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    Jésus et le secret du Graal

    La découverte à Rennes-le-Châteaux de documents secrets d'un trésors et, peut-être aussi, comme certains l'ont suggéré, de reliques momifiées du Christ, ont rendu le curé de ce petit village du Sud de la France riche et célèbre. Mais Rennes-le-Château, c'est également la découverte d'un secret qui pourrait bouleverser la chrétienté. Secret que révèlent Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln dans leur best-seller The Holy Blood and the Holy Grail ( "Sang sacré et Graal sacré " )

    Jésus et le secret du Graal

    Cet ouvrage, comme l'on pouvait si attendre, a fait l'objet de violentes critiques. Force est pourtant de reconnaître que les auteurs se montrent très prudent dans leur présentations des faits. Ils ont pris le soin de réunir dans leur dossiers nombre d'éléments qui doivent être pris en considération. Nous montrerons dans cette série d'articles que, loin de pêcher par manque de preuves, les auteurs sous-estiment en fait toute l'importance du sujet et ne font qu'effleurer le mystère.

    Dans The Holy Blood and the Holy Grail, Baigent, Leigh et Lincoln démontrent l'existence d'une puissante société secrète internationale.
    Leurs recherches, motivées à l'origine par le mystère qui entoure un grand trésor caché, les conduisent à une conclusion étonnante :
    " Jésus-Christ aurait épousé Marie-Madeleine ! Et, qui plus est, d'elle il aurait eu des enfants. Les descendants se seraient unis à des membres de familles royales, notamment à des roi mérovingiens. La lignée n'est pas éteinte, et les descendants directs sont prêt à assumer le rôle déterminant qui sera peut-être le leur.

    Quel est donc le lien entre le " sang sacré " et le " Saint Graal " .
    Le Saint Graal est un symbole complexe et mystérieux.
    Pierre précieuse selon certains auteurs, vase dans lequel dans lequel reposent les saintes reliques selon d'autres. Dans la tradition, cependant, le Saint Graal est le plus souvent le calice qui servit à Jésus pendant la Cène et dans lequel on aurait ensuite recueilli le sang qu'il versa pendant son supplice.

     

    Jésus et le secret du Graal

    Les manuscrits les plus anciens parlent de Sangraal. Malory, dans une version plus tardive, utilise un terme semblable : Sangréal.
    Si l'on admet que Sangraal ou Sangréal sont les deux termes qui se rapprochent le plus de l'original, il ne reste plus qu'à séparer
    " correctement " ces deux termes en Sang Raal ou Sang Réal, et non pas, comme on le fit en anglais, en Holy Grail, c'est-à-dire San Graal ou San Gréal, pour découvrir la clef du mystère. Du moins c'est ce qu'affirment
    Baigent, Leigh et Lincoln qui concluent que la légende du Saint Graal raconte en fait l'histoire véridique de l'arrivée en France des descendants de Jésus et de Marie-Madeleine, porteurs du " Sang Réal '', c'est-à-dire du sang royal, et non pas des péripéties d'un mystérieux objet sacré.

    Que penser de cette hypothèse ? Une question se pose. Comment se fait-il qu'au cours des siècles aucun descendant du Christ n'ait jamais proclamé sa véritable identité ? Le silence sur ce sujet pourtant capital est total. En deux mille ans, on ne trouve pas l'ombre de la moindre preuve, écrite ou orale. En revanche, il existe une foule d'allusion à un
    " mystère central " lié à la légende du Saint Graal. Nombreuses sont les références à des crânes qui parlent, qui parlent à des têtes coupées, au sang considéré comme substance et symbole, à des merveilles alchimiques et à une sorte de société secrète d'anciens ou d'initiés.

     

    Jésus et le secret du Graal

    Quoi qu'il en soit, même si la thèse de Baigent, Leigh et Lincoln est fondée, il n'en reste pas moins que la question de la survivance des descendants du Christ fait elle-même partie d'un mystère plus grand encore.

    Selon Baigent, Leigh et Lincoln, les chevaliers du Temple étaient les principaux gardiens du secrets Fondé vers 1120, dans le but de protéger les pèlerins en route vers la Terre sainte, l'ordre du Temple devint rapidement une puissance force militaire et financière.
    Banquiers de l'Europe, les Templiers semblaient invulnérables.
    Pourtant l'ordre fut démantelé brutalement le vendredi 13 octobre 1307,
    lorsque le roi de France Philippe IV donna l'ordre d'arrêter tous les Templiers de France. Procès, tortures et châtiments se succèdent pendant quelques années jusqu'à ce que l'ordre soit finalement supprimé en 1312, par ordre papal.

    Jésus et le secret du Graal

    Les auteurs de The Holy Blood and the Holy Grail affirment avoir en leur possession des documents qui prouvent que l'ordre du Temple constituait l'aile militaire d'une société mystique plus ancienne appelée
    le Prieuré de Sion. Le but de cette société, qui existe toujours, est de veiller sur les intérêts des descendants directs du Christ. Dans la liste des grands maître du Prieuré, on trouve les nom de Léonard de Vinci, de Sandro Felipepi, plus connu sous le nom de Botticelli, d'Isaac Newton, de Victor Hugo, de Claude Debussy.

    L'Eglise accusait les Templiers de blasphémer et de cracher sur la croix. Or, voici ce que déclarent successivement trois chevaliers du Temple au cours des procès de 1308.

    " Lors du rite d'intronisation, dit le premier, on me montra la croix en me disant : ce symbole n'a aucune importance, il n'est pas assez ancien... "
    Quant au second, on lui fit savoir que " le Christ est un faux prophète ".
    " L'homme que les juifs ont crucifié en Palestine n'est pas Dieu,
    allègue-t-on au troisième, et il ne peut pas te sauver. "
    Ce refus de la croix explique peut-être que dans les peintures de l'église. Notre-Dame-de-France, qu'il exécuta en 1960, Jean Cocteau, qui aurait succédé à Debussy comme grand maître du Prieuré de Sion, se voit peint, le dos contre la croix. En revanche, au pied de la croix, on remarque une rose gigantesque, symbole mystique très ancien.

