• Le puits de Saintes - L'eau miraculeuse*

     

    Le puit de Saintes - L'eau miraculeuse -

    Dans les traditions les plus anciennes, dans la plupart des religions, l'eau est symbole de vie, moyen de purification et source de régénérescence.
    Premier désinfectant connu et médication complémentaire des cures de simples, elle lave, soulage et même guérit. Bien avant la vogue du thermalisme, les hommes du passé connaissaient et appréciaient les vertus bienfaisantes de telle ou telle source. Charlemagne ne fit-il pas d'Aix-la-Chapelle la capitale de l'empire franc uniquement parce que ces eaux sulfureuses amélioraient la déficience rénale dont il souffrait ?
    Si des eaux prestigieuses font de nos jours l'objets d'une intense commercialisation, elles n'ont pas pour autant écorné la renommée d'humbles fontaines rurales, réputées également curatives.
    Généralement l'eau sourd ou jaillit dans un bassin de pierre bleue.
    A Saintes, elle stagne au fond d'un puits enclos d'une grille, froide et limpide, miroir du ciel brabançon.

    Le puit de Saintes - L'eau miraculeuse -

    Situé entre Hal et Enghien, le village conserve le Hondzochtmolen, l'un des derniers moulins à vent en pierre du pays. En son centre, une massive église dresse sa tour flanquée de quatre tourelles, architecture des temps de guerre et de peur. Sainte Renelde règne en ces lieux depuis le XVIè siècle. Aux temps mérovingiens, quand le paganisme s'accrochait encore dans les campagnes, le sang de trois martyrs de la foi chrétienne sanctifia le sol de Saintes. Chrimoald et Gangulpe sombrèrent plus ou moins vite dans l'oubli. Par contre, leur compagnes, Renelde, fut l'objet d'une vénération populaire qui dure toujours. Chaque année, à la Trinité, la châsse d'argent de la sainte est hissée sur un char en permanence exposé dans l'église, et promenée solennellement dans les rues de la localité. Le spectacle est joli, coloré quand le soleil de mai consent à se montrer, mais ceux qui, incidemment, font un bout de chemin avec la procession ont un autre but de promenade. Lorsque celle-ci aura tourné le coin de la rue de Tubize, ils prendront le chemin des champs, se hâtant vers le puits dont l'eau rêve au bord d'une prairie.

    Le puit de Saintes - L'eau miraculeuse -

    Une statuette de sainte Renelde rappelle, s'il en est besoin, la vocation miraculeuse de cette eau réputée guérir les maladies d'yeux et de peau.
    Sur la margelle, les bouteilles vides et pleines montent la garde en bataillons serrés. Un car vient de débarquer son contingent de pèlerins.
    On se bouscule un peu, qui pour boire, qui pour s'asperger à grande eau, qui pour  jouir simplement d'un coin de campagne et de la lumière d'un beau jour d'été. Saintes n'est pas Lourdes. Ici, pas de publicité tapageuse, pas de bureau où l'on enregistre les guérisons, où l'on comptabilise les miracles. Remelde en opère-t-elle d'ailleurs ? On le dit. Toujours est-il que le site est rarement désert et que l'eau du puits s'avère bien agréable au gosier, alcaline, acidulée d'un parfum d'herbe verte.

     

    Le puit de Saintes - L'eau miraculeuse -

    L'endroit jouit de surcroît d'un autre privilège. A certaines heures du jour, jamais aux mêmes, d'aucuns prétendent y ressentir une impression de bonheur spirituel, comme si le puits était dépositaire d'une
    " chape de sainteté ". Ne cherchez pas à comprendre. Certains endroits, sans qu'il y ait de cause apparente, éveillent le malaise, l'inquiétude : d'autres secrètent le bonheur.

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