arigo.
     
    Le docteur Madeiros accompagna le couple pendant ce long et pénible voyage jusqu'à Congonhas do Campo. Le mari était autrichien, il s'adressa directement au docteur Fritz en allemand. Puis Arigo lança un bref regard à la jeune femme, griffonna une ordonnance et lui dit :
    " Prenez ceci et vous retrouverez la santé ".
    Malgré les doses anormalement élevées, le docteur Madeiros donna le traitement à la jeune femme. Son état s'améliora visiblement dans les semaines qui suivirent. Elle revint consulter Arigo qui la déclara hors de danger et lui donna deux autres ordonnances.
    Lors d'une troisième visite, Arigo affirma qu'elle était totalement guérie et lui conseilla " d'annuler l'opération ". Il faisait allusion à la colostomie. On fit les arrangements nécessaires pour cette opération pour cette
    " opération à l'envers ". Quand le chirurgien ouvrit l'abdomen, il constata qu'effectivement tout signe de cancer avait disparu...
    Arigo trouva la mort dans un accident d'automobile en janvier 1971. Il avait prévenu plusieurs personnes de sa disparition prochaine.

    La façon dont il soignait les malades reste un mystère. Il ne donna jamais lui-même aucune explication. Il répétait seulement qu'il devait tout à jésus et au docteur Fritz. La seule fois où on lui montra un film où il était en train d'opérer, il perdit connaissance.
     
    Pour ceux qui veulent voir la vidéo de cette page cliquez sur le lien ci-dessous : 
     
     
                                                                                                                                        Extrait de "Inexpliqué" 1981
     

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    L'énigme des pierres d'Ica

     Photo ci-dessus extraite du livre  " L'ATLANTIDE ET MU " de Roger Elefant, chez THEBOOK EDITION.

    Mai 1966. Le docteur Javier Cabrera reçut la visite de son ami Félix Llosa Romero, qui lui apportait un cadeau. Il s'agissait d'une pierre ovale, de couleur sombre et aux arêtes arrondies. Sur l'une des faces était gravée l'image d'un poisson étrange, et son poids trahissait une densité inhabituelle, qui, a première vue ne correspondait pas à sa taille. "Elle sera du meilleur effet comme presse-papier sur ton bureau", dit Llosa, sans soupçonner que son geste amical allait être le point de départ d'une longue enquête et d'une polémique qui allait mettre la zizanie entre les érudits de l'archéologie péruvienne.

    Cette pierre gravée n'était pas la première que voyait le docteur Cabrera. Trente ans plus tôt, dans l'estancia de son père, une excavatrice avait extrait de la terre une étrange pierre du même genre.
    Les ouvrier du chantier affirmaient que c'était une pierre " Inca ". Ils leurs arrivaient souvent de déterrer des poteries, des morceaux de métal et de tissus... Mais le docteur avait oublié l'incident. Le geste de son ami le lui remit alors en mémoire et fit naître son intérêt pour les pierres curieuses.

    Llosa, interrogé au sujet de leur provenance, répondit que son frère en possédait une grande collection provenant du village d'Ocucaje, où un paysan, qui faisait des fouilles clandestines, les extrayait par douzaine.
    Cette révélation éveilla la curiosité du docteur, qui, au fil des ans, a réuni une collection de milliers de pierres gravées. Il fit mieux : il imagina une interprétation originale et subjective de la signification possible des gravures.
    Cette interprétation fut accueillie avec un grand scepticisme par les archéologues classiques, car il est évident qu'elle bouleverse toutes les idées admises.
     
    Le docteur écarte résolument la possibilité que les pierres aient été gravées par les Incas car antérieur à l'époque où les Incas vivaient au Pérou, ensuite elle témoigne de connaissances technologiques que les Incas ne possédèrent jamais.

    L'énigme des pierres d'Ica


    Le docteur les classa en plusieurs groupe selon les symboles qu'elles représentent : technique, médicaux, géographique, anthropologique, zoologique, etc...
    C'est ainsi qu'une série de pierres décrit, sous tous les détails, l'évolution des dinosaures, depuis l’œuf jusqu'au terme de l'évolution ; une autre relate les phase d'intervention chirurgicales complexes; d'autres encore expliquent minutieusement quel était l'aspect de la Terre avant que les grandes convulsions ne lui donnent sa physionomie actuelle.
    Le docteur Cabrera a baptisé ces pierres du nom de " glyptolithes " et de celui d' "hommes glyptolithiques " ceux qui les gravèrent.