     

    Jésus et le secret du Graal

     

    Si les Templiers rejetaient le symbole de la croix, comment se fait-il alors que leur mission ait été de préserver le secret de la survivance des descendants du Christ ? Cette contradiction ne semble guère embarrasser Baigent, Leigh et Lincoln. Ils proposent plus loin une explication possible : Jésus ne serait pas mort sur la croix ! Il se serait enfui et un autre serait mort à sa place.

    Hypothèse vraisemblable, mais qui ne recoupe pas exactement les paroles des Templiers. Ils déclarèrent en effet : " Le Christ est un faux prophète ", et non pas : " Ce n'est pas le Christ qui est mort sur la croix ".
    Que penser d'autre part de cet étrange remarque sur le crucifix qui ne serait pas un symbole assez ancien ?

    Il semble en fait que la mission des Templiers ait été autre et plus mystérieuse.

     

    Jésus et le secret du Graal

     

     L'Eglise catholique et la rumeur populaire accusèrent également les Templiers de vénérer en secret des têtes barbues et des crânes et de croire que ces derniers pouvaient " faire fleurir les arbres et fructifier la terre.
    Plus importante qu'il n'y paraît à première vue, cette accusation relie les pratiques templières aux cultes préchrétiens, ceux qui justement étaient assez " anciens " pour manifester un pouvoir magique.

    Baigent, Leigh et Loncoln omettent d'ailleurs, bien d'autres aspects intéressants. Par exemple, le fait que les Templiers se prosternaient devant les têtes sacrées en s'écriant : " Selah ! ". Ce terme apparaît de temps à autre à la fin des versets des psaumes. Selon les exégètes, il s'agirait d'une indication musicale à l'attention des choristes. Il est à remarquer toutefois que selah sa rapproche de shiloh, lieu sacré situé près de Jérusalem. Or, comme chacun sait, l'ordre des Templiers fut fondé à Jérusalem. Mais plus intéressante encore, dans l'Ancien Testament, Shiloh désigne également le messie. Mais un Messie féminin. Ce qui n'est pas surprenant en soi car pour les juifs, le sabbat et la ville de Jérusalem sont aussi du genre féminin.

    Vendredi 13 octobre 1307, le piège se referme sur les chevaliers du Temple. A une époque où l'on accordait beaucoup d'importance à la symbolique des nombres, il serait étrange que cette date ait été choisie au hasard. Quoi qu'il en soit, l'arrestation des Templiers reste mystérieuse. En effet, selon Baigent, Leigh et Lincoln, les chevaliers auraient été avertis à temps.

    Jésus et le secret du Graal

    A temps du moins pour mettre en sûreté le trésor et les reliques sacrées dont faisaient peut-être partie le suaire de Turin et la tête momifiée du Christ. La plupart de ces reliques n'ont jamais été retrouvée. Qui aurait pu avertir les Templiers ? Vraisemblablement le Prieuré de Sion qui, s'il avait intérêt à affaiblir son aile militaire, ne tenait certes pas à ce que soit divulgué le " grand " secrets.

    En avançant dans leurs recherches, ils retrouvèrent plus d'une fois le nombre 13 et sa symbolique mystérieuse. En voici un exemple.
    De 1637 à 1654, le Prieuré de Sion eût pour grand maître un
    certain J. Valentin Andreä, qui ne cachait pas son appartenance au mouvement rosicrucien, créé au début du siècle. Malgré l'opposition de l'Eglise, Andreä organisa en Europe un réseau de sociétés plus ou moins secrètes - " Les Sociétés chrétiennes " - dont l'objectif était de préserver des connaissances que l'Eglise ne pouvait manquer de condamner comme hérétiques.

    Chaque Union était présidée par un " prince " anonyme assisté de douze disciples... à l'image des douze apôtres ou bien encore à celle des assemblées de sorcières. Plus loin dans leur ouvrages ils soulèvent un autre mystère. Lors de son élection en 1959, le nouveau pape choisit le nom de Jean XXIII... un nom qui avait été porté au XVe siècle par un antipape. A la mort du souverain pontife, le bruit courut que ce dernier avait été membre des Rose-Croix et du Prieuré de Sion et qu'il aurait choisi le nom de Jean en l'honneur de Jean Cocteau, alors grand maître du Prieuré.

     

    Jésus et le secret du Graal

     

     A l'appui de cette hypothèse, rappelons que Jean XXIII accorda aux catholiques le droit d'être francs-maçons. Or, les francs-maçons affirment être les héritiers des Templiers et d'autres sociétés secrètes, notamment des Sociétés chrétiennes. Plus significatif encore, le pape Jean déclara que " pour tout chrétien, le sang versé par le Christ sur la croix devait avoir plus d'importance que la Résurrection ". Consciemment ou non, le Pape Jean XXIII renouait ainsi avec la tradition millénaire du Graal, ce réceptacle sacré du sang de Notre-Seigneur.

    Nous avons exposé dans cet article la thèse développée dans The Holy Blood and Holy Grail par Baigent, Leight et Lincoln :

     

    Jésus et le secret du Graal

    Le Saint Graal, ou plutôt Sang Réal, serait le sang royal des descendants du Christ. Nous montrerons plus loin que les auteurs ne font en réalité qu'effleurer le mystère. La symbolique du sang remonte à la plus haute Antiquité. Les chrétiens seront par exemple étonnés d'apprendre que le terme sabbath, de l'akkadien Shabattu ou Shapattu, signifie  l'origine
    " festival de la menstruation de la déesse de la lune ".

     

    JÉSUS ET MARIE-MADELEINE

     

    Jésus et le secret du Graal

     

    Dans The Holy Blood and The Holy Grail, Michael Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln affirment que Jésus était marié. Les preuves se trouveraient dans l'Evangiles. Particulièrement, dans l'épisode des Noces de Cana. Jésus et sa mère sont invités à des noces dans le village de Cana, en Galilée. Pour des raisons qui restent mystérieuses, Marie demande à son fils de servir le vin.
    Ce qui selon la loi juive, est la responsabilité du marié ou de sa famille. On peut donc logiquement en déduire qu'il s'agissait en fait du mariage de Jésus. D'ailleurs, lorsque l'eau fut transformée en vin,
    " l'ordonnateur se tourna vers l'époux et lui dit : l'usage est de servir d'abord le bon vin, puis lorsqu'on a bu copieusement, le moins bon. Mais toi tu as réservé le meilleur pour la fin ".

