• La Vierge Marie - L'Assomption*

    On a souvent rapproché la figure de Marie à de nombreux mythologie  ancienne et en particulier de la religion d'Isis. Cette comparaison est évidemment pertinente dans la mesure où, par exemple, le thème de la douleur de la Mère rappelle fortement, en effet, celui des pleurs d'Isis chantant le marenos (lamentation funèbre dont le nom signifie "compréhension et amour"). Nécessaire du point de vue de l'histoire des religions, cette comparaison ne peut pourtant épuiser la signification profonde qui est celle de Marie, et qui ne peut s'expliquer que dans son contexte spécifiquement chrétien.

    Déclarée en effet Theotokos (Mère de Dieu) au concile d'Ephèse en 431, puis aeiparthenos (toujours vierge) au concile de Chalcédoine 20 ans plus tard, Marie ne se contente pas de se présenter comme la mère spirituelle de l'Humanité, mais elle est aussi celle qui a reçu la grâce du Saint-Esprit et qui, dans son humanité profonde, devient "la fille de son fils". D'autre part, l'intime souffrance devant le martyre de Jésus introduit à la notion d'espérance, c'est-à-dire à une dimension de la foi qui repose sur une confiance inébranlable dans les projets de Dieu, parussent-ils absurdes au cœur de l'homme. 

    Canalisant sur elle de très anciennes figures mythologiques ou de multiples attributs que lui conférait la croyance populaire, la Vierge Marie a puissamment synthétisé les espoirs et les rêves des croyants qui se sont inscrits dans ce qui est convenu d'appeler le "christianisme populaire"

    Au Moyen-Age et à la Renaissance, certaines images dont on se servait lors des prières publiques ou des pèlerinages représentaient Marie dans un vêtement décoré d'épis et de blé. Cette image n'est pas sans rappeler, de nouveau, les "mères nourricières" de l'Antiquité, telle que Déméter par exemple. Le grain qui est mis en terre et pouvait sembler y mourir, mas qui se réveille au printemps pour commencer une nouvelle vie et promettre de nouvelles moissons, a été de tout temps un symbole de renaissance. Pour les populations agricoles de l'époque, l'image de la robe d'épis était aussi une représentation concrète des prières ardentes que l'on faisait pour la richesse des récoltes.

    L'Assomption

    L'Assomption, jour où les anges ont conduit la Vierge au ciel (fête instituée dès le VIIè siècle), est pour certains la christianisation des traditions païennes qui célébraient au milieu du mois les prémices des moissons et des vendanges : " Ainsi voit-on dans les processions du 15 août la Vierge porter généralement à sa main gauche une grappe de raisin et un bouquet d'herbes, de légumes et d'épis.

    Les herbes cueillies le 15 août passent pour être magiques. Selon une croyance du Moyen  Âge, "dansez le jour et la nuit en prenant bien garde de tomber par terre et faire quantité d'autres folies dans l'église aux fêtes de l'Assomption de la Vierge" guérit de l'épilepsie. Mais il ne faut pas se marier ce jour ni aller à la chasse.

    La Vierge Marie - L'Assomption

    La période entre l'Assomption et la Nativité de la Vierge (le 8 septembre) est très favorable aux entreprises et, dit-on en Belgique, pour la grande lessive (car le linge ne jaunira pas). En Tourraine, "pour que les poules pondent deux fois par jour, il faut les mettre couver et faire éclore les poussins entre la Bonne-Dame d'août et la Bonne-Dame de septembre.
    Les œufs pondus entre les deux Notre-Dame se conservent indéfiniment mais les taureaux nés au cours de cette période ne sont pas de bon reproducteurs.

    On prétend encore qu'on peut sans danger être mordu par un serpent entre ces deux fêtes ; en Franche-Comté, aucun serpent n'a osé se montrer pendant cette période.

     

     


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