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    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    Inconnu à sa propre époque, Charles Fort fut redécouvert en 1947 et devint un maître reconnu et vénéré de l'étude des phénomènes étranges et des ovnis. Sa personnalité timide et effacée dissimulait un esprit brillant et originale.

    Ce personnage peu commun avait une imagination exacerbée, toujours séduite par l'anormal, le bizarre, l'occulte et l'inexpliqué, qui fascinent tant de gens.
    A cause de son attitude de pionnier, et de l'étrangeté de ses curiosités, le mot fortean est maintenant employé en anglais pour qualifier l'étude des phénomènes étranges.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    Une rapide sélection de travaux de Fort devrait inclure l'apparition de gens venant de nulle part et la disparition d'autres gens dans le néant, la combustion humaine spontanée, les objets volants non identifiés, les découvertes de l'Amérique avant Colomb, des pluies de poissons, de pierres, de sang, de manne ou d'animaux variés, les gens possédant des dons paranormaux, les enfants sauvages et le vol d'objets divers, les visions, les lévitations et les autres "miracles".

    Charles Fort est né en 1874 à Albany, état de New York.
    En 1897, alors âgé de 23 ans, Fort lisait tous les journaux et les livres scientifiques qu'il pouvait dénicher et, au bout de peu d'années, il avait réuni 25 000 notes qu'il brûla parce que " ... ce n'était pas ce que je cherchais" précisa t-il.

    Il accomplit alors ce qu'il appela son "grand tour", parcourant les principaux journaux et revues scientifiques du monde et prenant des notes sur de petits carrés de papier dans une écriture sténographique de son invention.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    Vers 1915, Fort avait ainsi réuni plusieurs dizaine de milliers de notes et commença à écrire deux livres dont il brûla les manuscrits pour en commencer un troisième issu de sa formidables collection de notes : Le Livre des damnés qui parut en 1919.

    A sa sortie, la plupart des critiques  en restèrent interloqués. Le livre présentait une critique radicale de la science contemporaine, mais était fragmenté, haché, difficile à suivre. Fait surtout de citations, par moment passionné, violent, poétique, ironique et d'une sagesse amère, il était écrit dans un style débordant de passion.

    Fort détestait influer sur les pensées des autres et attendait que ses lecteurs y pensent par eux-mêmes. Sa technique favorite était de relater les faits dépouillés le plus platement possible et ensuite critiquer à propos de leur validité et de leur utilité. Ensuite il présentait quelques cas expliqués par les experts et mettait en opposition avec eux quelques théories de son cru, souvent fantastiques et basées précisément sur les mêmes évidences. Ou le résultat choquait les lecteurs, ou bien il empoignait leur sens de l'humour.

    Aujourd'hui, nous reconnaissons en lui l'une des influences principales du début de l'étude des ovnis bien avant 1947, quand le terme de "soucoupe volante" fut créé.
    Trente ans avant, fort avait commencé à rassembler des notes sur des objets sombres ou lumineux dansant ou planant dans les cieux des contrées les plus diverses, se demandant s'il s'agissait de vaisseaux aériens de visiteurs étrangers, supputant aussi que certains d'entre eux pouvaient être des phénomènes naturels peu connus.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    Fort est aussi à l'origine de la découverte que les témoignages d'ovnis reviennent par "vagues", comme cette série de témoignages sur de mystérieux vaisseaux aériens un peu partout en Amérique (1896-1897), en Angleterre (1904-1905 et 1908-1909).
    A ces époques, aucun appareil volant connu ne pouvait rivaliser avec la vitesse, la forme de ces appareils mystérieux, ni avec leurs puissantes lumières. C'est donc ce travail qui prépara les premiers ufologues pour l'étude de cette vague de "météores ressemblant à des fusées", plus tard dénommés "fusées fantômes" qui troublèrent le nord et l'ouest de l’Europe en 1946.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    Fort créa le mot " téléportation " quand il écrivit le livre des damnés. Il vit dans la téléportation une des forces de la nature. Non seulement elle distribuait les formes de vie parmi les planètes, mais aussi elle déplaçait les matériaux constituant ces dernières et elle transformait leur environnement.
    "Au début des temps, écrivait Fort, cette force a dû être extrêmement active. Mais à mesure que la matière et la vie se répartissaient plus également parmi les mondes habitables, la demande pour cette force diminua."