    Jésus et le secret du Graal

    Qui était donc l'épouse du Christ ? Selon Baigent, Leigh et Lincoln, ce serait Marie Madeleine, encore appelée Marie de Bhéthanie, ces deux noms ne désignant en effet qu'une seule et même personne.

    Les Évangiles apocryphes, condamnés par l'Eglise primitive, viennent confirmer cette hypothèse. Dans l’Évangile de Marie, voici ce que Pierre déclare à Marie-Madeleine :

    " Sœur, nous savons que le Sauveur te chérissait plus que toute autre femme. Dis-nous ce qu'il n'a confié qu'à toi seule. "

    Un peu plus loin, Pierre se plaint aux autres disciples en ces termes :
    " Le Seigneur a-t-il vraiment accordé sa confiance à une femme ?
    Faut-il donc que nous l'écoutions ? Lui a t-il réellement donné la préférence ? " Un autre apôtre ajoute : " Le Sauveur le connaît. C'est pour cela qu'il l'a aimée plus que nous. "

    L'Evangile de Philippe ne laisse aucun doute à ce sujet.
    " La compagne du Sauveur était Marie-Madeleine. Le christ l'aimait plus que ses disciples réunis, et il l'embrassait souvent sur la bouche. Ce qui choquait le reste des apôtres. Ils lui disaient :
    " Pourquoi l'aimes-tu plus que nous tous ? " Le Seigneur leur répondait : " Pourquoi est-ce que je ne vous aime pas comme je l'aime ? "

    Jésus et le secret du Graal

    Vers la fin de ce même Évangile se trouve l'étrange déclaration suivante :
    " Il y a le fils de l'homme et il y a le fils du Fils de l'homme. Le Seigneur est le fils de l'homme, et le fils du Fils de l'homme a été engendré par le Fils de l'homme. "

     

     


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    Le Magnétisme

    On a baissé les lumières dans cette pièce discrète d'un grand laboratoire de Tbilissi, en Arménie soviétique. Djuna Davitashvili, une jeune femme très belle aux grand cheveux noirs et aux yeux immenses, a besoin de discrétion pour opérer. Le directeur de l'expérience, le docteur Spirkine, s'est retiré dans un coin après avoir, une fois encore, vérifié soigneusement le matériel utilisé pour ce test insolite.

    Il a renvoyé les assistants derrière la grande vitre qui occupe près de la moitié d'un mur de la pièce. Dans cette cabine, ils vérifieront les résultats de l'électroencéphalogramme et l'électrocardiogramme branchés sur Djuna, ainsi que les cadrans qui contrôlent les réactions de la culture de mycélium placée devant elle, sur une table de fer.

    Le Magnétisme

    Le docteur Spirkine note le début de l'expérience : 14 h 45, Djuna se prend doucement le front dans les mains et commence à se concentrer.
    Après deux ou trois minutes, ses mains redescendent doucement en direction de la table et elle les promène, à l'horizontale, à quelque 10 cm de la culture de champignons microscopiques.

    Le mouvement dure quatre minutes et demie avant qu'on note une variation sensible dans le tracé encéphalographique de la jeune femme. Mais, depuis qu'elle a commencé à se concentrer, le cœur bat plus vite et surtout présente des-à-coups par rapport à sa marche normale.

     

    Rien ne se passe au niveau de la culture de mycélium. Il faudra attendre près d'un quart d'heure, alors que de minuscules gouttes de sueurs perlent au front de Djuna Davitashvili et que les ondes thêta sont apparues sur le tracé cérébral, pour qu'un changement se produise.

    Le Magnétisme

    Les cellules réagissent au niveau du protoplasme dans un premier temps. Suis une activité intense dans leur processus de développement, qui se poursuivra encore deux heures après que la magnétiseuse aura arrêté ses passes...

    Djuna est une spécialiste du magnétisme expérimental très connue au-delà du " rideau de fer ". Elle aurait même soigné le président Brejnev en personne à plusieurs reprises depuis 1974. A son cabinet de Moscou se presse le gratin de la Nomenklatura soviétique, et ses passes hypno-magnétiques font, paraît-il, des miracles.

    Avec une célèbre guérisseuse, Fedora, qui travaille à l'université d'Alma-Ata, où l'on a récemment ouvert une clinique ne proposant que des techniques de guérison parallèles, elle se prête depuis quelques années à des recherches de grande envergure sur le magnétisme humain.

    A travers des expériences comme celle qui vient d'être décrite, elle a fait la démonstration que le phénomène était tout ce qu'il y a de plus réel.
    Les appareils de mesures ont objectivement constaté les changements intervenus dans les cellules de Mycélium. Tout aussi intéressants sont les réactions physiologiques de la jeune femme aux moments cruciaux de la session...

    Le magnétisme n'est plus à mettre en doute. Il émane de certaines personnes une énergie inconnue qui affecte le vivant. Cette influence, dont la nature ne peut faire l'objet que d'hypothèses, est d'autant plus déconcertante qu'elle est susceptible de s'exercer à très longue distance !

    Le Magnétisme

    En 1979, la même Djuna a fait la preuve qu'elle pouvait agir sur le métabolisme d'un second sujet qui se trouvait à Moscou, alors qu'elle opérait à Dbilissi, soit à quelque 2 500 km à vol d'oiseau !

    Elle n'avait jamais vu son patient, qui ignorait à quelle expérience on allait le soumettre pour n'en pas fausser les données par autosuggestion.
    Devant elle, simplement une photo d'un homme d'environ 35 ans dont on lui a dit qu'il souffrait d'un grave rhumatisme à la jambe gauche...

    On note chez elle les mêmes variations cardiaques et encéphalographiques que précédemment. Exactement au même moment, le " récepteur " ressent une violente pulsion au niveau de ses membres inférieurs. Le phénomène se précise et se localise sur la jambe gauche.

    Le Magnétisme

    Il dit avoir l'impression " qu'un flux électrique de très faible voltage la parcourt depuis les hanches jusqu'au mollet ". On constate effectivement, à l'aide des appareils de mesure, une activité nerveuse insolite dans cette région. Les cadrans indiquent parallèlement des anomalies dans le tracé encéphalographique, qui correspondent aux caps de concentration de Djuna. La guérisseuse de Brejnev est, à même de transmettre son influence magnétique sur des milliers de kilomètres.

