• Aleister Crowley

    A la fin du XXè siècle, les chercheurs psychiques, qui ont tendance à s'intituler eux-mêmes " parapsychologues " sont largement intéressés par des phénomènes mentaux tel que la télépathie et la prédiction.
    Cependant, si importantes que soient les implications scientifiques de ces supposés phénomènes, ils sont infiniment moins spectaculaires que la lévitation ou les matérialisations, qui attiraient le plus de chercheurs psi pendant la période allant de 1860 à 1930.

    A cette époque, il y avait de nombreux médiums, dont le plus important était une italienne, Eusapia Palladino, dont les pouvoirs impressionnèrent des chercheurs aussi sérieux qu'Everard Feilding et Hereward Carrington.

    Aleister Crowley

    Cependant, un chercheur amateur particulier ne fut pas du tout impressionné. Après une séance avec Palladino, il conclut qu'elle n'était qu'une habile illusionniste et que ceux qui avaient relaté ses actions surnaturelles, notamment la création d'un " membre ectoplasmique ", avaient été dupé.

    La séance en question eu lieu  en 1913, et le chercheur essayait de répondre à une question qui s'était présentée à son esprit : Feilding et les autres sont habiles, expérimentés, critiques, mais, même ainsi, puis-je être sûr que, lorsqu'ils décrivent ce qui se passe, ils sont des témoins sûrs ? "

    Aleister Crowley

    Palladino s'assit au bout de la table, derrière elle, une armoire fermée d'un rideau contenait un socle sur lequel étaient placés les différents objets qui devaient être manipulés par son bras fantôme. Son poignet droit était tenu par Mary d'Este Sturges, et le gauche par le chercheur qui avait organisé la séance.

    Celle-ci commença d'une façon typique de la plupart des démonstrations de Palladino : le rideau fermant l'armoire se souleva, puis tomba sur le bras gauche du médium et la main droite du chercheur. En tournant la tête, le chercheur put voir l'intérieur du placard, où il aperçut les mouvements d'un bras gauche spectral. Il se tint le raisonnement suivant : il ne pouvait pas s'agir du bras gauche du médium, puisqu'il le tenait fermement. Mais, comme le bras mystérieux disparaissait, il sentit soudain le poignet de Palladino se glisser dans la main, bien qu'il n'eût jamais été conscient d'avoir relâché sa prise.

    Cet incident mineur mais significatif conduisit l'enquêteur à discréditer tous les rapports donnés par ceux qui avaient assisté aux séances de Palladino. " Si moi, dit-il, je ne suis pas capable de savoir si je tiens ou non le poignet d'une femme, n'est-il pas possible que même des experts, forcément abusés par la rapidité avec laquelle un phénomène surprenant succède à un autre, ne puisse se tromper quant aux conditions du contrôle ? "

    Aleister Crowley

    Ce chercheur en vint à avoir des séances avec d'autres médium et à étudier les conclusions d'autres chercheurs psychiques. En conséquence de quoi il devint absolument sceptique, décidant que la plupart des phénomènes relatés dans les séances de spiritisme étaient des tromperies ou des illusions.

    Peut-être est-il surprenant que ce chercheur particulier en vienne à des conclusions aussi négatives. Car, loin d'être un pur matérialiste, il fut lui même un occultiste distingué ; ce n'était autre en effet qu'Aleister Crowley, le magicien pratiquant qui fut dénoncé comme " l'homme le plus pervers du monde ". Ce mélange d'incroyance envers le spiritisme et de croyance aveugle envers la magie rituelle était bien typique de son caractère ; un réseau d'ambivalences et de paradoxes court à travers sa vie, son enseignement et ses relations avec autrui.

    Aleister Crowley

    Edward Alexander Crowley - qui prendra le nom de" Aleister " - naquit en octobre 1875. Ses parents étaient membres de la Fraternité de Plymouth, la plus rigide des sectes protestantes, et ils élevèrent leur fils unique dans des croyances strictes : chaque mot de la Bible était la vérité littérale, inspirée par le Saint-Esprit : les Eglises catholiques et anglicane étaient des " synagogues de Satan " ; enfin, la plus grande partie de l'humanité était tout juste destinée par Dieu à rôtir dans les flammes de l'enfer pour l'éternité.

    Le vieux Crowley, mourut en 1887, et le jeune Aleiser devint l'objet de la haine fanatique de sa mère. Plus d'une fois, elle l'accusa d'être
    la " bête  "du live de l'Apocalypse, dont le nombre est, dit-on, 666.
    A la fin de sa vie, Crowley, fit tout ce qu'il put pour se conformer à cette image archétypale. Il en vint peut-être même à croire lui-même qu'il était la bête Biblique.

    Aleister Crowley

    On l'envoya dans une école dirigée par les membres de la Fraternité.
    Ses expériences y furent telles qu'il ne tarda pas à perdre la foi chrétienne et à nourrir une haine féroce contre la Fraternité et ses croyances, haine qui durerait toute une vie longue et mouvementée.

    En octobre 1895, Crowley, en possession d'une fortune de 30 000 livres qu'il avait hérité en atteignant sa majorité, devint étudiant au Trinity Collège de Cambridge. Ses trois années à l'université furent heureuses : il collectionna les livres rares, écrivit beaucoup de poèmes, passa ses vacances à escalader les Alpes et s’intéressa à l'occultisme.

