•  

    Les esprits frappeurs

    Des bruits mystérieux, des craquements sinistres, des odeurs infectes, des meubles qui s'envolent, des courants d'airs glacés, des bruits de voix inexplicables, des jets de pierres, des lévitations involontaires, des installations électriques qui tombent en panne, des objets qui disparaissent :
    les " esprits frappeurs " ont une imagination féconde quand ils veulent manifester leur présence.

    On appelle poltergeists ces phénomènes anormaux. Le mot est très ancien : il vient du folklore allemand et dérive de polter ( bruit ) et geist ( esprit ). Avec un peu plus de rigueur, les chercheurs en parapsychologie ont proposé de définir toutes ces manifestations d'esprits frappeurs par le concept de psychokinésie spontané récurent, ou PKSR.

    Les esprits frappeurs

    Les premières relations de poltergeists viennent d'Allemagne : peu avant
    l'an 1 000, des chutes de pierres, des coups et des grands bruits ont troublé la tranquillité de Bingen, une petite ville des bords du Rhin. A partir du XIIè siècle, sous l'influence de l'Eglise, on classe les poltergeists dans la catégorie des phénomènes d'origine diabolique.

    En 1184, au pays de Galles, le domicile d'un certain William Nott est ravagé par une force mystérieuse qui lacère les tentures et répand des ordures.
    Au XIIIè siècle, Gerald of Walles note l'existence d'un " esprit " qui apostrophe les gens.
    En 1599, Martin Del Rio tente de classer tous les incidents connus : il compte 18 sortes de démons, chacune se spécialisant dans le déclenchement d'un trouble particulier.

    D'après lui : " La seizième sorte de démons se compose de spectres qui, à certains moments et en certains lieux, notamment dans des maisons, sont susceptibles de créer des bruits et des troubles divers. Je ne donnerai pas d'exemples ici, ce phénomène étant parfaitement connu. Certains réveillent le dormeur en cognant sur le matelas et en faisant tomber ledit dormeur du lit ".

    Les esprits frappeurs

    L'étude scientifique des cas de poltergeists commence. On se demande alors si certains épisodes de la Bible ne relèveraient pas de cette classe d'incidents.

    Pendant deux mois, en décembre 1716 et janvier 1717, le presbytère d'Epworth ( où habite le jeune John Wesley qui fondera l'église méthodiste ), est le théâtre de coups violents frappés par un esprit. Pourtant, à cette époque, John est absent du presbytère. Son père est plusieurs fois repoussé par une force mystérieuse qui bloque son chemin. Il lui arrive même d'être soulevé de son lit. En fait, l'affaire semble due à l'influence de la sœur de John, Hetty, alors âgée de 19 ans.

    Les esprits frappeurs

    Plus tard, tout au long du XIXè siècle, des esprits frappeurs viendront, en grand nombre répondre aux sollicitations de spirite. Ceux-ci faisaient trop bien tournoyer les tables et les pianos pour que leurs expériences soient aujourd'hui crédibles. DD Home, le célèbre médium spécialisé dans les lévitations spectaculaires, débuta sa carrière par un commerce soutenu avec ces esprits.

    Petit à petit on allait se tourner vers des hypothèses beaucoup plus naturelles. Dans les années 1940, on commence à expérimenter la psychokinésie, ou PK, au laboratoire de parapsychologie de l'université de Duke , aux Etats-Unis. En Angleterre, les recherches sur les phénomènes de PKSR sont menée par la Société pour la recherche psychique.

    Les esprits frappeurs

    Sir William Barrett est un des animateurs de cette recherche. Il étudie suffisamment de cas pour que les phénomènes de poltergeists soient reconnus comme indubitables. Ce qui ne donnait pas, pour autant, d'explications.

    En France enfin, quelques cas célèbres ont longtemps défrayé la chronique, notamment celui du fameux curé d'Ars, régulièrement poursuivi par des esprits frappeurs, incendiaires ou destructeurs.
    La plupart des données contemporaines sont centralisées par la gendarmerie nationale, qui les étudie attentivement et qui leur a consacré un petit bureau d'études.

    Les esprits frappeurs

    Un des cas de poltergeists les plus extraordinaires s'est manifesté d'août 1977 à septembre 1978, à Enfield, dans la banlieue nord de Londres. Plus de 1500 incidents de natures PKSR ont été enregistrés, en présence de nombreux spécialistes venus étudiés le problème. On a vu parmi eux, des assistantes sociales, des thérapeutes du langage, des photographes, des psychologues, des prêtres et, bien entendu, des journalistes.

    Au début, les phénomènes n'ont pas été très gênants : un léger bruit de pas dans une chambre. Ensuite le poltergeists s'est manifesté par des bruits plus marqués. Une voix profonde, rude et presque méchante, a pu être enregistrée à plusieurs reprises sur un magnétophone. Cette vois devait faire l'objet de nombreuses tentatives d'identification.

    Les esprits frappeurs

    " Elle " a d'abord déclaré appartenir à un homme de 72 ans, qui aurait habité dans une rue voisine. Un auditeur l'aurait identifiée comme étant celle d'un de ses oncles, un vieil original surnommé " le Gitan ". Mais aucune piste ne devait aboutir à la moindre preuve...

    D'autres fois, l'esprit faisait voler un jouet sur la tête d'un photographe. On a vu des papiers et des vêtements s'enflammer spontanément, des boites d'allumettes prendre feu à l'intérieur d'un tiroir, des couteaux et des théières se tordre devant témoins ou des pierres éclater sur le sol.

    Particulièrement vigoureuse, cette force inconnue devait également soulever la cuisinière à gaz ou projeter, hors de la maison, des meubles aussi lourds qu'un sofa, une commode ou un lit à deux places.

    Les esprits frappeurs

    Au milieu de tous ces phénomènes : Janet, une fillette de 12 ans.
    Elle fut plusieurs fois sujette à des phénomènes de lévitation involontaire, certifiés par des témoins. Avec sa sœur, elle devait être si souvent jetée hors de son lit par l'esprit qu'elle avait décidé, à la fin, de dormir par terre.

    Le phénomène devait finalement cesser, les parents finissant par s'amuser de ce poltergeist plutôt inoffensif et le traitant avec un humour et un calme délicieusement britanniques.

