•  

    Les apparitions de la Vierge Marie

     

    L'histoire est pleine de visions. Des visions qui ont amené de grand hommes à faire de grande choses et des méchants à en perpétrer d'infâmes. Des visitations par des êtres immatériels ont amené Jeanne d'Arc à combattre pour la France. Et également l’Éventreur du Yorkshire à tuer des prostituées ! Un chercheur obstiné peut détecter des visions de toutes sortes :

    - anges, démons, villes, monstres, cieux, enfers, elfes, fées, soucoupes volantes, saints, amants, morts et mourant et bien d'autres choses encore.
    La plupart sont uniques : on les voit une fois, rarement plus.
    Elles se rapportent à la personnes qui les voit ou au lieu où elles sont vues, ou à une combinaison de circonstances particulières qui ne risquent pas de se reproduire de sitôt. Fascinantes certes, mais trop variées pour qu'on en puisse tirer quelques conclusions logique.

     La vision la plus fréquemment rapportée dans le monde occidentale depuis plus de 800 ans est celle de la Vierge Marie, mère du Christ.
    Il y a quelques variations de détails, âge, vêtements, accessoires ou compagnons, mais l'ensemble des descriptions est remarquablement cohérent. Le sont aussi les rapports de guérisons et de prophéties qui accompagnent ces visions.

    Le nombre des apparitions se chiffre par milliers, et augmente sans cesse.
    En étudiant 8 cas séparés, les uns célèbres, d'autres moins, survenus en Europe et aux Etats-Unis depuis 150 ans, nous pouvons obtenir une impression d'ensemble de ce sujet fascinant.

    L'apparition de la Salette

    Les apparitions de la Vierge Marie

    La Salette est un petit village des Alpes non loin de Grenoble. Là, le 18 septembre 1846, les éléments d'une apparition de la Vierge furent réunis.
    Deux enfants, Mélanie Calvat, 15 ans, et Maximin Giraud, 11 ans, qui gardaient leurs vaches dans un endroit isolé, virent une femme en pleurs, qui paraissaient se reposer dans le lit d'un torrent à sec.
    Elle se leva et dit : " Pourquoi n'êtes vous pas venus plus tôt,
    mes enfants ? Ne soyez pas effrayés, je suis venue vous porter de grandes nouvelles. "

    Les enfants la décrivent comme éblouissante " plus brillante que le soleil, bien que ce ne soit pas comparable ". Elle portait une longue robe blanche, avec une écharpe blanche imprimée, un tablier jaune et des chaussures blanches brodées de perles. Elle avait une croix sur la poitrine, qui brillait intensément. Des rayons en partaient. Surmontant leur peur, les enfants écoutèrent l'apparition. Elle prédit la famine et des épidémies : les pommes de terre et le raisin allaient pourrir.
    Elle se plaignit amèrement du marasme causé par les péchés du monde, et on dit qu'elle ajouta des informations secrètes, qui furent transmises au pape Pie IX en 1850.

      Comme c'est souvent le cas, les prêtres et les fidèles commencèrent par ne pas croire l'histoire des enfants, qui endurèrent des semonces, des tentatives de persuasion et même dit-on, des contraintes physiques.
    Mais ils refusèrent de se rétracter, et discutèrent raisonnablement de ce qu'ils avaient vu. Le torrent, que les enfants avaient vu à sec, était rempli le lendemain. Cependant, comme il avait été prédit, la récolte de pommes de terre fut désastreuse, causant des famines en France et en Irlande, et le phylloxéra ruina les vignes. Les affirmations des enfants de la Salette n'ont jamais été complètement réfutée...

    L'apparition de Lourdes

    Les apparitions de la Vierge Marie

    Les événements de Lourdes, où une jeune fille de 14 ans eut 18 visions de la Vierge, sont bien mieux connus. Des films, des pièces, des romans et même la télévision ont repris l'histoire de cette petite ville pyrénéenne devenue le centre de temps d'espoirs et même, quelquefois, de guérisons d'apparence miraculeuse. L'image de cette paysanne pieuse, Bernadette Soubirous, ramassant du bois, voyant la Vierge, parlant avec elle, et regardant la source miraculeuse jaillir du sol, est maintenant du domaine de la légende.

    Mais regardons d'un peu plus près l'apparition elle-même, d'après les termes de Bernadette :

    " Je regardais en haut, et vis un fouillis de branches et de ronces au-dessus de la plus haute ouverture de la grotte, qui remuait et s'agitait, bien qu'il n'y ait personne pour les faire bouger. Sous ces buissons et dans l'ouverture, je vis à ce moment une femme en blanc, pas plus grande que moi, qui me saluait d'une inclinaison de tête... Elle portait une robe blanche tombant jusqu'au pieds et révélant seulement de bout de ses orteils. La robe montait jusqu'au cou où elle était fermée par un cordon blanc. Un voile blanc  couvrait sa tête et tombait sur ses épaules et ses bras presque jusqu'en bas de sa robe. Sur chaque pied, je vis une rose jaune. La ceinture de sa robe était bleu et pendait jusqu'à ses genoux. La chaîne de son chapelet était jaune, les grains blancs, gros et espacés. La femme était très jeune, et inondée de lumière. Quand j'eu fini mon chapelet, elle s'inclina vers moi en souriant. Elle se retira dans sa niche, et disparut soudain. "

    Ce fut tout ce qui se passa pendant la première apparition. Ce ne fut pas avant le 25 mars 1858 que la vision se définit comme " l'Immaculée Conception ", une doctrine assez fumeuse définie par le pape seulement 4 ans auparavant. Les visions continuèrent jusqu'en juillet 1858.

    Une certaine confusion s'est répandue dans la relation des faits. Bernadette avait décrit la vision comme " pas plus haute que moi ", donc loin de la taille adulte. De même au début, ne donnait-elle pas à la vision un nom religieux, se contentant de l'appeler aquero ( "cette chose" ).
    Après des contacts avec un prêtre qui croyait fanatiquement à la vision de la Salette, il n'est peut-être pas surprenant qu'avec le temps elle ait identifié la vision avec la Vierge Marie et que l'histoire ait transformé la fillette vue par Bernadette en mère de Dieu, de taille adulte...

    L'apparition de Knock

    Les apparitions de la Vierge Marie

    Au milieu de XIXè siècle, les apparitions de la Vierge se répandirent dans toute l'Europe. A l'écart des visions du continent, et bien différents aussi, furent les événements de Knock, comté de Mayo, en Irlande, le soir du 21 août 1879. La scène qui se passa sur le mur extérieur de la chapelle de ce village reculé fut ainsi décrite par le journal local Tuam News :

    "La première personne qui vit cela passa sans s'arrêter, mais les autres vinrent bientôt et restèrent, regardant un autel qui couvrait tout le pignon de la sacristie, encadrés par les figures de Jean l’Évangéliste, la Sainte Vierge et Joseph... L'autel était environné d'une vive lumière dorée à travers laquelle des anges semblaient voleter... A la droite de Jean, la Sainte Vierge, les mains élevées à la hauteur des épaules, les paumes tournées vers le peuple et ses yeux levés au ciel... Ces figures restèrent visibles depuis 7 h 30 du soir jusqu'à 10 h, observées pendant ce temps par une vingtaine de personnes... La Vierge portait ce jour-là une robe blanche et une couronne d'or " 

    La nature particulière des visions de Knock, en deux dimensions sur le mur, immobiles comme des statues, inondées de lumière et de plus en plus visible au fur et à mesure que la nuit tombait, ont fait supposer que la " vision " n'était qu'une projection de lanternes magique ou une peinture phosphorescente à même le mur. Bien entendu, ces explications rationnelles ont semblé ridicules à la plupart des gens, mais aucune autre explication conventionnelle n'a pu être avancée.

    La chapelle de Knock attire maintenant plus d'un million de visiteurs par an. La vision ne fit aucune communication, mais une sorte de " soupe ", faite du plâtre du mur mélangée avec de l'eau bénite, fut administrée aux malades et les témoignages de guérison s'ensuivirent bientôt.

    Apparition du monastère de Llanthony Abbey

    Les apparitions de la Vierge Marie

    Situé à Capel-y-Fin, dans le pays de Galles, entre le 30 août et le 15 septembre 1880.