    Aleister Crowley

    Cela l'amena, en 1898, à devenir néophyte de l' " Ordre hermétique de l'Aube dorée " ( la célèbre Golden Dawn ), une société à demi secrète qui se livrait à l'étude des " sciences et des arts occultes ", comprenant l'évocation des esprits, la divination et même l'alchimie.

    Crowley considérait la plupart de ses collègues de la Golden Dawn comme '' d'absolues nullités ", mais il était impressionné par les capacités magiques de deux d'entre-eux, Cecil Jones et Allan Bennett. Ce dernier s'installa dans l'appartement de Crowley à Londres, et ils menèrent de concert maintes expériences occultes parmi lesquelles la " consécration " d'un talisman destiné à guérir une certaine Lady Hall d'une maladie grave.

    Aleister Crowley

    Ce fut dûment préparé et mis en oeuvre. Malheureusement, ni Lady Hall ni sa fille ne suivirent les indications précises de Crowley.
    Aussi, quand le talisman fut appliqué à la " vénérable vieille dame ", elle fut saisie d'une violente série de crises dont elle faillit mourir".

    La consécration qui produisit ces effets déplaisants fut probablement menée dans ce que Crowley appelait " le Temple blanc ", une pièce tapissée de miroir et vouée à la magie blanche. Mais l'appartement comprenait aussi une sorte de pièce, " le Temple noir ", dont l'autel était posé sur la statue d'un Noir debout sur les mains, et qui contenait un squelette dont Crowley s'était entiché au point de lui sacrifier des moineaux.

    Aleister Crowley

    Il semble y avoir eu une atmosphère plutôt sinistre autour de l'appartement de Crowley. Un soir de 1899, lui et un ami, également occultiste, sortirent pour dîner. A leur retour, ils aperçurent que la porte fermée à clef du Temple blanc avait été mystérieusement ouverte, les meubles renversés et que les " symboles magiques " qu'il contenait avaient été éparpillés un peu partout. Tandis que Crowley et son ami remettaient la pièce en ordre, ils observèrent " des êtres à demi matérialisés... qui marchaient autour de la pièce principale en une procession sans fin. "

    En 1900, la Golden Dawn se scinda en deux factions opposée.
    Crowley s'arrangea pour se fâcher avec les deux, et, pendant les trois années qui suivirent, il perdit tout intérêt pour l'occultisme occidental.
    En remplacement, il écrivit de la poésie, voyagea à travers le monde et épousa une dame qu'il appela " Ouarda la Voyante ", bien qu'elle ne connût pas grand chose à l'occultisme et que, d'ailleurs, elle ne se souciât guère.

    Aleister Crowley

    En mars 1904, ils se trouvaient tous deux au Caire. Crowley, désireux de montrer ses pouvoirs occultes à sa femme, entreprit une série de rites magiques. Les résultats, s'il faut en croire ses Mémoires, furent étonnants. Il reçut un message psychique qui explosa dans son cerveau, venant d'une source inconnue, et lui annonça qu'une nouvelle époque de l'Histoire allait commencer : lui, Crowley, avait été choisi pour être le prophète de ce nouvel âge. La femme de Crowley, reçut aussi un message : son mari devait s'asseoir pendant une heure , durant trois jours consécutifs, avec une plume et un papier devant lui. Les dieux lui dicteraient alors, avec des voix audibles seulement pour leur prophète élu, l'évangile du nouvel âge qui allait commencer.

    Crowley obéit à ces directives. Il entendit une vois probablement issue des profondeurs de son propre esprit, et écrivit les mots qui lui étaient dictés. Le résultat fut le Livre de la Loi, un poème en prose que Crowley en vint à croire inspiré, exactement de la même façon que ses parents avaient cru que la Bible est un livre inspiré.

    Aleister Crowley

    La signification de plusieurs parties du Livre de la Loi est obscure.
    Crowley même admettait que certains passages dépassaient sa compréhension. Mais le message de base était clair, Crowley serait le prophète d'une autre ère, " l'âge d'Horus ". Dans cette ère nouvelle, toutes les vieilles religions de l'humanité, - christianisme, islamisme, bouddhisme - s'écrouleraient et étaient remplacées par une foi nouvelle
    " de force et de feu ", dont le principe morale de base serait un complet accomplissement de soi-même. Car " chaque homme ou femme étant une étoile, en d'autres mots, chaque individu avait le droit absolu de se développer selon sa propre voie : " Fais ce que tu sens être en plein dans la Loi, disait le nouvel évangile, car tu n'as pas d'autre droit que de faire ta volonté " et : " le mot pêché est restrictif ".

    A la décharge de Crowley et de ses disciples, on doit préciser qu'il était bien spécifié que " fais ce que tu voudras " ne veut pas dire " fais ce que tu aimes ''

    " Quand le Livre de la Loi dit " fais ce que tu voudras ", explique Crowley, cela signifie :  trouve le genre de vie qui est en accord avec ta nature la plus profonde, et ensuite vis-la pleinement.

    Aleister Crowley

    Pendant quelques années, Crowley ne crut qu'à moitié à la vérité et à l’importance du Livre de la Loi ; mais en 1910 il l'avait maîtrise, et il voua le reste de sa vie à répandre ce message et à convertir autrui à la croyance que lui, Aleister Crowley, était le nouveau messie.