    Généralement, un effet de poltergeists se fait annoncer par une série de coups mystérieux. Les exemples abondent et il est inutile de les détailler. Il peut arriver, pourtant, que des poltergeists débutent par des déplacements d'objets ou par d'autres manifestations insolites.

    On cite souvent le cas d'une famille allemande de Neudorf qui a vu une série de clous apparaître au plafond et tomber un à un. Ces clous se trouvaient, l'instant d'avant, dans une armoire fermée à clé. Cette même famille a pu apercevoir des cintres qui prenaient leur vol à angle droit ou des objets qui sortaient des murs en étant chauds.

    Cette chaleur est rapportée en France dans la plupart des ces de PKSR, par les témoins qui ont ramassé des pierres mystérieusement jetées...

    Les voix non identifiables sont un des aspects les plus spectaculaires de ces poltergeists. Selon Gilles,de Tourette, un médecin français du XIXè siècle, les esprits frappeurs manifesteraient souvent des symptômes de traumatismes apparentés à la copropraxie ( penchant à la scatologie ) et à l’écholalie ( la répétition absurde de discours entendus ).
    Souvent, on a pu observer que les jeunes gens " possédés " par un esprit poussaient des cris obscènes et répétaient des phrases incohérentes. De tels symptômes se retrouvent chez les enfants traumatisés pour de tout autres raisons, par exemple le divorce de leurs parents.

    Les esprits frappeurs

    La combustion spontanée est très souvent associée à une activité de PKSR : il existe de nombreux témoignages d'incendies déclenchés en l'absence de toute tentative volontaire directe.

    Hormis les classiques jets de pierres, il existe enfin, toute une série de manifestations de poltergeists absolument étonnantes. En 1962, à Indianapolis, aux Etats-Unis, une famille est victime d'un esprit très calme, qui ne déplace rien. Il se contente de... mordre ! Surtout la grand-mère ! Il la pique également à de nombreuses reprises. Une enquête rigoureuse menée sur place à, bien entendu, trouvé la traditionnelle jeune fille en crise pubertaire. Toutefois, aucune supercherie n'a pu être établie pour les morsures.

    En février 1958, la famille Hermann, de Seaford, aux Etats-Unis, est victime d'un esprit... déboucheur. Il renverse bien, de temps à autre, tous les bibelots de la maison, mais sa présence va à tous les récipients en forme de bouteille, qu'il s'agisse d'eau minérale, de médicaments, d'eau bénite, inefficace contre cette magie !

    Les policiers et les parapsychologues appelés en renfort ne peuvent que constater l'ampleur des dégâts. Au centre de toute l'affaire, il y a comme toujours, un jeune enfant : James, 12 ans, qui ne s'aperçoit de rien quand les bouchons s'envolent. Une étude minutieuse des objets déplacés permet d'établir que l'intensité de la PKSR est directement proportionnelle à la proximité de James. Les lois " naturelles " de l'énergie sont donc respectées : plus on s'éloigne de la source d'énergie et plus elle devient faible...

    Les esprits frappeurs

    Il est très rare que des phénomènes de poltergeists surviennent hors du domicile de la personne qui les provoque. C'est pourtant ce qui s'est passé, en décembre 1960, en Ecosse. Virginia Campell, 11 ans, transportait son " esprit " à l'école et lui faisait ouvrir son pupitre à un moment où elle se trouvait elle-même dans l'impossibilité matérielle de la faire. Virginia faisait même voler la baguette de sa maîtresse loin du tableau. Elle s'excusait auprès de celle-ci : " Je vous assure, mademoiselle, ce n'est pas moi ! "

    Les esprits frappeurs

    Dans tous les cas, à de rarissimes exceptions près, ces phénomènes de PKSR paraissent donc liés à des jeunes gens en âge pubertaire.
    Est-ce le passage à l'âge adulte qui détermine l'arrivée de ces esprits frappeurs ? N'est-ce pas plutôt, un phénomène lié à une certaine tension sexuelle ? Les réponses demandent à être nuancée.

                                                                                                                                                                                 Extrait de " Inexpliqué " 1981


    votre commentaire
  •  

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Nous ne savons rien ou presque rien du passé. Un regard neuf sur les livres antiques changerai tout cela. On serait bouleversé par les richesses contenues.

    Descartes disait : " Celui qui cherche la vérité, doit autant qu'il est possible douter de tout. "
    Aristote disait : " Celui qui cherche à s'instruire doit premièrement savoir douter car le doute de l'esprit conduit à manifester la vérité. "

    On peut constater que Descartes a emprunté non seulement cette phrase capitale à Aristote, mais aussi la plupart des règles fameuses pour la direction de l'esprit qui sont à la base de la méthode expérimentale.
    Cela prouve en tout cas que Descartes avait lu Aristote.

    Les philosophes de l'antiquité étaient doués d'un génie supérieur dans le domaine de la connaissance, mais enfin, que savaient-ils de véritable sur le plan scientifique ?

    Voici quelques exemples d'un savoir oublié dans les bibliothèques :

    Les théories atomiques

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Contrairement à ce que l'on peut lire dans les ouvrages actuels de vulgarisations, les théories atomiques n'ont pas été trouvées ni formulées d'abord par DémocriteLeucippe et Épicure. En effet, Sextus Empiricus nous apprend que Démocrite lui-même les avait reçues par traditions et qu'il les tenait de Moschus le Phénicien, lequel semble avoir affirmé que l'atome était divisible.
    Remarquez-le bien, la théorie la plus ancienne est aussi plus exacte que celles de Démocrite et des Atomistes grecs concernant l'indivisibilité des atomes.
    Dans ce cas précis, il semble bien s'agir d'un obscurcissement de connaissances archaïques devenues incomprises plutôt que de découvertes originales.

