• Entre autres étrangetés, Guichard distingua aussi dans le réseau de toponyme de la région d'Alaise, dans le Jura français, un système basé sur les points solsticiaux, c'est-à-dire la direction du lever et du coucher de soleil au début de l'hiver et de l'été. Système dont le centre serait cette fois le village de Myon, à l'ouest d'Alaise.

    Aussi remarquable que soit la vue panoramique que l'on découvre depuis le sommet du mot Poupet, elle ne permet pas cependant d'explorer un cercle complet d'horizon. Le point du coucher du soleil notamment est masqué. A Myon, en revanche, du haut d'une petite colline, on distingue parfaitement les points solsticiaux du lever et du coucher du soleil, tandis qu'au sud, la vue est arrêtée par le mont Poupet.

    Le mont Myon

    Toujours en ce qui concerne Myon, Guichard fit une autre constatation non moins étonnantes : les distances séparant ce village de la plupart des localités au nom dérivé d'Alaise représentaient toujours un multiple exact de dix stades grecs. Rappelons que, dans la Grèce ancienne, ce même nom de stade désignait en réalité six unités de longueur différentes ; le stade pris ici en considération équivaut environ à 1 850 m.

    Guichard releva en tout 90 noms de lieux répondant à ces conditions particulières. Citons entre autres Alija en Espagne, Alijo et Milheros au Portugal et Caliso en Italie. On aurait pu s'attendre à ce que Meilen, en Suisse, entrât également dans ce système, mais la distance séparant cette bourgade de Myon dépasse les 110 stades. L'on découvrit alors un site néolithique proche, immergé dans les eaux du lac de Zurich, qui, lui, remplissait exactement les conditions voulues.

    Nous pouvons ainsi nous figurer les anciens habitants de l'Europe établissant un relevé topographique de leur région du haut de l'un des meilleurs observatoires naturels de l'est de la France et désignant par des toponymes significatifs les principaux repères des grands axes directionnels. Prenant alors conscience de l'importance des points solsticiaux, ils se déplacèrent un peu plus à l'ouest pour ces nouvelles observations (à Myon), vers un point où les lever et les couchers du soleil au solstices étaient mieux visibles. De là datent sans doute les premières études astronomiques véritables.

    Rose des vent - Sphère de Ptolémée

    Toutefois, des cartes astronomiques basées sur le système de la rose des vents devaient se révéler rapidement imparfaites et insuffisantes : en effet, plus on s'éloigne du centre et plus vastes sont les zones comprises entre les axes directionnels. D'où la difficulté de déterminer avec précision la position d'un point donné. Pour palier ces inconvénients, il devient nécessaire d'élaborer un système plus complet et moins aléatoire de mesures terrestre. Si l'on en croit Guichard, un tel système, qui fait intervenir les premières notions de latitude et de longitude, avait déjà été mis au point par les anciens habitants de cette région d'Alaise.

    Le premier système cartographique basé sur les latitudes et les longitudes est généralement attribués aux Grecs, qui situèrent tout d'abord le méridien de départ au niveau de l'île de Rhodes, avant de le déporter plus à l'ouest aux environs des îles Fortunées (les Canaries actuelles). Selon la plupart des sources historiques, c'est Ptolémée qui aurait effectué les premiers calculs de longitude, au moment de l'équinoxe, à Assouan, en Egypte. Mais il fallut attendre la mise au point de chronomètres suffisamment précis, quelques 1 500 ans plus tard, pour que ces calculs puissent prétendre à une exactitude satisfaisante.

    Le réseau de méridiens reconstitué par Guichard, avec Alaise comme point de départ, fait état d'une erreur de l'ordre de 1 degré environ, marge plus que raisonnable si l'on songe à toutes les difficultés inhérentes à la technologie encore rudimentaire des anciens Européens.

    Guichard n'avait apparemment pas eu connaissance des travaux parallèles de deux de ses contemporains : l'Anglais Alfred Watkins et l'Allemand Wilhem Teudt. Les trois savants , à partir de bases différentes, arrivèrent pratiquement aux même conclusions. Ils avaient acquis la conviction que leur pays respectif était parcouru par un réseau de lignes topographiques significatives reliant entre eux des toponymes similaires, et tous deux pensaient que la présence de gisements salins constituait la clé de toutes ces appellations analogues.