    Les méthodes qu'il adopta pour en venir à ses fins incluaient la réalisation de nombreux livres, dont la plupart furent publiés à ses frais ou à ceux de ses amis ou disciples, la création des deux fraternités occultes au Caxton Hall de Londres, et même la fondation
    d'une " abbaye ", située dans une ferme sicilienne a demi en ruine, dont les habitants se vouèrent aux oratiques de la foi nouvelle.

    Aleister Crowley

     Dans les années qui précédèrent la Première Guerre mondiale, Crowley et ses quelques disciples entreprirent une campagne de propagande intensive en Angleterre. Celle-ci, bien qu'elle coûtât à Crowley toute sa fortune, ainsi qu'une partie de celle de ses amis, fut sans succès. Il y eut peu de conversions, et Crowley fut l'objet d'une publicité tout à fait défavorable.

    En 1914, Crowley partit pour les Etats-unis avec sa religion nouvelle, espérant que les Américains seraient plus réceptifs à un nouvel évangile et à la " magik ", le système occulte de Crowley dérivé de sa propre synthèse de l'occultisme occidental, des enseignements contenus dans le
    Livre de la Loi et du tantrisme - yoga théorique et pratique largement empreint de sexualité - qu'il avait appris de sources orientales.

    Mais le nouveau monde fut encore plus résistant à la parole de Crowley
    que l'ancien. Les six années que le prophète " auto proclamé " passa en Amérique furent pleines de soucis.


    Aleister Crowley

    Coupure d'un journal

    Il manquait perpétuellement d'argent, fit peu de conversions et fut accusé d'être un traitre à sa propre patrie. Non sans raison, car, tandis que les Etats-Unis entraient en guerre en 1917, il gagnait médiocrement sa vie en éditant une feuille de propagande pro-allemande.

    En 1920, il revint en Europe avec ses deux maîtresses - Crowley eut toujours une vigoureuse vie sexuelle - et fonda en Sicile son
    " abbaye de Thélème " - ( un mot magique, signifiant " le nouveau éon ", mais que Crowley traduisait par " volonté " ). Pendant quelques temps, tout se passa à peu près bien. Les Siciliens étaient curieusement tolérants à l'endroit de Crowley, de sa " Magik " et des nombreux disciples, réels et potentiels, qui venait à " l' abbaye ". Parmi eux, il y avait Jane Wolfe, une starlette d'Hollywood Norman Mudd, un professeur de mathématiques borgne, et Raoul Loveday, un brillant jeune diplômé d'Oxford qui avait résolu de consacré sa vie à la nouvelle religion de Crowley.
    Loveday mourut pendant son séjour à " l'abbaye ", probablement d'entérite. Sa femme, qui pensait qu'il avait été empoisonné par du sang qu'il avait bu au cour d'une cérémonie occulte retourna à Londres et commença une violente campagne de presse contre Crowley.
    A la longue, cette campagne où Crowley se voyait traité de " bête à la face humaine " amena la fermeture de " l'abbaye ". Les autorités siciliennes l’expulsèrent en hâte.

    Aleister Crowley

    Le reste de la vie de Crowley fut, de nombreuse manière, un retour à des voies plus sages. Il vagabonda à travers l'Europe, vieil homme solitaire et de plus en plus malheureux, et il finit par mourir en 1947.

    A sa mort, il ne lui restait plus que quelques disciples ; aujourd'hui ils sont des millions - car ses enseignements sont en quelque sorte appropries à notre époque qu'à celle où il vécut.


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    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Avant que son roman La Lettre écarlate lui eût assuré la renommée, le romancier et nouvelliste américain Nathaniel Hawthorne était fonctionnaire des douanes à Boston. A cette époque, aux alentours de 1830, il allait tous les jours à la bibliothèque de l'Athénée pour y faire des recherches et y écrire pendant quelques petites heures. Un des familiers de ces lieux était un certain Révérend Harris, un ecclésiastique octogénaire qui depuis des années, n'avait l'habitude de s’asseoir sur " sa " chaise, près de la cheminée, et d'y lire le Boston Post.

    Hawthorne ne lui avait jamais parlé, toute conversation étant strictement interdite dans la salle de lecture, mais, à l'Athénée, le Révérend Harris, était une véritable institution, si bien que Hawthorne était sûr qu'il aurait ressenti comme un manque si le vieil homme n'avait pas été là.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    C'est pourquoi le romancier éprouva une vive surprise le soir ou un ami lui annonça que le vieillard était mort quelques temps auparavant.
    Il fut même encore plus étonné quand le lendemain, il trouva l’ecclésiastique sur sa chaise habituelle, en train de lire le journal.
    Pendant des semaines, Hawthorne continua de la voir à, fidèle au poste et apparemment en bonne santé.