    Cosmologie

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Comment ne pas s'étonner, compte tenu de l'absence de télescopes de constater que souvent, plus les données astronomiques sont anciennes et plus elles sont justes ? Par exemple, en ce qui concerne la Voie Lactée, elle était constituée selon Thalès et Anaximène, par des étoiles dont chacune était un monde contenant un soleil et des planètes, et ces mondes étaient situés dans un espace immense.
    On peut constater chez Lucrèce la connaissance de l'uniformité de la chute des corps dans le vide et la conception d'un espace infini rempli d'une infinité de mondes. Pythagore avant Newton avait enseigné la loi inverse du carré des distances. Plutarque, après avoir entrepris d'expliquer la pesanteur, en cherche l'origine dans une attraction réciproque entre tout les corps terrestres de même que le Soleil et la Lune font graviter vers leur centre toutes les parties qui leur appartiennent et par une force d'attractive les retiennent dans leur sphère particulier.

    Galilée et Newton ont avoué expressément ce qu'ils devaient à la science antique. De même, Copernic, dans la préface de ses œuvres adressées au Pape III, écrit textuellement qu'il a trouvé l'idée du mouvement de la Terre en lisant les Anciens. D'ailleurs, l'aveu de ces emprunts n'enlève rien à la gloire de Copernic, de Newton et de Galilée, lesquels appartenaient à cette race d'esprits supérieurs dont le désintéressement et la générosité ne tiennent aucun compte de l'amour-propres d'auteur et de l'originalité à tout prix, qui sont des préjugés modernes.

    Si, de prime abord, l'idée qui met sur la trace , le mot qui peut mener à résoudre le problème, le fait significatif ne sont point saisis au vol, voilà une invention perdue ou tout au moins ajournée pour plusieurs générations. Il faut pour qu’elles reviennent triomphantes, le hasard d'une pensée nouvelles, ressuscitant la première de son oubli, ou bien le plagiat heureux de quelque inventeur de seconde main.

    Le gaz d'éclairage

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    En 1618 parut un livre passé inaperçu et intitulé Histoire naturelle de la fontaine qui brûle près de Grenoble. Son auteur était un médecin de Tournon, Jean Tardin.
    Si l'on avait étudié ce document, le gaz d'éclairage aurait pu être utilisé dès le début du XVIIe siècle. En effet, Jean Tardin, non seulement étudia le gazomètre naturel de la fontaine, mais encore il reproduisit dans son laboratoire les phénomènes observés. Il enferma de la houille dans un vase clos, soumit le récipient à une haute température et obtint la production de flamme dont il cherchait l'origine.
    Il explique clairement que la matière de ce feu est le bitume et qu'il suffit de la réduire en gaz qui donne une " exhalation inflammable ".
    Or , le français Lebon fit breveter sa " thermo-lampe " seulement en 1799.
    Ainsi, durant près de deux siècles faute de relire les textes anciens, une découverte, dont les conséquences industrielles et commerciales auraient été considérables, avait été oubliée, donc pratiquement perdue.

    Le télégraphe

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Une lettre de Fénelon datée du 26 novembre 1695, adressée à Jean Sobieski, secrétaire du roi de Pologne, fait mention d'expérience récentes non seulement de télégraphie optique, mais de téléphonie par porte-voix.

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    En 1626, un auteur inconnu, Schewenter, examine déjà dans ses délassements physico-mathématiques, le principe du télégraphe électrique et comment selon ses propres termes, " deux individus peuvent communiquer entre-eux " au moyen de l'aiguille aimantée. Or, les expériences d’œrsted sur les déviations de l'aiguillage aimanté datent de 1819. Là, encore, près de deux siècles d'oubli s'étaient écoulés.

    La cloche à plongeur et le scaphandre

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    La cloche à plongeur se retrouve dans un manuscrit de la Romance d'Alexandre du Cabinet Royal des Estampes de Berlin ; l'inscription porte la date de 1320.
    Le savoir oublié dans les bibliothèques
    Un manuscrit du poème allemand Salman und Morolf, écrit en 1190 montrait le dessin d'un bateau sous-marin ; l'inscription demeure, le submersible était en cuir et capable de résister aux tempêtes.
    Se trouvant un jour entouré par des galères, l'inventeur, sur le point d'être capturé, fit couler l'esquif et vécut 14 jours au fond de l'eau en respirant au moyen d'un tube flottant.
    Dans un ouvrage écrit par le chevalier Ludwig von Hartenstein vers 1510, on peut voir le dessin d'un costume de scaphandrier ; deux ouvertures sont ménagée à la hauteur des yeux et obturée par des lunettes de verre. Au sommet, un long tuyau terminé par un robinet permet l'accès de l'air extérieur. A droite et a gauche du dessin figurent les accessoires indispensables facilitant la descente et l'ascension, à savoir des semelles de plomb et une perche à échelons. 

    La photographie

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Un écrivain inconnu, né en 1729 à Montebourg publia un ouvrage intitulé Giphantie. On y décrit non seulement la photographie des images mais aussi celle des couleurs :

    " L'impression des images, écrit l'auteur, est l'affaire du premier instant où la toile les reçoit. On l'ôte sur-le-champ et on la place dans un endroit obscur. Une heure après, l'enduit est séché et vous avez un tableau d'autant plus précieux qu'aucun art ne peut en imiter la vérité." 

    L'auteur ajoute :

    " Il s'agit premièrement d'examiner la nature des corps gluant qui intercepte et garde les rayons, deuxièmement, les difficultés de la préparer et de l'employer, troisièmement, le jeu de la lumière et de ce corps desséché. "

    Or on sait que la découverte de Daguerre fut annoncée à l'Académie des sciences par Arago, un siècle plus tard, le 7 janvier 1839. D'ailleurs, signalons que les propriétés de certains corps métalliques capables de fixer les images ont été signalées dans un traité de Fabricus : De rebus metallicis, paru en 1566.

    La vaccination

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    La vaccination, décrite depuis un temps immémorial par l'un des Védas, le Sactaya Grantham. Ce texte a été cité par Moreau de Jouet, le 16 octobre 1826, à l'Académie des Sciences dans son mémoire sur la variolide :
     " Recueillez le fluide des pustules sur la pointe d'une lancette, introduisez-le dans le bras en mêlant le fluide avec le sang, la fièvre sera produite ; cette maladie sera alors très douce et elle ne pourra inspirer aucune crainte. "
    On trouve ensuite une description exacte de tous les symptômes.