    Il est regrettable que les travaux de Guichard, un peu académiques certes, mais solidement documentés et riches d’hypothèses intéressantes, aient été à ce point ignoré de ses contemporains. Aucun des éditeurs de l'époque n'en envisagea la publication, et la seule édition dont nous disposons est due au soutien désintéressé de quelques amis de l'auteur. Pourtant cette oeuvre prend un intérêt significatif et revêt une actualité nouvelle à la lumière de travaux récents.

    Les nombreux ouvrages du professeur Alaxander Thom, de l'université d'Oxford, auteur notamment de Megalithic Lunar Observatories, ou les études d'autres savants à propos des principaux sites mégalithiques, tendent à prouver que les mathématiques et l'astronomie ont connu un remarquable développement chez les anciennes civilisations du nord de l'Europe, et ce, plus d'un millénaire avant Pythagore. Il est maintenant établi que les célèbres alignement de Carnac, en Bretagne, sont beaucoup plus anciens que le site homonyme de Karnak en Egypte. 

    Carnac

    De quel savoir mystérieux ont puisé les bâtisseurs des grands alignements mégalithiques et quelles règles secrètes ont présidé à leur disposition ? A mesure qu'il poursuivait ses travaux, Guichard acquis la conviction que les anciens peuples européens avaient été les détenteurs d'un savoir extrêmement complexe et étendu, les maîtres d'une civilisation brillantes, détruite par la suite et réduite à quelques vestiges. De cette civilisation, il dressa un tableau vigoureux et cohérent.

    D'après lui, les connaissances étaient conservées et transmises par diverses sociétés secrètes ; après la cérémonie initiatique, les membres de cette société devaient accomplir un noviciat dont la durée pouvait atteindre une vingtaine d'années.

    L'influence religieuse prédominante était celle d'une déesse mère, symbole de fécondité et de prospérité.

    Cette civilisation aurait été en partie anéantie par les invasions barbares venues de l'est, et notamment par les vagues successives des envahisseurs celtes. Toutefois des bribes de l'ancienne tradition survécurent dans des zones isolées ou bien délimitées : tel fut le cas des collèges druidiques de Bretagne, qui subsistèrent jusqu'à l'époque romaine ; en Italie, les vestiges de cette culture ancienne donnèrent naissance à la civilisation étrusque ; en Grèce, aux environs du Ve siècle avant notre ère, on assista à un remarquable développement des arts et des sciences, que Guichard attribue en partie au fait que les Grecs consignèrent par écrit ce qui subsistait des enseignement des civilisations précédentes.

    Déméter

    La moins controversée des théories de Guichard est celle qui a trait au culte universellement répandu d'une déesse-mère, considérée tantôt comme un symbole de fécondité, tantôt comme la divinisation de la Nature. Guichard cite plusieurs exemples de ce culte, pris aussi bien dans l'ancienne Troie qu'au Danemark, au Portugal qu'en France. Les travaux ultérieurs de nombreux auteurs ont contribué à établir l'existence de cette déesse mère universelle. On trouve son image dans les vestiges des temples de l'île de Malte, temples construits, pense-t-on, aux alentours de l'an 2500 avant notre ère et qui seraient ainsi les plus anciennes constructions connues.

    On la retrouve également dans certaines sépultures d'Angleterre, tout aussi anciennes. Plusieurs archéologues, comme le professeur Glob, au Danemark, estiment que les motifs en forme de coupe, particulièrement abondants dans les peintures rupestres, seraient une représentation symbolique de ce culte de fécondité. En Grèce, cette divinité était souvent révérée sous le nom de Déméter.