    En testant scientifiquement des sujets comme elle, la médecine soviétique retrouve les chemins d'une thérapeutique aussi vieille que le monde et systématiquement dénigrée jusqu'à ces toutes dernières années. On a tellement écrit et proclamé, depuis deux cents ans, que Mesmer et son baquet ressortissaient au pur charlatanisme que le magnétisme s'est vu relégué aux rangs des pires escroqueries thérapeutiques.

    Les expériences de Tbilissi, d'Alma-Ata et d'ailleurs prouvent qu'il serait peut-être temps de réviser ce jugement.

    Le Magnétisme

    Une fausse thérapeutique, uniquement fondée sur la crédulité des dupes, se serait-elle perpétuée depuis la nuit des temps et cela aux quatre coins du monde ? Car on retrouve le magnétisme un peu partout, souvent d'ailleurs, à l'origine, lié aux pouvoirs de la pierre d'aimant, ce qui lui a valu son nom.

    Les anciens Chinois qui imposaient les mains prêtaient de nombreux pouvoirs à cette dernière. S'ils ont construit les premières boussoles, ils ont aussi appliqué des aimants naturels selon les méridiens d’acupuncture pour guérir un grand nombre de trouble.

    Le Magnétisme

    En Occident, les Grecs s’intéressèrent de près à la magnétite, dont le nom provient soit du berger Magnès, qui l'aurait le premier découverte, soit de la ville de Magnésie, où elle était exploitée et où les médecins d'Alexandre construisirent un vaste complexe de soins qui utilisaient l'aimant autant que les pouvoirs " fluidiques " des guérisseurs.

    De nombreux textes de l'Antiquité mentionnent à la fois et en parallèle la magnétite et l'imposition des mains. Platon en fait mention dans ses Dialogues, ainsi que Thalès de Millet, Anaxagore de Clazomènes, Aristote et Pythagore. La doctrine tout entière de ce dernier supposait d'ailleurs
    l'existence d'un fluide subtil imprégnant tous les corps.

    L'une des plus anciennes références au magnétisme curatif remonte au règne du pharaon Aménophis 1er, près de deux mille ans avant notre ère. Il s'agit d'un véritable traité de médecine découvert par l’égyptologue Ebers en 1873 :

    Le Magnétisme

    " ... Pose ta main sur la douleur, peut-on y lire, et tu dis fortement que la douleur s'en aille. " C'est une allusion claire à l'imposition des mains servant à faire passer le fluide magnétique d'un individu à l'autre.
    Les Hébreux rapportèrent sans doute d'Egypte cette technique. On lit, dans la Bible, que de nombreux élus de Yahvé étaient capables de guérir de cette manière, et Jésus-Christ lui-même a recouru à maintes reprises à cette pratique.

    Outre Galien, qui détermina dans l'organisme humain sept canaux sur lesquels le magnétisme pouvait agir, Alexandre de Tralles, un célèbre médecin grec vivant à Rome sous le règne de Justinien, en était un chaud partisan. Pour lui, l'imposition des mains permettait le transfert d'un fluide mystérieux et énergique qui, " provoque l'élimination des principes morbides, calme, régularise et tonifie le corps ".

    Le Moyen-Age européen utilisa d'avantage le magnétisme minéral qu'humain, mais il n'oublia jamais complètement son existence.
    Au XIIIè siècle, on viendra par exemple consulter de tout le monde connu, une célèbre magnétiseuse d'Italie, Dame Attamondin de Padoue.

    Le Magnétisme

    Bien qu'il ait vécu encore au XVè siècle, on peut considérer le savant italien Pietro Pomponazzi, philosophe et médecin, comme un homme de la Renaissance. Il fut déclaré hérésiarque à cause de ses conceptions philosophiques, ce qui ne l'empêcha pas d'avoir du magnétisme une idée étonnamment moderne. Il a écrit dans ses Admirables Effets de la Nature :

    " ... Il y a des hommes qui possèdent des propriétés salutaires et puissantes. Ces propriétés s'exhalent par la force de l'imagination et du désir et produisent sur les corps qui reçoivent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certaines vapeurs subtiles. "

    Beaucoup de spécialistes modernes de la question estiment que cette formule résume parfaitement les deux conceptions du magnétisme qui s'opposeront après Mesmer, la théorie de la suggestion et celle du fluide.

    Le Magnétisme

    Mais la plus géniale des prémonitions appartient sans conteste à Paracelse, médecin et alchimiste de la renaissance, qui décrit l'aura des siècles avant la découverte des époux Kirlian en Union Soviétique.

    Mieux, il lui prête un rôle fondamental dans la diffusion du magnétisme animal, et des savants comme Inyoutchine ou le professeur Thelma Moss démontreront que les efflorescences du corps bioplasmtique témoignent d'une activité très significative lors de l'imposition des mains par le magnétiseur.

    Paracelse l'appelle Evestrum, et il y voit une manifestation particulière de la vie universelle. Dieu, soutient-il, a répandu partout la vie qui est son attribut essentiel et il a uni les esprits au corps par un mystérieux fluide animal. " ... Je l'affirme audacieusement, les métaux, les pierres de même que les racines, les herbes et tous les fruits sont riches de leur propre vie qui est celle du fluide universel... Si nous voulons parler de l'Evestrum..., nous dirons que chaque chose a son Evestrum, que l'on pourrait comparer à l'ombre que projette un objet sur le mur... "

    Non seulement ce véhicule invisible de la vie autorise la guérison, mais il
    " porte, imprimés en lui, les événements futures et procure ainsi les visions et les apparitions... "

    Aujourd'hui, on a vérifié tout cela expérimentalement, et le magnétisme est presque universellement reconnu, sans parler des rapports secrets entre aura et facultés psi.

    Le Magnétisme

    Mais il a fallu des siècles : Mesmer et ses disciples ont été, malgré l'évidence, les damnés du savoir thérapeutique pour des générations d'autorité médicale.

     


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    Le 11 novembre 1960, un célèbre animateur de radio New-Yorkais invite dans  son programme un certain Georges Thommen. C'est la première fois qu'un spécialiste met à la portée du plus vaste public le problème des " biorythmes ".