    De ses interprétations des dessins gravés, il affirme que cette humanité glyptolithique fut créée par une race supérieure, arrivée sur la Terre de quelque endroit du Cosmos.
    Cette race n'ayant pas trouvé de vie intelligente sur notre planète, décida de la créer à partir d'un primate apparenté au lémur, le " notharcus ", qui s'était éteint il y a 50 millions d'années.
    Apparemment, les pierres nous apprennent qu'il y avait plusieurs catégories humaines. Celle qui possédaient le pouvoir intellectuel le plus élevé, il les nomme " les plus réfléchis et scientifiques " au-dessus desquels se situaient naturellement leurs créateurs, les hommes venus du Cosmos.
    Cette humanité glyptolithique décida de fixer ses connaissances sur la pierre et autres matériaux pour épargner les catastrophes aux hommes futurs et les aider à organiser leur vie d'une manière sage et rationnelle.
    Un des premiers peuples qui suivit leur enseignement fut, selon le docteur Cabrera, Le peuple Incas.
     
    Le déchiffreur de cette encyclopédie lithique estime que les Incas la connurent et quoiqu'ils n'étaient pas capable d'en percer tout le sens, ils comprirent qu'elle renfermait des connaissances de grande importance qui ne devaient pas être révélées au simple peuple.
    En tout cas, il est évident que les gouvernements et les prêtres incas étudièrent de très près l'iconographie des pierres, d'où ils tirèrent le mythe de Viracocha, ancêtre mythique que les Incas, qui était venu de la mer et avait réalisé de grands exploits.

    L'énigme des pierres d'Ica 

    Une correspondance existe entre elles et les images qui apparaissent sur les glyptolithes d'un homme abattant un dragon (ou un dinosaure), symbole de la puissance et du courage.
    Ce mélange de culture pré-incaïque et incaïque explique à en croire le docteur le mélange apparemment arbitraire d'objet mortuaires dans les tombes. On y a trouvé à côté d'objets simples et bruts de la vie quotidienne, des objets très élaborés dénotant une culture et une technique supérieures, tels que les pièces de céramique aux symbolismes complexes, des sculptures de bois, des objets d'or délicatement ciselés, des tissus très fins.
    Cela pourrait signifier que les anciens Péruviens mélangeaient les objets qu'eux-mêmes étaient capable de fabriquer, avec d'autres qu'ils avaient reçus en héritage des hommes glyptolithiques, qui les avaient élaborés à l'époque tertiaire.

    L'énigme des pierres d'Ica 
    Il existe un consensus assez général entre les archéologues et les anthropologues quant à l'ancienneté de l'espèce humaine : L'homme fit son apparition au Quaternaire, à la suite de la disparition des grands reptiles.
    Le docteur Cabrera n'est pas d'accord. Il affirme que ces pierres gravées se formèrent à l'époque tertiaire, et c'est à cette époque que les êtres supérieurs qui arrivèrent de l'espace créèrent l'humanité.

    D'autre part, il existe d'autres indices, en Amérique latine même, qui insinuent une plus grande antiquité de l'homme.
    En Argentine, au siècle dernier, le paléontologue Florentino Ameghino, affirma avoir trouvé des restes humains dans des terrains tertiaires.
    Sur le moment, ces découvertes furent considérées avec scepticisme par l'establishment scientifique.
    Une découverte plus récente de l'anthropologue Hernao Marin, en Colombie, n'a pas reçu meilleur accueil : celle des restes fossilisés d'un animal antédiluvien mystérieusement associé à ceux d'un homme de Neandertal.

    Un des éléments qui confirment l'opinion du docteur Cabrera est une pierre ou est tracée une carte du monde tel qu'il était à l'époque tertiaire. On peut y voir que la forme et la disposition des continents sont complètement différentes de ce qu'elles sont actuellement.
    Considérant en outre que ce ne fut pas avant la fin du XIX è et le début du XXè siècle que la géologie découvrit des changements spectaculaires, dans la forme et la disposition des continents, provoqués par de grands cataclysmes de la fin du tertiaire.
    Les théories du Docteur Cabrera n'ont pas eu beaucoup d'écho dans la communauté scientifique. Certains de ses adversaires sont allés jusqu'à prétendre que Basilio Uchuya, le paysan archéologue qui a fourni la plupart de ses éléments au docteur, les a lui-même fabriqués. La théorie voudrait que Basile grave les pierres, puis les enduisent de cirage à chaussures et les soumettent à la flamme pour leur donner une fausse patine.
     
