• Châtaignes

     

    Chataîgnes

    La châtaigne est un fruit funéraire, intermédiaire entre le monde des vivant et des morts. Dans le midi de la France, en Espagne et en Italie, les châtaignes grillées faisaient partie du repas traditionnel  de la Toussaint, veille de la fête des morts : toutes celles dont on enlevait l'écorce pour les manger correspondaient à une âme du purgatoire délivrée  et en route pour le paradis.

    Autrefois dans le sud de la France, on laissait dans les maisons des châtaignes, le plus souvent bouillies, pour nourrir les âmes de ceux qui avaient de leur vivant, habité la région ; cette offrande aux défunts était aussi un moyen de les éloigner. En Corse, le jour des morts, on accrochait un collier de châtaignes au cou des enfants qui se rendaient au cimetière. Après un décès, lorsque le mort était porté à l'église, on déposait à ses côtés un repas composé de châtaignes, de fruits secs et d'eau.

    Châtaignes

    Placées sous un oreiller ou un édredon, elles empêchent les revenants de venir tirer ou chatouiller les pieds du dormeur. Conservée dans la poche, une châtaigne soulage des rhumatismes ; au nombre de sept, elles soignent les hémorroïdes à condition de les garder jusqu'à guérison totale.
    Aux Etats-Unis, en avoir une dans une poche porte bonheur.

    Châtaignes

    Si une jeune fille fait brûler des châtaignes dans la poêle, elle sera malheureuse au ménage. Un jeune homme peut se livrer à l’exercice suivant pour connaitre un sort : il lance deux fois de suite des châtaignes et doit les rattraper dans la poêle. Si une châtaigne s'échappe, il sera veuf l'année même de son mariage et s'il ne réussit pas une seule fois cet exercice d'adresse, il risque de laisser une veuve.

    Pour s'attacher un conjoint désireux de rompre, il faut lui faire consommer des châtaignes en grande quantité, en glisser dans ses vêtements, dans ses poches, sous le lit, mettre des feuilles de châtaignier dans les oreillers et le matelas, laver ses mouchoirs dans l'eau dans laquelle elles ont cuit, faire des feux de bois de châtaignier et placer dans toute la maison des figurines réalisées dans les écorces piquantes du fruit :
    " Même s'il en est arrivé à détester la vie à vos côtés, votre mari ne parviendra pas à rompre les liens "

    Châtaignes

    Dans les Cévennes, une ancienne tradition recommande d'attendre que les châtaignes soient toutes à terre pour les ramasser ou les griller, dans la crainte de nuire à toute la récolte ou d'empêcher les autres de tomber.
    Dans le Gers, on ne rôti jamais les châtaignes avant la Toussaint sous peine de donner le charbon au blé que l'on sème et en Limousin, on évite de la faire avant la Sainte-Catherine car '' le feu du ciel consumerait vos châtaigniers ''.

    En haute Bretagne, on disait aux enfants que s'ils mangeaient des châtaignes crues, ils auraient des poux.

    Il existait à Collobrière sur le chemin dit " des amoureux " un châtaignier séculaire et magique. Les jeunes couples désirant des enfants et les jeunes filles en mal de mariage s'asseyaient au pied de cet arbre dont, dit-on, les racines avaient un aspect phallique.

    Deux siècle avant notre ère, les Suèves, peuple germanique, avaient un bois de châtaignes sacrés, consacrés à leurs dieux, auxquels ils sacrifiaient une victime humaine :
    " Nul ne pouvait pénétrer dans cette châtaigneraie sans être porteur d'un lien, symbole de dépendance et d'hommage aux dieux. Si l'un des assistants faisait une chute, il ne lui était pas permis de se relever : il ne pouvait sortir du bois qu'en se roulant sur le sol ".

    Châtaignes

    Toutefois, le châtaignier a rarement été un objet d'un culte, même si on lui attribuait une longévité exceptionnelle, parfois trois à quatre mille ans.
    Autre caractéristique de cet arbre : au fil des ans, il devient creux : c'est pourquoi, traditionnellement, certain " on servi de caverne à des ermites, des anachorètes " comme le fameux châtaignier " brûle-culotte " à Sobrado de Los Monjes dont fait mention une légende espagnole :
    " La femme d'un riche marchand avait éprouvé une violente passion pour le saint ermite qui, dans son trône creux enseignait la sagesse et la connaissance aux pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
    Après avoir essuyé plusieurs refus polis mais ferme, cette dame, n'en pouvant plus, entra une nuit dans le châtaignier creux. Bien mal lui en prit, elle en ressorti plus vite qu'elle n'y était entrée, avec ses caleçons en flamme ! "

    Dans le folklore breton, lorsque Dieu créa le châtaignier, le diable voulut l'imiter : il ne réussi qu'à faire le marronnier.

                                       Extrait du " Le Livre des superstitions " d'Eloïse Mozzani

      

     


  • Commentaires

    1
    WILDSCHÜTZ Arthur
    Lundi 29 Octobre 2012 à 16:50

    C'est récits ont leur authenticité, et une certaine crédibilité d'en diverses régions de France et de Belgique. La châtaigne fut aussi employée pour la fabrication d'une certaine  farine en période  de disette il y a environ deux siècles. Elle est aussi très bénéfique pour certaines maladies de part ces propriétés.

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