    Une des choses qui embarrassaient le jeune écrivain était le fait que plusieurs des autres habitués avaient été de proche amis du Révérend, tandis que lui ne l'avait pas été : pourquoi ne le voyaient-ils pas eux ?
    Mais, alors, ils éprouvaient la même répugnance que lui, Nathaniel, à avouer sa " présence " ? Une autre source d'embarras pour Hawthorne, lorsqu'il faisait son examen, était sa propre répulsion à toucher la vision, et plus encore à lui arracher le journal des mains : " Peut-être ne voulais-je pas détruire l'illusion, ni me dérober à moi-même une si bonne histoire de fantôme, qui aurait pu s'expliquer d'une façon ordinaire... "

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

     Au bout d'un certain temps, le vieux monsieur parut guetter Hawthorne comme s'il  l'attendait pour entrer en conversation. Mais si tel avait été le cas, le fantôme aurait dérogé aux règles de la confrérie des esprits, en ce qui concerne à la fois le lieu de l'entrevue et le choix de l'interlocuteur. Comme on le sait, toute conversation était interdite dans la salle de lecture, et l'écrivain ne pouvait pas adresser la parole à l'apparition sans s'attirer immédiatement les regards courroucés des autres vieux messieurs en train de sommeiller autour de lui.

    Et de quoi aurait-il eu l'air en s'adressant ainsi à ce qui, aux yeux de tout le reste de la compagnie, devait apparaître comme une chaise vide ?

    " En outre - conclut Hawthorne, visiblement soucieux de bienséance - , je n'avais jamais été présenté au Révérend Harris... "

    Au bout de quelques mois, l'écrivain pénétrant à l'Athénée, trouva la chaise hantée... vide, et il ne revit plus jamais le vieil ecclésiastique.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Le seul défaut de cette histoire, pour qu'on puisse vraiment la considérer comme un élément de témoignage psychique, est qu'elle s'appuie sur l'attestation d'un auteur qui a décrit plusieurs nouvelles touchant au surnaturel. On sait que Hawthorne était un ami d'Edgar Poe et d'Herman Melville, deux écrivains dont la fréquentation des royaumes de l'inconnu n'est plus à démontrer...

    On sait aussi que notre auteur s’intéressa aux apparitions après avoir vécu dans une maison du Massachusetts qui, pendant des années, eut la réputation d'être hantée. De cet endroit, il écrivit :
    " Alors que j'étais assis dans le salon, pendant le jour, j'ai souvent éprouvé la perception que quelqu'un passait par les fenêtres ; mais en regardant de leur côté, il n'y avait personne. "

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Malgré ces réserves, on doit reconnaître que l'histoire du fantôme de la bibliothèque de l'Athénée est, pour une apparition, un élément de témoignage de première classe. Il est incontestable que, dans les deux récits de Hawthorne, celui de sa maison, et celui du Révérend Harris, il n'a pas enjolivé les faits. En tant qu' "histoire de fantômes ", celle du vieil ecclésiastique est un mauvais conte, plat et sans intérêt. C'est ce qui confère, à nos yeux, toute sa valeur de témoin à Nathaniel Hawthorne.
    Qu'a-t-il vu ? Pour beaucoup, la réponse est qu'il a vu l'esprit du Révérend Harris, retenu sur terre, piégé d'une façon ou d'une autre à l'endroit qu'il avait accoutumé d'occuper pendant sa vie.

    D'autres diront que le fantôme était une projection fabriquée par le souvenir que Hawthorne avait du vieillard : " C'est la création même de notre cerveau ", comme dit la mère de Hamlet au sujet des visions de son fils.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Plus récemment, des chercheurs du domaine psychique ont suggéré que la personne apparemment solide, auprès du feu, était par la mort dans son environnement et que la pensée d'Hawthorne reçut, d'une façon ou d'une autre, à la manière d'un récepteur de télévision captant une émission...

    Une chose, en tout cas, est sure : l'écrivain a été loin d'être le seul à voir un spectre. Depuis les temps les plus reculés, toutes les civilisations en ont noté, les unes comme une manifestation simple et banale, les autres comme une manifestation survenant dans des circonstances spécifiques...

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Sans remonter très haut, sans faire, par exemple, appel à la Bible, qui relate comment la nécromancienne d'Endor évoqua - il y a trois millénaires - le spectre de Samuel, à la demande du roi Saül, désemparé, qu'il nous suffise de conter brièvement une histoire de fantôme qui se situe il y a peu plus de 650 ans.

    Elle nous a été rapportée par un moine bénédictin, du nom de Jean Goby, qui était alors prieur de l'Abbaye d'Alès. Spécialisé dans ce que nous nommerions les recherches psychiques, il fut chargé par Jean XXII, l'un des ape d'Avignon, d'enquêter sur un cas de hantise se produisant justement dans cette ville.

    Le marchand de Guy de Torno venait de mourir au mois de décembre 1323. Dans les jours qui suivirent, sa veuve se plaignit d'être " hantée " par un fantôme qui se manifestait seulement sous la forme auditive : pas de spectre, seulement la " voix " du mort, bien reconnaissable.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Accompagné de rois de ses moines et d'environ cent personnes, parmi les habitants les plus respectables et les plus respectés d'Alès, le R.P. Jean Goby s'en vint à la maison de la veuve le jour de Noël et entreprit son enquête et ses recherches. Il commença par fouiller la maison et les jardins en vue de déceler une supercherie, ou des effets sonores capricieux.
    Puis, il plaça un garde sur les lieux pour empêcher les curieux d'entrer.