    L'énigme des pierres d'Ica
     
    Cette ingénieuse théorie ne tient pas compte de l'âge de Basile, ni du temps qu'il lui aurait fallu pour fabriquer toutes ces pierres. Si l'on suppose que le paysan aurait pu, dans toute sa vie, en fabriquer dix mille, le chiffre n'atteindrait pas les quarante mille qui ont été cataloguées jusqu'à présent, ni les centaines de mille qu'on a de bonnes raisons de croire encore enterrée. Ce pauvre paysan aurait dû se mettre au travail dès son adolescence à raison de 10 heures par jour et cela sans interruption pendant plus de 40 ans, belle constance et une sacrée suite dans les idées, pour récolter en fin de compte quelques dollars ! Un autre point remarquable tient dans la diversité des sujets dessinés sur ces pierres et les connaissances nécessaires pour imaginer toutes ces gravures qui font de ce paysan illettré un érudit hors-pair.

    Cependant le docteur Cabrera n'est pas dépourvu complètement de soutien. Le français Chanoux, dans son "Enigme des Andes", assure que les pierres d'Ica pourraient être " la bibliothèques des Atlantes ", qui ont existé il y a 50 millions d'années;
     Pris de manière isolée, ces galets n'ont aucun sens , mais si on fait le rapprochement avec les autres découvertes impossibles de ce site, notamment en paléontologie, on peut y apercevoir les bases d'une nouvelle préhistoire sans avoir à remettre en cause l'ensemble des connaissances scientifiques parcellaires que nos chercheurs ont âprement amassées au fil du temps et sans faire appel obligatoirement, mais sans en rejeter la possibilité pour autant, à des interventions extérieures "inconnues".
     
    L'énigme des pierres d'Ica
    Le Dr Cabrera s'est toujours déclaré prêt à révéler cet emplacement seulement à une équipe de scientifiques dûment mandatée pour effectuer des recherches sérieuses. Mais voilà, puisque les pierres sont déclarées fausses, jusqu'ici, aucun scientifique n'a eu le courage, l'audace de braver l'interdit, de risquer sa carrière, sa réputation, pour entreprendre leur étude.

    Alors, peut-être pour encore quelques années, la mémoire de notre passé va sommeiller au fond d'une grotte, en espérant que celle-ci ne soit pas pillée. 
                                                                                   Extrait de " Inexpliqué " 1981
     
     

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    La dixième symphonie de Beethoven

     

    Oui, Ludwig Van Beethoven travaille toujours à sa dixième symphonie. Celle qui l'affirme est une Londonienne, Rosemary Brown qui fait fonction d'agent - presque d’imprésario - de Liszt, de Beethoven, de Brahms, de Debussy, de Chopin, de Schubert ou de Stravinski !

    C'est une femme entre deux âges, de condition presque modeste qui ne possède que des rudiments de culture musical. Elle est la première à reconnaître que les œuvres qui lui sont dictées dépassent largement son talent musical personnel.
    Rosemary Brown se considère avant tout comme la "main" et comme l'amie de ces compositeurs...
     

    La dixième symphonie de Beethoven


    Pour elle, la survie des musiciens des années et des siècles après leur mort ne fait aucun doute. Enfant, elle avait des visions d'un homme âgé, qui lui répétait que, plus tard, lui-même et d'autres grands compositeurs seraient ses amis et qu'ils lui apprendraient de merveilleux morceaux. Elle le croyait.

     Plus tard, veuve, elle aura un choc en percevant un portrait de Franz Liszt : c'était lui, son ami " spirituel ". Depuis les contacts n'ont pas cessé.
    En 1964, la vraie vie de Rosemary Brown commence : plusieurs musiciens célèbres la " contactent ". Elle transcrit l'essentiel de leurs symphonies inachevées et cherche à faire partager ses convictions sur la survie après la mort.
     
    La dixième symphonie de Beethoven

    Les morceaux qui lui sont transmis ne sont pas de simples ébauches. Ce sont de vraies compositions, le plus souvent pour piano. Parfois, il s'agit d’œuvres plus vaste, prévues pour être interprétées par un orchestre au complet. Rosemary n'a aucun doute : la musique est déjà composée quand elle lui est dictée. Les musiciens veillent seulement sur sa transcription.