    Il explique que tout ce qui vit, de la plus humble cellule végétale à l'être humain, obéit à des cycles dont il est possible de calculer l'évolution. Ces cycles, ajoute-t-il, sont favorable ou néfaste, selon la période, pour celui qu'ils intéressent. Il faut donc en tenir compte dans sa santé, ses comportements et jusque dans les décisions que l'on est amené à prendre.

    Les Biorythmes

    Thommen cite l'exemple du fameux acteur d'Autant en emporte le vent, Clarck Gable. Il vient d'être hospitalisé pour une crise cardiaque mais tout le monde est persuadé qu'il va s'en tirer. Il faudra en particulier le surveiller dans trois ou quatre jours. Ses rythmes biologiques, en effet, se trouveront dans leur phase négative, et il pourrait fort bien se produire une grave rechute.

    Nul ne prête évidement attention à la mise en garde. Et pourtant Clarck Gable est victime d'une nouvelle attaque le jour même indiqué par Thommen. Il en mourra.

    Le premier scientifique à avoir soupçonné l'existence de ces curieux cycles biorythmiques est un professeur de l'université de Vienne, le docteur Hermann Swoboda (1873 - 1963 ). En 1904, il publie le premier de ses six ouvrages fondamentaux sur la question, Les Cycles de la Vie humaine.

    Les Biorythmes

    Ses conclusions sont le fruit d'expériences statistiques précises, en particulier sur des groupes de patients qu'il lui a été donné de soigner à l’hôpital de Vienne.

    Pour lui, il y a deux cycles fondamentaux dans l'existence de l'être humain. Le premier est de 23 jours. C'est le cycle purement biologique. Le deuxième est de 28 jours et concerne les états émotionnels. Ces cycles commencent à l'heure de la naissance.

    Chacun est divisé en deux parties égales, l'une négative, l'autre positive. Le premier jour du cycle ainsi que celui du milieu sont dits " critiques ".
    Ils correspondent aux moments les plus vulnérables, selon l'un ou l'autre cas.

    Les Biorythmes

    Un autre savant allemand celui-là, découvre la même chose vers la même époque. Il s'agit du chercheur berlinois Wihelm Fliess ( 1859 - 1928 ), qui deviendra par la suite un éminent président de l'Académie des sciences d'outre-Rhin.

    Son premier ouvrage sur les cycles vitaux, Le Cours de la vie, paraît en 1906. Lui aussi s'appuie sur l'étude statistique de ses malades.
    Aux données fournies par Swoboda il en ajoute une nouvelle. Il pense que les cycles, qu'il chiffre comme son confrère à 23 et 28 jours, sont masculins pour le premier et féminins pour le second.

    De fait, la période des menstruations féminines ne s'établit-elle pas à 28 jours, se superposant ainsi très exactement au cycle émotionnel de Swoboda ? D'autre part, le mois lunaire, dont les influences sur la nature ne sont plus à démontrer, n'est-il pas de cette même durée ?

    Il faut citer pour l'anecdote que Sigmund Freud fut un partisan acharné des théories de Fliess.

    Les Biorythmes

    Bien que ses biographes insistent peu sur ce point, on a retrouvé pas moins de 184 lettres qu'il avait écrites au savant de Berlin, cela sur une période de seize ans. L'instituteur de la théorie des biorythmes a eu certainement une très grosse influence occulte sur le père de la psychanalyse.

    Un ingénieur australien, Alfred Telyscher, apporta une importante précision aux travaux de Fliess et de Swoboda. Il supputa l'existence d'un troisième cycle vital de 33 jours qui réglerait la vie intellectuelle de l'humain.

     Malheureusement, Telyscher ne laissa aucune communication complète de ses recherches. Il fallut donc les reprendre à la base à partir de quelques articles publiés ici ou là. Cette oeuvre fut menée à bien par de nombreux savants.

     Voici les grandes lignes de la théories des biorythmes à partir des découvertes effectuées par tous ces spécialistes.

    Les Biorythmes

    Au moment de sa naissance, un bébé vit un changement dramatique aussi bien dans son environnement directe que dans ses processus internes. Il commence à exister en tant qu'individu et non plus en symbiose avec la mère. A cet instant de la venue au monde, on peut dire que son horloge biologique se met en quelque sorte à zéro pour ne s'arrêter qu'au moment de la mort.

     Il va commencer à vivre selon les trois cycles précités. Chacun d'entre eux lui propose une période d'activité positive suivie d'une période d'activité négative de durée égale, avec des jours " critiques " dont nous parlions plus haut.

     L'horloge biologique se remettra de nouveau à zéro après 23 x 28 x 33 jours, soit 58 ans et 66 ou 67 jours, selon le nombre d'années bissextiles traversées. Toutefois, la correspondance de deux cycles se reproduira bien plus fréquemment. C'est en étudiant toutes ces variations et combinaisons que l'on pourra dresser un portrait bio rythmique de l'individu qui embrasse son existence tout entière. Ce portrait est au moins aussi fiable que le thème astrologique et que le schéma d'évolution génétique d'un organisme. On commence de plus en plus à le prendre au sérieux et à en tirer des conclusions tant médicales que purement psychologiques.

    Voyons maintenant chacun des cycles en particulier.

    Les Biorythmes

    Celui de 23 jours correspond, nous l'avons dit, à l'activité physiologique. Il se divise en deux demi-cycles de 11 jours et demi. Durant le premier, l'individu, à condition bien entendu qu'il soit en bonne santé, est au mieux de sa forme. C'est pour lui le moment d'entreprendre des actions qui exigent de la résistance physique.
    Durant le second cycle, il faudra s'en abstenir et surveiller en particulier les jours que nous avons dits " critiques ".

    Le cycle de 28 jours correspond à l'activité émotionnelle. Pendant les premiers 14 jours, le sujet sera dans une phase d'optimisme, de créativité et d'assurance. Puis il aura tendance à se relâcher. Là encore, surveiller les jours " critiques " et mener sa vie en conséquence.

    Le cycle intellectuel de 33 jours régit la mémoire, les diverses facultés de raisonnement et de pensée, de même que tous travaux exigeant réflexion et décisions logiques.

    Les Biorythmes

    George Thommen insiste sur le fait que toutes ces données demeurent générales. Ainsi, les jours " critiques " ne sont pas nécessairement dangereux. Ils sont simplement des points paroxystiques dans l'un ou l'autre sens. Il s'agit d'en tenir compte.