    Déméter, fille de Cronos, dites Mère des blés, ou Terre féconde qui donne les blés, était considérée par les Grecs comme un symbole de vie et d’immortalité. Sa fille, Coré, ayant été enlevée par Hadès, Déméter erra de par le monde à sa recherche jusqu'à ce que Zeus ordonnât à Hadès de rendre six mois par an Coré à sa mère. Au cours de son triste périple, Déméter fut accueillie avec compassion par le peuple d'Eleusis, auquel elle enseigna en retour l'art de l'agriculture. Dans un hymne religieux datant de l'époque homérique, la déesse déclare : " J'ai moi-même réglé les mystères de ces cérémonies que vous célébrez après moi. Ainsi gagnez-vous mes bénédictions. "

    Caverne de Pluton à Eleusis

    Avec le culte de la déesse mère, on vit naître la croyance de la survie dans l'au-delà, qui s'accompagna de rites funéraire très élaborés. Dans une autre invocation de la même époque, on peut entendre : " Heureux ceux qui ont été initiés à de tels mystères, car ceux qui les ont ignorés ne connaîtront pas la vie après la mort. "

    Les sépultures mégalithiques attestent de la similitude des coutumes funéraire à travers toute l'Europe. Guichard estimait que ces anciennes pratiques avaient leur survivance dans les cérémonies célébrée à Eleusis. Cérémonies aux rites immuables pendant plus de douze siècles, si l'on en croit les premiers témoignages écrits qui nous sont restés.

    Par les mystères d'Eleusis, nous touchons à un étrange secret : celui des routes de sel de la protohistoire européenne. Un secret que redécouvrent aujourd'hui plusieurs universitaires...

     


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    "La scène se passe en Lithuanie. On y parle sanskrit presque pur. Une grande dame du pays étant à la chasse a eu le malheur d'être prise et emportée par un ours dépourvu de sensibilité, de quoi elle est restée folle; ce qui ne l'a pas empêchée de donner le jour à un garçon bien constitué qui grandit et devient charmant; seulement il a des humeurs noires et des bizarreries inexplicables."
    Telle est, au dire même de l'auteur, la trame du récit limpide et troublant qu'on va lire.
    Jusqu'où le jeune comte Michel se laissera-t-il emporter par la singularité de sa nature? Qu'apprendrons-nous sur les secrets de sa naissance et sur la force de ses penchants? D'où lui vient cette étrange familiarité avec le peuple primitif des forêts, ses mystères et ses rites, ses terreurs et ses enchantements?

    **********

    Dans cette nouvelle, plane l'étrangeté absolu. Cette ambiance mystérieuse est renforcé par la culture balte et folklorique de la Lituanie. Mérimée nous montre les coutumes folkloriques et les légendes entourant cette contrée, où la superstition et les présages y dominent, où son folklore est proche du folklore slave avec son rapport avec les animaux. 

    La grande force de ce récit réside dans la réserve de chaque mot, la concision du texte, qui laisse au lecteur le soin de combler les dissimulations, les éléments suggérés avec une maîtrise superbe par Mérimée tout au long du récit. Le lecteur est emporté, progressivement, par un sentiment d'étrangeté et se trouve, jusqu'à la fin, de plus en plus embourbé dans l'hésitation fantastique 

    Cette petite nouvelle de 60 pages est considérée comme l'une des plus belles de la littérature française du XIXè siècle.


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    En admirateur passionné de la légende arthurienne et en observateur intéressé au premier chef par l'expédition de 1937 dans le Languedoc, Himmler prit ses dispositions pour recevoir dignement le Graal et lui offrir un abri plus digne que la misérable caverne du Sabarthez qui avait dû lui servir de refuge depuis sept siècles. Il semble bien que son choix se porta sur le château de Wewelsburg près de Paderborn, en Westphalie. Ce Burg, alors, en ruine, séduisit Himmler par la majesté de ses proportions puisqu'il devait en faire le château du nouveau temple nazi, gardé par les modernes moines-chevaliers qu'étaient pour lui les S.S...

    Des milliers de prisonniers politiques travaillèrent à reconstruire l'édifice, dont la salle à manger, à elle seule, n'avait pas moins de 30 mètres de long. Le Reichführer (copiant les chevaliers de la Table ronde attendant le Graal), lors des repas, n'acceptait autour de lui pour ses commensaux que douze officiers supérieurs de la S.S. Situé sous la salle de réunion aux dimension impressionnantes, le saint des saints, voûté en ogives, devait recevoir le prestigieux Graal, sur un autel de marbre noir, frappé de deux runes S.S. en argent.

    Les méditations des hôtes de Wewelsburg avaient trait à la mystique biologique, à la morale de l'honneur, au mythe spirituel du sang et aux autres thèmes gnostiques et dualistes chers aux élites d'outre-Rhin. Ces retraites avaient pour cadre une salle de près de 500 mètres carrées, située à l'aplomb de l'autel de la nouvelle religion.