    Ce qui donne lieu à d'étonnant dialogues. Une chose surprend toujours les témoins de ces dictées : la vitesse à laquelle Rosemary Brown écrit cette musique. Une autre chose déroute les spécialistes : la qualité musicale des partitions enregistrées, qui dépasse infiniment ce que pourrait produire un musicien ordinaire. Et Rosemary Brown n'est pas musicienne.
     
    La dixième symphonie de Beethoven

    Elle discute donc avec ses invités invisibles d'une façon souvent touchante. Le crayon pointé sur le papier, elle explique à Franz Liszt qu'il va trop vite. Elle lui demande de répéter s'il y a une ou deux barres à telle ou à telle série de notes. Elle bavarde familièrement entre deux dictées. Une chose est certaine, c'est qu'elle va bien plus vite pour composer que la plupart des musiciens contemporains. Et l’œuvre se tient !
     
    Parfois la communication est coupée. Elle gronde alors Liszt, coupable de s'énerver et de se mettre à parler trop vite en français ou en allemand. Chopin lui-même a tendance à s'emballer et à parler en polonais.  
    Rosemary Brown ne se démonte pas pour autant et elle prend note en phonétiques le message, qu'elle retranscrit ensuite avec un ami polonais.
     
    La dixième symphonie de Beethoven
    Ces œuvres sont-elles vraiment celles de liszt, de Chopin, de Brahms ou de Beethoven ? Il est difficile, de toute façon, de prouver quoi que ce soit dans ce domaine.. Pourtant, la réaction des spécialistes est étonnante. Ainsi le pianiste Hephzibah Menuhin considère les manuscrits de Rosemary avec un " immense respect ", car " chaque morceau a le style distinct du compositeur ".

    Léonard Bernstein, de son côté, a déjà été en contact avec Rosemary Brown. Lui aussi a été impressionné, à la fois par la sincérité du médium et par la qualité de la musique reçue de l'au-delà.

    Pour le compositeur britannique Richard Rodney Bennett, " beaucoup de personnes peuvent improviser, mais on ne saurait inventer une musique sans des années d'entrainement. Je ne pourrais pas imiter du Beethoven avec autant de fidélité. "

    Rosemary Brown n'est cependant pas spécialisée dans la musique. Depuis 1964, elle a été contactée par de nombreux artistes disparus, des écrivains, des poètes, des peintres voire des scientifiques ou des philosophes.

    La dixième symphonie de Beethoven


    Vincent Van Gogh lui a ainsi communiqué quelques œuvres, d'abord au fusain, ensuite à l'huile. Une révélation : Claude Debussy, le grand musicien, a choisi de peindre plutôt que de composer. Il a affirmé au médium que ses goûts artistiques avaient changé depuis sa mort !
    On trouve aussi des philosophes comme Bertrand Russell, athée et sceptique invétéré de son vivant, qui clame aujourd'hui l’existence d'une survie après la mort.

    Albert Einstein, lui, explique patiemment, ses concepts à Rosemary Brown et cherche à prouver, de l'au-delà, qu'il existe d'autres formes de vie terrestre.
     
    Sir Donald Tovey a précisé l’enjeu réel de ces dictées : " En communiquant par la musique et par la parole, un groupe de musiciens, disparu de notre monde, tente de montrer à l'humanité que la mort physique n'est qu'une transition d'un état... conscient vers un autre, dans lequel chacun conserve sa propre individualité. La musique qui est transmise à Rosemary ne l'est pas dans le simple but de donner du plaisir à celui qui l'écoutera : elle est faite pour stimuler les personnes sensibles et sensées, pour pousser à explorer les parties cachées et inconnues de l'homme et de son psychisme "

    Rosemary Brown n'est cependant pas la seule à recevoir de telles communications musicales.

    Haendel, le génial compositeur du "Messie" passe par l'intermédiaire de Clifford Enticknap pour signer de nouveau oratorio.
     

    La dixième symphonie de Beethoven


    Sous l'identité de Haendel, le musicien a ainsi transmis au médium un oratorio de 4h30, baptisé "Au-delà du voile", dont un peu plus d'une heure ont été joué et enregistré par l'Orchestre Symphonique de Londres et les chœurs de la fondation Haendel. La cassette existe. Certain la considèrent comme une preuve de la survie Haendel après sa mort.