    Les anesthésiques

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    On aurait pu consulter à ce sujet un ouvrage de Denis Papin écrit en 1681 et intitulé : Le traité des opérations sans douleur, ou bien reprendre les antiques expériences des Chinois sur les extraits du chanvre indien ou encore utiliser le vin de mandragore très connu au Moyen Age complètement oublié au XVIIe siècle et dont un médecin de Toulouse, en 1823, le docteur Auriol, a étudié les effets.
    Personne n'a jamais songé à vérifier les résultats obtenus.

    La pénicilline

    Le savoir oublié dans les bibliothèques

    Dans ce cas, nous pouvons citer d'abord une connaissance empirique, à savoir les pansements au fromage de Roquefort utilisés au Moyen-Age, mais on peut constater à ce propos quelque chose de plus singulier encore.
    Ernest Duchesne, élève de l'Ecole de Santé Militaire de Lyon, présenta le 17 décembre 1897 une thèse intitulée : Contribution à l'étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes - antagonisme entre les moisissures et les microbes. Dans cet ouvrage on trouve des expériences relatant l'action du penicillum glaucum sur les bactéries. Or, cette thèse est passée inaperçue. Faut insister sur cet oubli évident à une époque proche de la nôtre, en plein triomphe de la bactériologie.

    Notons au passage que les pénicillines furent officiellement découvertes, et en tout cas promues, par le britannique Sir Alexander Fleming le 3 septembre 1928. Elles n'ont été introduites pour des thérapies qu'à partir de 1941 ou 1943, treize ans après leur découverte.

     

    Extrait du "Matin des magiciens" de Jacques Bergier et Louis Pauwels 

     

     

     

     

     

     


    4 commentaires
  •  

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    Il y a une floraison de textes et d'ouvrages ésotériques d'inspiration rosicrucienne, entre 1600 et 1660.

    Il ne faut pas oublier que les rose-croix dans leur ensemble sont nourris de Bible et de prophéties apocalyptiques annonçant la fin du monde. Leur action dans le monde est une manière de se préparer à la catastrophe finale en entamant un processus de purification des religions, aube d'un futur âge d'or promis à l'occasion de la seconde venue du Christ.
    Cette promesse de l'ère du Saint-Esprit ou " Paraclet " avait été l'objet des spéculations de tous les hérétiques du Moyen Âge : cathare, joachimites, franciscains spirituels, attirés par l'abaissement moral et spirituel de l'Eglise en tant qu'institution. Il n'est donc pas surprenant de voir les rose-croix emboîter le pas à leurs prédécesseurs.

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    Celui que l'on a appelé le " prophète du Nord ", le Suédois Emanuel Swedenborg (1688 - 1772), est l'un des maillons d'une chaîne de visionnaire qui jalonnent l'Occident jusqu'à l'aube du XXe siècle, si tant est qu'elle ait disparu.

    La filiation rosicrucienne de Swedenborg est en tout cas indéniable. Ses dons s’exerçaient plus particulièrement dans le domaine de la prophétie et de la clairvoyance ; ses visions étaient extrêmement nombreuses, riches et colorées. Swedenborg prétendait avoir visité en voyage astral les principales planètes du système solaire et affirma l'existence d'une planète jusqu'alors inconnue, Uranus, qui ne devait être découverte par Herschel qu'en 1781. Le visionnaire soutenait une thèse selon laquelle toutes les planètes du système solaire seraient habitées par des êtres intelligents ( non des hommes ) pourvus seulement d'une structure moléculaire différente de la nôtre ayant pour effet de les rendre invisiles à nos yeux.

    L'ange qui servait de guide à Swedenborg lui fit cette révélation :

    " Quand bien même il y aurait un million de Terres dans l'Univers et, sur chaque Terre, 300 millions d'hommes, renouvelés par deux cents générations dans l'espace de six mille ans... ce nombre infini d'hommes et d'esprits réunis en une seule masse ne remplirait pas encore la millième partie du Cosmos. "

    Que disent d'autre nos savants d'aujourd'hui ?

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    Les œuvres du " prophète du Nord " connurent un grand succès, notamment la plus célèbre, intitulée Le Ciel et l'enfer, où il décrit les états de l'âme dans son voyage post-mortem.
    Comme tous les auteurs " branchés " sur un centre de forces cosmiques, il rattache la connaissance transcendante à un " centre " suprême, qu'il ne situe pas au Tibet mais en Mongolie, au cœur de la Grande Tartarie.

    L'influence de Swedenborg se fit sentir après sa mort.

    Un autre personnage retiendra notre attention, la puissance et originale personnalité du Comte de Saint Germain, qui se disait ouvertement un envoyé de la Rose-Croix.

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    On ne connaît du mystérieux comte ni la date de sa naissance ni celle de sa mort, ce qui faisait dire à Voltaire : " Un homme qui sait tout et qui ne meurt jamais "
    Toujours somptueusement habillé, Saint Germain semblait jouir d'une fortune inépuisable, à l'abri des soucis d'argent. Il portait en guise de boutons et de boucles les plus beaux joyaux et brillants, qu'il distribuait généreusement à ses hôtes, comme si les gemmes les plus rares étaient pour lui monnaie courante, à l'égal de l'or qui lui filait entre les doigts.
    Il avait aussi des dons d'artistes et de peintres. Ceux qui l'ont connu vantent la finesse de ses peintures et surtout leur éclat, obtenu par un mélange de couleurs dont il gardait le secret.

    Mais, fait remarquer Maurice Magre : " ce qui parait le plus invraisemblable dans la personnalité de Saint-Germain est son extraordinaire longévité.
    D'autres indices laissent une impression encore plus étrange ; ainsi, personne ne peut se vanter de l'avoir jamais vu manger ou simplement boire.  Cette abstinence peut être interprétée comme une pratique spagyrique en relation avec l'utilisation de la médecine universelle, qui passait pour régénérer les cellules de l'organisme sans qu'il soit besoin de s'alimenter.

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    Les dons du comte dans les sciences traditionnelles revendiquées par les rose-croix sont également un indice : alchimie, thaumaturgie, science de la nature auxquelles se joignait un don de clairvoyance pour l'avenir qui lui fit prédire à Marie-Antoinette, au début de 1780, les proches événements de la Révolution.