    La communauté y était dirigée par son fondateur, l’excentrique Joseph Leycester Lyne, plus connu sous le nom de père Ignatius.
    A la suite de l'apparition du Sacré Cœur à la sœur Janet le matin, au crépuscule du 30 août 1880, quatre garçons de la communauté, âgés
    de  9 à 15 ans, affirmèrent avoir été témoins d'une apparition de la Vierge :

    " Un halo de gloire brillait alentour de la figure, en forme de mandorle. La personne était une femme voilée, les mains élevées dans un geste de bénédiction. Cela approcha lentement. L'apparence générale ressemblait aux images de l' " Immaculée Conception... "

    Ils virent cette forme merveilleuse contre la haie, et après quelques minutes elle la traversa et s'évanouit. Le samedi 4 septembre, en réponse au cantique Ave Maria, une lumière dans le même buisson devint peu à peu " une forme de femme inondée de lumière... la tête et la figure couverte d'un voile ". Puis, " dans la lumière, apparut la forme d'un homme, nu, à part un linge autour des reins... Comme les deux apparitions se rencontraient, elles disparurent. "  

    L'apogée de cette série d’événements survint le 15 septembre, quand quatre personnes eurent une brève mais remarquable expérience après avoir longtemps chanté des cantiques. Ils commencèrent à en chanter en l'honneur de la Sainte Vierge : " Nous n'avions pas plus tôt commencé que le ciel et les collines se transformèrent en cercles de lumière, des cercles sortant d'autres cercles. La lumière ruissela sur nos figures et sur la maison, et dans le cercle central se tenait une Forme céleste, majestueuse, entourée de draperies flottantes. La Forme était gigantesque, mais sembla se réduire à la taille humaine en se rapprochant. Elle s'arrêta tout près, devant le Saint Buisson. La vision était très distincte et les détails fort clairs, mas c'était très fugitif. "
    Les apparitions de la Vierge Marie sont rare en Angleterre et les témoignages des habitants de Llanthony ont été critiqué , mais jamais réfutés. Il y eu ainsi des cas de guérisons effectués par les feuilles du Saint Buisson, qui est actuellement un pied de rhubarbe sauvage.

    Le XXe siècle n'a pas manqué de baisse de fréquence pour les apparitions. Les techniques modernes de photographies et d'enregistrement ont en fait contribué à les répandre parmi les croyances fanatiques. Les cas relevés ici sont plus disséminés géographiquement mais leurs caractéristiques ressemblent aux cas précédents.
    Dans tous, l'apparition parle et dans trois, il s'agit d'une prophétie étendue. La figure vue est apparemment la même dans tous les cas, et on a des guérisons pour chacun. Dans les trois cas les plus importants, les témoins sont des enfants.

    L'apparition de Fatima 

     Les apparitions de la Vierge Marie

    Les événements, d'apparence miraculeuse, de Fatima au Portugal en 1917 sont bien connus, surtout pour cette " danse du Soleil ", qui prit fin à la dernière vision d'une série de six, et pour le mystère recouvrant les prophéties faite par la Vierge aux jeunes témoins, Lucia 9 ans,
    Francisco 8 ans, et sa sœur Jacinta 6 ans. Ils gardaient leurs moutons tout près de Fatima lorsqu'ils virent un garçon " âgé de 15 ans " qui les exhorta à prier. L' " ange ", comme ils l'appelèrent, leur apparut deux autres fois cette année-là, mais c'est la série d’événements qui commence le 13 mai 1917 qui rendit Fatima célèbre dans le monde entier.

    Les trois enfants étaient là, de nouveau, gardant leur troupeau, quand un éclair dans le ciel pur les fit s'abriter. Mais il ne plut pas. Au lieu de cela, ils virent tout à coup une belle jeune femme d'environ 18 ans.
    Lucia parla, cependant que Jacinta regardait . L'apparition leur dit qu'elle venait du ciel et qu'elle réapparaîtrait le 13 de chaque mois pendant une période de six mois.

    Les enfants s'étaient mis d'accord pour garder l'histoire pour eux, mais une fois à la maison, Jacinta raconta tout. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et, bientôt, la foule vint se rassembler près de Fatima le 13 de chaque mois.

    L'apparition se montra, mais seulement aux trois enfants, chaque mois, de mai à septembre, cependant que la foule grandissait.
    Le 13 octobre, quelques 70 000 personnes étaient là quand le phénomène connu comme " la danse du Soleil " commença, bien que tous ne l'aient pas vu. Voici comment un libelle catholique le décrit :

    " La pluie cessa soudain, et dans un trou parmi les nuages, le soleil apparut comme un disque d'argent. Il sembla se mettre à tourner, s'arrêta, tourna encore une deuxième fois, émettant des rayons de plusieurs couleurs. Ensuite il sembla se rapprocher de la terre, dégageant une lumière rouge et une intense chaleur. La foule paniqua, croyant que c'était la fin du monde, et tomba dans une tumultueuse dévotion. "

    Malheureusement, toutes les photos prises pendant l’événement sont apparemment truquées. Le moins qu'on puisse dire est qu'elles n'emportent pas la conviction...

    Le contenu des prophéties est des plus intriguant. Les deux premières, soi-disant donnée par Lucia en 1917, sont les moins convaincantes puisqu'elles n'ont été révélées qu'après leur accomplissement, en 1936 et 1941.

    La troisième prophétie de Fatima demeure un grand mystère : soi-disant révélée à Lucia le 13 juillet 1917, elle fut envoyée cachetée au Vatican, et on dit qu'elle fut ouverte en secret par le pape, soit en 1942, soit en 1960.
    Contrairement aux instructions de Lucia, son contenu n'a pas été révélé publiquement, mais les journalistes et les extrémistes religieux s'en sont donné à cœur joie.

    Elle annoncerait une effroyable guerre mondiale à venir dans la seconde moitié du XX siècle, des divisions au sein de l'Eglise, la montée de Satan, et enfin la victoire du Christ apparut lui-même à un fidèle anonyme pour lui dire que " le secret devait être révélé à tous à présent "

    L'apparition de Beauraing

    Les apparitions de la Vierge Marie

    Les visions de Beauraing, en Belgique, qui durèrent de novembre 1932 à janvier 1933, introduisirent quelques éléments nouveaux dans le sujet des apparitions de la Vierge. Elles eurent pour témoins cinq enfants ( et eux seulement ) de deux pauvres familles, âgés de neuf à quinze ans. On dit qu'il y eut 33 visions, et bien qu'il n'y ait pas eu de vérification indépendante, quelques-unes furent suivies par de grandes foules. Un témoignage objectif raconte ainsi la première vision :

    " Le 29 novembre 1932, quatre enfants de Beauraing allaient voir une amie à son couvent. Après une prière devant la grotte de Lourde du jardin, l'un d'eux sonna la cloche. Ils attendirent qu'une des sœurs vienne leur ouvrir la porte. Soudain, comme Andrée regardait vers le viaduc, elle s'écria :
    " Je vois de la lumière ! - Ça doit être les phares d'une auto ", lui répondit un des enfants.
    Ils regardèrent tous dans la direction de la lumière.
    " Quelque chose bouge, est-ce un homme ou quoi ? " se demandaient-ils .
    Puis Albert Voisin s'écria : " C'est la Sainte Vierge ! "
    Ils regardèrent mieux, et furent bientôt convaincu que c'était bien la Sainte Vierge qui marchait sur le pont...
    Ce fut la première des 33 apparitions... Et il y eut jusqu'à trente mille personnes réunies pendant les apparitions, bien que seuls les enfants en fussent favorisés.

    L'un des éléments nouveaux à Beauraing fut la profondeur de l'enquête relative aux visions, incluant des tests sur la réalité des transes grâce à des allumettes enflammées et à un canif, qui semblent avoir conclu à leur authenticité.

    Les descriptions de la Dame par les historiens catholiques Herbert Thurston et Jean Helle sont classiques :

    " Ils virent sa forme brillante comme elle se tenait sur ce qui semblait être un petit nuage. Sa robe blanche semblait tintée par des projections de lumière bleue, et ses cheveux étaient couvert d'un voile blanc. De sa tête partait de court rayons de lumière, qui prenaient l'apparence d'une couronne. Ses mains étaient jointes, et elle regardait vers le ciel. "

     Un des enfants affirma que l'apparition lui avait fait des révélations prodigieuses, mais, à part d'inutiles précisions sur le dogme de
    l'Immaculée Conception, il y avait peu à retirer de ce que l'apparition avait dit. Malgré cela, des foules denses s'amassèrent, toutes prêtes à accepter les visions enfantines.

    L'apparition de Garabandal

     Les apparitions de la Vierge Marie

    Une série de visions, plus plausibles pour le chercheur sérieux comme pour l'Eglise, commença à Garabandal, un petit village au nord-ouest de l'Espagne, le 18 juin 1961. De nouveau, quatre jeunes enfants, des filles âgées de 11 à 12 ans, furent les seuls témoins de la Dame elle-même. Elle parla longtemps et en détail, prophétisant et menaçant.

    Curieusement, on dit que la vision apparut aux enfants environ deux mille fois en quatre ans. Il existe des cas absolument prouvés de guérisons, dont un recouvrement de la vue.

    Les événement commencèrent par neuf apparitions d'un ange, annonçant aux fillettes que la Vierge leur apparaîtrait comme
    " Notre-Dame du Carmel ". Elles décrivirent plus tard l'apparition :

    " Elle avait un robe blanche, une cape bleu, une couronne d'étoiles d'or. Elle portait dans ses mains fines un chapelet brun, sauf quand elle portait l'Enfant dans ses bras. Elle avait de long cheveux châtains avec une raie au milieu. Sa figure était ovale, avec un nez fort délicat, et une jolie bouche aux lèvres bien dessinées. Elle apparaissait  18 ans et était de grande taille. "

    Les enfants, d'après leurs photos, paraissaient gaies et sensibles. Pendant les visions, des foules de pèlerins les observaient : elles semblaient être dans de vraies transes extatiques et ne prêtaient aucune attention aux autres. Elles étaient sujettes à tomber à la renverse toutes ensembles, comme si elles étaient synchronisées, ou bien à lever les bras e à défiler dans des " marches extatiques "

     Les messages étaient identiques à ceux délivrés à Fatima. Ils consistaient surtout en menaces, avertissements et marques d’intérêt. Une suite d’événements fut annoncée : il y aurait tout d'abord un avertissement, duquel chacun sur terre serait témoin, puis un miracle arriverait à Garabandal. Conchita, l'un des témoins, qui vit à présent aux Etats-Unis, l'annonçant huit jours avant. Résultat de ce miracle : l'U.R.S.S. entière se convertira au christianisme et un " signe surnaturel permanent demeurera jusqu'à la fin des temps ".