    La question subsiste : si ces musiques ne sont pas le fait des grands compositeurs, d'où viennent-elles ? Certainement pas de l'esprit -conscient- des médiums, car Rosemary Brown est bien incapable d'écrire autant de partitions en aussi peu de temps et avec une telle sûreté !
    Certains chercheurs pensent que ces musiques pourraient faire partie d'une sorte de "connaissance universelle de l'humanité, dont quelques rares esprits auraient la clé, grâce à leur sensibilité autant que grâce à leur talents de médium.

    En fait, ces dictées d'outre-tombe soulèvent bien plus de questions qu'elles ne donnent de réponses. Et les musiciens ne sont pas les seuls concernés.
                                                                                   Extrait de ''Inexpliqué 1981"
     
     

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    Le Christ parapsychologue

     

    D'après la Bible, Jésus mena une vie tranquille jusqu'à l'âge de trente ans. Puis il fit irruption dans le monde comme un météore. Pendant trois ou quatre années, il enseigna et fit de nombreux miracles en Palestine ; si l'on en croit les récits, il fut en tout cas le plus grand guérisseur jamais rencontré. Ses disciples le reconnurent comme le Messie Tout-Puissant dont les prophètes avaient annoncé la venue. Pour les membres de l'institution religieuse juive, il ne fut qu'un dangereux usurpateur coupable d'avoir fomenté des troubles contre l'occupant romain.

    Le Christ parapsychologue

    Selon les Évangiles Jésus connus son heure de gloire à la fête de Pâques, lorsque les grands prêtres juifs, alliés à un gouverneur romain, le condamnèrent à être crucifié.
    Cela aurait dû marquer la fin de son histoire, mais les disciples de Jésus proclamèrent qu'il était ressuscité d'entre les morts. Ils parcoururent ensuite le monde et prêchèrent avec une telle conviction qu'au bout d'une décennie la nouvelle religion, le christianisme, s'était répandue dans la majeure partie de l'Empire romain.
    Pour l'étude des événements miraculeux tels que les relate le Nouveau Testament, trois éléments sont à prendre en considération : les récits, la véracité des faits rapportés et leur interprétation.

    Le Christ parapsychologue  
     
    Les récits tout d'abord. Mis à part quelques fragments, les manuscrits les plus anciens du Nouveau Testament datent environ du IVè siècle et sont tout bonnement des copies de copies.
    L’Évangile selon saint Marc a été rédigé environ en 65 après J-C, soit approximativement trente années après les événements qu'il rapporte.
    L’Évangile selon saint Luc date probablement de 70 après J-C, celui de saint Matthieu, du Iè siècle, et celui selon saint Jean, de 100 après J-C environ.
    Ces récits s'appuyaient sur des textes plus anciens, issus de tradition orale et déclaration de témoins oculaires, contemporains de Jésus.
    Marc, probablement, reçut des indications de Pierre, le chef des Apôtres, et Luc de Marie, la mère de Jésus.

    Les sceptiques peuvent cependant avancer que les faiblesses de mémoire et l'exagération inconsciente des auteurs ont dénaturé la réalité et que les récits écrits si longtemps après les événements n'ont que peu de valeur.
    Les croyants rétorqueront que le souvenir des contemporains du Christ est à la base des Évangiles, que des faits stupéfiants ont marqué leur mémoire ; de plus, selon eux, l'illusion pure et simple n'aurait pu transfigurer des vies et avoir l'impact sur l'histoire qu'eut le passage sur terre de Jésus.
    La technique du "midrash", ou commentaire enjolivé fut employée par Matthieu. Cette technique intensifie le caractère poétique et symbolique des événements, peut-être merveilleux en eux-même, et crée une atmosphère propice aux miracles.

    Le Christ parapsychologue 
     
    La naissance de jésus, par exemple, fut annoncée aux bergers par l'ange du Seigneur, une étoile scintilla dans le ciel de Bethléem et trois rois mages venus d'Orient visitèrent le nouveau-né. A sa mort, un tremblement de terre secoua Jérusalem, le rideau du Sanctuaire se fendit par le milieu, l'obscurité se fit, et des esprits parcoururent les rues de la ville. Aucun de ces événements n'a pu réellement arriver ; pour les croyants, l'essentiel ne réside pas dans les faits bruts, mais dans les symboles qu'ils expriment.

    La prédiction et la prémonition ont leur place dans le Nouveau Testament, mais seulement d'après certains, dans le domaine de la foi. Jésus sut par trois fois qu'il mourrait à Jérusalem ; il annonça la destruction du Temple qui se produisit 70 ans après lui et prédit le reniement de Pierre. Agabus, un prophète chrétien, prévint Paul que les Juifs de Jérusalem le délivreraient des Romains. Les récits de ces prédictions furent tous écrits après leur accomplissement, ce qui rend nul leur aspect prophétique.