    Comme un jour, Louis XV lui demandait la solution d'une énigme qui lui tenait à cœur, le comte lui répondit : " Sire, faites-vous rose-croix et je pourrai vous éclairer. "

    Quant à la mort du mystérieux rose-croix à la date supposée de 1781 est démentie par la réapparition du personnage à diverses reprises dans les années suivantes, au témoignage de plusieurs personnes dignes de foi.

    Il y a encore plus étonnant : un document officiel de la franc-maçonnerie précise : " En 1785, les maçons français désignèrent le comte de Saint-Germain pour représenter au couvent des loges. "

    Les Rose-Croix - Que sont-ils devenus ?

    L'énigme qui plane autour de la disparition ou de la " mort " du comte de Saint-Germain n'est pas encore élucidée.

    Au XVIIè siècle, les auteurs du manifeste de la Fama et de l'affiche apposée quelques années plus tard sur les murs de Paris formaient, en dehors du cercle intérieur des initiés majeurs dégagés de toute contingence formelle, un groupe structuré et organisé selon les règles traditionnelles particulières aux sociétés secrètes, avec leurs signes de reconnaissance, leurs lieux de réunion, leur hiérarchie occulte et leurs initiations.

    Voici ce que rapporte un témoin de l'époque, Montanus, au sujet des Frères de la Rose-Croix :

    " Ils étaient convenus de signes de reconnaissance, ils portaient un bijou formé d'une croix ou d'une rose, suspendu à un ruban bleu au côté gauche, sous l'habit ; ils avaient un parchemin signé du secrétaire secret et scellé par l'Imperator, avec de grandes cérémonies ; ils avaient un petit étendard vert, et une certaine manière de se saluer ; ils tenaient toujours leurs séances dans de grandes villes, où se rencontraient beaucoup d'étrangers.

    " Ils ont des palais où ils se réunissent à Amsterdam, Venise, Hambourg... Ils ont certainement et véritablement le secret ; mais ils sont liés si intimement les uns aux autres qu'ils ne donnent jamais à un étranger sans se l'être attaché corps et âme ;  sans cela ils n'acceptent personne ; et sur cent mille, à peine un homme parvient-il à être admis. Les véritables manuscrits dont ils usent entre eux ne sont aussi communiqués qu'à un petit nombre "

    La fraternité ne devait jamais compter plus de 77 membres. Ils montrèrent toujours la plus grande discrétion quant à leur organisation et à leur travaux.
    Nous n'apprenons quelque chose de certain à leur sujet et sur leurs activités qu'avec l'apparition du mouvement des Rose-Croix d'or au XVIIIè siècle, qui s'en prétendent les héritiers et les continuateurs.

                                                                                                                                                                                    Extrait de " Inexpliqué " 1981


    1 commentaire
  •  

    Les rose-croix

    En 1622, est placardé un peu partout en Europe, et en particulier sur les murs de Paris, le manifeste de la " Fama ", ou Fraternité Rose-Croix.
    Tout le monde s'interroge pour savoir qui sont ces rose-croix. D'où viennent-ils, et comment peut-on entrer en rapport avec eux ?

    Sont-ils une confrérie de bâtisseurs médiévaux groupés en loges et détenteurs de secrets initiatiques liés aux " métiers ". Continuent-ils la tradition antique des alchimistes œuvrant au fourneau et au creuset, en l'amplifiant jusqu'à l'alchimie spirituelle ? Ou bien s'agit-il tout simplement d'imposteurs qui, sous le voile de l'anonymat, tentent de  " déstabiliser l'Europe " en propageant des doctrines " subversives " anticatholiques, se parant de l'auréole de  l'ésotérisme et du désintéressement ?

    Les Rose-Croix

    Toutes ces thèses circulent à l'époque et, pour y voir un peu plus clair, il est plus utile de se pencher sur les auteurs présumés des textes diffusés entre 1614 et 1649, sous le symbole de la croix surchargée d'une rose.

    On peut aujourd'hui identifier avec une quasi-certitude l'auteur des divers manifestes de la Fama, notamment du plus important d'entre-eux : Les Noces chymiques de Christian Rosenkreutz (1614).

    Les Rose-Croix

    Ce mystique allemand de confession protestante a une bien curieuse histoire. Né en 1586 dans le Wurtemberg, Johann-Valentin Andrea, il devint pasteur et toutes ses activités furent tournées, tout au long de sa vie, à la fois vers les études alchimiques et le désir de "rénover le christianisme" par un retour à la pureté de l’Évangile.

    Pour arriver à acquérir quelques influences dans le monde et faire triompher ses désirs en vue du " grand dessein " qu'il caressait avec un certain groupe d'amis.

    Cette tentative tardive de restauration du "vaste monde" placée sous les auspices du Saint-Esprit ne visait à rien de moins que la reconstitution de la synarchie templière dominant au début du XIVè siècle.
    Son but : faire une Europe économiquement et sociologiquement unie autour d'un " christianisme rénové " placée sous l'autorité suprême du Saint Empire romain germanique acquis aux idées nouvelles et  gagné par la Réforme luthérienne.

    Sur le plan politique concret, ce projet ne pouvait aboutir sans le soutien actif des principaux souverains ouvert à ce courant d'idées : à savoir l’Électeur palatin et le duc de Wurtemberg, déjà gagné à la cause, mais encore le roi d'Angleterre.
    Nous verrons comment ce plan échoua.

    En attendant, il est passionnant de se reporter au texte lui-même attribué à Christian Rosenkreutz, car il nous révèle les préoccupations, profondes de son auteur, ainsi que sa vision du monde et les moyen occultes mis en oeuvre afin de parvenir au but final, au terme d'une " quête mystérieuse "  dont les ramifications s'étendent jusqu'à l'époque où nous vivons.

    Les Rose-Croix

    Comme leur auteur présumé, Jean-Valentin Andreäe, les Noces Chymiques nous présentent Christian Rosenkreutz comme un voyageur, ayant sillonné au cours de sa vie toute l'Europe et même le Proche-Orient. Comme Jean Valentin, le héros du livre est également un savant en mathématiques et en sciences naturelles.

    Première divulgation publique de la Rose-Croix, l'ouvrage entendait apporter 
    " une commune et générale réformation de tout le vaste monde , suivie de la Fama Fraternitatis de l'ordre louable de la Rose-Croix, adressée à tous les savants et chefs de l'Europe. Ainsi qu'une courte réponse faite par M. Haselmayer qui, à cause de cela, a été arrêté et emprisonné par les jésuites et mis aux fers sur les galères. Présentement publié et imprimé et communiqué à tous les coeurs fidèles d'Europe".