    Malheureusement, l'une des fillettes, Maria Cruz Gonzales, a toujours affirmé aux enquêteurs que certaines des " extases " étaient simulées, dans le but de pouvoir sortir du village pour aller jouer. Les autres, de toute façon, ont toujours soutenu que leurs visions et leurs transes étaient authentiques.

    Les apparitions de la Vierge Marie

     Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans une discussion détaillée des cas de visions que nous avons relatés. L'apparence à la fois cohérente et inconsistante de la Vierge, changeant d'âge, peut-être en accord avec l'âge des témoins, et changeant de titre et d'attributs suivant la nécessité et la situation, donne l'impression que les visions ne sont que les différentes versions d'un même archétype psychologique.
    Contre ceci, nous avons le fait que les apparitions furent vues par de simples enfants, apparemment non suggestionnés. Pourrons-nous les créditer d'histoires aussi denses, aussi fouillées ?
    Il y a aussi ces nombreux cas de guérisons. Et les prophéties :
    une illusion psychologique aurait-elle eu les mêmes effets ?
    La prophétie peut-elle entrer dans les détails du futur ?

    La présence de milliers de témoins, comme à Lourdes ou Fatima, prouve que quelques chose d'inusité s'est passé. Peut-être de véritables apparitions de la mère de Dieu, la Vierge Marie. Jusqu'à ce que nous possédions un faisceau de preuves nous ne sommes pas en mesure de décrier o de nier une croyance sincère fondée sur ces expériences.

      


    1 commentaire
  •  

    Poltergeist - Annemarie Schneider

      

    Un jour de l'été 1967, un avocat bavarois commence à avoir de curieux ennuis avec son téléphone. Se doutait-il  qu'à partir de cela son bureau allait devenir le lieu d'une des plus incroyables hantises qu'il ait jamais été donné d'observer aux spécialistes ?

     Parfois, les quatre postes sonnent ensemble et il n'y a personne au bout du fil. Il arrive aussi que la conversation avec un correspondant soit interrompue par des bruits curieux ou coupée brusquement...
    Mme Adam fait appel aux réparateurs de la société Siemens qui ont installé les lignes, une boîte de raccordement et les quatre postes.
    Pendant plusieurs semaines, ils vont tester l'ensemble de l'équipement sans trouver d'anomalie techniques.

    Comme les perturbations n'ont pas cessé pour autant, les professionnels s'adressent au service officiel des télécommunications. On remplace le matériel Siemens par un autre et on installe, entre autres instruments de mesure, un compteur de communications. Adam demande à ses employés, le chef de bureau Johannes Engelhard, deux secrétaires et une autre personnes qui travaille à mi-temps, de tenir un registre de leurs appels.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    5 octobre 1967... Le compteur enregistre une communication que, dans le bureau, personne n'a pu passer. La même chose se reproduit le 19 octobre et à partir de cette date, c'est par douzaines que des appels sont enregistrés par l'administration des postes qui, après enquête, constate que la plupart concernent l'horloge parlante.

    On remarque même que ces communications sont tellement rapprochées qu'il ne serait matériellement pas possible d'obtenir autant de fois le numéro en si peu de temps. Le 20 octobre par exemple, pas moins
    de 46 appels , toujours à l'horloge parlante, sont passés
    entre 7 h 42 et 7 h 57 du matin !

    Les phénomènes mystérieux ne font que débuter.

    Le 20 octobre la lumière s'éteint soudain avec un bruit sourd.
    Un électricien d'une entreprise de réparation locale, Herr Bauer, est appelé d'urgence. Il constate que les tubes fluorescents sont en très bon état, mais qu'ils se sont retournés sur eux-mêmes dans leur logement et donc déconnectés.

    Bauer remplace tout le matériel par acquis de conscience. A peine a-t-il terminé... que le même bruit se produit, accompagné de perturbations aussi identiques qu'inexplicables. De plus, les fusibles jaillissent de leur tabatières sans l'intervention de personne.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Quelqu'un émet l'hypothèse que les phénomènes peuvent provenir de la distribution du courant électrique. On mande un spécialiste de la compagnie officielle, Paul Brunner, qui est à pied d'oeuvre dans les locaux d'Adam le 15 novembre.

    Brunner mène une enquête approfondie et ne découvre rien du tout. Il change cependant quelques appareils, à l'intérieur du bureau et dans les autres locaux de l'immeuble, pour qu'aucun doute ne subsiste.

    Pour lever toute équivoque, on place un Unireg, instrument électrique qui permet de mesurer les différences de voltages et de les visualiser par un tracé sur papier. Par la suite, on y ajoutera un compteur Tektronix pour étudier parallèlement les variations de champ magnétique et de niveau sonore.

    Les instruments sont scellés pour éviter toute intervention humaine. Malgré tout, pendant les semaines qui vont suivre, des perturbations inexplicables se produisent. On note qu'elles ont toujours lieu pendant les heures de bureau. Jamais durant les week end ou les vacances...

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Le 20 novembre, dans le bureau même de l'avocat, un tube fluorescent se détache et tombe sur le sol où il se brise. Les autres grillent sans raison et les appareilles de mesure sont complètement affolés. Les tubes sont remplacés par des ampoules qui se mettront à exploser d'elle-même deux jours plus tard..., tandis que la machine à photocopier fonctionne sans être branchée !

    Brunner ne désarme pas. Il pense que les anomalies peuvent venir de plus loin, du réseau urbain par exemple, bien que le bureau de la Konigstrasse soit le seul endroit de la ville où elles se manifestent.
    Sait-on jamais avec l'électricité...

    On branche directement l'installation d'Adam sur le transformateur principal, à l'aide d'un câble spécial.

    Les lampes continuent d'exploser. L'une d'elles blesse une employée.
    Puis elles se mettent à se balancer sarcastiquement au plafond comme pour provoquer les spécialistes impuissants, tandis que les fusibles s'éjectent à nouveau de leurs logements et que les instruments de mesure s'affolent de plus belle.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Le lundi 11 décembre, à 8 h 45 du matin, Me Adam bavarde avec son assistant Mayr dans la salle des dactylos. Soudain un tableau, accroché au mur, se met à pivoter sur lui-même. Surpris, Brunner, qui vient d'entrer dans la pièce, essaie de le maintenir. Et c'est une ronde infernale de tous les tableaux qui ornent les lieux. Ils virevoltent autour autour des clous et certains tombent violemment au sol...

    Adal et Brunner avaient noté, ce matin-là, une tension particulière chez les deux secrétaires, Gustel Huber et surtout Annemarie Schneider. Elles quittent précipitamment la salle en poussant des cris. Les hommes observent, impuissants, le phénomène.

    Brunner comprend qu'il n'est pas capable d'expliquer quoi que ce soit. Il rédige un rapport officiel dans lequel il reconnait, lui le sceptique du début, " qu'il faut bien postuler la présence d'une force inconnue de notre science et de notre technologie. Un pouvoir dont ni la nature, ni la force, ni la direction qu'il peut prendre ne peuvent être définies. Un pouvoir au-delà de notre compréhension... "

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    L'affaire prend une telle importance qu'on demande en consultation deux des plus éminents physiciens allemands des années soixante, les docteurs Karger, de l'institut Max Plank de physique plasmas, et Zicha, de l'université de Munich.

    Leurs conclusions apparaissent nettement dans le rapport qu'ils rédigent sur l'affaire :

    - les phénomènes électriques et électroniques étranges ne sont accompagnés d'aucune différence dans les voltages et n'en résultent pas ;

    - les anomalies n'ont pas pour cause d'éventuelles variations dans les fréquences du voltage en provenance de l'extérieur ;

    - Il n'a pas été découvert de charge électrostatique ;

    - les appareils de contrôle et de mesure fonctionnent normalement en eux-mêmes ; ils ont été changés à plusieurs reprises pour effectuer ce test ;

    - aucun champs magnétique n'a été détecté ;

    - pas de variation infra ou ultrasoniques ;

    - toute intervention humaine ou fraude est à éliminer...

    L'énergie manifeste, remarquent les deux chercheurs, une curieuse forme d'intelligence. En ce qui concerne par exemple les communications téléphoniques, elle se fixe sur des appels répétés à l'horloge parlante.
    Elle paraît jouer à cache-cache avec les investigateurs, choisissant toujours pour intervenir un point du bureau ou un moment propres à les déconcerter. Ses manifestations capricieuses le sont moins qu'il y parait. A l'analyse, au contraire, elle semble obéir à certains schémas plutôt insolites de production des phénomènes.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Des équipes de chercheurs en toutes disciplines se succèdent.
    La police envoie ses détectives et ses spécialistes. Plusieurs universités mandent des enquêteurs, dont Hans Bender qui s'occupe d'un département de parapsychologie et qui travaille en particulier sur les hantises.