    Le lieu qui devait accueillir le Graal une fois décrit, il reste à relater les événement qui se déroulèrent dans l'Ariège et particulièrement à Montségur entre 1943 et 1944. Le 16 mars 1944, quelques occitans vinrent commémorer au sommet du Pog de Montségur le 700è anniversaire du sacrifice des cathares morts sur le bûcher. Rassemblés depuis l'aube, ils avaient prié pour le repos des Parfaits qui avaient préférés se laisser brûler vifs plutôt que de renier leur foi.

    Midi approchait quand surgissant des nuages, un avions se livra à une exhibition ahurissante pour les quelques péperins qui occupaient le château. Ayant mis ses fumigènes en action, l'avion dessina dans le ciel une gigantesque croix celtique avant de disparaître vers la région de Toulouse tandis que les spectateurs, réalisant enfin la signification de cet événement, se découvraient tous. Rosenberg, selon toute vraisemblance, se trouvait à bord de l'appareil.

    Cet événement prouve, s'il en était encore besoin, tout l’intérêt que Rosenberg, grand maître des recherches ésotériques, ainsi que Heinrich Himmler, chef de la S.S., portaient à l'histoire du Moyen Age occitan.

    Cet intérêt, nous le retrouvons dans la mission mystérieuse que les occupants nazis devaient effectuer de 1943 à 1944 sur les sites cathares du comté de Foix, s'aidant en cela des indications précises recueillies près de dix ans auparavant par l'homme de confiance de Rosenberg et de la Société des chercheurs du Graal : Otto Rahn.

    En ce mois de juin 1943, un groupe d'Allemands, comprenant de nombreux savant, protégés par des miliciens français, s'installe sur le Pog de Montségur. La campagne de fouilles dure jusqu'au mois de novembre de la même année, mais sans résultat semble-t-il. Les recherches devaient reprendre au printemps de 1944.

    Nous devons ajouter que les pèlerins français du 16 mars 1944 qui avaient demandé au général allemand d'autoriser ce pèlerinage, se virent répondre qu'il était défendu de fouler cette "terre allemande" car le IIIè Reich avait des "droits historiques" sur Montségur.

    Il est probable que Rosenberg se rendit peu après sur le site de Montségur, pour rendre un premier hommage au Graal, juste après sa découverte. Les fameuses tablettes runiques auraient été trouvée, non pas dans les grottes de Sabarthez (où Otto Rahn les cherchait), mais sur l'itinéraire historique des cathares, près du col de la Peyre. Nul ne saura sans doute jamais le fin mot de l'histoire.

    On peut souligner toutefois que si les S.S. furent (et tout semble le démontrer) les ultimes dépositaires du vieux Graal aryen, alors l'ordre secret des Aryens survit toujours à l'échelon national-socialiste le plus élevé.

    Un général de la S.S. rejoignait l'amiral Dönitz quand celui-ci déclarait : " La flotte sous-marine allemande est fière d'avoir construit un Paradis terrestre, une forteresse inexpugnable pour le Führer, quelque part dans le monde. "

    Cette base secrète, les chercheurs l'ont localisée en Terre de Feu, car l'archipel fuégien, composé d'un nombre incalculable d'îles, constitue un repaire idéal pour ce genre d'installation. Il serait bien improbable toutefois que le Graal y ait été emporté après la débâcle, si tant est que cette base sous-marine ait réellement existé. Les recherches concernant le Graal des Aryens se sont plutôt orientées vers les Alpes bavaroises, érigées par les nazis en dernier réduit susceptible d'offrir une résistance prolongée. Pour imaginer ce qu'aurait pu être cette forteresse naturelle, on peut faire le parallèle avec ce que le Suisses ont réalisé près de la ville de Martigny où la haute vallée du Rhône se trouve littéralement verrouillée contre tout risque d'invasion.

    En 1945, Hitler refusa toujours de rallier le réduit alpin. Pourtant, la région d'Aussee, au cœur des Alpes autrichiennes, offrait un repaire presque inexpugnable.