     Les rêves, visions et expériences mystiques abondent dans le Nouveau Testament. Jésus, à son baptême, vit les cieux s'entrouvrir, l'esprit de Dieu descendre sur lui sous la forme d'une colombe, et il entendit une voix du plus profond des cieux qui disait "Celui-ci est mon fils, le bien-aimé qui a toute ma faveur".

    Le Christ parapsychologue

    La conversion de Paul eut lieu sur le chemin de Damas ; il entendit une voix et fut ébloui par une lumière - un éclair- venue du ciel ; il resta aveugle pendant trois jours.
    L'analyse psychologique ne fournit pas une explication satisfaisante à l'expérience de Pierre et Corneille.
    Corneille, centurion romain de la cohorte, eut une vision : un ange de Dieu lui ordonna d'aller quérir Pierre. Pierre à qui la loi juive interdisait de pénétrer dans la maison d'un étranger, vit des créatures "pures et impures" ; une voix parvint jusqu'à lui : "Debout Pierre, tue et mange". Il répondit "Non, je n'ai jamais rien manger de souillé ni d'impur." Et de nouveau une voix retentit : "Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne l'appelle plus souiller." La vision coïncida avec l'arrivée des hommes envoyés par Corneille, et Pierre, perplexe et songeur, rendit visite à ce dernier qui se convertit au christianisme. Pour la première fois, la nouvelle religion était communiquée à un monde étranger.
     
    Les psychologues peuvent voir dans cette histoire un cas inhabituel de perception extra-sensorielle ; les pensées du romain atteignirent Pierre et lui inspirèrent l'idée que "Dieu acceptait tous les hommes". Mais cette vision a une dimension supplémentaire : les communications entre les deux hommes sont le fait de quelque chose ou quelqu'un, une voix s'adresse à Pierre, ou un ange qui avertit Corneille. Quelques parapsychologues, cependant, estiment que la "voix désincarnée" serait l'extériorisation de sa propre conviction intérieure. En effet, on entend plus facilement ce que l'on a besoin d'entendre que ce que l'on veut entendre. Ainsi, les Apôtres percevaient la "Voix de Dieu" aux moments difficiles.
    La théorie de Rex G Stanford considère que les prières sont exaucées non par une quelconque intervention extérieure, mais par celui-là même qui prie à travers l'activation inconsciente d'une forme psychokinésie, seulement en cas de besoin absolu. Ce qui expliquerait certains miracles.

    La mission de jésus sur terre correspondit à une période d'épanchement spirituel qui favorisa peut-être chez les disciples l'éclosion de pouvoirs paranormaux. D'autres faits remarquables, comme "parler en plusieurs langues" peuvent avoir aussi une explication psychologique, ce qui n'est pas le cas des guérisons miraculeuses de Lourdes.
    Les chrétiens préfèrent évaluer chaque miracle individuellement, en harmonie avec leurs croyances. Ainsi, le miracle de Jésus apaisant la tempête est plausible si l'on admet que l'homme est en accord total avec la nature, dont il savait lire les signes.
    Le fait qu'il ait marché sur la mer est un exemple de lévitation, un pouvoir des hommes saints dans de nombreuses cultures.

    Le Christ parapsychologue 
     
    Jésus fut un remarquable guérisseur, cela est essentiel. La littérature consacrée aux phénomènes paranormaux regorge de récits de guérisons dont l'authenticité est indéniable. Et il n'y a aucune raison de douter des exceptionnelles qualités de guérisseur de Jésus.
    La résurrection de la fille du chef Jaïre, auquel il dit "La fillette n'est pas morte, mais elle dort" et celle du fils de la veuve de Naïm sont peut-être des réveils de coma. La résurrection de Lazare est, elle différente. Non seulement elle concerna un homme enseveli depuis quatre jours, mais ce miracle très important qui poussa les autorités à éliminer Jésus n’apparaît pas dans les trois premiers Évangiles. Aujourd'hui, on attribue au chef hindou Sai Baba, la résurrection d'un mort dont le corps aurait réellement commencé à se décomposer, ce qui demeure pour l'instant sujet à caution.