    Pour le professeur Hans Bender, c'est une manifestation tout à fait naturelle, quoique paranormale. Il souscrit à la thèse anglo-saxonne selon laquelle certaines personnalité perturbées, adolescents ou adultes dont la puberté a souvent été retardée, psychopathes légers, introvertis maladifs sont susceptibles de libérer eux-mêmes ou de catalyser une force inconnue qui devient responsable des phénomènes.

    Très vite, les soupçons de l'équipe de " nouveaux exorcistes '', comme on les appelés dans une certaine presse de l'époque, se sont portés sur Annemarie Schneider. C'est elle la plus tendue de tous.
    Et puis il y a certains indices. Un assistant du professeur a vu des lampes se balancer sur son passage dans les couloirs des locaux de la Köningstrasse. Les phénomènes ne se produisent qu'aux heures de bureau, plus particulièrement dès son arrivée à 7 h 30 chaque matin.
    On a aussi noté que lors de ses absences pour de petits congés, il ne se produit plus rien.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Le 13 décembre, on l'envoie en vacances jusqu'au 18, afin d'effectuer un test. De fait, pendant 5 jours, il ne se passe rien. A son retour, les tableau recommencent à tomber des murs quelle que soit la solidité de leurs fixations qui, toutes, ont été scrupuleusement vérifiées ; les ampoules électriques éclatent, les pages se détachent avec violence et toute seules du calendrier mural... Des meubles se déplacent et des tiroirs s'éjectent violemment de leurs logements.

    A chaque manifestation, Annemarie tombe maintenant dans une mauvaise crise de nerf. Il est en effet constaté qu'à partir du moment où l'on a découvert la personne responsable du poltergeist, celle-ci, même si elle n'est pas consciente des énergies qu'elle déchaîne, éprouve en retour une sorte de choc nerveux pouvant la conduire jusqu'à la démence.

    La police intervient pour dresser procès-verbal. Elle aussi soupçonne fortement Annemarie d'être pour quelque chose dans les manifestations inexpliquées. L'officier Wendl, qui dirige l'enquête, espère prendre la jeune fille en flagrant délit. Il pense qu'elle a jusqu'alors réussi à tromper les observateurs, mais qu'elle ne lui échappera pas en fin de compte.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Wendl va très vite admettre que, physiquement du moins, elle n'est pour rien dans l'affaire. Un après-midi, un énorme meuble de chêne se déplace sur trente centimètres dans la pièce où elle se trouve employée, Gustel Huber. Même à deux, elles ne seraient pas parvenues à soulever cette armoire qui pèse près de 200 kg. Il faudra d'ailleurs les muscles de deux énormes policiers pour en venir à bout, et non sans peine encore !

    Le plus curieux, c'est qu'Annemarie est elle-même victime de la force mystérieuse qui se déchaîne autour et à cause d'elle.

    Le 17 janvier justement, alors que valsent les meubles et les dossiers, qu'un visiteur malheureux se trouve soulevé à près d'un mètre du sol avec le tabouret sur lequel il est assis, la jeune fille reçoit un violent choc électrique au niveau des jambes. Vers la fin de l'après-midi, selon le témoignage de Gustel Huber, elle est littéralement poursuivie par la chaise qu'elle vient de quitter. Un policier, présent dans le couloir, a surgi dès qu'il a entendu les cris hystériques des deux employées. Il sera témoin du phénomène et du fait qu'il s'acharne sur Annemarie.

    Poltergeist - Annemarie Schneider

    Mme Adam, conseiller par Bender et pratiquement tous les autres enquêteurs, finit par la renvoyer. Dès qu'elle est partie tous les phénomènes cessent du jour au lendemain. Il ne se passera plus rien dans le bureau de l'avocat ou autres locaux.

    Hans Bender resta en contact avec Annemarie Schneider. Il désirait tester en laboratoire ses capacités de psychokinésie. Était-elle consciemment capable de produire des effets aussi spectaculaires que les phénomènes qu'elle avait déclenchés malgré elle dans le bureau de Mme Adam ?

    Il se trouva que non. Malgré tous les efforts qu'elle déploya d'ailleurs de très bon gré, il ne se passa rien. A cause même de ces efforts et de son désir de faire plaisir à l'équipe des parapsychologues du professeur Bender, aurait tendance à dire ce dernier...

    Poltergeist - Annemarie Schneider

     En effet, Annemarie paraissait à même de produire des phénomènes en fort état de stress et de frustration. Une analyse psychologique très poussée démontra qu'il en était certainement ainsi. Bender retrouvait là l'exemple presque classique de la hantise dont le schéma est le suivant :
    une personne jeune, instable et mentalement perturbée, dépassée par ses problèmes nerveux et profondément frustrée.

    Elle appelait inconsciemment l'horloge parlante parce qu'elle ne se trouvait pas à son aise dans les bureaux d'Adam. Elle bouleversa de fond en comble les locaux et s'attaqua même à des personnes parce qu'elle haïssait ce lieu et ceux qui le fréquentaient. L'effet poltergeist étant incontrôlable même par celui qui le produit, il arriva qu'il se retourna contre elle.

      


    18 commentaires
  •  

    Calculateurs Prodiges

    Dès lors qu'il s'agit de nombres et d'opérations arithmétiques, tous les calculateurs prodiges sont doués d'une mémoire proprement fantastique. Leur demande-t-on de répéter une liste de quarante nombres que l'on vient d'énoncer à la suite ? Ils se font un jeu de le faire...

    Mais là n'est pas le plus étrange. Comment parviennent-ils à effectuer des calculs que les mathématiciens chevronnés ne font que la plume à la main ou abandonnent aux machines ?

    Chose plus surprenante encore : la plupart des grands virtuoses du calcul mental sont d'une intelligence médiocre.

    Pis : certains frôlent l’imbécillité ou sont complètement incultes.

    Calculateurs Prodiges

    Tel était, au milieu du XVIIIè siècle, l'esclave noir Thomas Fuller, qui mourut à l'âge de 80 ans, sans que ses maîtres aient pu lui apprendre à lire et à écrire, en dépit de tous leurs efforts.

    Illettré lui aussi, et presque idiot, l'Anglais Jedediah Buxton (1702 - 1762) était un maniaque de l'arithmétique. " Il ne voyait, observe à son sujet Alfred Binet, que des chiffres et des prétextes à opérations mentales, l'esprit complètement fermé pour le reste " Et en effet : un jour qu'on le conduisit au théâtre, n'avait-il pas, au lieu d'écouter la pièce et d'y prendre plaisir, compté le nombre de pas exécutés par les danseurs et le nombre de mots prononcés par les acteurs ?

    Calculateurs Prodiges

    Mais Buxton représente sans doute un cas limite. L'Allemand Zacharia Dase, né en 1824, bien qu'il ne fût pas un mathématicien original et ne découvrit aucune théorème nouveau, aida considérablement Gauss, le célèbre astronome et physicien, dans certains de ses calculs. On lui doit une table de logarithmes naturels des nombres ( de 1 à 100 500 ) et l'énoncé des nombres premiers du 7ème au 8ème millions. Gause ne parvint pas à le " coller " lorsqu'il lui demanda de multiplier deux nombres de cent chiffres chacun...

    Calculateurs Prodiges

    Quant à Henry Mondeux, qui acquit en son temps une grande célébrité, il se montrait imbattable dans le calcul des carrés et des cubes.
    Né en 1826 dans un village près de Tours, il fut très jeune préposé à la garde des moutons. Comme, faute d'avoir fréquenté l'école, il ignorait jusqu'à la notion de chiffre, il s'inventa un système de notation à l'aide de cailloux diversement disposés sur le sol. L'enfant avait sept ans, et l'instituteur, à qui on avait touché mot du jeune phénomène, pensa qu'il était scolarisable. Il tenta donc de l'instruire. En vain.

    Présenté  l'Académie des sciences, devant une commission de savants, il fit l'étonnement de tous par son aptitude au calcul mental, sa mémoire des nombres, et sa quasi-incapacité à se rappeler les noms de lieux et de personnes.

    Dans son rapport, Cauchy note que Mondeux " imagine des procédés quelquefois remarquable pour résoudre une multitude de questions diverses que l'on traite ordinairement par l'algèbre. Les règles qu'il emploie pour former le produit ou la puissance demandés sont précisément celles que donnerait la formule connue sous le nom de binôme de Newton. Guidé par ces règles, il peut énoncer, à l'instant même où on le demande, les carrés et le cubes d'une multitude de nombres, par exemple le carré de 1 204 ou le cube de 1 006. "

    Comme l'affirme le rapport de la commission, les questions d'analyse indéterminée n'étaient pas au-dessus de la portée du jeune calculateur :
    " L'un de nous lui a demandé deux carrés dont la différence fut 133.
    Il a donné immédiatement comme solution le système des
    nombres 66 et 67. On a insisté pour obtenir une réponse plus simple. Après un moment de réflexion, il a indiqué les nombre 6 et 13. "

    Calculateurs Prodiges

    On pourrait en dire autant de Jacques Inaudi, né d'une famille très misérable, en 1867, dans le Piémont. Jeune berger lui aussi, il occupe les longs loisirs que lui laisse la garde de son troupeau à exécuter mentalement des multiplications à cinq chiffres, sans pour autant connaitre la table de multiplication... Il n'a pour lors que 7 ans.