    La Fama nous apprend la fondation de l'ordre par l’Allemand Christian Rosenkreutz, dernier descendant de la famille de Germelshausen au XIIIè siècle.

    Les Rose-Croix

    Le récit nous fait ensuite assister à la découverte du tombeau de Christian Rosenkreutz, 120 ans après la disparition du maître. Dans le sépulcre, les disciples trouvèrent un parchemin que le cadavre serrait encore dans sa main, et toutes sortes d'objets rituels : " des miroirs de diverses vertus " ainsi que des " clochettes ", des " lampes allumées " (les fameuses " lampes perpétuelles " de l'hermétisme alexandrin), de mystérieux " chants artificiels "....

    C'est en tout cas par la seule filière du récit de Jean-Valentin que nous pouvons comprendre les clefs qui permettent d' " ouvrir " les textes  " hermétiquement clos " et leur donner un sens, débouchant sur toutes les liaisons et interconnections possibles.

    Si le texte dit vrai et qu'il existe à l'origine de tout cela une " antique fraternité ", quelle est-elle ?

    On connait l'origine de la croix, bois supplice du Christ, instrument de la Passion et, en même temps, " arbre de vie " par où s'écoule le sang divin du Sauveur, fleuve qui s'épanche dans les quatre directions de l'espace, faisant refleurir en " verger " la terre vaste des romans du Graal. Mais quelle est l'origine de la rose ?

    Les Rose-Croix

    C'est la plus belle fleur que nous connaissons, tant par son éclat que son parfum. Les peuples de l'Antiquité connaissaient déjà la rose. En Egypte, on faisait venir des plantations d'Asie Mineure. Les roses d'Ispahan sont célèbres, et en Occident, la " rose de Provins " est une espèce fort appréciée, de couleur rouge, introduite dans nos pays par Thibaud V, à son retour de Terre Sainte où il avait fréquenté les Templier. 

    L'examen symbolique de la rose, en dehors de sa poésie naturelle inimitable, est chargé d'une triple signification : alchimique, géométrique et initiatique.

    Les Rose-Croix

    - Alchimique : dans la main de la Vierge elle symbolise la connaissance des mystères du Grand-Oeuvre. Rose rouge ou rose d'or, elle est synonyme de la " rubification ", ou " parergon ". Elle appartient originellement à la Vierge noire du Cantique des cantiques.

    - Géométrique : elle a traditionnellement cinq, huit, douze ou quinze pétales, liés aux correspondances sacrées de Pythagore et aux mathématiques secrètes.

    - Initiatique : symbole de connaissance intégrale, d'illumination par l'ouverture des centres vitaux, puisque les saints comme les yogis font " fleurir les roses ". C'est dans ce sens qu'il faut comprendre l'expression " découvrir le pot aux roses ".

    Les Rose-Croix

    Unies ensemble, la croix et la rose se complètent comme la lance et la coupe des récits arthuriens. L'une est symbole passif, féminin, liées la première au Soleil et la seconde à la Lune.

    Lorsque le symbolisme universel, on n'utilise pas la rose ( inconnue dans certains pays ), on se sert alors du lotus, bien que cette fleur aquatique ne revête pas la même signification " angélique ".

    Les Rose-Croix

    En tout cas, si la connaissance sub rosa a bien appartenu à la fraternité Rose-Croix, rien ne dit cependant que l'état de rose-croix, fait d'amour et d'illumination intérieure, ne puisse appartenir à telle ou telle personne déterminée.

    Quant aux sciences et connaissances attribuées à la Fama et à ses adeptes, certains n'ont pas hésité à les gratifier du savoir le plus étendu dans tout les domaines... ou peu s'en faut. Ainsi, pour F. Ribadeau-Dumas :
    " Les rose-croix pratiquaient, en mécanique, les miroirs d'Archimède, en architecture les " sept merveilles ", les automates d'Archytas, de Bacon, de Maître Albert, les miroirs, le feu perpétuel. En arithmétique, c'était la rythmomachie, l'usage et le secret de la roue de Pythagore et de ses nombres s'élevant jusqu'à celui de Dieu. En musique, celle de la nature, la quadrature du cercle. "

    Même s'il ne vient pas en droite ligne de l'Egypte ancienne - on peut supposer que les relais furent nombreux : Grèce, Rome, Alexandrie, Naples, Venise, Lyon, Edimbourg, Nuremberg - , l'héritage rosicrucien, s'il apparaît nommément seulement au début des temps modernes, au XVIIè siècle, a des antécédents historiques infiniment vénérables, antérieurs à la Renaissance et que l'on trouve déjà constitués au Moyen Age, temps de renouveau prodigieux.

    Les Rose-Croix

    Ne trouve-t-on pas en 1410, en Italie, le mouvement de la " Fede Santa ", reliant les " fidèles d'Amour ", avec la rose héraldique pour emblème, cette même rose que Dante place au sommet de son Paradis. Dès 1570, Cornelius Agrippa et Paracelse, fondateur de Pansophie, deviendront officiellement des frères de la Rose-Croix d'or.
    Un manuscrit du XVII siècle, de l'hermétiste Michel Maier, vient confirmer cette date comme étant celle de la " renaissance " de la Société des hommes sages.

    Les Rose-Croix

    L'appartenance du grand médecin Paracelse ( fondateur de l'homéopathie) à la Fratum Rosae Crusis ne fait aujourd'hui aucun doute. Les œuvres du célèbre spagyriste helvétique ( 1493 - 1541 ) ne se présentent-elles pas sous la forme de volumes marqués de la lettre R ou d'une rose ?
    Un autre trait qui range Paracelse parmi les rose-croix est le fait qu'il soignait gratuitement les malades ordinaires ( pauvres, paysans, artisans), attitude qui correspond au vœu exprimé de 1614 de la Fama afraternitatis.