     Le foyer des manifestations étant la chambre à coucher, le prieur demanda à la veuve de rester au lit, en compagnie d'une vieille femme respectable, tandis que quatre moines demeuraient assis, chacun à l'un des quatre coins de la pièce, récitant l'office des morts.
    Bientôt se fit entendre un son passant vite, rappelant celui d'un balai.
    La veuve se mit à hurler de terreur. Goby demanda à haute voix si le bruit était fait par le mort, et une voix claire lui répondit
    " Oui , c'est moi. "

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Alors, Goby fit entrer dans la chambre, comme témoins, quelques voisins et les plaça en cercle autour du lit. La voix s'éleva  de nouveau, assurant qu'elle n'était pas un émissaire de Messire Satanas, mais le fantôme de Guy de Torno, retenu sur terre, condamné à hanter sa propre demeure à cause des péchés qu'il y avait commis.

    Pour convaincre le prieur, la " voix " lui dit qu'il portait le saint sacrement dans un ciboire caché sous sa robe de bure, fait connu uniquement de Goby. Après s'être accusé d'adultère, l'esprit soupira et s'en alla...

    Le moine écrivit son rapport et l'envoya au pape. Enquête minutieuse et objective qui, néanmoins, contient beaucoup de questions sans réponse.
    Le bruit de balayage et le soupir ne seraient-ils pas dus au mistral ?
    La voix ne serait-elle pas de la ventriloquie venant de la veuve, consciemment ou non, d'ailleurs, surtout si elle soupçonnait l'infidélité de son mari ? Cette dernière hypothèse semblaient néanmoins fort peu plausible : si une telle tricherie avait été découverte, la femme aurait vraisemblablement risqué l’accusation de sorcellerie, avec tous les inconvénients que cela comportaient, jusques et y compris celui d'être brûlée vive sur un bûcher...

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Malgré une très sérieuse investigation l'apparition de " masse " du mois de novembre 1643 est demeurée une énigme dont on est pas parvenu à percer le mystère. Les faits sont consécutifs à la bataille d'Edgehill dans le Warwickshire, qui opposa les troupes du roi Charles 1er aux partisans du parlement, commandés par Olivier Cromwell. Ce premier combat de la guerre civile anglaise ne fut pas décisif, mais n'en laissa pas moins 500 cadavres sur les pentes d'Edgehill.

    Or, un mois après, un certain nombre de bergers virent au même endroit un spectacle qu'ils prirent pour une nouvelle bataille.
    Tout y était : la charge de la cavalerie, la fumée des canons, les éclaires de l'acier des armes, sans oublier la partie sonore : les hérissements des chevaux, les plaintes des blessés, les roulement de tambours...

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Et ce n'est que lorsque le tableau s'évanouit, tout d'un coup, que les témoins prirent peur en se rendant compte qu'ils avaient eu affaire à une vision fantomatique. La veille de Noël, l'apparition se manifesta de nouveau, tant et si bien que l'écho en parvint jusqu'au roi, qui nomma une commission d'une demi-douzaine d'officiers pour mener une enquête. Non seulement ils interrogèrent les bergers, mais ils virent à leur tour, et par deux fois, la bataille, y reconnaissant des morts et aussi des vivants, tel le prince Rupert, mais ils se gardèrent bien d'en tirer des conclusions...

    Qu'en conclure en effet ? Que c'est une espèce de répétition de l'action, ce qu'on pourrait appeler une récurrence, ou bien encore une imprégnation des lieux...

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Franchissons maintenant la manche, et juste un siècle pour évoquer le revenant de la Clairon, une célèbre actrice de notre XVIIIe siècle.
    Très belle, elle avait de fort nombreux soupirants. L'un d'eux, un jeune noble Breton, s'éprit d'elle avec une passion dévorante à laquelle, malheureusement, elle ne répondit pas. De désespoir, il tomba si malade qu'il en mourut au bout de peu de temps... Ce soir-là, elle était chez elle, avec sa mère et des amis : " Je venais de chanter, rapporte-t-elle dans ses mémoires, lorsque, au dernier coup de 11 heures, succéda le cri le plus aigu ! " De frayeur, la jeune femme tomba sans connaissance.

    Tout le monde dans la maison et même au dehors, a entendu le cri. Et ce cri va se répéter très souvent. Puis il y aura des fracas d'explosion, puis il y aura des claquements de mains... Ce n'est qu'au bout de deux ans et demi que cesseront ces effrayantes manifestations.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Mais comment la Clairon a-t-elle pu établir le rapport entre ces cris et ces bruits avec son défunt soupirant ? Parce qu'elle a appris, peu après, d'une personne qui avait assisté celui-ci à ses derniers instant, qu'il avait dit : " La barbare ! Elle n'y gagnera rien ! Je la poursuivrai autant après ma mort que je l'ai poursuivie pendant ma vie ! Phénomène de hantise classique qui, s'il est authentique apporterait une preuve de la vie après la mort !

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

      Retournant en Angleterre, nous allons y rencontrer le
    " fantôme en gris ", bien connu des Londoniens, parce qu'il hante le théâtre de Drury Lane depuis plus de deux siècles. Il s'est montré à d'innombrables reprises et à des douzaines de témoins. Sa première apparition remonte aux premières années du XVIIIe siècle, et la dernière a eu lieu en la dernière décennie. Mais on peut s'attendre à le voir resurgir un jour ou l'autre...