    A la suite de circonstances familiales pénibles, il part sur les routes, accompagné de son frère, qui s'est improvisé montreur de marmottes pour subvenir à leurs besoins. Lui-même propose au badauds un numéro de calcul mental sur les marché ou règle les litiges qui opposent les paysans lorsqu'il s'agit pour eux d'effectuer des comptes tant soit peu compliqués... Les plus forts en arithmétique s'étonnent et lui posent différent problèmes, qu'il résout avec une facilité déconcertante.

    Calculateurs Prodiges

    Il se produit bientôt dans les cafés et, chaperonné par un ancien voyageur de commerce, qui devient son imprésario, se rend à Paris, pour donner des séances au théâtre Robert-Houdin. Nous sommes en 1878, Jacques Inaudi a onze ans, c'est pour lui presque déjà la gloire, mais non encore la reconnaissance officielle de ses dons, malgré l'attention que lui portent certains hommes de science de l'époque, dont Camille Flammarion et l'anthropologue Paul Broca. Lorsqu'il sera, en 1892, présenté à l'Académie des sciences, la commission chargée de l'examiner, ne pourra que constater la maîtrise du jeune prodige. Toutefois, malgré des dons aussi flagrants, Jacques Inaudi, pas plus que Mondeux, ne deviendra un créateur, un véritable mathématicien.

     Cela dit, il serait erroné de croire que la virtuosité en matière de calcul mental interdit à celui qui possède ce don singulier tout autre talent, ou même un quotidien intellectuel élevé... Paul Lidoreau, pour ne citer que lui, joignait à un talent artistique certains des qualités de chef d'entreprise.

    Mais, même dans ce cas, le don des nombres n'en reste pas moins mystérieux, de sorte que, à propos des calculateurs prodiges, deux espèces d'hypothèses ont été émises, celle dont le para psychologue Aimé Michel se fait le champion lorsqu'il estime que des hommes comme Inaudi ou Lidoreau " offrent peut-être à notre observation le seul phénomène psychologique supra-humain de cette planète ".
    L'autre, plus commune, plus plausible aussi, en appelle à une explication par l'inconscient.

    Calculateurs Prodiges

    Sur ce point, en effet, les observations de tous les psychologues concordent, aussi bien que les déclarations des intéressés eux-mêmes. Paul Lidoreau, interrogé, ne se fait pas faute de rappeler qu'il effectue ses opérations de tête entièrement, et sans fatigue, aidé en cela par son inconscient. " Ainsi, déclare-t-il spontanément à Robert Tocquet, pour extraire l racine cubique d'un nombre de quinze chiffres, il me faut exécuter une moyenne de douze à quinze opérations en vingt seconde.
    Or, plusieurs de ces calculs s'effectuent en même temps dans mon esprit sans que je sache exactement de quelle manière. " Quant à Maurice Dagbert, autre calculateur prodige contemporain, il confie : " Vous dire ce qui se passe en moi lorsque je calcule ? Impossible ! C'est vraiment incommunicable... " On pourrait multiplier à l'envi les témoignages qui vont dans ce sens.

    Que cette étrange sorte d’activité psychique que constitue la virtuosité en matière de chiffres puisse échapper, parfois entièrement au contrôle de la conscience, c'est ce qui est corroboré par le fait que la plupart des sujets observés se livrent simultanément à d'autres occupations. Alfred Binet avait ainsi noté qu'après avoir posé à Inaudi un problème dont la résolution demandait quelque temps, il tentait de le distraire par tous les moyens. Peine perdue... Jacques Inaudi se montrait capable de soutenir une conversation tandis qu'il résolvait le problème en question, auquel il fournissait la réponse juste.

    Calculateurs Prodiges

     Mais il y a mieux : Maurice Dagbert peut, dans le même temps et sans gêne apparente jouer tel morceau de musique, qu'il exécute avec brio sur son violon, et effectuer mentalement diverses opérations comme par exemple, vingt racines cubique de trois chiffre chacun à extraire.

    L’inconscient est-il une explication suffisante ? A vrai dire, tout se passe comme si, chez certains calculateurs prodiges, une force indéterminée mais agissante cherchait à compenser les handicaps psychiques ou moteurs dont ils sont affligés.

    Calculateurs Prodiges

    A ce titre, le cas de Louis Fleury, né en 1893 est exemplaire. Affecté dès sa naissance d'une ophtalmie purulente qui le rend complètement aveugle, il a la malchance d'être abandonné par ses parents alors qu'il est âgés de 18 mois. L'Assistance publique le place chez des agriculteurs qui soit par négligence, soit par manque de temps, soit par incapacité, s'occupent assez mal de lui. A dix ans, c'est à peine s'il marche, et il ne sait ni se laver ni s'habiller seul. Mis en pension dans une école pour aveugles à Arras, il se révèle un élève médiocre.

    S'il parvient à comprendre le mécanisme de l'addition et de la soustraction, la multiplication reste pour lui une opération peu accessible, et il demeure absolument fermé à la division. Médecins et pédagogues sont formels : l'enfant est inéducable. A sa quinzième année, on le dirige par conséquent vers un hospice où se trouvent parqués pèle-mêle débiles profonds, vieillards atteints de gâtisme et autres psychopathes incurables.

    Calculateurs Prodiges

    Voilà donc Louis Fleury condamné à une vie végétative. En souffre-t-il ? Il ne semble même pas, à tel point, du fait des circonstance et d'une déjà longue habitude au malheur, son délabrement psychique est grand.
    Un choc émotif va cependant le réveiller de sa torpeur. L'un de ses camarade d'hospice, son voisin de table, fait une crise d'épilepsie.
    Les cris de cet homme, les exclamations des assistants prennent dans l'esprit du jeune garçon des proportions terrifiantes. Il en tombe malade et en reste obsédé longtemps.

    C'est pour se débarrasser de cette obsession qu'il s'astreint à ce qui lui avait toujours paru comme la plus difficile, la plus ingrate, la plus laborieuse, la plus absorbante des tâches : le calcul.
    Mais alors que les opérations les plus simples, en écriture braille, lui semblaient, naguère encore, d'une complexité inouïe, ne voilà-t-il pas
    qu'additions, soustractions, multiplications, divisions même, auxquelles pourtant son esprit se montrait rebelle, il les effectue sans effort, et de tête !

    Dès ce jour, sa carrière est toute tracée. Sorti de l'hospice, il donnera des séances dans les écoles et dans les salles de spectacles, tant en Europe qu'aux Etats-Unis. Il accroîtra notablement ses performances jusqu'à extraire la racine cinquième de 1 935 752 415 en trois minutes et dix secondes.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Zombies

    Selon les croyances de la paysannerie, mais souvent aussi de l'élite cultivée, Haïti est la patrie des zombies, ces sinistres cadavres animés, mais sans âmes.

    Le zombie est l'esclave d'un sorcier malfaisant, ou bokor, qui a déterré un cadavre d'une personne fraîchement décédée, et, par le moyen de ses incantations, il lui a redonné l'apparence de la vie. C'est une existence incomplète. Bien que le Zombie mange, respire entende et arrive même parfois à parler, il n'a pas souvenirs de sa vie passée ni de connaissance objective de sa condition actuelle. En d'autres termes, le zombie est un robot de chair, une machine biologique.

    La paysan haïtien, toujours en éveil devant les aspects redoutables du vaudou, a plusieurs signes pour reconnaître un zombie. Il oscille d'un côté et de l'autre en marchant, il accomplit les autres gestes avec une lenteur, toutes mécanique, a des yeux fixe et parle avec une voix nasillarde. Cette caractéristique est particulièrement associée avec la mort dans le folklore haïtien, à cause de la coutume locale de boucher les narines des morts avec des boules de cotons.

    Zombies

    Il est bien connu que les guédé, les sinistres dieux de la Mort du panthéon vaudou, parlent ainsi. Quand un adepte du vaudou est possédé par un guédé, il se met à parler du nez. Comme autre rapprochement à faire entre les zombies et les dieux de la Mort, rappelons que le plus célèbre de ces derniers, le capitaine Guédé, est souvent appelé " capitaine Zombi ".

    Tous les haïtiens redoutent la possibilité que leurs parents défunts soient transformés en cadavres ambulants. Les différentes précautions destinées à empêcher cette éventualité sont bien évidentes encore aujourd'hui. Par exemple, même les plus pauvres paysans dépensent des sommes considérables pour faire poser des pierres tombales énormes sur les tombes de leurs parents proches. Dans la campagne, les tombes sont construites aussi près que possible des routes les plus passagères afin d'empêcher les sorciers, toujours soucieux de discrétion, d'accomplir leur oeuvre néfaste. Parfois la famille change de sépulture nuit après nuit, jusqu'à ce qu'elle soit sûre que le cadavre est assez décomposé pour échapper aux entreprises des bokors. Parfois le corps est enterré dans une cour de ferme par précaution.