    Selon le grand "chasseur" de nazis, Simon Wiesenthal, des milliers d'hommes auraient commencé à se replier dans cette région pendant l'année 1945 ; le chef de la Gestapo, Ernest Kaltenbrunner, se réfugia dans un chalet de village ; le S.D., le R.U.S.H.A. (service central pour la race et la colonisation) et l'Abwehr y transportèrent leurs documents secrets, sans parler du fameux trésor de l'Allemagne nazie que l'on a jamais pu retrouver et que l'on situe un peu partout en Europe centrale.

    Ces histoires de trésors cachés, bien faites pour enfiévrer les imaginations, ont souvent été mêlées à d'autres nouvelles annoncées par les journaux, concernant les mystérieuses centrale secrètes nazies et autres organismes comme l'Araignée ou l'Internationale de Stockholm, accusés de comploter pour le retour d'Hitler. Dans cette "mythologie" nazie, il est bien difficile de démêler le vrai du faux.

    Néanmoins, au lecteur incrédule,nous rappellerons que les vieux mythes renaissent parfois avec une puissance imprévisible. Témoin cette nouvelle rapportée par le très sérieux Journal des Débats du 22 janvier 1929 et qui a trait à une de ces "explosions" liées aux plus anciennes traditions : " En 1925, une grande partie des Indiens Cuna se soulevèrent, tuèrent les gendarmes du Panamà qui habitaient sur leur territoire, y fondèrent la République indépendante de Thulé dont le drapeau est un svastika sur fond orange à bordure rouge. Cette république existe encore à l'heure actuelle. "

    Si, en 1929, une république nationale-socialiste existait en Amérique latine chez des Indiens dégénérés, ce phénomène n'était-il pas dû au reflet d'une tradition, commune à toutes les vieilles civilisations et selon laquelle il existait un continent supérieurement développé (Hyperborée ou île Blanche) dont la capitale était Thulé, qui disparut dans une catastrophe cosmique ?

    La question est d'importance car de sa réponse dépend la signification profonde du Graal : son existence même s'appuie sur le souvenir de cette Grand Tradition. L'écriture runique serait la clé permettant de trouver la solution de ce problème ; les penseurs nationaux-socialiste n'ont pas manqué de faire du Graal un message en écriture runique ancienne, qui serait le dernier legs du royaume boréal de Thulé.

    La question reste posée car il parait bien certain que les cathare ont été incapables de déchiffrer ces tablettes de pierre en "langue païenne enchevêtrée ".

    On retrouve dans les anciennes aires de population scandinave la trace des runes. C'est ce que les géographes appelleraient une runologie d'exportation ; ainsi, à partir de 1020, les colonies scandinaves d'Amérique sont d'ores et déjà installées. De là cette découverte très importante : la pierre de Heavener, trouvée en 1830 par des Indiens Choctaw et qui fut prise à l'époque pour un exemple caractéristique d'écriture indienne ; la pierre ne fut reconnue comme runique qu'en 1948 par Mme Gloria Farley, qui la remit, le 28 septembre 1959, à l'Oklahoma Historical Society ainsi que sa traduction.

    Il serait alors possible d'expliquer par l'initiation des Viking la connaissance du svastika par les Indiens

    Nous pensons pour notre part que les runes sont bien antérieures aux expéditions scandinaves ; car les runes sont dites aussi reginnkunnar, c'est-à-dire "nées des dieux". Il est plus que probable que les runes ont remplacé des signes existant avant elles et utilisées de la même manière comme écriture sacrée.

    Interdites par l'Eglise, les runes n'en subsistèrent pas moins. Ce n'était pas la faute des moines d'Irlande qui firent, dans le même état d'esprit, brûler dix mille manuscrits celtiques sur écorce de bouleau qui renfermaient peut-être des trésors de sagesse. Tant bien que mal, les runes se maintiennent jusqu'au XVIIè siècle qui les voit disparaître définitivement, mais la runologie, née à la même époque, prend heureusement le relais.

    Les runes ont persisté à notre époque sous leurs formes les plus insignifiantes : le svastika et le double Sieg solaire ont eu la renommée que l'on sait (les deux lettres S.S. désignaient les premiers signes de cet alphabet). En France, et plus particulièrement en Normandie, les roues solaires de paille tressées et enflammée inaugurent les feux des solstices d'été et le h, ou rune étoilée, souhaite au Danemark la bonne année à chacun.