    Il ne faudrait pas non plus penser que les biorythmes constituent une nouvelle technique divinatoire à fondement scientifiques. Ils ne permettent jamais de déterminer un événement. Ils autorisent simplement l'observateur averti à tirer certaines conclusions sur la condition physiologique, émotionnelle ou intellectuelle dans laquelle se trouvera l'individu à tel ou tel moment de son existence.

    Plus d'une personnalité aurait dû tenir compte de son horloge biologique si l'on en croit les études de Thommen. Nous avons cité au début de ce texte l'exemple de l'acteur américain Clark Gable. Mais signalons aussi que le pape Jean XXIII, le chef d'orchestre Bruno Walter, le président Kennedy, Marilyn Monroe, le général MacArthur et le psychanalyste Jung sont morts, eux aussi, à l'un des jours critiques de leur période bio rythmique négative.

    Les Biorythmes

    Le grand boxeur Benny Kid perdit son plus important combat le jour où, par malheur, coïncidaient les trois périodes hautement critiques de ses cycles. Il mourut d'ailleurs quelques temps plus tard.

    Le grand champions de golf Arnold Palmer gagna en juillet 1962 le British Open. C'était pour lui une période triplement favorable. Il était au mieux de sa forme et tout lui réussissait. Mais une dizaine de jours plus tard, le cycle était inversé. Contre toute attente, il fit piteusement battu au Tournois mondial des professionnels.

    On commence à faire de larges études statistiques sur la question. Et les résultats démontrent, au niveau des grands nombres, tout intérêt des thèses de Fliess et Swoboda.

    Les Biorythmes

    Dès 1939, le chercheur allemand Hans Schiwng avait prouvé que les accidents de la route correspondaient aux cycles vitaux des automobilistes. Malheureusement ses recherches furent emportées par le chaos de la Seconde Guerre mondiale et il fallut attendre le milieu des années cinquante pour qu'elles soient reprises avec tout le sérieux voulu.

    Vers 1954, un autre Allemand, Reinhold Bochow, de l'université de Berlin, publia une statistique définitive sur les accidents survenus avec les machines agricoles selon les biorythmes de leurs conducteurs.
    On vérifia deux ans plus tard aux Etats-Unis les travaux de Bochow à travers une large étude subventionnée par le Département de l'agriculture fédéral.

    Les Biorythmes

    D'ores et déjà, des entreprises privées et même certains gouvernements utilisent les biorythmes sur une grande échelle et avec des résultats tout à fait concluants.

    En U.R.S.S. on les applique de manière presque systématique à la circulation automobile. Un schéma bio rythmique est remis à chaque candidat au permis de conduire, qui doit l'étudier et le respecter.

    Il en va de même pour les chauffeurs de taxis de la grande compagnie japonaise Ohmi. Ils doivent eux aussi tenir compte de leurs cycles vitaux et des jours critiques pour prendre le volant. On a constaté que, depuis ces mesures, le nombres d'accidents, tant en Union soviétique que parmi les employés d'Ohmi, avait baissé de 28 à 32,5 %. C'est tout de même significatif.

    Les Biorythmes

    Toujours au Japon, les porteurs de télégramme de Tokyo, motorisés et régulièrement très pressés, sont invités officiellement à consulter leurs tablettes bio rythmiques. De plus en plus, on le dote de calculettes spécifiques pour calculer les périodes fastes ou néfastes de leur activité.
    Là encore, alors qu'auparavant les pourcentages d'accidents étaient dans leurs rangs bien supérieurs à la moyenne, on assiste à des résultats spectaculaires.

    Les compagnies d'assurances américaines et japonaises commencent de même à utiliser cette méthode pour mieux servir leur clientèle et départir de certains risques. Les vendeurs et représentants de commerce sur fichiers en font autant pour déterminer les jours et moments où leurs potentiels seront les plus réceptifs.

    En France, nous en sommes pas encore là. Mais les biorythmes font malgré tout une apparition timide.

     

      


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    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    Jeanne d'Arc a-t-elle été brûlée à Rouen ?

    L'exécution de Rouen constitue le second motif de divergence partageant les historiens. En effet, il est établi de façon certaine qu'une jeune femme prétendant être la Pucelle est réapparue publiquement en 1436 en Lorraine où, le 20 mai, elle fut " avouée pour leur sœur " par les deux frères de lait de la Pucelle, Jean et Pierre Darc.

    Elle épousa le seigneur lorrain Robert des Armoises avant de repartir en campagne, notamment avec Gilles de Rais, et décéda, en 1449, de mort naturelle sans laisser de postérité. L'unique problème est de savoir s'il s'agit d'une aventurière ou de la véritable pucelle.

    Au cours des années qui suivirent le procès de Rouen, les Français ne considéraient nullement comme définitivement établi que Jeanne eut véritablement été suppliciée. Ainsi peut-on lire dans le Journal d'un bourgeois de Paris : " Beaucoup de gens croyaient fermement que, par sa sainteté, elle se fut échappée du feu et qu'on eut brûlé une autre. Un frère de l'ordre de Saint-Dominique dit encore qu'elle avait abjuré, et qu'on lui avait infligé comme pénitence quatre ans de prison au pain et à l'eau, dont elle ne fit pas un jour. Elle se faisait servir comme une Dame. "
    Une chronique bretonne de 1440 entend laisser planer le doute :
    " L'an mil CCCCXXXI, la veille du Sacrement, fut la Pucelle brûlée à Rouen ou condamnée à l'être. "

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    Une chronique de Metz précise encore : " En la ville de Rouen en Normandie, elle fut échauffée et arse en un feu, ce veut-on dire, mais depuis fut prouvé le contraire. "
    Observons que les chroniqueurs anglais partagent cette opinion, ainsi le manuscrit 11542 du British Museum : " Finalement, la fire ardre publiquement. Ou toute autre femme semblable à elle. De quoi beaucoup de gens ont été et sont encore de diverses opinions. "
    William Caxton déclare dans sa Chronique d'Angleterre (1480) qu'il a appris au cours d'un voyage à la cour de Bourgogne que la Pucelle était restée prisonnière durant les neuf mois qui suivirent sa condamnation.

