• Glastonbury - Haut lieu de la renaissance celtique*

     

     

    Glastonbury - Haut lieu de la renaissance celtique

     

    Les messages d'écriture automatique de Glastonbury venaient-ils vraiment de l'au-delà, ou comme Frederick Bligh Bond le pensait
    lui-même, venaient-ils de son propre inconscient ? L'histoire hésite encore à trancher.

    Reste que la façon dont on destitua Frederick Bligh Bond de son poste de directeur des fouilles de l'abbaye de Glastonbury demeure un épisodes les moins glorieux de l'archéologie britannique. Les administrateurs de l'abbaye allèrent jusqu'à retirer ses livres de vente, même son Guide architectural de l'abbaye de Glastonbury. L'Eglise d'Angleterre reçut un véritable choc en apprenant que le succès des fouilles s'expliquait par des " séances avec l'au-delà ". Tout fut mis en oeuvre pour que Bond ne puisse continuer ses recherches.

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     Bond vécut encore 25 ans. Il passa la plupart de ce temps en Amérique, où il accomplit un travail intéressant dans le domaine de la recherche parapsychique. Mais son cœur était resté à Glastonbury, et l'injustice du destin le rendit amer. En 1937, un groupe d'amis américains recueillit des fonds pour reprendre les fouilles et pour tester les informations données par les " esprits ". Les administrateurs donnèrent l'autorisation, qu'ils retirèrent dès qu'ils s'aperçurent que Bond faisait partie du groupe. L'accès de l'abbaye lui était interdit. Il mourut en 1945, pauvre et oublié.

    La situation était absurde, presque incroyable. Entre 1909 et 1920, cet homme avait prouvé que des méthodes inhabituelles donnaient des résultats spectaculaires : seul, ou presque, il retrouva des secrets oubliés depuis quatre siècles. Pourtant, ces découvertes - comme celle de la chapelle Edgar - ne concernent qu'une petite partie des informations obtenues par ses " interlocuteurs ". Dans d'autres entretiens, qui eurent lieu avant et après son départ de Glastonbury, les " esprits " donnèrent de nouvelles informations : sur la tombe du roi Arthur, sur des passages secrets ou sur des trésors enfouis. Assez pour occuper les archéologues pendant 20 ans ! La partie le plus fascinante du travail de Bond n'est pas achevée...

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    Comment se fait-il que l'Eglise d'Angleterre soit restée si hostile à toute éventualité d' " archéologie parapsychique " ? Sans nul doute parce qu'il lui faudrait alors admettre en partie le spiritisme. Et, dans ce domaine, l'Eglise ne veut absolument pas se prononcer. En 1936, Cosmo Lang, archevêque de Canterbury, mit en place une commission chargée d'étudier le spiritisme. Après trois longues années de débat, la commission conclut que l'idée de communiquer avec les morts ne contredisait pas les dogmes chrétiens. Mais le rapport se terminait par cette précision : " La commission conseille de garder ce rapport secret "
    L'archevêque, qui était de cet avis, le supprima. Il fut cependant publié en mars 1979.

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    Le plus étrange est que Bond ne croyait pas à la communication avec l'au-delà. Comme le titre de son livre ( La porte du souvenir ) l'indique, il pensait que c'était son propre inconscient, en contact avec un inconscient collectif, qui lui fournissait toutes ses informations sur Glastonbury. Il écrivit à ce sujet :
    " C'est dans les profondeurs de l"inconscient que l'intuition va puiser toutes ces images. "

    Le milieu dans lequel il vivait explique assez qu'il en soit venu à cette conclusion. Bond était membre de la Société de recherche psychique et ami de Sir William Barrett, lequel avait écrit un livre connu sur la radiesthésie. Barrett avait été fasciné par cette sorte de " seconde vue " que possèdent les bon radiesthésistes. Il cite par exemple le cas d'une radiesthésiste qui était capable de localiser e de décrire en détail une citerne souterraine, comme si elle la voyait véritablement.

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    Certains radiesthésistes peuvent accomplir des prodiges encore plus extraordinaires. L'abbé Mermet, catholique bon teint, était capable de retrouver tout ce qu'on lui demandait en faisant simplement tourner son pendule au dessus d'une carte. En 1934 le marquis de La Chevalerie lui demanda de retrouver la dépouille d'un de ses ancêtres.
    L'abbé passa son pendule au-dessus du plan d'une chapelle que lui avait procuré le marquis. Il répondit qu'il ne trouvait aucune trace de l'ancêtre en question, mais que, par contre, il y avait sous l'autel, à 2 m de profondeur, les restes d'un autre homme, ainsi que du métal, du cuivre et de l'or.

    Le marquis fit faire des fouilles à cet endroit. Or, on mit au jour un cercueil qui contenait les ossements de saint Victor, don du pape Grégoire XVI. Le cercueil était incrusté de métal, de cuivre et d'or, comme l'avait indiqué l'abbé Mermet.