     Ceux qui craignaient particulièrement la sorcellerie prennent des précautions encore plus extraordinaires pour empêcher leurs morts d'entrer dans le monde fuligineux des zombies. Ils vont jusqu'à leur injecter du poison, ou à les mutiler, ou à leur tirer dessus, les " tuant " ainsi une seconde fois.

    Zombies

    Une mesure moins radicale consiste à placer dans la tombe des aiguilles sans chat et des pelotes de laine, avec des milliers de minuscules graines de sésame. On croit que l'esprit du mort sera si occupé aux tâches impossibles d'enfiler les aiguilles et de compter les graines qu'il n'entendra pas la voix du bokor le mander hors de sa tombe.
    Il arrive aussi que l'on place un couteau dans la main du cadavre, pour l'engager à se défendre lui-même.

    Les sorciers contrôlent de vrais troupeaux de zombies et, en certains cas, vont même jusqu'à les louer pour les travaux des champs. Un cas de cet ordre est rapporéé par William Seabrook.

    Zombies

    En 1918, la récolte de canne à sucre fut fantastique. L'Hasco ( l'Haïtian-American Sugar Corporation ) offrit une prime aux travailleurs de ses plantations. Bientôt, de petits groupes de villageois, incluant des familles au complet, se rendirent au bureau d'embauche de la compagnie. L'usage était que ces groupes travaillent en commun, la paye entière du groupe étant versée à leur chef, qui procédait au partage après le retour chez eux. Un matin, un vieux chef de village, Ti Joseph, et sa femme, Croyance, conduisirent un groupe de neuf hommes déguenillés, traînant la patte, au bureau d'embauche. C'était, à ce qu'expliqua Ti Joseph, des paysans ignorants et arriérés venant des montagnes impénétrables qui forment la frontière d'Haïti avec la république Dominicaine. Ils ne parlaient qu'un obscur dialecte rural et ne comprenaient ni le créole ni le français. En dépit de ce léger défaut, continua-t-il, c'étaient de bons travailleurs, puissants, infatigables, qui fourniraient un excellent rendement.

    Zombies

    Les étranges ouvriers de Ti Joseph travaillèrent opiniâtrement pendant tout le jour, ne s'arrêtant qu'au crépuscule pour avaler leur dîner, une bouillie de millet no salée. Selon la tradition vaudou, en effet, si un zombie goûte de la viande ou du sel, il devient conscient de sa condition et, pleurant des larmes amères, il retourne à la tombe qui est son véritable foyer.

    Un dimanche matin, Ti Joseph laissa les zombies sous la surveillance de sa femme Croyance et s'en alla. Croyance les emmena dans un village proche ; il y avait là une fête religieuse, et elle pensa apparemment aussi surprenant que cela puisse paraître, que les zombies seraient heureux d'assister à la procession. Mais les zombies ne furent pas touchés par le spectacle. Muets et absents, ils continuèrent à regarder dans le vide.

    Croyance, animée par la pitié, décida que quelques douceurs leur feraient plaisir. Elle acheta donc quelque tablettes faites de caramel, de coriandre et de cacahuètes. Elle en mit un morceau dans la bouche de chaque zombies. Mais les cacahuètes avaient été salée avant d'être utilisée pour ces tablettes. En mâchant la friandise, les zombies réalisèrent qu'ils étaient morts, qu'ils n'appartenaient plus au monde ensoleillé d'Haïti, mais bien à l'obscurité de la tombe.

     Avec un effroyable hurlement, ils se levèrent et trottinèrent hors du village dans la forêt, et, de là, vers leur village dans la montagne.
    Quand ils y parvinrent, ils furent reconnus par leurs parents et amis qui les avaient enterrés depuis longtemps. Comme ils atteignaient le cimetière, chacun rejoignit sa tombe, arracha la pierre tombale et la terre qui la recouvrait et s'y écroula, en pleine décomposition.
    La puissance de Ti Joseph, qui avait préservé leurs cadavres de la pourriture, s'était évanouie.

    Zombies

    Les villageois se vengèrent de Ti Joseph. Ils payèrent le sorcier local pour lui jeter un sort. Mais avant qu'il ait pu faire son effet, quelques gaillards le prirent dans une embuscade et lui coupèrent la tête.

    Cette histoire fut narrée à Seabrook par Constant Polynice, un fermier haïtien qui affirmait se moquer des superstitions de ses concitoyens ; mais les zombies, affirmait-il, étaient pleinement réels. Peu après lui avoir raconté cette histoire, il montra à Seabrook un groupe de trois supposés zombies. Ils travaillaient avec des machettes, sous la surveillance d'une jeune femme.

    Seabrook scruta le visage de l'un d'eux : " Et ce que je vis, ajouté à ce que j'avais entendu auparavant, fut un choc écœurant. Les yeux étaient le pire. Ce n'était pas mon imagination qui travaillait... On aurait dit exactement les yeux d'un mort, pas d'un aveugle, mais fixes, vides, semblant ne rien voir. Le visage entier semblait non seulement dépourvu d'expression, mais encore incapable d'en avoir. "

    Seabrook se rassura lui-même en concluant que ces hommes étaient de
    " pauvres êtres humains demeurés, des idiots, forcés à travailler dans les champs " Mais son ami haïtien savait à quoi se tenir...

    Probablement moins crédule que Seabrook pour tout ce qui concerne le vaudou, Zora Hurston, également Américaine, rencontra et photographia une femme dont on disait qu'elle avait été Zombie pendant 29 ans.

    Zombies

    En 1907, Félicia Mentor mourut d'une maladie subite et fut enterrée par son mari et par son frère. En 1936, une femme vêtue d'une sorte de sac de coton grossier fut rencontrée errant sur la route près de la ferme de son frère. Elle avait apparemment perdu la faculté de s'exprimer normalement. Le père et le frère de Félicia l'identifièrent comme leur parente morte depuis longtemps. Conduite dans un hôpital, elle se recroquevillait quand on voulait l'approcher, comme si elle craignait un mauvais traitement.

     C'est là que Zora Hurston la photographia et essaya de s'entretenir avec elle. Elle écrivit : " La vision était effrayante. Ce visage blême avec des yeux morts.  Les paupières étaient blanches tout autour des yeux, comme si elles avaient été brûlées par un acide. Il n'y avait rien que l'on puisse lui dire ou lui demander, et la vue de sa déchéance était trop dure pour être contemplée longtemps. "

    Le père et le frère de Félicia Felix Mentor pouvaient-ils s'être trompés en l'identifiant ? La femme qu'ils avaient trouvée n'était-elle qu'une idiote errante ?

    Zombies

    La plus grande difficulté qui se présente pour un enquêteur moderne de la vie en Haïti, et spécialement du vaudou, c'est que, pendant 14 ans, le pays fut sous l'emprise d'une des plus cruelle dictatures de l'histoire.
    François Duvalier - " Papa Doc ", aussi bien pour ses amis que pour ses ennemis - haïssait et détruisait tout ce qui rappelait le vieux temps du colonialisme. Après s'être nommé lui-même président à vie, il contrôla les commerces américains, français et anglais dans son pays, aussi bien que l'activité politique. Noir, il devint le fléau de milliers de Haïtiens mulâtres.

      

    Papa Doc passait pour posséder un Bokor ( Sorcier très puissant ).
    Sa garde personnelle, toujours masquée de lunettes noires et armée jusqu'aux dents, était surnommée les tontons macoutes, d'après les sorciers voyageurs qui sont les personnages les plus craint du vaudou.
    Papa Doc encourageait la croyance au vaudou et à ses propres puissances magiques, aussi les paysans et même beaucoup de gens de la classe moyenne le croyaient-ils tout-puissant et presque divin.

    Zombies

    Son fils " Baby Doc ", bien que lui aussi président à vie, semble avoir relâché quelques-unes des restrictions imposées par son père, mais l'influence omniprésente du vaudou est trop profonde pour perdre sa puissance facilement. Tout étranger cherchant des informations sur ce sujet doit donc trier avec beaucoup de soin les renseignements qu'il obtient.

    Cependant, il reste des contes ou des bribes de faits qui donneraient à réfléchir aux plus sceptiques. Par exemple, on a cru pendant des années que Papa Doc était seulement cynique quand il se servait des " forces " du vaudou. Lui-même, disait-on, étant un homme instruit, tenait tout cela pour billevesées. En fait, depuis sa mort, en 1971, son grand mausolée bleu et blanc, surmonté de la croix chrétienne, est perpétuellement couvert de fleurs fraîches et, bien que situé dans les beaux quartiers de Port-au-Prince, il est gardé jour et nuit par des hommes armés. Aucun bokor " travaillant des deux mains " - c'est-à-dire à la magie noire - ne risque de voler le corps de Duvalier pour en faire un zombie.