    Dans le domaine du symbolisme rosicrucien, il existe en Europe un témoignage plus ancien et irréfutable, en l'espèce un graffiti dû à un certain frère Guyot du couvent des Carmes de Loudum, et qui fut répertorié avant la Seconde Guerre mondiale par le savant érudit  L. Charbonneau-Lassay. Ce dessin se trouve dans l'escalier de la chapelle du monastère. Il montre une rose chargée du svastika, suivie d'une signature en écriture gothique décadente du XIV è siècle.

    Les Rose-Croix

    A cela, il faut ajouter un témoignage de poids, celui de
    Luther ( 1483 - 1546 ). Le fondateur du protestantisme s'était réfugié dans le château de la Warburg avant de rompre définitivement avec Rome. C'est alors qu'il méditait dans sa chambre, que Martin vit soudain se présenter à lui un mystérieux personnage qui se disait mandaté par des puissances supérieures et lui confia la mission de " ramener le christianisme dans la voie de la pureté christique ".

    Le pas était franchi. Le " Docteur hyperbolique " rejeta désormais la tutelle papale et, rompant avec le catholicisme, fonda une Eglise allemande qui allait entraîner une partie de l'Europe dans la voie de la révolte spirituelle. En gage de son affiliation rosicrucienne, Luther blasonna son écu " d'un cœur percé d'une croix dans une rose ", ses armes étant accompagnées de la devise

    Le cœur du Christ vient sur les roses
    Quand la croix se trouve au milieu et en dessous

    Les Rose-Croix

    Il faudrait encore citer dans l'illustre cohorte Jean Trithème, abbé de Spannheim, magicien et astrologue qui utilisait pour ses expériences un cristal magique ( comme John Dee ).
    Jean Trithème a laissé une oeuvre considérable réunie en quatre volume. Sans un petit traité intitulé Les Causes secondes, il développe les thèmes qui seront reprit plus tard dans les Noces Chymique.

    Il est intéressant de noter que c'est par les alchimistes britanniques John Dee et Edward Kelley, que dès 1583, les idées qui devait plus tard connaitre un succès éclatant faisaient un cheminement souterrain dans les esprits, préparant les voies aux manifestations officielles du mouvement rosicrucien, né de contacts nombreux entre hermétisme allemands et anglais en milieu protestant.
    Jean Trithème ne fut-il pas encore le professeur du grand Paracelse ?

    Les Rose-Croix

    Après ce tour d'horizon des " constellations " rosicruciennes, revenons vers le personnage central qui est à l'origine des manifestes et livre de la Fama : Jean-Valentin Andrea ( 1586 - 1654 ).
    Grand voyageur, acharnement au travail et recherche continuelles en philosophie hermétique, le caractérise.
    Avant de mourir, il dicta une lettre où il nomme son bienfaiteur : le Soleil. Ne faut-il voir là quelques analogies plus ou moins marquées avec le travail d' " Elie Artiste " ?

    Dans ses manifestes, Andrea n'hésite pas à prôner d'étranges pratiques peu conformes aux vues de son temps : ascétisme, continence et renoncement sexuel, le tout se mêlant à des prophéties annonçant le retour de l'âge d'or comme prochain, en reprenant la prophétie de la Subille de Cumes, que Virgile avait fait connaître :

    " La céleste Aurore va jaillir, qui apportera avec ses purs rayons le jour sacré vers lequel de nombreux cœurs pieux ont un désir maladif après la fin de la sombre nuit saturnales, au reflet de la Lune où des maigres étincelles de la sagesse céleste qui se rencontre encore parmi les hommes avec son éclat bien terni, et qui est un messager de l'aimable Soleil.
    A la clarté de ce jour, tous les trésors célestes ainsi que tous les objets invisibles et cachés dans les secrets du monde pourront être reconnus comme vrais et vus suivant la doctrine des premiers prêtres. "

    Les Rose-Croix

    Après cette première divulgation et la parution de la Confessio Fratum Rosae Crucis , adressée à tous les savants et dirigeants de l'Europe, le retentissement fut immense et n'alla qu'en s'amplifiant, suscitant nouveaux livres, attaques et controverses.

    Les Rose-Croix

    Le thème central des Noces chymiques, analogie des sept phases du
    Grand-Oeuvre, transposée en voyage initiatique sous la conduite d'une femme très belle, incarnation de la Sagesse, guidant le néophyte d'étape en étape et d'épreuve en épreuve jusqu'à la réalisation finale, ce récit symbolique devait exercer une influence durable sur l'élite cultivée du XVIIè siècle. Dans sa Nova Atlantis, Françis Bacon s'inspire en partie des thèmes des Noces et laisse deviner un attrait pour la rose des sages tout en préfigurant l'idéal de la franc-maçonnerie écossaise qui s'exprimera un siècle plus tard. Qui plus est, Bacon poussa l'audace jusqu'à publier plusieurs traités sur les rose-croix. 

    Les Rose-Croix

    Dans la même veine, Robert Fludd (1594 - 1637), anglais lui aussi, appartint à la même mouvance rosicrucienne. Ce disciple est admirateur de Paracelse, hermétiste et néoplatonicien de talent, a laisser des œuvres superbement illustrées de gravures in folio.

    Ses livres offrent un système complet des correspondances entre macrocosme et microcosme selon le schéma gnostique de l'émanation. Classé parmi les théosophes, Fludd fut à la fois un écrivain de talent et un esprit mystique tourné vers la méditation et la contemplation intérieure. 

                                                                                                                                                Extrait de " Inexpliqué " 1981


    2 commentaires
  •  

    Le secret des milliardaires américains

    Après avoir dépensé 2 millions de dollars dans un programme de développement de 2 ans, l'Electric Hydracon Company d'Altoona, en Pennsylvanie, aux Etat-Unis découvre une fissure grave dans son nouveau modèle de matrices destinées à former les plaques de métal.
    Une fois tous les travaux terminés, on s'aperçoit que, prévus pour travailler 24/24 h, matrices et outils ne dureront pas une semaine.

    Les dirigeants de l'entreprise s'affolent. Les avis sont unanimes : il faut tout refaire dans un matériau plus dur. Le président de la société décide de suivre ce conseil. Richard Haupt, le vice-président, n'en croit rien. Il suit sa propre intuition et fait tout refaire dans un matériau moins dur.
    Résultat : un succès sans précédent, deux fois et demie moins d'argent à dépenser, des matrices qui durent six fois plus longtemps et trouve la profession qui lui emboîte le pas !