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    Ce dernier retrouva aussi des minéraux, du pétrole, des trésors, des bateaux qui avaient sombré et même une expédition qui s'était perdue dans les glaces du pôle Nord.

    Mais la découverte des ossements de saint Victor nous intéresse plus directement, car elle présente des points communs avec l'expérience de Bond et de Bartlett. Si, comme Sir William Barrett, nous admettons que la radiesthésie est une manifestation mystérieuse de l'inconscient, on peut supposer que c'est ce même inconscient qui permit à Bond et à Bartlett de retrouver la chapelle Edgar.

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    Tous ceux qui ont lu La porte du souvenir ont pu remarquer que
    les " moines " qui communiquèrent à Bond avaient tous des personnalités bien distinctes. Ambroise, le frère caviste, raconta des histoires charmantes à propos des conséquences de l'alcool sur ses frères.
    Pierre Piedleger, l'horloger, raconta comment les moines de Glastonbury, jaloux du clocher de la cathédrale de Wells, décidèrent d'en construire un encore plus beau. Johannes Bryant parla de son jardin avec grand amour. Et l'abbé Bere lui-même conta comment il décida de faire construire la chapelle Loretto.

    Voici comment cela se passa. C'était un homme corpulent. Or un jour qu'il chevauchait sa mule dans la campagne, il fut attaqué par
    des " rustres ", tomba à la renverse et dévala la pente abrupte.
    Croyant sa derrière heure venue, il invoqua Notre-Dame... qui, dans Sa Bonté, l'écouta. Son manteau s'accrocha à un buisson d'épines, ce qui l'empêcha de chuter plus loin. En reconnaissance, il fit le vœu de faire construire une chapelle à la Vierge, la chapelle Loretto...

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    Les " esprits " révélèrent aussi ce qui précipita la chute de l'abbaye.
    A la mort de l'abbé Bere, le cardinal Wolsey, conseillère du roi, nomma Richard Whyting à la tête de l'abbaye. Il lui suggéra d'inviter le roi pour gagner ses bonnes grâces. Erreur fatale ! Le roi fut " royalement " traité, mais lorsqu'il vit les trésors de l'abbaye, les terres et les fermes, il résolut de s'en emparer à la première occasion. Il ne tarda pas à mettre son projet à exécution. Aussitôt la brouille avec Rome consommée, Thomas Cromwell fit arrêter les moines sans trop s'embarrasser de la validité des chefs d'accusation. Henry s'empara des terres et rasa l'abbaye, la ruinant à tout jamais.

    Il est difficile d'admettre que des histoires aussi détaillées trouvent leur origine dans une sorte de " mémoire collective ". Ne sont-elles qu'une invention amusante de l'inconscient de Bond ou sont-elles véritablement racontées par quelqu'un qui vivait à Glastonbury à cette époque ?

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    Il y a une autre possibilité plus complexe et plus fascinante.

    Voici ce que dit le moine Johannes à un certain moment :

    " Pourquoi m'attacher à ce qui n'est pas ? C'est moi et ce n'est pas moi, mais une part de moi qui habite dans le passé et qui reste attachée à ce que mon âme charnelle a aimé pendant toutes ces années. Et pourtant moi, Johannes, suis fait de plusieurs parties, et la meilleure parties de moi fait d'autres choses. Laus, laus Deo ! Seule cette partie qui se souvient, comme la mémoire, s'attache à ce qu'elle ne voit plus. "

    "  Moi, Johannes, suis fait de plusieurs... "  Étrange déclaration. Que confirment cependant des cas de " personnalité multiple ", Comme celui de l'héroïne des Trois Visages d’Ève, qui, périodiquement, perd sa personnalité et deviens une créature complètement différente. Notre grande erreur est peut-être de nous croire des " individus " uniques et indivisibles. Chacun de nous est probablement constitué d'une foule de personnes différentes. Les fantômes qui hantent les scènes des anciennes tragédies sont sans doute des fragments de personnalité qu'un être laisse derrière lui, une sorte d'enregistrement magnétique.

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    Avant de conclure sur les " preuves " de l'existence des " esprits " de la Compagnie d'Avalon, il faut rappeler que Glastonbury est un lieu sacré, un lieu choisi, car le sol semble concentrer à cet endroit une force puissante inconnue. Si, comme T.C. Lethbridge l'affirmait, les fantômes sont un genre de bande magnétique, on peut penser que Glastonbury rassemble des enregistrements du passé. Si cela est, il paraît raisonnable de supposer que d'autres sites anciens sont des centres similaires d'information. Les archéologues devraient envisager cette hypothèse et tenter de " se mettre en rapport " avec ce savoir secret. Bond a été le premier à détecter un trésor qui sera exploré, étudié et classifié par des générations futures d'archéologues. C'est en cela que Bond joua un rôle de tout premier plan.

     

     


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