    Zombies

    Un correspondant du journal africain Drum,  qui visitait Haïti à la fin des années soixante, nota l'ambivalence généralisée des autorités à propos du vaudou : " Un touriste n'aura aucune peine à se faire inviter dans un houmfort ( Temple vaudou ) pour la cérémonie du samedi soir.
    Le houngan ( prêtre vaudou ) et ses suivant entrent apparemment en transes, et tout est très pittoresque. Mais parlez de zombies, ou du
    culte des morts, fondé sur le Baron Samedi et l'adoration dans les cimetières, et vous trouverez des visages de bois. Je fût convaincu de la persistance des cérémonies secrètes et des pratiques " noires " rien que par l'insistance des autorités à les démentir. "

    Le vaudou a toujours été une affaire en or, et il n'y a pas que les journalistes de passage à se faire duper. Des fraudes sont souvent mises à jour. L'anthropologue Francis Huxley raconte comment un magistrat vit un houngan prendre un cadavre dans une tombe, réciter des invocations, le secouer et, finalement le ramener à la vie. Le magistrat, moins impressionné que les amis qui l'accompagnaient , examina la tombe vide et trouva... un tube qui en sortait pour la respiration. Le " cadavre " était le complice du houngan.

    Mais la tricherie n'explique pas toutes les histoires désagréables courant sur les zombies. Une de ces histoires fut racontée à Huxley par un prêtre catholique.

    Zombies

     En 1959, un zombie fut trouvé errant dans les rues du village. On le conduisit au poste de police, mais la police refusa prudemment de s'en mêler et le laissa dehors. Au bout de quelques heures, quelqu'un lui donna à boire un verre d'eau salée, pour ranimer, au moins une partie, son activité mentale. Le zombie hurla alors un nom que chacun reconnut pour celui d'une femme habitant le village. On alla la chercher, et elle identifia le zombie comme son neveu, qui était mort et avait été enterré en 1955. Le prêtre catholique en entendit parler, interviewa le zombie et découvrit le nom du bokor qui l'avait ensorcelé. Le prêtre signala le nom à la police qui, complètement affolée, cette fois, se contenta de faire passer un message au bokor, pour qu'il vienne récupérer son zombie.
    Deux jours après, le zombie fut trouvé assassiné. On arrêta le bokor, qui bientôt relâché.

    Alfred Métraux obtint les confidences d'un autre cas de zombie datant des années cinquante. Une jeune fille avait rejeté les avances d'un houngan qui " travaillait des deux mains ". Quelques jours après qu'elle ait éconduit ce soupirant indésirable, elle fut atteinte d'une forte fièvre et mourut à l’hôpital d'une maladie non spécifiée. Le corps fut ramené à la maison, où un cercueil acheté tout fait à Port-au-Prince l'attendait.
    Malheureusement, il était trop court, et le cou de la jeune fille dut être plié en deux pour que le cadavre puisse y tenir . Une autre mésaventure survint durant la " veillée funèbre ", où dominaient le rhum et la danse. Une chandelle allumée tomba dans le cercueil, où elle brûla gravement le pied gauche.

    Zombies

    Quelques mois après l'enterrement, une rumeur se répandit, selon laquelle que le jeune fille supposée morte avait été vue en compagnie du houngan qu'elle avait rejeté. Sa famille regarda cette nouvelle comme un bobard superstitieux. Sans doute, supposa-t-on, le houngan est-il attiré par des filles d'un physique approchant de celui de la morte et s'était-t-il trouvé une maîtresse qui lui ressemblait.

     Mais, quelques années après, un fils de la famille vit une femme qui ressemblait à sa défunte sœur, occupée à des besognes ménagères.
    Il lui demanda son nom. Elle ne put lui répondre, et ne semblait avoir aucune mémoire du passé. Mais son cou était tordu et son pied gauche portait la cicatrice d'une grave brûlure. On l'amena à son ancien domicile supposé, mais, en dépit des soins aimants qui l'entourèrent, elle ne put trouver sa connaissance et demeura dans une sorte d'hébétude jusqu'à sa ( seconde) mort. Un récit parfaitement authentifié fut rapporté par l'écrivain Stephen Bonsal en 1912 :

    " Un homme était tombé malade. Il fut atteint d'accès de fièvre violents, bien qu'intermittents, que les médecins furent impuissants à circonscrire. Comme il faisait partie des fidèles d'une mission étrangère, le pasteur de cette mission vint le voir. Au cours de sa seconde visite, le malade mourut, et il aida ses proches à le revêtir de son costume funéraire. Le lendemain, il assista à l'enterrement, cloua lui-même le couvercle du cercueil et vit enfin mettre le mort en terre.

    Zombies

    " Le facteur de Jacmel trouva quelques jours plus tard une homme habillé de vêtements funéraires attaché à un arbre et qui gémissait. Il délia le pauvre diable qui recouvra bientôt la voix, mais non ses esprits.
    Il fut plus tard reconnu par sa femme, par son médecin, qui avait signé le certificat de décès, et par le pasteur. Mais la victime, elle, ne reconnut jamais personne et passa ses jours et ses nuits à murmurer des mots inarticulés et incompréhensible. Le président Nord Alexis le fit placer dans une ferme du gouvernement, près de Gonaïves, où l'on prit soin de lui "

    Y a-t-il une explication sensée, et non surnaturelle, à des cas de " cadavres " enterrés retrouvés des mois ou des années après, toujours vivants mais sans âmes ?

    Parmi ceux qui le croient, citons le docteur Antoine Villiers, un médecin français qui a pratiqué en Haïti pendant des années. Il ne croyait pas que quiconque ait été littéralement " ramené d'entre les morts " mais il n'était cependant pas sûr que certains êtres apparemment privé d'esprit qui travaillaient dans les champs n'aient pas été " arrachés des tombes où ils gisaient dans leur cercueils, enterrés par leurs familles éplorées ".

    Zombies

    A.W. Cardinall, qui a passé des années en Côte-de-l'Or ( Ghana ), rapportait, en 1927, que les jeunes gens de certaines tribus connaissaient parfois une sorte de mort temporaire. Quand un jeune demandait à être reçu dans une des sociétés secrètes de la tribu, on l'initiait en l'entaillant un peu partout avec un couteau. La " médecine " était introduite dans les blessures, provoquant un coma prolongé. " Il meurt pendant cinq jours " disait textuellement Cardinall. A la fin des cinq jours, on administrait une autre médecine au jeune homme et il retrouvait alors la vie normal.

    Il est clair que la connaissance de " médecines" de ce genre fut apportée en Amérique par les esclaves spécialisés dans la magie de leur pays. En 1789, une commission d'enquête du gouvernement britannique  sur l'esclavage établit qu'un " esclave- sorcier  " impressionnait les visiteurs en leurs montrant " un nègre apparemment mort qui, par l'effet de leur art, ressuscitait bientôt ".

    " Le sorcier lança diverses poudres sur la victime, les souffla sur elle, dansa autour, l'obligea à boire une liqueur préparée pour l'occasion, et finalement, le sorcier et son assistant se saisir du nègre et le firent tourner de plus en plus vite jusqu'à ce qu'il perde ses sens et tombe mort, sur le sol, selon toute apparence et selon la croyance des spectateurs.
    Le " chef " poussa des gémissements sourds, sortit de la cabane avec des gestes frénétiques et s'enfuit dans un bois voisin. Au bout de deux ou trois heures, il revint avec une brassée d'herbes. De certaines, il exprima le jus dans la bouche du mort, avec d'autres il lui lava les yeux et lui enduit le bout des doigts, accompagnant la cérémonie de nombreuses postures grotesques et chantant pendant tout le temps quelque chose entre la comptine et le hurlement... Un temps considérable se passa avant que l'effet attendu se produise, mais, à la longue, le cadavre recouvra graduellement le mouvement et se leva du sol "

    Zombies

     La belladone et le datura sont deux des poisons végétaux que les Haïtiens du commun croient devoir être mélangés avec des substances plus magiques - par exemple : trois gouttes provenant du nez d'un cadavre - pour fabriquer les médecines avec lesquelles les sorciers contrôlent leurs zombies.

    En fait, de nombreuses drogues sont connues de notre pharmacopée moderne comme produisant un état de catalepsie ou
    d' " animation suspendue ". La plupart, mal employées, peuvent causer des lésions cérébrale. Un hôpital moderne peu rapidement diagnostiquer d'après l'état d'un malade ce qui lui est arrivé et quelles substances toxiques ont été administrées, mais Haïti en possède fort peu. Et la peur toujours présente du zombie signifie que bien peu de paysans rencontrant un " cadavre " errant auront l'idée de le conduire chez un médecin, auprès duquel il pourrait recevoir un traitement approprié.

    Zombies

    Ainsi, il apparaît que la croyance aux zombies est fondée sur la superstition et, par dessus tout, sur la fraude, où le zombie n'est qu'un complice. Il se peut que les zombies rencontrés par des observateurs étrangers n'aient été que des débiles mentaux. Mais il est tout aussi possible que des êtres malveillants possèdent les connaissances nécessaires pour simuler une mort apparente.

