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    Les trois hypothèses classiques sur la localisation de l'Atlantide, les seules à avoir un minimum de rigueur et de crédibilité historique promènent le continent englouti de l'Atlantique à la mer Égée, en passant par la mer du Nord...

    L'hypothèse " atlantique " est une des plus connues. Cette hypothèse, défendue par des scientifiques de valeur, tente de concilier le récit de Platon et les derniers acquis  de la géologie et de l'océanographie atlantique.

    Cette hypothèse, défendue par des scientifiques de valeurs, tente de concilier le récit de Platon et les derniers acquis de la géologie et de l'océanographie atlantique.

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    D'après le préhistorien de renom Georges Poisson, il existait, dans l'Atlantique Nord, un pont terrestre qui, depuis la fin de l'ère secondaire, permettait de rejoindre l'Amérique à pieds secs, depuis l'Europe.
    L'Atlantide aurait été une des presqu'île de cette langue de terre et cette presqu'île aurait été orientée vers le sud. Petit à petit, ce continent intermédiaire entre les deux continents actuels se serait effondré sous la mer et l'Islande n'en serait plus qu'un vestige septentrional.

    Sur le plan historique, Georges Poisson accepte la date de neuf mille ans avant Solon proposée par Platon, ce qui soulève immédiatement deux contradictions insolubles. Selon le Critias, l'île atlante était riche en métaux et son agriculture était prospère... 

    Or, l'Europe était à cette époque en pleine glaciation : la civilisation du renne ignorait aussi bien l'élevage que la domestication du cheval ou l'usage des armes métalliques. Elle ignorait encore plus la navigation et l'architecture, sciences dans lesquelles, selon Platon, les Atlantes excellaient. Il n'aurait donc rien pu y avoir de commun entre les premiers balbutiements des Européens et l'éclat culturel des Atlantes.

     

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    Curieusement, Georges Poisson, aveuglé par le souci de défendre sa thèse, refuse de tenir compte du Critias de Platon, qu'il range parmi les récits légendaires de l'Antiquité, mais se réfère au Timée, beaucoup plus imprécis et donc... plus facile à interpréter !

    Une fois de plus, le théoricien de l'Atlantide atlantique demeure brouillé avec la chronologie : rien ne vient prouver que ces deux races d'hommes préhistoriques aient pu se rencontrer et se combattre...

    Enfin, la géologie sous-marine n'a pas apporté à l'hypothèse canarienne de l'Atlantide la moindre preuve : le continent disparu a si bien disparu qu'il n'a même pas laissé de trace sous la mer !

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    Regardons donc du côté de la mer Egée, une hypothèse qui repose sur des bases géologiques incontestables. En 1470 avant notre ère, un volcan situé sur l'île Strongylé a explosé. Une explosion que l'on pourrait comparer à celle du volcan indonésien Krakatoa survenue en 1883.

    On estime de façon réaliste, qu'un gigantesque raz de marée a dû venir ravager la côte nord de la Crête. Il y aurait eu une vague haute de 200 m, tandis qu'un nuage de cendre aurait obscurci le ciel de la mer Egée pendant une semaine. Après quelques jours, ce nuage a probablement laissé sur le sol une couche de cendre d'une quarantaine de centimètres d'épaisseur, qui a rendu la vie impossible aux survivants. 

    Spiridon Marinatos, l'archéologie grec qui a le mieux étudié ce cataclysme, a découvert dans l'île de Thêra, des vestiges minoens enfouis sous la cendre depuis 35 siècles. Il en a déduit, avec bon nombre de scientifiques, que ces vestiges présentaient certaines analogies avec l'Atlantide de Platon qui aurait donc pu se situer en Crête.

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    Là encore, le problème de la chronologie se pose : la civilisation minoenne est parfaitement datée, aux alentour du deuxième millénaire avant notre ère. Ce qui fait tout de même un décalage de sept mille à huit mille ans avec la chronologie platonicienne...

    Selon certains exégètes du Timée et du Critias, Solon aurait pu être abusé par les prêtres égyptiens et il aurait pu confondre, en transcrivant les hiéroglyphes, les siècles et les millénaires. Dans cette hypothèse de confusion, l'effondrement de l'Atlantide se place à peu près à l'époque de l'explosion du volcan de la mer Egée.

    On pourrait alors admettre que le tableau de la civilisation Atlante laissé par le Critias correspond à ce que devait être la civilisation crétoise du deuxième millénaire, avec ses palais fastueux, sa marine et ses éléphants.

    Petit soucis cependant avec les éléphants et la présence des métaux en Crête à cette époque-là. 

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    Les pierres rouges, blanches et noires dont parle Platon rappellent incontestablement celles que l'on peut trouver, aujourd'hui dans l'île d Thêra, l'actuelle Santorin. Les recherches sous-marines menées par le commandant Cousteau sont venue confirmer l'ampleur de la catastrophe volcanique, qui peut expliquer l'énigme archéologique que posait le déclin brutal de la Crète minoenne au XVè siècle avant notre ère.