    Ces chroniques diverses permettent de relever d'autres contradictions, ne serait-ce que sur la date d’exécution :
    1431, pour les chroniqueurs français, 1432, pour les Anglais.
    Ou encore sur le mode de supplice : Jehan de La Chapelle, dans une chronique de 1492, écrit que " la Pucelle fut décapitée avant d'être brûle ".

    Robert Amblain, dans ses Drames et secrets de l'histoire, attire notre attention sur un point d'importance relevé dans un manuscrit de Pierre Cauchon, conservé à la bibliothèque de l'Assemblée nationale :
    " Nous juges, pour que tu fasses une pénitence salutaire, notre clémence et notre modération étant sauves, nous te condamnons, finalement et définitivement à la prison perpétuelle, avec le pain de douleur et l'eau d'angoisse, de telle sorte que là, tu pleures tes fautes et n'en commettes plus qui soient à pleurer. "

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    D'autres chercheurs contemporains, anglais ceux-là, affirment avoir retrouvé dans diverses archives la preuve que Jeanne " avait touché une pension de la Couronne britannique deux ans après la date du bûcher de Rouen ".

     Enfin, la chronique de Perceval de Cagny établit que la Pucelle " fut amenée du chastel, le visage embroché, au lieu où le feu était prêt, selon le rapport officiel de ceux qui disaient ce avoir vu ".

    Le Dictionnaire de l'ancienne langue française de Frédéric Godefroy nous dit embrochée signifie " entièrement voilé ". Telle est aussi l'opinion de Littré : " L'ancien français enbrocher, comme le provençale embrocar, a deux sens : cacher, voiler et pencher, d'où rendre triste : renfrogner ".

    Il faut préciser que les malheureux condamnés au feu portaient sur la tête une mitre en papier enduite, comme la chemise, d'une pommade soufrée. Il est donc bien évident qu'il ne faut pas prendre le mot enbroché dans sa signification seconde de " triste ", mais dans l'acceptation première de " voilé ". La femme menée au bûcher de Rouen portait un chaperon, qui voilait son visage, et une mitre sur la tête. On tenait donc à dissimuler le visage de la malheureuse !

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    Robert Ambelain fait remarquer un point qui abonde dans le sens de la survie de la Pucelle : la messe anniversaire de sainte Jeanne d'Arc se célèbre en ornements blancs aux vierges, et non en ornements rouges, particuliers aux martyrs...

     Notons au passage qu'il a fallu près de cinq siècles pour que l'église admette la mission divine de Jeanne et qu'elle soit canonisée. A deux reprises, 1885 et 1888, la Sacrée Congrégation renvoya l'affaire et ce ne fut qu'après de longues tractations politiques qu'elle fut déclarée vénérable, en 1909, et canonisée, en 1920. Six mois plus tard, l'Assemblée nationale votait le rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, rompues en 1905...

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    L'on comprend mieux ces réserves de l'Eglise si l'on considère avec attention les documents concernant la dame des Armoises. Un fait est certain : il y eut de nombreuses " fausse Pucelles " qui furent
    " démasquées et justifiées âprement ", ainsi que leurs complices. Tel ne fut pas le sort de Jean et Pierre Darc, qui reconnurent Jeanne des Armoises pour leur " sœur ", en mai 1436, comme l'établit la Chronique messine du doyen de Saint-Thiebaut.

    Un acte indiscutable confirme la réapparition de Jeanne. Il s'agit de la Généalogie de la maison des Armoises, conservée dans les archives de cette famille et citée par Pierre de Sermoise dans ses Missions secrètes de Jeanne la Pucelle.

    Cet acte fut dressé, en 1770, par le juge d'armes Bernard Chérin. Il y est dit : " Noble Robert des Armoise épousa Jehanne du lys à la Grange-aux-Ormes, le 7 novembre 1436 " On peut également lire dans cette généalogie " Robert des Armoises, mort sans génération. Femme : Jeanne, la Pucelle de France. "

    On peut aussi citer un acte établissant une transaction intervenue entre les deux époux où il est formulé ceci : " Nous, Robert des Armoises, chevalier, seigneur de Tichémont, et Jeanne du Lys, la Pucelle de France, dame dudit Tichémont, ma femme... " Ce document est certifié par les sceaux de Jean de Thoneletil, puissant seigneur voisin, et de Saubelet de Dun, magistrat royal et prévôt de Marville.

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    Il serait fastidieux d'évoquer d'autres documents et d'autres témoignages. Aussi nous bornerons nous à citer quelques-uns de ceux qui reconnurent en la dame des Armoises la Pucelle de France.
    Charles VII, qui la reçut à Orléans, en septembre 1439, et qui lui fit le meilleur accueil. Nous ne voulons pour preuve de cette reconnaissance que le fait que ni elle ni ceux qui l'accompagnaient ne furent jamais inquiétés, qu'elle quitta librement cette ville et qu'elle y revint l'année suivante, en toute quiétude.

    Et l'on peut lire dans les Comptes de forteresses d'Orléans : 4 septembre 1440. A Jehan Pichon pour 6 pintes et chopines de vins à 8 deniers la pinte, présentée à Jehanne des Armoiries " Il s'agissait d'un vin d'honneur identique à ceux à ceux qui célébrèrent, l'année précédente, le retour de la libératrice de la ville, à laquelle on remit, et là il s'agit de la reconnaissance de toute une population, une somme de 210 livres
    " pour le bien qu'elle a fait à ladite ville durant le siège ".

    A côté de la reconnaissance royale et de celle de toute une ville, on peut citer celles de personnages aussi illustres que Yolande d'Anjou, reine de France, Jean Dunois, le Bâtard d'Orléans, demi-frère de Jeanne, Gilles de Rais, Poton de Xaintrailles....

    Pour Robert Ambelain, Jeanne fut transférée secrètement, le jour de son supplice, de la forteresse rouennaise du Bouvreuil hors des murs de la ville, par un souterrain qui servit encore au cours de la Seconde Guerre mondiale. Toujours selon le même hauteur, elle aurait été détenue de 1432 à 1436 au château de Montrottier, près d'Annecy, où l'on peut toujours voir, dans le donjon, une salle dite Prison de la Pucelle.
    C'est de cette prison que la délivrèrent Xaintrailles et Jean de Blanchefort.