    Dune taille au-dessus de la moyenne, et d'agréable physionomie, il porte un tricorne, une perruque poudrée et un long manteau ris, une épée et des bottes de cavalier. Il sort d'un mur, à gauche du balcon supérieur, passe derrière les sièges et s'évanouit dans le mur opposé. On ne l'a jamais vu parler à quiconque ni prêter la moindre attention aux témoins. Il semble solide : cependant, si son chemin est barré par un vivant, il se dissout pour reparaître de l'autre côté.

    Fantômes - Mythe ou réalité ?

    Quelle est l'identité du " fantôme gris " ?  Serait-ce ce personnage dont, au cours de travaux aux alentours de 1840, on a trouvé le squelette, un poignard fiché entre les côtes ? Et ce mort serait-il une des victimes de Christophe Ricks, le " mauvais homme du vieux Drury ", qui a dirigé le théâtre au temps de la reine Anne et est resté célèbre pour sa violence ?
    Toujours est-il que le fantôme en gris se montra avec régularité entre 1930 et 1960, alors que le critique et historien W.J. McQueen Pope guidait des fournées de visiteurs à la découverte du théâtre. On pourrait alors se demander si Pope n'était pas un catalyseur inconscient pour l'apparition et si, en quelque sorte, il n' " appelait " l'homme en gris...

    Ce qui n'a pas empêché celui-ci d'apparaître à un Américain en 1977, c'est-à-dire 7 ans après le décès de Pope, nous confirmant la complexité de ce type de phénomène connu en parapsychologie sous le nom d'apparition...

                                                                                   Extrait de " Inexpliqué " 1981


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    Cyclope

    Les Cyclopes de la mythologie grecque, né de l'union d'Ouranos, le ciel, et de Gaia, la terre, étaient des géants monstrueux " au cœur violent ",
    selon Hésiode, dotés d'un œil unique au centre du front. Ils avaient pour nom Angês, Stéropés et Brontés, à savoir Éclair, Foudre et Tonnerre.
    Ce sont eux qui donnèrent à Zeus le tonnerre et la foudre.
    Ils étaient frères des Titans, des Géants ainsi que des trois Hécatonchires, monstre aux cent bras.

    Cyclope

    Dans l'Odyssée, Homère décrit les Cyclopes comme des ogres gigantesques, brutaux et stupides. C'est en quittant l'île des Lotophages qu'Ulysse et ses douze compagnons abordent l'île où se trouvent ces cruels géants. En cherchant de quoi subsister, ils pénètrent dans une profonde caverne dans laquelle se trouvent des troupeaux, des claies remplies de fromage et de la vigne sauvage. Il s'agit de l'antre du cyclope Polyphème, qui ne tarde pas à rentrer, accompagné de ses chèvres, de ses moutons et de son bélier. Découvrant les minuscules hommes qui tentent de se cacher dans les recoins de la grotte, il en attrape deux par les pieds, cogne leur tête contre la roche pour la faire éclater et les avale tout crus.
    Puis le monstre va se coucher, non sans avoir condamné l'accès de son repaire avec un énorme bloc de pierre, coupant ainsi tout espoir de retraite aux malheureux navigateurs grecs.

    Cyclope
    Le lendemain, il avale à nouveau deux hommes pour son petit déjeuner, puis deux autres le soir. Il ne reste plus que la moitié de l'équipage d'Ulysse, qui, pour tenter d'amadouer la brute, lui offre du vin.
    Le Cyclope accepte bien volontiers et demande à Ulysse de lui révéler son nom. Ce dernier lui répond " Personne ". Puisque ton nom est Personne, je te dévorerai en dernier, proclame le géant avant de s'enivrer de vin.
    Assommé par l'alcool, il tombe comme une masse et s'endort.

    Cyclope
    Ulysse en profite pour faire rougir au feu la pointe d'un énorme tronc pointu que lui et ses camarades enfoncent dans l’œil unique du Cyclope endormi. Ce dernier se réveille en hurlant et appelle au secours les autres Cyclopes vivant alentour. Ces derniers accourent et, derrière la roche qui bloque l'entrée, demandent à Polyphème ce qui lui arrive.
    " On m'assassine ! " rugit-il. " Qui ça ? " interrogent les géants.
    " Personne ! " répond naïvement Polyphème, pensant révéler l'identité d'Ulysse. Croyant qu'il se moque d'eux, les Cyclopes se retirent.

    Cyclope

    Ulysse attache alors ses compagnons sous le ventre des moutons, lui-même s'accrochant à la laine du bélier préféré de Polyphème. Ce dernier débloque l'entrée et laisse sortir le bétail, non sans palper chaque bête afin d'être sûr que ses ennemis n'en profiteront pas pour s'enfuir. La ruse d'Ulysse réussit et les hommes parviennent à quitter la grotte du Cyclope et à embarquer sur leur navire, abandonnant sans regret la contrée inhospitalière. Polyphème, prenant conscience qu'il a été berné, jette en aveugle d'énormes rochers en direction du bateau grec, mais aucun n'atteint son but. Ne résistant pas au plaisir de narguer le Cyclope, Ulysse lui révèle alors son nom véritable.

    Cyclope

    Il ignore cependant que Polyphème est le fils de Poséidon. Pour se venger de celui qui l'a plongé dans les ténèbres, le Cyclope demande alors à son père de jeter le marin grec dans mille épreuves et mille épreuves et tourments, qui poursuivront Ulysse jusqu'à la fin de sa quête.