    Les choses se compliquent pourtant quand on aborde le problème de la guerre entre Atlantes et Athéniens : les Minoens étaient des marins, des commerçants et des pêcheurs, mais pas du tout des guerriers.
    Les Egyptiens, qui les nommaient les Keftiou, ne les considéraient pas comme offensifs et ne les ont jamais confondus avec les fameux " Peuples de la mer et du nord ".

    On voit donc mal les paisibles Crétois se doter de moyens militaires considérables et se lancer dans une politique d'invasion pour le moins aventureuse. S'ils ont fait du commerce dans toute la Méditerranée, les Crétois n'ont jamais dominé.

     

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    Seulement Platon parle également de sacrifices de taureaux. Là, en revanche, nous savons que les Crétois vouaient un culte au spécial au taureau. Ce culte ne leur était d'ailleurs pas particulier : il est attesté sur tout le pourtour méditerranéen, de l'Anatolie à l'Espagne.

    Enfin, en s'en tenant à la localisation géographique indiquée par Platon, l'Atlantide se serait trouvé " au-delà des colonnes d'Hercule ", c'est-à-dire à l'ouest de Gibraltar. Et les envahisseurs seraient venus " des profondeurs de la mer atlantique "....

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    Robert-Louis Stevenson

    Si Robert Louis Stevenson n'était l'auteur que du seul Docteur Jeckyll et M. Hyde, il n'en serait pas moins universellement connu et reconnu, tant cette œuvre marque un tournant dans la littérature fantastique et de la littérature tout court ; elle eût amplement suffit à lui assurer les faveurs de la postérité.
    Mais Stevenson est aussi l'un des plus grands auteurs de romans d'aventure.

    Bien sûr, l'immortelle et sublime Ile au trésor a, plus que tout autre de ses ouvrages, contribué à la faire mondialement connaître et à populariser son nom auprès des jeunes lecteurs ; cependant, cette œuvre l'a à jamais rangé dans la catégorie des " auteurs pour la jeunesse " aux yeux du public et des universitaires français. Il en va autrement pour le public britannique qui non seulement est friand de livres d'aventures mais les considère comme partie intégrante de la
    " grande littérature ", tout en leur reconnaissant une fonction pédagogique et initiatique d'éveil au monde.

    Robert Louis Stevenson

    Mais en définitive, est-il si regrettable que cette littérature à l'état pur, cette littérature d'évasion, où triomphent les charmes de l'imagination, soit l'apanage des enfants des adolescents ? Après tout, elle aurait pu tomber en de plus mauvaises mains !

    Né à Édimbourg le 13 novembre 1850 et grand lecteur dès l'enfance, il n'avait d'autre ambition que celle d'écrire.
    De retour en Ecosse après un voyage en France, il ne songea qu'à découvrir le pays de ses ancêtres, et c'est au contact de cette nature pittoresque et sauvage que se développera son goût pour le fantastique.

    Installé en France pour raison de santé, il se réfugia dans la solitude d'une bourgade de la Haute-Loire, Monastier, qu'il ne tarda pas à quitter pour accomplir son fameux Voyage avec un âne dans les Cévennes. Malgré sa maladie, cette période fut très féconde pour l'écrivain qui termina ses Nouvelles Milles et Une Nuits et rédigea " La Flèche noire ", L'Ile au trésorLe Prince Otto et le Dynamiteur.

    Robert Louis Stevenson

    En 1886, il publia successivement Docteur Jeckyll et M. Hyde et Enlevé. En 1888, toujours en quête d'observations et de paysages nouveaux, il s'embarque pour Tahiti et ensuite pour les îles Hawaï ou il séjourna au début de 1889, année qui vit également la publication du Maître de Ballantrae.

    Certaines nouvelles comme Le Diable dans la bouteille, Guillaume au moulin, Olalla, Markheim, Le Profanateur de sépultures, divers récits de voyages Dans les Mers du Sud attestent que Docteur Jekyll et M. Hyde n'est pas un phénomène unique dans son œuvre et que Stevenson nourrissait un grand intérêt pour le fantastique et le mystère. Il n'en demeure pas moins que ce texte est comme le souligne Pierre Versins dans son Encyclopédie de l'utopie et de la science-fiction, " l'un de ces rares cas où un thème d'emblée se hausse à une hauteur qui interdit à d'autres d'en refaire usage ".  Remarquons toutefois que Wilde reprit cette idée de la dualité du Bien et du Mal dans son Portrait de Dorian Gray, publié cinq années plus tard, en 1891.

    Robert Louis Stevenson

    Cependant, l'œuvre de Stevenson innove en ce qu'il propose, bien avant l'étude du sujet par les psychiatres et les psychanalystes, l'analyse d'une personnalité multiple, une réflexion sur les découvertes scientifiques et sur leurs effets funestes pour l'homme et une méditation sur le problème du Mal tant dans sa conception dualiste et inséparable de la nature humaine que dans sa relation avec la science et la morale. Éternels problème et contradictions que notre siècle ne veut ni ne parvient à approcher.

      


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