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange
    Ci-dessus une pluie de poissons à Singapour en février 1861

    Ce qui fascinait Fort était l'action de cette force de téléportation parmi les créatures vivantes. Il expliquait les pluies ou de grenouilles par le fait que ces animaux avaient été emportés d'un endroit où ils étaient abondants à un autre point dans le ciel lointain, où ils tombaient. Ceci comptait expliquer l'apparition de poissons dans une mare fraîchement creusée.

    Fort écrivit une série de lettres au New York Times, dans lesquelles il soutenait que les extraterrestres patrouillaient dans le ciel. On les regarda comme des canulars. Quand il mourut, le même journal " distingué " le traita d'ennemi de la science dans l'article nécrologique qu'il consentit à lui consacrer.
    De nos jours, certains regardent Charles Fort comme un prophète et un visionnaire.

    L'étude des phénomènes étranges n'est évidemment pas arrivée au même stade de développement que l'ensemble de la science, mais de tout temps, les collections de bizarreries ont abondé.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange


    Les ouvrages des philosophes grecs, comme Pausanias ou Atheneus ou latin, comme Pline, sont riches en "fortismes". De même, les récits de voyageurs tels Ibn Battura et Marco Polo, et les compilations de bestiaires et d'histoires naturelles, telles celles d'Olaüs Magnus ou Edward Topsell. Leurs travaux forment un riche champ de faits concernant ces sujets généralement rangés sous l'étiquette d'inexpliqué.

    Les barrières entre l'acceptable et l'inacceptable dans la science changent continuellement. Ce qui est magie ou superstition pour une époque devient science exacte pour la suivante.

     

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange


    Le grand chimiste Antoine Lavoisier déclara à l'académie des sciences en 1769 que seuls les paysans pouvaient croire que des pierres tombaient du ciel car "il n'y a pas de pierres dans le ciel". Son influence empêcha l'étude scientifique des météorites jusqu'en 1803.

     Certaines barrières s'écroulent. La science d'aujourd'hui englobe pas mal de folklore réhabilité : de vieilles recettes à base d'herbes sont employées en pharmacie et les pratiques des chamans ont été adoptées pour les nouveaux traitements.
    Les phénomènes d'apparitions, autrefois proies des théologiens et des démonologues, sont à présent le sujet de recherches psychiques et psychologiques.
    Un certain nombre des rubriques de Fort, lueurs étranges sur la Lune, lumières aériennes et sons qui accompagnent ou précèdent les tremblements de terre, font l'objet d'études académiques sérieuses.

    Charles Forts, l'explorateur de l'étrange

    De ses milliers de notes, Fort déduisit que l'Univers fonctionne plutôt comme un organisme que comme une machine et que, pendant que les principes généraux sont applicables universellement, les excentricités, les déviations et les anomalies sont l'inévitable résultat de l'expression locale de ces principes. Cette vue presque mystique anticipe la notion de Jung d'inconscient collectif et les croyances similaires qui apparaissent dans les cosmologies animistes et panthéistes.

    Dans les temps anciens, de nombreuses cultures avaient une façon d'appréhender les anomalies que nous avons perdue. Les prêtres de Scandinavie, à la fin du Moyen-Age, étaient obligés de rapporter à leurs évêques tout ce qui était contraire à l'"ordre naturel". Leurs chroniques, qui ont survécu, sont des trésors de rencontres de serpents de mer, de pluies de souris ou de poissons, de batailles d'animaux et d'autres phénomènes étranges.

    De nos jours, ces faits ont disparu des revues scientifiques où Fort les trouvait, et sont relégués dans les entrefilets des journaux, relatés sans soin et en vue d'amuser la galerie.

    Un jour, quand la science orthodoxe élargira le cercle de son attention, le labeur d'assimilation des phénomènes fortéen sera rendu plus facile pour les collectionneurs de faits étranges et obscurs.

                                                                                                       Extrait de " Inexpliqué " 1981


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    Le mystère des nombres

    La croyance selon laquelle le nombre est la clé des secrets de l'Univers reste encore vivace dans les domaines artistiques et intellectuel, même après la révolution scientifique du XVIIè siècle.
    Le langage des nombres a permis d'associer des disciplines aussi différentes que la musique, l'astronomie, l'architecture, la poésie et la théologie. Toutes traduisent l'harmonie du monde.