    Le Christ parapsychologue
    Mais pour les chrétiens, le miracle de la résurrection de Jésus trois jours après l’événement le plus significatif et le plus remarquable de tous les temps.
                                                                                  Extrait de " Inexpliqué " 1981
     
     A lire aussi : Le Christ a-t-il vraiment ressuscité ?
     
     

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    Les crapauds du diable

     

    Depuis toujours, les hommes considèrent les crapauds comme des créatures diaboliques. Les sorcières leur donnaient une place de choix dans leurs philtres magiques, tandis que certains initiés les crucifiaient la tête en bas. D'où vient cette répulsion ancestrale pour des animaux plutôt moins dangereux que les autres ?

    Le mythe du crapaud tue encore. En 1945, Edith Walton s'inquiète de l’absence de son oncle Charlie. Ce jour-là, Charlie Walton était parti travailler comme journalier chez ses voisins Potter : malgré ses rhumatismes et ses soixante-dix ans passés.

    Après quelques recherches menées à la tombée de la nuit, à la lampe électrique, on retrouve Charlie Walton allongé sur le dos au pied d'une haie, les bras écartés. Il porte à la poitrine une vilaine blessure en forme de croix, faite avec une serpe. Son cou a été cloué au sol avec une violence telle que la tête est presque séparée du corps.

    Le lendemain du drame, la brigade criminelle de Scotland Yard débarque à Lower Quinton avec à sa tête, un célèbre détective : le superintendant Fabian. Très vite, les policiers se heurtent à un terrible mur du silence. L'enquête piétine. Les paysans les plus coopératifs murmurent des propos incompréhensibles, où il est question des  " étranges habitudes "  du vieux Walton, à qui on reprochait de " parler aux oiseaux " ...

     Petit à petit, pourtant, les langues se délient. Charlie Walton n'avait ni chiens, ni chats, ni même oiseaux. Il avait des crapaud. Fabian le sait, il a vu un grand nombre d'amphibiens en liberté dans le jardin.

    Les semaines passent. Le vieil homme assassiné se révèle être un bien curieux grand-père. On parle, à mots couverts, de sorcellerie. Comme dans les bons romans policiers, le superintendant Fabian fait appel à une spécialiste de la sorcellerie du Moyen-Age, le docteur Margaret Murray. En même temps, il se plonge dans les archives locales. Ce qu'il cherche, ce sont les mobiles du meurtre, qui doivent être liés à cette affaire de crapauds.

    Soixante-dix ans plus tôt, un meurtre a été commis dans les environs de Lower Quinton, dans des circonstances quasi identiques. L'assassin, persuadé que sa victime était une sorcière, l'avait cloué au sol d'un coup de fourche et lui avait tailladé le corps avec une serpe. Le détective apprend également que Charlie Walton employait ses petits protégés à de curieuses fins : il les attelait à une charrue miniature et il les traînait à travers champs.

    Ce détail rappelle quelque chose à Margaret Murray : en 1662, une sorcière écossaise, Isobel Gowdie, est morte sur le bûcher, après avoir avoué qu'elle promenait ainsi des crapauds pour faire dépérir les récoltes.

    Fabian n'a plus alors à chercher très loin le mobile du crime : cette année-là, les récoltes ont été médiocres. L'élevage n'a guère rapporté. On a assassiné Walton pour le punir de sa mauvaise influence ! En plein XXème siècle...

     Les crapauds du diable
    Il n'est pas étonnant que des crapauds aient été mêlés à cette spectaculaire actualité. Depuis toujours, depuis que les hommes observent la nature et en tirent des enseignements, les crapauds semblent avoir été rejetés comme maléfiques ou utilisés à des fins magiques.
    On sait que ces amphibiens, très placides en réalité, ont longtemps constitué un des principaux ingrédients des potions magiques concoctées par les sorcières ou celles qui se faisaient passer pour telles. On attribuait aux philtres que l'on tirait d'eux le pouvoir fascinant de voler à travers les airs.

    Les crapauds du diable
    Paradoxalement, la science moderne peut montrer que cette croyance n'est pas dénuée de fondement. Au contraire. La peau des crapauds, issus des poissons, avaient le corps recouvert d'écailles. Plus ils sont restés sur la terre ferme, plus ils les ont perdus, au profit d'une peau humide qui favorisait les échanges respiratoires.

     Avec cette simple peau, ils devenaient particulièrement vulnérables aux agressions, qu'elles soient physiques, bactériennes ou mycosiques. C'est pourquoi ils se sont pourvus de glandes cutanées, capables d'émettre des substances bactéricides, fongicides, toxiques ou venimeuses.