    D'autres Cyclopes, moins sauvages, furent utilisés par des souverains humains pour édifier les murailles gigantesques de cités telles que Mycènes ou Tirynthe.

     Cyclope

    D'autres géants à l’œil unique sont présents dans les mythologies germaniques et celtiques, se confondant avec la figure inquiétante du borgne doté de pouvoirs surnaturels, avatar du dieu Odin, alias Wotan, qui avait accepté de donner l'un de ses yeux pour obtenir le don de double vue après avoir bu à la source de Mimir, et parcourait le monde incognito, avec un bandeau sur l’œil, un chapeau à large bord et un long manteau. De même le roi de la forêt de Brocéliande était un immense cyclope noir au pied unique, auxquels obéissaient les bêtes des bois ; elles se regroupaient près de lui à son appel et se lançaient à l'assaut de ses ennemis.

    Cyclope

    Les cycles mythologiques irlandais font fréquemment allusion à des borgnes, dont l’œil unique semble être un signe de leur vocation royale et de leurs pouvoirs chamaniques - l’œil du borgne, comme celui du cyclope, étant doué du don de " double vue " comme dans l'exemple d'Odin. Il s'agit en fait de l'équivalent du " troisième oeil " des sages hindous. Ainsi, lors de la seconde bataille de Mag Tured, qui opposa les Tuatha Dé Danann aus monstrueux Fomorés, vivant dans les îles du brouillard entourant l'Irlande, le dieu Lug, se prépare au combat en psalmodiant un chant chamanique tout en fermant un œil et en se tenant sur une jambe - devenant ainsi borgne et boiteux, ces deux infirmités étant considérées comme sacrées et associées à des pouvoirs sorciers et surnaturels. Lors de la bataille qui suit, Lug affronte d'ailleurs Balot, le champion des Fomorés, géant borgne dont l’œil fermé avait des pouvoirs maléfiques. Lors des combats, il demandait à quatre hommes de lui soulever la paupière à l'aide d'un croc bien poli ; tous ceux qu'il fixait avec son œil maléfique se trouvaient instantanément paralysés par la peur. Lug lui creva son œil maléfique au moyen d'une fronde, provoquant ainsi la mort du géant et la défaite des Fomorés.

    Cyclope

    Le portier de Tara, capitale de l'Irlande au temps des Tuatha Dé Danann,
    était borgne lui aussi jusqu'à ce que Oimiach et Airmed, le fils et la fille du dieu médecin Diancecht, lui aient greffé un oeil de chat à la place de celui qui lui manquait. Le portier de Tara avait désormais deux yeux, mais cela n'allait pas sans quelques inconvénients. En effet, lorsqu'il était endormi, son œil de chat s'ouvrait au moindre bruissement de feuille ou au moindre cri d'animal. A l'inverse, lorsqu'il voulait observer attentivement les voyageurs qui se présentaient devant les portes de Tara, son oeil de chat se fermait tout seul et le poussait à s'endormir. 
    Dans le cycle d'Ulster, le roi borgne Eochaid, régnant sur la province du Connaught, dut donner son œil unique au barde Athirne, surnommé l'Importun d'Ulster, doué de pouvoirs magiques auxquels nul ne pouvait résister. Quant à Cuhulainn, le grand héros irlandais du cycle d'Ulster, fils du dieu Lug, il était également borgne, signe de sa nature cyclopéenne et démesurée, puisqu'il fallait tremper le héros dans trois cuves successives d'eau froide pour le rafraîchir lorsqu'il était saisi de fureur guerrière.

                 Extrait de " La petite Encyclopédie du Merveilleux " d' Edouard Brassey

     


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    Les écritures magiques

    C'est à peine si nous commençons à admettre scientifiquement qu'il puisse exister des énergies inconnues et néanmoins efficaces comme celles qui émanent de certaines formes ou structures telles que pyramides, générateurs psioniques, ...etc. Des civilisations comme celle de l'Egypte pharaonique ou ces peuples mystérieux de l'Amérique précolombienne en ont-elles connu le secret bien avant nous ? Les chercheurs les plus sérieux qui se sont consacrés à l'énigme des émissions dues aux formes, comme on appelle ces énergies, en sont de plus en plus persuadés.

    Les écritures magiques

    Bélizal n'a-t-il pas découvert la fameuse forme " Louksor " à partir d'une bague que l'archéologue Carter avait exhumée du tombeau de Toutankhamon ? Bovis ne s'est-il pas avisé des pouvoirs momificateurs de la pyramide en s'interrogeant sur des cadavres de petits animaux étrangement conservés dans les couloirs du mausolée de Chéops ?

     Le bon sens s'oppose, a priori, à l'idée que des civilisations, si brillantes soient-elles, aient pu pus surpasser en quoi que ce soit. Tel est l'orgueilleux argument des sceptiques. Notre siècle serait dans l'histoire des hommes, du moins le croient-ils, la figure de proue du progrès.
    C'est nous qui serions allés le plus loin dans l'investigation des secrets de la nature et de la matière. Ce bel optimisme de la science adolescente est malheureusement battu en brèche par un certain nombre de faits qui, de jour en jour, incitent au doute et à une plus grande humilité.