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    L'on a vu la suite, la reconnaissance de la dame des Armoises, son mariage, ses campagnes militaires. On sait aussi qu'elle séjourna au château de Jaulny, où l'on peut encore voir son portrait, et qu'elle mourut en 1449. Selon toute vraisemblance, elle reposerait, non loin, dans l'église de Pulligny, sous une dalle à l'inscription martelée...

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    En novembre 1968, Pierre de Sernoise put relever ce qui restait de l'inscription : " Priez pour l'âme d'icelle-ci ", et une croix pattée et cerclée, identique à celle ornant l'un des anneaux de Jeanne, identique à la
    " croix de la Pucelle " que fit ériger, en bordure de la route de Poissy, son demi-frère Dunois, lui aussi Bâtard d'Orléans.

    Le voile entourant encore Jeanne ne sera définitivement levé que lorsque l'Eglise permettra la diffusion des documents qu'elle détient, et dont elle nie toujours l'existence.

    Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

    La vérité ne fera que rendre plus admirable encore celle qui, princesse ou bergère, est la plus noble et sainte fille de France.

     Jeanne d'Arc - 5. Morte à Rouen ?

     


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    Jeanne d'Arc - 4. Emblèmes et symbolisme

    La confrérie des cornards urbaine remontait, comme tant d'autres,  au Vè siècle de l'ère chrétienne ou du moins avait été réorganisés à cette époque.  

    Grasset d'Orcet nous a laissé une description et une interprétation d'un ex-voto ayant décoré une église de Langres : il représentait la patronne des cornards de Saint-Marcel, entourée de saint Michel et de Jeanne.
    La Pucelle est armée de toutes pièces et porte une cotte rouge garnie de grains d'argent, qui, par le truchement de la cabale phonétique, désigne la ville de Langres.

    Jeanne d'Arc - 4. Emblèmes et symbolisme

      Son heaume est couvert d'un capuchon frangé de bleu, qui appartenait à la confrérie des Francs Jacques Pseaulmes, charbonniers royaux langriens. La couleur rouge de la cotte est celle des dames de Remiremont. La pièce capitale de ce document est la bannière que porte la Pucelle, dans la mesure où elle diffère de celle qui l'accompagne habituellement. Pour Grasset d'Orcet, la mission particulière que Jeanne avait reçue des cornards champenois y est transcrite.

    Précisons que, dès l'époque carolingienne, la nation était divisée en deux classes ayant chacune son étendard et son héraut. Clergé et noblesse avaient l'oriflamme rouge : leur héraut se nommait Montjoie et leur cri était Montjoie Saint-Denis !

    Le peuple formait la classe des pouiers, ou païens, celle des gens du pays, ou paysans. Son étendard était blanc et noir, ou blanc et bleu, et se nommaient beauceant, ainsi que son héraut. Son cri était aussi Beauceant.
    Le blanc était la couleur des campagnards et le noir ou le bleu celle des citadins ou bourgeois non nobles.

    L'ensemble de ces trois couleurs, mises sur pied d'égalité, constitue l'actuel drapeau tricolore français...

    Jeanne d'Arc - 4. Emblèmes et symbolisme

    L'étendard de la Pucelle, bien que différent du beauceant blanc et noir à damier n'en portait pas moins les couleurs. C'était un étendard blanc semé de lis d'or, avec " la figure de Notre-Seigneur assis en son tribunal parmi les nuées du ciel, et tenant un globe en ses mains ".
    A droite et à gauche étaient deux anges en adoration, l'un des deux portant une branche de lis que le Seigneur semblait bénir. Après était écrits les mots : Jhesus Maria, que Jeanne avait pris pour devise et que l'on retrouve, séparés par une croix pattée, analogue à celle des templiers, sur le seul de ses trois anneaux qui nous soit parvenu. Si le fond de cet étendard était blanc, le groupe des personnages était coloré de bleu.

    Rappelons que l'étendard de Jeanne fit scandale lors du sacre de Reims. L'histoire ne nous précise pas si elle portait cet étendard, ou le beauceant, mais la bannière populaire paraît fort probable dans la mesure où elle déclara à propos de son étendard hors de son procès : " Il avait été à la peine, il devait être au plaisir ". Le mot plaisir renvoyant au terme joie de la devise de la baillie.

    Jeanne d'Arc - 4. Emblèmes et symbolisme

    Le scandale s'explique d'autant  plus que le beauceant populaire avait été aussi l'étendard de l'ordre du Temple, et certains auteurs font de la Pucelle une représentante d'un Temple clandestin qui se serait maintenu secrètement après l'arrestation de 1307, ne serait-ce que parce que son épée était aussi celle de Bertrand du Guesclin que certains s'accordent à considérer comme grand maître d'un ordre templier clandestin.

    La présence des couleurs du beauceant lors du sacre était une reconnaissance explicite du rôle des confréries populaires et, plus particulièrement, celui des cornards de Langres. Comme on le sait, le roi renouvelait publiquement dans la cathédrale de Reims le pacte que Clovis avait conclu avec Remi, et il n'y était admis que l'étendard de la baillie.

    Jeanne d'Arc - 4. Emblèmes et symbolisme

    Ainsi, la présence, au sacre de Charles VII, de la Pucelle, habillée en homme et portant les couleurs populaires, témoignait publiquement du rôle des confréries dans la lutte contre les Anglais et signifiant, aussi, qu'elles entendaient dorénavant prendre ouvertement part aux affaires du pays. N'avaient-elles pas financé le sacre et la guerre et accepté de payer de manière fixe et permanente la taille, ce qui sera confirmé aux états généraux d'Orléans en 1439 pour obtenir que, dans les parlements, le tiers état ait voix égale ?

    Cette action en faveur de la représentation démocratique n'est nullement en contradiction avec celle que l'histoire traditionnelle lui assigne.
    Cela n'en exclut pas davantage le rôle occulte de Yolande d'Anjou, favorable à la participation populaire, et dont le fils, René d'Anjou, et la mère, Yolande de Bar, furent grands maîtres du Prieuré de Sion.

    Ainsi, par Yolande d'Anjou, avec l'assentiment de cette maison et l'accord de celle d'Orléans, Jeanne, princesse d'Orléans, soutenues par les classes populaires, fut l'ambassadrice du Prieuré de Sion.

     


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