    Une observation empirique des choses de la nature suffit pour reconnaître ce pouvoir toxique : un chien qui mord un crapaud ne tarde pas à se débattre par terre, l'écume à la bouche. Il peut en mourir. En Amazonie, plusieurs tribus d'Indiens empoisonnent leurs flèches au venin de crapaud, qu'ils extraient en faisant rôtir l'animal au-dessus d'un feu.

    Ailleurs, comme en Chine ancienne, on a rapidement appris à utiliser les décoctions de crapauds pour soigner certaines affections cardiaques : les propriétés tonicardiaques du venin de crapaud sont aujourd'hui bien connues de la médecine. On sait également que ce venin contient une substance hallucinogène, la bufoténine. Celle-ci altère les molécules chimiques des cellules nerveuses. Ces molécules, chargées de transmettre les messages des sens au cerveau, ne donnent plus que des informations erronées et déformées.

    C'est alors que le sujet peut avoir l'impression de voler dans les airs. Le venin de crapaud a sensiblement les mêmes effets que plusieurs hallucinogènes végétaux, eux aussi bien connus des sorcières. Juchées sur leurs manches à balai, les sorcières croyaient peut-être voler. Elles ne faisaient que "planer", à la manière de consommateurs modernes de L.S.D. ou autres drogues hallucinogènes...

    Les crapauds du diable  
    Au Moyen Âge et à la Renaissance, de nombreux procès témoignent de la familiarité des sorcières avec les crapauds. Beaucoup de ces femmes ont avoués avoir eu des soins particuliers pour leurs crapauds, allant jusqu’à les baptiser ou leur donner le sein. Ce qui est physiologiquement possible.

    L'aversion généralisée pour les crapauds est d'autant moins justifiée que cet amphibien n'a rien de spécialement dangereux pour l'homme. A moins qu'on ne le morde, ce qui entraînerait, au pire, quelques nausées et des hallucinations.

    Pourtant, dès l'Antiquité, le crapaud est considéré comme particulièrement dangereux. Pline l'Ancien le décrit comme " rempli de poison ". Au III° siècle de notre ère, Aelius écrit qu'une seule goutte de sang de crapaud, versée dans une coupe de vin, suffit à rendre le breuvage mortel.

    Mais les Romains étaient aussi des gens d'esprit pratique. Ils utilisaient les crapauds comme boussoles ! Pour trouver le nord, ils pensaient qu'il leur suffisait de placer la lame de poignard sur le dos d'un crapaud : l'animal tournerait alors sur lui-même jusqu'à ce que la pointe de l'arme soit dirigée dans la bonne direction. Cette croyance se retrouve dans plusieurs régions d'Europe, et notamment dans certaines provinces anglaises. 

    Avec les chrétiens, le crapaud se voit attribuer de nouveaux pouvoirs tout aussi néfastes. Satan aurait pris la forme de cette infortunée créature pour venir instiller son venin dans l'oreille d’Ève...

    C'est surtout au Moyen Âge que le mythe de l'amitié des crapauds et des sorciers se répand. Une légende particulièrement tenace prend naissance, selon laquelle le crâne de certains amphibiens refermerait une pierre précieuse, d'autant plus grosse que l'animal serait plus vieux. En 1569, un auteur populaire anonyme écrit : " On trouve à l'intérieur de la tête des plus grands et des plus vieux crapauds une gemme appelée borax ou stelon. Enchâssée dans une bague, cette pierre a le pouvoir de protéger contre le venin... "

    En 1609, Pierre de Lancre, un magistrat de Bordeaux spécialisé dans la chasse aux sorcières, se fait l'écho d'une superstition populaire : " Ces magiciens, qui élèvent des petits démons à l'aspect de crapauds, les nourrissent d'un brouet de lait et de farine et n'osent pas quitter leur demeure sans leur demander la permission."

    Dans le même esprit, les Inquisiteurs avaient cherché, quelques siècles auparavant, à détecter chez les hérétiques un quelconque commerce avec les crapauds, créatures sataniques par excellence. Les cathares, les templiers, les vaudois et les bogomiles avaient été interrogés en conséquence.

    Au Siècle des lumières, le goût pour la magie noire et la vogue d'un certain satanisme redonnent, paradoxalement, de la popularité aux crapauds....
                                                                                       
                                                                                                           Extrait de "Inexpliqué" 1981
     
     
     
     

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