    Le nombre était omniprésent. Les remarque de saint Augustin sur la danse en sont un exemple typique :

    " Cherchez à savoir ce qui vous plait dans la danse et le nombre vous répondra "me voici". Examinez la beauté des corps, et vous constaterez que tout se trouve à sa place grâce au nombre. Admirez l'élégance du mouvement, et vous conviendrez que chaque geste est fait au moment opportun grâce au nombre."

    Platon lui-même n'échappa pas à une telle croyance. Dans le dialogue philosophique Philèbe, il déclara : " Les qualités de la mesure et des proportions, invariablement... déterminent la beauté et l'élégance."

    L'architecte Léon Battista Alberti reprit cette idée au XVè siècle : " La nature est certaine d'agir avec logique et une constante analogique. J'en conclus que les nombres qui caractérisent des sons agréables à l'oreille jouent aussi un rôle dans les œuvres qui ravissent l’œil et l'esprit".

    Nous arrivons au nombre d'or

    Le mystère des nombres

     Le nombre d'or est un nombre réel considéré depuis l'antiquité comme esthétique, soit un segment divisé en deux partie d'inégale longueur. Il est égal à 1,618... En considérant les puissances successive, on arrive a la "suite de Fibonacci" dans laquelle chaque terme de la suite est égale à la somme des deux précédentes : 1, 2, 3, 5, 8,.... Ces séries ont été étudiées par Fibonacci qui est un mathématicien qui travailla à Pise vers 1200. On retrouve ces suites dans les proportions et les quotients de beaucoup de modèles naturels tel que : les coussinets sous les pattes d'un chat, la disposition des feuilles sur la tige d'une plante, les spirales d'une coquille d'escargot,....

       Le mystère des nombres

    Le Corbusier pensait que les proportions physiques de l'idéal humain et les constructions réalisées en accord avec celle-ci seraient à la fois belles et adaptées à nos exigences esthétiques. En 1876 des expériences ont montré une évolution sur le plan esthétique : 35% des personnes interrogée ont choisi, parmi dix rectangles, le rectangle idéal tandis que la majorité a préféré des formats différents pour les tableaux d'une galerie.

    Quel rôle jouent donc les propriétés  numériques dans les sciences ? L'idée qu'il existait une harmonie numérique fondamentale dans l'Univers incita les chercheurs des temps passés à donner toute explication avec un support chiffré. Raisonner ainsi les conduisit à penser que Dieu avait créé le monde en six jours parce que 6 est le premier nombre "parfait" : il est égal à la somme de ses diviseurs.

    Aujourd'hui, un tel argument n'a plus de aucune valeur. Cependant, il est incontestable que des découvertes importantes n'ont pu être faite qu'à partir de modèles numériques remarqués dans les phénomènes naturels.

    Le mystère des nombres
    La loi de Titius et Bode en est un exemple :
    On constata que les distances relatives des planètes au Soleil définissent une suite de nombres dont les termes sont engendrés par une loi très simple. On remarqua un "vide" dans la série entre Mars et Jupiter. Les propriétés de la suite permirent de conclure à l'existence d'une planète dans ce vide. On vérifia effectivement la présence d'un corps : pas d'une planète mais d'un astéroïde.

    Le mystère des nombres

     Un autre exemple de découverte scientifique s'appuyant sur des modèles mathématiques nous est fourni par la chimie. Au XIXè siècle, le chimiste Dimitri Mendeleïev a constaté qu'en rangeant les éléments par masse atomique croissante, des schémas logiques apparaissent. Le classement se fait à l'aide d'un tableau. Pour que cette classification fut cohérente, il fut nécessaire de corriger les masses atomiques assignées a certains éléments et d'admettre des vide correspondant à des éléments encore inconnus.

    Le mystère des nombres
    Les découverte moderne ont amplement confirmé les hypothèses de Mendeleïev. De nouveau élément viennent désormais combler les vides et, grâce aux progrès de la physique atomique, on peut prouver l'existence des derniers éléments non encore isolés.

                                                                                  Extrait de " Inexpliqué " 1981

     

      


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    Charles Mallory Hatfield - Le faiseur de pluie

    Hartfield avait une affinité avec l'atmosphère et il fut peut-être le seul humain de son espèce.
    Il pouvait faire pleuvoir à volonté, simplement en produisant des fumées à partir de réactions chimiques qu'il a gardée pour lui.