    Nous ne pouvons aujourd'hui remonter jusqu'à l'origine des premières runes, mais simplement faire état de ce courant graalique hyperboréen dont Otto Rahn et les dirigeant nazis ont été les plus récents adeptes. Un auteur comme Rauschning a perçu la vérité derrière le mouvement politique à grand spectacle que fut l'hitlérisme : " Tout Allemand a un pied dans l'Atlantide où il cherche une meilleure patrie et un meilleur patrimoine. Cette faculté de dédoublement qui leur permet à la fois de vivre dans le monde réel et de e projeter dans un monde imaginaire se révèle tout spécialement dans Hitler et donne la clé de son socialisme magique. "

    Un écrivain comme Arthure Machen appartient à ce même courant graalique hyperboréen : il suffit de se pencher sur son livre Le Grand Retour pour y retrouver tous les thèmes que nous avons évoqués. Machen était en étroit rapport avec le mouvement britannique de la Golden Dawn et ses émanations allemandes qui devaient aboutir au groupe Thulé, synthèse de toutes les aspirations de Machen.

    Dans les derniers jours d'avril 1945, des mystérieux témoins font mentions de l'envol mystérieux dans la région de Salzbourg, d'un quadrimoteur dont la destination est à jamais inconnue.

    Selon l'écrivain Jean-Loup, cet appareil aurait emporté les initiés de l'ordre Noir dans un refuge de l'Amérique latine préalablement aménagé. Cette hypothèse ne nous satisfait guère. La thèse selon laquelle l'opposition de la S.S. européenne à la S.S. germanique aurait abouti à une hiérarchie parallèle au sein de l'ordre Noir ne relève pas d'une querelle idéologique mais plutôt d'une crise de recrutement, et il semble douteux, dès lors, qu'une des deux fractions en présence ait pu disposer d'un tel appareil pour permettre à ses dirigeant de fuir la justice des vainqueurs.

    Dans de telles conditions, qu'il nous soit permis d'avancer une hypothèse plus réaliste, puisque aucune base sous-marine n'a jamais pu être découverte là où les auteurs la situe le plus généralement, à savoir en Terre de Feu. Si un tel appareil a pu décoller dans les derniers jours de 1945, il n'a pu transporter dans ses flancs que des initiés au sens propre du terme, c'est-à-dire des personnalité titulaires d'un haut savoir, et peut-être même des initiateurs dont la trace se perd dans les derniers mois de la guerre mais dont la présence dans l'Allemagne hitlérienne ne fait plus aucun doute... Or, où auraient pu se rendre ces personnages sinon là où tout le monde situe une bonne part de l'initiation actuelle et passée, nous voulons parler de l'Asie ? Le rayon d'action d'un tel appareil le permettait facilement, ainsi que les nombreux contacts pris tout au long de la période qui nous intéresse. La question est désormais posée et il semble bien, dès lors, que tous les chemins mènent sinon à Katmandou, du moins dans la chaîne himalayenne.

    Quant au trésor spirituel, un deuxième événement plus significatif encore nous permet de supposer que son histoire ne s’arrête pas avec la défaite militaire de ses nouveaux possesseurs. 

    Le 2 mai 1945, en effet, une compagnie de S.S. "à destination spéciale", composée uniquement d'officier, barrait la route Innsbrück-Salzbourg, pour permettre à un convoi descendant du célèbre Berghof de se frayer un passage au milieu de l'avance alliée. Ce convoi déboucha au carrefour de l'Isar et de sa vallée dans la nuit où Berlin capitulait ; ayant ramassé au passage ses éléments de protection la colonne poursuivit sa route en direction de la haute montagne. 

    Arrivé au pied du massif du Zillertal, un petit groupe d'officier S.S., triés sur le volet, se vit remettre un lourd coffre de plomb après une courte cérémonie à la lueur des torches. Responsable du mystérieux chargement, ils prirent le sentier menant au glacier de Sscleigeiss. C'est là à l'aplomb d'une corniche de neige, qu'aurait été enfoui l'objet, le Graal de Montségur suivant toute probabilité.

    Mais l'aventure ne devait pas s’arrêter là ! Les bruits ne tardèrent pas à se propager dans la région attirèrent de nombreux curieux à la recherche de trésors moins spirituels. Tous ces chercheurs devaient connaitre un sort peu enviable. On les retrouva pour la plupart affreusement mutilés, tel le lieutenant autrichien Franz Gootliech, les alpinistes Helmuth Mayr et Ludwig Pichler, ou même décapités comme Emmanuel Werba en 1952.