    Le secret des milliardaires américains

    Quelle est donc cette intuition qui guide souvent les grands chefs d'entreprise et les fait agir contre la logique courante et contre l'avis des experts ?

    La plupart des hommes d'affaires refusent d'admettre que cette intuition ait quelque chose à voir avec une sorte de perception extra-sensorielle. Pour eux, il s'agirait d'un flair particulier, d'un sixième sens ou d'un simple sens des affaires. C'est jouer sur les mots.

    Pour le docteur Douglas Dean :
     " les hommes d'affaires ont recours à ce phénomène de perception extra-sensorielle chaque semaine, chaque mois, chaque année, en permanence. Et les meilleurs le font sans se poser des questions. Chaque année, ils accumulent des bénéfices énormes parce qu'ils ont vraiment un don particulier en ce domaine. "

    Passionné de paranormal, Douglas Dean a ainsi étudié la vie et la carrière d'un grand nombre de dirigeants d'entreprises.

    Ses résultats sont particulièrement étonnants. William C. Durant, le fondateur de la Général Motors, apparaît comme un cas typique. Un de ses proches collaborateurs a déclaré à son propos :
    " Il n'était guidé, lorsqu'il prenait ses décisions, que par une sorte d'éclairs d'intuition. Il ne se sentait jamais obligé à la vérification des faits selon des méthodes scientifiques. "

    Le secret des milliardaires américains

    Fondateur et président de la chaîne d'hôtels Holiday Inn, Charles Kemmons Wilson devait choisir les emplacements de ses hôtels :
    " Cela consistait, a-t-il expliqué, à partir à la chasse au trésor et, parfois, à en trouver un. "
    Souvent, il exigeait de ses collaborateurs qu'ils étudient un projet pendant des semaines. D'autres fois, il se contentait de prononcer
    un " non " définitif, parce qu'il n'aimait pas " l'odeur du coin "...

    Conrad Hilton, un des concurrents directs du président Charles K. Wilson s'appliquait lui aussi à suivre ses intuitions. Dans les années quarante, il conseille à Ducan Harris, le président d'une grande société de vente de biens, d'acheter des obligations de Waldorf Astoria. A la surprise de nombreux hommes d'affaires, Conrad Hilton lui-même en avait racheté un certain nombre : la crise avait rendu leur prix ridicule et la guerre rendait encore plus difficiles leurs entretiens.

    Le secret des milliardaires américains

    Les courtiers de l'époque expliquent :
    " C'est bien la première fois que quelqu'un qui travaille dans l'hôtellerie croit au Père Noël ! " Par la suite, les titres ont fait un bond formidable : le Père Noël avait semé pour 22 000 dollars et récolté 500 000 dollars...

    Autre intuition de Conrad Hilton : pendant la guerre, il fait une offre d'achat à la Stevens  Corporation, dont le Stevens Hotel venait d'être réservé par l'armée de l'air américaine. L'armée décide finalement de renoncer à l'hôtel, qui est mis en vente publique. Les acheteurs intéressés doivent faire une offre : un chiffre dans une enveloppe scellée.
    Il s'agit de jouer au plus juste : proposer assez pour l'emporter. Ne pas proposer trop pour ne pas se faire rouler.
    Conrad Hilton pense à un chiffre : 160 000 dollars. Au dernier moment, il se ravise et inscrit : 180 000  dollars. Il emportera l'affaire : l'enchère la plus proche était de 179 800 dollars.
    Ces 200 dollars de différence devaient en rapporter deux millions. De bénéfice !

    Le secret des milliardaires américains

    En 1969, un même appel d'offres est lancé pour les terres pétrolifères d'Alaska. Le groupe Amarada-Hess-Getty est sur l'affaire.
    Une offre est faite. Un week-end avant la mise en vente, Léon Hess se décide brutalement à porter son offre à 72,3 millions de dollars. Il emportera la vente, d'à peine 200 000 dollars !
    " Une intuition soudaine "  expliquera-t-il...

    Le secret des milliardaires américains

    Se fier à ses intuitions peut également assurer un certain succès à la Bourse. Au début du siècle, Jess Livermore, un multimillionnaire de Wall Street, interrompt ses vacances pour courir au Stock Exchange vendre ses actions de chemin de fer de l'Union Pacific.
    Tout le monde le regarde bizarrement. Quelques jours plus tard, un tremblement de terre détruisait Chicago et des centaines de kilomètres de rails, faisant perdre une fortune à l'Union Pacific et à ses actions.
    Jess Livermore, lui, venait de sauver un quart de millions de dollars.

    Pour Douglas Dean, de tels exemples montrent, sans doute possible, que l'intuition joue un grand rôle dans la vie des hommes d'affaires. Il a donc tenté de sélectionner ceux qui parmi ces businessmans, avaient ou non des dons de perception extra-sensorielle.

    Le résulta final est stupéfiant : tous les dirigeants d'entreprises qui avaient pu, au cours des années précédentes, améliorer notablement leurs bénéfices avaient des notes très largement au-dessus de la moyenne dans les tests de précognition.

    Vérifié par une nouvelle expérience sur les dirigeants de petites entreprises, le test de Dean a pu établir une corrélation nette entre les bénéfices dégagés par certaines entreprises et le pouvoir extra-sensoriel de leurs dirigeants.

    Le secret des milliardaires américains

    Sinon, comment expliquer l'idée, folle  au départ, de ce fabricant de jouets qui, en 1971, se met à accélérer la confection de pandas en peluche par les chaines de ses usines ? Lui-même ne comprend pas ce qu'il fait, mais il se fait confiance.

    L'année suivante, le président Richard Nixon effectue le premier voyage d'un dirigeant américain dans la Chine communiste et rapporte un cadeau du gouvernement maoïste : deux pandas. Les animaux sont publicités par les journalistes et déclenchent une véritable mode du panda aux Etats-Unis. Le mieux placé pour répondre à cette demande aussi forte qu'imprévisible est, bien entendu, notre fabricant. Il est difficile, dans un cas pareil, de parler de " chance "  ou de flair commercial !

                                                                                                                                                                                            Extrait de " Inexpliqué " 1981


    2 commentaires