    Bien entendu, la science officielle affirme que ce n'est que par les méthodes consistant à pulvériser des cristaux à partir d'un avion, qu'on peut faire pleuvoir. Les statisticiens affirment par contre que cette méthode donne des résultats purement au hasard. Les querelles entre savants sont très dures à ce sujet. Hatfield, lui, réussissait à tous les coups, et son histoire mérite d'être reprise dans les détails.

    En 1902, il est représentant voyageur de commerce en machines à coudre. Il n'a jamais fait d'études, mais il lit beaucoup. Très calme et très modeste, il prétendra toujours utiliser des phénomènes naturels qu'il comprend lui même très mal.

    Il fait son premier travail de faiseur de pluie commercial en 1903, près de Los Angeles.

    Il aura rempli en 25 ans 500 contrats à des prix allant de 50 à 10 000 dollars, le prix étant déterminé par ce que le client peut payer sans que ça le lèse. Il n'échouera jamais.

    La municipalité de Los Angeles lui demande de remplir le bac de retenue. Pour quatre mille dollars, il obtient 25 cm de pluie au pluviomètre et l'eau dans le bac de retenue monte de six mètres. En le payant, la municipalité fait ce commentaire :
    " C'est pour rien."
    La rumeur des pouvoir de Hatfield se propage dans le monde entier. En Alaska, les torrents sont à sec en 1906. Les mineurs ne peuvent plus utiliser le procédé classique de lavage pour l'extraction de l'or, qui exige de l'eau. Ils se cotisent et offrent à Hatfield 10 000 dollars d'or.

    Trente-six heures après que Hatfielf se soit mis en action, la pluie qui les sauvera tombera.

    Charles Mallory Hatfield - Le faiseur de pluie

    En 1922 l'Italie est en détresse. Tout le Mezzogiorno est desséché. Hatfield arrive au secours. La pluie tombe , les champs sont sauvés. Tous les bacs de retenue sont remplis. La gloire de Hatfield devient mondiale

    Dans le désert de Modave, en Californie, il obtiendra au bout de trois heures un mètre de pluie. Cela ne s'était jamais produit. Cela ne se produira jamais après.

    Charles Mallory Hatfield - Le faiseur de pluie

    Il mourra le 12 janvier 1958, en Californie. Malgré un demi-siècle de vérifications expérimentales constantes, 2 000 expériences réussies et aucune expérience ratée, la science refusera de croire à sa méthode. A côté d'un tel entêtement, Lavoisier refusant les météorites parce qu'il n'y a pas de pierres dans le ciel est un modèle de crédulité.

    Hatfield parait avoir eu une affinité avec l'atmosphère et il était le seul parmi les hommes à l'avoir.
    Ce marchand de machines à coudre californien mériterait que la science se penche sur lui. Il est regrettable qu'elle ne l'ait pas fait pendant qu'il était encore vivant.

                                     Extraits de " Visa pour une autre Terre " de Jacques Bergier


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  • Invitation au château de l'Etrange - Claude Seignolle

     Cet ouvrage de Claude Seignolle paraît dans une nouvelle version revue et corrigée. Véritable livre culte, cet « étrange objet » (épuisé et recherché par les amateurs de peurs insolites et de fantastique urbain) s’adresse à tous ceux que fascinent les aventures inexpliquées.

    Spectres, apparitions, dames blanches, présences sournoises ou maléfiques, envoûtements et conversations avec l’au-delà, sont quelques uns des thèmes effrayants abordés. Pourtant, ici, point de fiction ni de sensationnalisme convenu. Claude Seignolle se contente seulement de recueillir des témoignages qu’il met en scène jusqu’à la grande peur finale. « Scribe des miracles et des peurs ancestrales », il archive, éclaire, recense, sans jamais juger. Le résultat est fascinant, obsédant, dérangeant.

    Et s’il existait « autre chose » à côtes de nos certitudes ? En chasseur de fantômes avant l’heure, Claude Seignolle nous invite au cœur des mystères : lieux étranges et maudits, voyage dans le temps, prémonitions, présences invisibles, personnages insolites et monstrueux, magie et sorcellerie. Oui, la peur rôde au cœur de ces pages… Voilà le lecteur prévenu.


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  • Theilhard de Chardin

    A l'échelle du cosmos, le fantastique seul a la chance d'être vrai.


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