    Faut-il croire que le mystérieux coffre enseveli dans la neige des glaciers éternels et renfermant les précieuses tablettes de pierre en écriture païenne enchevêtrée recèle les lois éternelles des Aryens, analogues aux Dix Commandements de Moïse ?

    Ces nouvelles tables de la Loi, destinées à servir de guide aux survivants des cataclysmes que nous prépare la civilisation de l'atome, aurait dû être restituées par la moraine frontale du glacier aux alentours des années 1990 - 1995.

    Dans cette attente, une garde vigilante composée de fidèles de l'ordre Noire veille autour de la montagne pour recueillir l'ultime révélation.

    Que s'est-il passé à ce moment ? Le saurons-nous un jour ?

     


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    Non loin de la frontière Suisse, la petite ville de Salins-les-Bains apparaît blottie dans les contreforts du Jura. Pour le voyageur qui arrive par le sud, la route semble s’arrêter là : à droite et à gauche se dressent des falaises abruptes, couronnées d'anciens forts en ruines. La ville s'étend sur les rives d'une rivière torrentueuse au nom évocateur, la Furieuse, et ses maisons semble monter à l’assaut des pentes escarpées. 

    La principale ressource de la région fut longtemps le sel. Au Moyen Age, en effet cette denrée était synonyme de prospérité. Les seigneurs des lieux, apparentés aux Comtes de Mâcon, exploitaient le précieux minéral extrait des sources salines dont la ville tire son nom. Notons que les substantiels bénéficies de cette industrie leur permirent de développer les caves de Beaune et de donner de l’extension aux célèbres vignobles. 

    Mais vous ne trouverez personne pour évoquer un passé beaucoup plus reculé, dont il subsiste pourtant bien des témoignages archéologiques : de nombreux menhirs et des dizaines de sépultures anciennes sur les pentes du mont Poupet. Il est également peu probable que l'on vous rappelle que le village voisin d'Alaise eut son heure de célébrité au siècle dernier et fit l'objet d'une vive controverse historique : plusieurs érudits, en effet, voyaient là l'emplacement de la véritable Alésia, le camp retranché qui vit la dernière défaite de Vercingétorix devant Jules César.
    Il est vrai que les diverses fouilles entreprises sous le Second Empire, en localisant définitivement la citadelle gauloise à Alise-Sainte-Reine, en Côte-d'or, ont vite fait oublier cette prétention.

    A plus forte raison n'entendrez-vous guère parler de l'hypothèse beaucoup plus aventureuse émise par le philosophe Xavier Guichard vers 1935, toujours à propos d'Alaise. Selon cette théorie audacieuse, toute la zone située au nord de Salins aurait été le véritable berceau de notre science moderne. Un centre vital d'où auraient été calculés les premières mesures de notre planète, où auraient été effectués les premiers relevés topographiques et où les mathématiques auraient atteint un niveau très avancé.

    Alaise est aujourd'hui un petit village paisible, a une vingtaine de km au nord de Salins. L'agglomération actuelle est construite à l'ouest de l'ancienne cité gauloise, qui s'élevait sur les hauteurs bordant la Lison. Encore un peu plus à l'ouest on trouve le village de Myon, situé exactement au nord du mont Poupet. 

    Le Mont Poupet, Myon, Alaise : Guichard a consacré une grande partie de sa vie à démontrer que ces lieux étaient au centre d'un vaste réseau de lignes géométriques recouvrant toute l'Europe et assez comparables à nos méridiens et à nos parallèles. Selon lui les anciens peuples européens qui ont établi ce premier système de mesure ne connaissaient pas encore l'écriture et ignoraient les cartes. C'est pourquoi ils ont utilisé des repères pour baliser ce réseau, un peu à la manière dont nous marquons nos frontières - en fonction de leur signification topographique.

    C'est par l'intermédiaire de la philologie que Guichard a été amené à s’intéresser à la géographie préhistorique et à l'archéologie.
    Mais ses premiers intuitions allaient se heurter à la théorie généralement admise alors, qui voulait que le Moyen-Orient ait été le berceau de toute science et de toute civilisation, dont les germes auraient été introduits en Europe par les Grecs et les Romains.