    Les législateurs d'Haïti ont, en fait, donné corps à cette possibilité.
    Le docteur Williers attira l'attention de William Seabrook  sur le Code de criminalité du pays. L'article 249 du Code dit que " peut aussi être considéré comme meurtre qualifié l'emploi qui peut être fait contre n'importe quelle personne de substance qui, sans causer exactement la mort, produisent un coma léthargique plus ou moins prolongé.
    Si, après l'administration de telles substances, la personne a été enterrée, l'acte doit être considéré comme meurtre, quelles qu'en soient les suites ".

    Se peut-il donc que les champs et les collines de Haïti soient encore aujourd'hui travaillés par des hommes et des femmes " morts " condamnés à travailler dans l'hébétude jusqu'à ce qu'une vrai mort vienne les libérer de leur esclavage ?

     

      


    votre commentaire
  •  

    Matthew Manning

    L'anglais Matthew Manning l'un des plus célèbre sujet psi provoque depuis sa tendre enfance toute la gamme des phénomènes dits paranormaux. Mais c'est seulement après un voyage en Inde en 1977 qu'il dit avoir appris à maîtriser les énergies du psychisme à la seule fin qui en vaille la peine : guérir.

    Et il a démontré devant la science officielle qu'il possède ce don exceptionnel au plus haut degré.

    1977... Matthew Manning n'a que 21 ans. Il est pourtant célèbre dans le monde entier. Il a expérimenté à plusieurs reprises des phénomènes de hantise, et cela dès son plus jeune âge. C'est un remarquable artiste médiumnique, et les séances d'écriture automatique auxquelles il a participé ont été des succès. La projection astrale n'a pas de secret pour lui. Il est capable de tordre du métal par la seule influence de son esprit, et il s'est révélé un remarquable télépathe.

    Matthew Manning

    Manning s'est toujours prêté avec bonne grâce au contrôle scientifique, ce qui n'est pas le cas de tous les grands sujets psi.
    En laboratoire, il a prouvé qu'il pouvait intervenir parapsychologiquement sur des systèmes biologiques. Utilisant une technique qui combine relaxation profonde et visualisation intense, il a, par exemple, réussi à intervenir sur le comportement des gerboises, qui sont des petits rongeurs de caractère très indépendant, ainsi que sur l'orientation d'un poisson électrique. Il peut agir sur le taux d'hémolytique du sang humain ou sur l'influx produit par l'électricité statique de la peau...

     Ces expériences ont été conduites dans des centres  de recherches de grand renom, tant en Grande-Bretagne qu'en Allemagne ou aux Etats-Unis. Citons pour l'exemple  la Mind Science Foundation au Texas, le Washington Center Resarch de San Francisco ou l'université de Californie à Davis.

    Dans ce dernier cas, Matthew Manning a prouvé qu'il était en mesure d'influencer l'esprit, ou du moins le cerveau d'un autre homme.
    Le test était supervisé par le professeur loring Chapman, que les spécialistes de parapsychologie considèrent comme l'une des plus hautes autorités mondiales en la matière. Un autre scientifique, le professeur Fred Lorenz, servait de deuxième sujet.

    Matthew Manning

    A San Antonio, au Texas, il aurait réussi, sous l'égide du docteur John Kmetz, à faire périr des cellules cancéreuses par imposition des mains.
    Sur 30 expériences, 27 furent absolument positives, ce qui constitue un pourcentage de réussite stupéfiant par rapport à ceux que l'on obtient d'habitude lors de contrôles psi statiques.

    Malheureusement, Kmetz refusa de publier ces résultats. Estimait-il qu'il était trop tôt pour le faire et donner un fol espoir aux millions de gens qui périssent chaque année de la terrible maladie ? Eut-il peur de s'attirer la vindicte des officiels de la médecine ? Il n'est pas toujours aussi aisé que l'on pense de faire face à la réalité de ses propres découvertes...

     Un sujet psi gagne sensiblement en efficacité lorsqu'il est très motivé.
    C'est le cas de Manning depuis toujours. Mais après son voyage en Inde, durant l'année 1977,sa conviction grandit encore davantage.

    Matthew Manning

    '' .... Je m'y étais rendu, déclara-t-il, dans l'espoir de rencontrer un guru, que je m'attendais à trouver perdu en méditation dans la position du lotus et qui m'aurait donné toutes les réponses mystiques aux questions qui me tourmenteraient... "

    Rien de cela. Mais à 3 500 mètres d'altitude, dans l'Himalaya, il eut une sorte d'illumination :

    " ... Je sentis profondément que je faisais âme avec tout ce qui m'entourait, et en même temps j'eus l'intuition que cet état de conscience était comme une présence autour de moi. Je n'étais pas un pur esprit, mais quelque chose de beaucoup plus vaste... "

    Matthew Manning

    Manning insiste sur le fait que l'énergie thérapeutique ne procède pas de lui. Il canalise, ou, plutôt, il " catalyse " des forces extérieures par le biais de ses facultés parapsychologiques, qu'il dirige ensuite sur le mal à faire disparaître en utilisant une technique de visualisation qu'il a longuement décrite. Plus cette visualisation de la maladie et de sa disparition est précise, plus le résultat est remarquable.

    " ... J'imagine, dit-il, que le mal est symbolisé par une plage rouge au niveau de l'organe atteint. Je vois par exemple une colonne vertébrale complètement noyée dans cette couleur rouge vif. Ensuite, je me représente avec, en main, une énorme éponge. Je plonge cette éponge dans le corps. Et j'imagine fortement que l'éponge aspire toute cette couleur... Quand elle est gorgée de rouge, je la sors du corps et je la presse longuement à l'extérieur. Je me représente la couleur quittant l'éponge jusqu'à cette dernière soit tout à fait propre. Alors je reviens à la colonne vertébrale et j'éponge encore jusqu'à ce que le ménage soit complètement fait ! "

    Matthew Manning

    Pendant l'opération, le guérisseur comme le patient éprouvent diverses sensations. Par exemple, ils ont une impression de chaleur et de picotements. Des phénomènes purement physiques peuvent aussi se produire. Ainsi, l'une des malades qu'il a guéries, Idris King, raconta au Sunday New de Nouvelle-Zélande, qu'au moment où il toucha la base de son cou, elle avait eu la sensation qu'on extirpait quelque chose d'elle-même.

    Un autre patient néo-zélandais qui souffrait d'anosmie ( perte de l'odorat ) depuis 2 ans, après un grave accident, éprouva de léger chocs à l'intérieur de son nez pendant la cure. Après imposition des mains, il percevait à nouveau normalement les odeurs.

    Matthew Manning

    Au cours d'un voyage en Allemagne de l'Ouest, Manning obtint le concours de deux médecins pour contrôler ses patients avant et après ses interventions. Ils reconnurent avec grand étonnement qu'il obtenait des résultat satisfaisants dans 95% des cas. A Fribourg, par exemple, il soigna devant eux un certain Friedrich Landenberger d'une ostéo-arthrite qui l'empêchait de mouvoir les bras. Après quelques minutes de cure, il était tellement soulagé... qu'il leva ces derniers au ciel en sine de joie intense !
    Or, les médecins avaient assuré qu'aucune thérapeutique classique n'aurait pu obtenir ni même permettre d'espérer pareil résultat.

    Dans la même ville, Matthew Manning traita Frau Rippich, l'épouse d'un des observateurs. Elle ne croyait pas en une possibilité de guérison psi.
    Pourtant, après intervention du médium, elle put facilement mouvoir son avant bras qu'elle était incapable d'étirer depuis plus d'un an.

    Lors d'une émission télévisée anglaise intitulée Les Guérisseurs , qui fut diffusée en janvier 1982, Matthew Manning soigna en public deux personnes atteintes d'affections chroniques très douloureuses.
    Ni l'une ni l'autre ne croyaient en l’efficacité du traitement psi.

    Matthew Manning

     La première, un éditeur américain qui souffrait d'un genou, ne ressentit aucune amélioration après l'intervention de Manning. La seconde, une femme dont le nom n'a pas été divulgué, était atteinte d'une infection avancée de la hanche. Son médecin, qui fut interviewé pendant l'émission, assura que le mal était irréversible et que l'on pouvait atténuer la douleur avec des médicaments.

    Après une vingtaine de minutes de traitements par Manning, la malade admit, malgré son scepticisme, qu'elle souffrait sensiblement moins, alors qu'elle n'avait connu aucun répit pendant près de deux ans. L'amélioration fut durable, et d'ailleurs la souffrance disparut complètement.
    " Cela ne peut pas être, avoua-t-elle, mais pourtant c'est ainsi "

      Matthew Manning

    Combien de cas jugés incurables par la médecine officielle le guérisseur paranormal n'a-t-il pas résolu ?

    Voilà qui ouvre de vaste perspectives à de nouvelles formes de soins dont on a déjà largement soupçonné l’intérêt, tant aux Etats-Unis qu'en Union Soviétique.

    Pour lui, le problème est beaucoup plus vaste : les maux physiques ou mentaux qui s'abattent sur nos contemporains malgré les immenses progrès de la science médicale procèdent directement du fait que l'homme a perdu le contact avec les grandes énergies du Cosmos, e qu'il est allé jusqu'à provoquer la nature et son équilibre. Aucune solution matérialiste ne saurait être apportée à cela.

    Le rôle du guérisseur psi est, à tous niveaux, de rétablir l'harmonie perdues.

     


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires