• José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé*

     

    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé

     

    Un prêtre donne les derniers sacrements à une femme qui se meurt d'un cancer de l'utérus. Des bougies éclairent la pièce. Les amis et la famille se pressent autour du lit de la mourante. Soudain, quelqu'un sort de la pièce et reviens quelques minutes plus tard, armé d'un long couteau de cuisine. Il demande à tout le monde de s'écarter. Il s'approche du lit, soulève les draps et enfonce le couteau dans le vagin de la femme. Il le retourne plusieurs fois dans la plaie, l'enlève et glisse la main dans l'ouverture. Il retire une énorme tumeur de la taille d'un pamplemousse. Il dépose le couteau et la tumeur sanguinolente dans l'évier de la cuisine. Il s'assoit sur une chaise et éclate en sanglots.

    La femme retrouva totalement la santé. Quant à José Arigo, l'homme qui opéra ainsi, il devint célèbre du jour au lendemain. Tous ceux que la médecine considéraient comme perdus venaient le consulter. Jamais José Arigo ne se souvint avoir opéré cette femme du cancer.

    Beaucoup plus tard, quand de telles opérations étaient devenue quotidiennes à Congonhas do Campos, sa ville natale, on réalisa qu'Arigo était en transe quand il soignait les malades. Sa voix changeait, il parlait avec un fort accent allemand, l'accent d'un certain docteur Adolphus Fritz.

    Ce dernier, mort en 1918, opérait à travers lui. disait-il.
    Bien avant que la clinique d'Arigo n'ouvre, à 7h du matin, plus de deux cents personnes attendaient déjà pour se faire soigner. Il opérait parfois avec rapidité et brutalité. Il poussait les malades contre le mur, les transperçaient d'un couteau non stérilisé qu'il essuyait ensuite sur sa chemise. Pourtant les malades ne se plaignaient pas et ne semblaient pas souffrir. La blessure saignait très peu et se cicatrisait en quelques jour.

    Parfois, Arigo jugeait que la "chirurgie psychique" n'était pas nécessaire. Il jetait un simple coup d’œil, ne posait aucune question et prescrivait une rapide ordonnance. En général, les médicaments qu'il administrait étaient des drogues très connues, fabriquées par de grandes entreprises pharmaceutiques. Mais il administrait ces médicaments en dose anormalement élevées. Qu'importe ce que pouvait en penser la médecine conventionnelle : elles guérissaient les malades.

    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé
    On estime qu'en cinq ans Arigo traita un demi-million de malades de toutes classes sociales. Cela lui importait peu car il n'acceptait aucun cadeau en remerciement.
     
    Dans les années 1950 et 1960, il devint un héros national. IL ne se passait pas un seul jour sans qu'une de ses guérisons miraculeuses ne fasse les gros titres des journaux. Les malades affluaient du monde entier. Andrija Puharich, un chercheur qui s'intéressait au paranormal, vint de New York se rendre compte sur place. Il revint quelques jours plus tard avec une équipe de docteurs pour tourner un film documentaire.

    "Une vision de cauchemar". C'est ainsi que Puharich définit la scène à laquelle il assista.
    " Tous ces gens étaient gravement malades. L'un d'entre-eux, une femme, avait un goitre. Arigo pris un couteau, incisa le goitre, le retira et le déposa dans la main de la malade. Il essuya la blessure, qui saignait à peine, avec un morceau de coton sale. Et la femme s'en alla simplement ".

    Puharich se prêta lui-même à cette expérience. Il demanda à Arigo de lui extraire une tumeur bénigne au bras. Ce qu'Arigo fit en quelques secondes Le docteur Puharich ramena aux USA le film et donna la tumeur à analyser à un laboratoire.
     
    Arigo pratiqua cette " chirurgie psychique " pendant de nombreuses années. Et jamais personne se plaignit d'avoir été mal soigné. Bien entendu, les autorités locales considéraient ce qu'il faisait d'un mauvais œil.
    Arigo n'avait aucune formation médicale. En 1956, on l'accusa de pratique illégale de la médecine. Nombreux furent ceux qui vinrent témoigner d'avoir été guéri d'une maladie grave. Mais les témoignages ne firent qu’aggraver le cas d'Arigo. Il fut condamné à faire de la prison. Il fit appel. La peine fut réduite à huit mois et assortie d'une amande.
    Mr Kubitschek, président du Brésil, le gracia mais on l'inculpa de nouveau quelques mois plus tard. Pendant ces séjours, le directeur de la prison lui permit de quitter sa cellule pour aller soigner les malades.

    José Arigo, le chirurgien au couteau rouillé

    Le procès en appel était présidé par le juge Filippe Immesi qui voulut assister avec un jeune procureur à une de ses opérations et ce incognito. Arigo les démasqua mais accepta qu'ils assistent à une de ses opération. Il savait qu'ainsi il agissait contre la loi, mais il préférait convaincre les hommes de loi qu'il n'y avait pas de supercherie.

    Arigo traita en premier une femme que la cataracte avait presque rendue aveugle. Il demanda au juge de tenir lui-même entre ses mains la tête de la malade. Ce dernier, malgré sa répugnance, accepta.

    John G. Fuller, l'auteur de "Arigo, le chirurgien miraculeux", cite dans son livre le témoignage du juge Immesi :

    - " Arigo saisit un genre de ciseaux à ongles. Il les essuya sur sa chemise. Il n'utilisa aucun désinfectant. Ensuite, il incisa la cornée de l'œil de la malade. Elle ne broncha pas, pourtant elle était tout à fait consciente. Il retira la cataracte en quelques secondes. Le procureur et moi même somme restés interdits. Puis Arigo récita un genre de prière en tenant un morceau de coton dans la main. Quelques gouttes de liquide apparurent soudain sur le coton et il s'en servit pour essuyer l'œil de la femme. Nous avons assisté à cette scène de très près. La femme s'en alla guérie."
     
    Le juge partit, convaincu qu'Arigo était un homme remarquable et que son cas méritait d'être étudié scientifiquement. Mais ce qu'Arigo faisait était illégal. Il fit de son mieux pour l'aider et réduire sa peine. La Cour suprême fédérale examina le cas et décida finalement d'annuler les charges portées contre Arigo. Il fut relâché le 8 novembre 1965.

    Certains docteurs n'avaient pas hésité à témoigner en public de ce qu'ils avaient vu. L'un des plus célèbres témoins fut le docteur Ary Lex, chirurgien réputé spécialiste de l'estomac et de l'appareil digestif. Il fut lui aussi invité à tenir la tête du malade pendant qu'Arigo opérait. Il assista à quatre opérations en une demi-heure et conclut très vite que ce Arigo faisait était " paranormal ". Par contre, il jugea les ordonnances " absolument ridicules ".

    Il confia ce témoignage à Guy Playfair :

    " La plupart des médicaments étaient très vieux et on continuait à les trouver seulement parce qu'Arigo les prescrivait. Certains étaient même dangereux, car il les donnait en trop fortes doses. Certains aussi étaient chers. "

    Pourtant, même si ce qu'Arigo prescrivait était absurde, cela semble avoir été efficace. On peut citer le cas d'une jeune polonaise atteinte d'un cancer de l'intestin. Son mari était un ami du docteur José Hortencia, radiologue. On amena un jour la jeune femme de toute urgence à l'hôpital, pensant qu'elle souffrait d'une obstruction intestinale. En l'opérant, on découvrit qu'une tumeur bloquait le gros intestin et on effectua une colostomie.
    Quelque temps plus tard, on la transporta à l'hôpital Säo Paulo, spécialisé dans la rechercher contre le cancer. On l'opéra à nouveau. La maladie se développait à une vitesse alarmante. La jeune femme ne cessait de maigrir, et le chirurgien déclara que la médecine ne pouvait plus rien pour elle.
    Comme tout semblait perdu, on l'emmena chez Arigo.
     
    Le docteur Madeiros accompagna le couple pendant ce long et pénible voyage jusqu'à Congonhas do Campo. Le mari était autrichien, il s'adressa directement au docteur Fritz en allemand. Puis Arigo lança un bref regard à la jeune femme, griffonna une ordonnance et lui dit :
    " Prenez ceci et vous retrouverez la santé ".
    Malgré les doses anormalement élevées, le docteur Madeiros donna le traitement à la jeune femme. Son état s'améliora visiblement dans les semaines qui suivirent. Elle revint consulter Arigo qui la déclara hors de danger et lui donna deux autres ordonnances.
    Lors d'une troisième visite, Arigo affirma qu'elle était totalement guérie et lui conseilla " d'annuler l'opération ". Il faisait allusion à la colostomie. On fit les arrangements nécessaires pour cette opération pour cette
    " opération à l'envers ". Quand le chirurgien ouvrit l'abdomen, il constata qu'effectivement tout signe de cancer avait disparu...
    Arigo trouva la mort dans un accident d'automobile en janvier 1971. Il avait prévenu plusieurs personnes de sa disparition prochaine.

    La façon dont il soignait les malades reste un mystère. Il ne donna jamais lui-même aucune explication. Il répétait seulement qu'il devait tout à jésus et au docteur Fritz. La seule fois où on lui montra un film où il était en train d'opérer, il perdit connaissance.
     
    Pour ceux qui veulent voir la vidéo de cette page cliquez sur le lien ci-dessous : 
     
     
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