    En étudiant les anciennes langues européennes antérieures à la conquête romaine, Guichard nota que les racines et les différents vocables témoignaient d'un sens étonnant de l'abstraction et de connaissance très étendues. Il fallait donc supposer l'existence d'une culture homogène, de rites funéraires et de traditions religieuses profondément enracinés.
    Culture sans aucun doute en partie détruite par les invasions barbares antérieures à la domination romaine.

    En tant que philologue, Guichard était un familier des auteurs de l'Antiquité, dans les écrits desquels, il recherchait tout particulièrement les références géographiques. Mais c'est un géographe français de la fin du XVIIIè siècle qui allait être sa source la plus précieuse d'information : Pascal Gosselin, auteur d'une Géographie des Grecs et de Recherches sur la géographie systématique et positive des Anciens, avait comparé les écrits de deux auteurs grecs, Strabon et Ptolémée, qui vivaient respectivement au Ier et au IIe siècle après J.-C. 

    Il en avait conclu : "La plupart des mesures géodésiques qui nous ont été transmises par les Anciens témoignent d'une remarquable science astronomique. Nous ignorons à quelle époque reculée remontent ces gigantesques travaux de mesure, mais il est sur que sous le règne d'Alexandre le Grand le souvenir s'en était déjà à demi effacé et ne survivait plus dans les mémoires que comme une tradition
    fort ancienne. "

    Guichard entreprit de sélectionner les anciens toponymes les plus employés - sous une forme plus ou moins équivalente - dans toutes les régions d'Europe. Il en retint d'abord trois : Bourg, Antia et Alaise. Dès les temps préhistoriques, Bourg était l'un des suffixes les plus répandus pour désigner des lieux habités par les hommes ; mais cette désinence se retrouve tout aussi fréquemment à la période dite historique, aussi ce terme ne fut-il finalement pas retenu.  
    Antia, qui entre dans des noms tels que Florentia et Valentia (Florence et Valence), a été plus rarement employé aux temps historiques, mais était en usage chez les Grecs, si bien que Guichard abandonna cet élément toponymique.

    En revanche, Alaise réunissait toutes les conditions recherchées : très ancien, largement répandu dans toute l'Europe et apparemment non usité à la période historique. Dans un premier temps, Guichard dénombra 382 noms de lieux qu'il assimila à Alaise, auxquels vinrent s'ajouter 47 toponymes formés à partir de Calais ; puis encore 37 autres dérivant de Versaille. Un second groupe, moins important, se composait de noms apparentés à Myon. Guichard se convainquit bientôt que ce nom d'Alaise n'était autre que l'ancienne forme européenne du grec Eleusis, ces deux termes dérivant eux-mêmes du mot hal, sel.

    En joignant sur la carte tous les toponymes assimilable à Alaise, Guichard obtint des résultats stupéfiants. Il lui apparut en effet que les lignes ainsi tracées dessinaient une rose des vents ayant pour centre alaise dans le Doubs. Rappelons qu'autrefois avant que l'on exprime la position d'un point en latitude et en longitude, la rose des vents constituait le principal système d'orientation et, jusqu'au XVIIè siècle, la plupart des cartes étaient basées sur ce principe : d'un point choisi coïncidant avec le centre de la rose, rayonnaient, dans toute les directions, des lignes régulièrement espacées, au nombre de 16 ou de 32 formant donc entre elles des angles approximativement égaux à 22 ou 11 degrés.

    Dans cette perspective, alaise se révèle être le centre de l'Europe ! C'est là que se croiseraient les lignes joignant l'Ecosse à l'Italie et le Portugal à la Pologne. Selon Guichard, 24 grands axes directionnels, soit 48 rayons de la rose des vents, se recouperaient au mont Poupet.

    L'une de ces lignes passe par Carliste et Ely, en Grande-Bretagne, puis par Calais et huit autres villes ou villages français dont l'appellation est voisine d'Alaise, avant de traverser Aliso en Corse. D'autres rayons passent par des localité plus que troublantes. 

    S'agissait-il d'une coïncidence ? Avait-on retrouvé un secret oublié ? Les mystères d'Alaise ne faisaient que commencer...

      


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