    Les écritures magiques

    Nous citions Bélizal et Bovis. On peut objecter qu'il ne s'agit pas de scientifique appartenant à l'autorité établie, mais de marginaux de la recherche. Il en va de même en France pour des francs-tireurs comme Jean de La Foye ou Roger de Lafforest qui, depuis 30 ans, travaillent sur le même sujet. Par contre, le docteur Serge V. King aux Etats-Unis, le professeur Seruëiev en Union soviétique jouissent de toute la considération de l'Université...

    Mais la science française elle-même reconnaît, dans ses éléments avancés, l'intérêt d'une expérimentation systématique en matière d'onde de forme.
    Le mathématicien Jacques Ravatin et son groupe de travail tentent d'expliquer, avec l'aide des nouveaux concepts de l'espace et de l'énergie que fournissent les dernières théories de la recherche d'avant-garde, pourquoi une pyramide ou toute autre structure exercent une influence sur leur environnement.

    Les écritures magiques

    Ravatin va d'ailleurs beaucoup plus loin. Selon lui, les alphabets eux-mêmes des anciennes civilisations et tous leurs graphismes, que l'on dit magiques, sont porteurs de forces qu'il est possible de déclencher dans certaines conditions :

    " Les alphabets contemporains, dit le mathématicien, sont des ensembles de signes purement conventionnels, mais il n'en vas pas de même des alphabets antiques, dont chaque signe était porteur d'une puissance latente en liaison avec différents aspects cosmique que l'écriture se proposait de refléter et d'influencer. La puissance de chaque signe était susceptible d'amplification, d'activation, d'où la possibilité d'utilisé les hiéroglyphes, les alphabets hiératiques et les noms sacrés pour pénétrer ou accéder à des états secrets du réel ou à des états de conscience élevés.
    Nous vérifions chaque jour la puissance, l’efficience de ces symboles, qu'il faut d'ailleurs manier avec beaucoup de prudence... "

    Ecritures et énergies magiques

    Étonnante rencontre de la mathématique avancée et des vieilles thèses de l'ésotérisme traditionnel ! Ravatin assure que les expériences pratiques faites dans le cadre de la fondation Ark-Hall ont démontré cette théorie.
    Certains sujets psi particulièrement doué parviendraient à utiliser des ondes de formes pour changer de dimension, ouvrir des portes sur des univers parallèles... Somme toute, réaliser les performances que l'on prêtait aux prêtres initiés des vieilles religions et ce que l'on pensait n'être que mythes ou légende...

    " ... Les sensitifs avec lesquels nous travaillons, explique Jacques Ravatin, ont ainsi effectué de nombreux dédoublement vers des époques ou des lieux inaccessibles... Samuel Franerie, par exemple, a accompli un dédoublement pour découvrir ce que devenait la Grande Pyramide lors du passage d'une constellation donnée... Nous avons ainsi appris que le grand prêtre s'y délocalisait et entrait en relation avec des forces pensantes du Global. Il ne mentait donc pas lorsqu'il disait avoir parlé aux dieux... "

    Ecritures et énergies magiques

    Voilà qui remet en question pas mal de nos conceptions au sujet des anciennes civilisations humaines, qu'il s'agisse de l'Egypte ancienne, des Précolombiens ou des Celtes. Quelles étaient leurs connaissances en matière d'émission dues aux formes ?

    On a beaucoup glosé sur leurs mystérieux sites mégalithiques, de Carnac à Stonehenge. Calendrier astronomique, sans doute, mais aussi catalyseurs de forces à partir de leur situation au carrefour de lignes telluriques précisément déterminées de la disposition des pierres levées.

    Ecritures et énergies magiques

    L'historien britannique James Hodgson, attaché à l'université d'Edimbourg, a démontré par ses travaux que menhirs et dolmens constituaient de véritables centrales énergétiques. Les premiers missionnaires du christianisme ne l'ignoraient pas. Ces pierres levées n'étaient pas à proprement parler des manifestations d'un culte idolâtre, mais des monuments d'abord " utilitaires ", indispensables à la communauté qui vivait à leurs pieds. Les chroniques gaéliques et bretonnes nous rapportent qu'ils se gardèrent bien de les détruire, mais se contentèrent de les investir au nom du christianisme. Les croix gravées sur ces immenses pierres levées, les cultes de saints qui leur sont attachés sont des preuves de cette attitude.

    Sans évoquer d'énormes réalisations comme Carnac ou Stonehenge, dont les objectifs étaient beaucoup plus ambitieux, le dolmen ou le menhir local jouait un rôle très particulier que Hodgson et son équipe ont mis en évidence. Ils se sont par exemple aperçus que la végétation profitait de leur proximité. Quelles que soient les conditions climatiques, les semences germent mieux dans la périphérie de la pierre, les parasites des cultures vivrières se développent sensiblement moins, les plantes sont plus vivaces...

    Ecritures et énergies magiques

     " ... Menhirs et dolmens, conclut Hodgson, étaient disposés de manière à catalyser diverses énergies au bénéfice des plantes, des animaux et des hommes vivant à leur ombre. Energies, tellurico-magnétique, sans doute, mais aussi forces mystérieuses captées ou produites directement par leur forme, leur disposition, leur orientation et leur structure.
    Il est facile de démontrer que dans un certain rayon autour d'eux, la végétation profite d'une mystérieuse influence bénéfique.
    Aujourd'hui encore, les paysans vont en pèlerinage à la pierre levée pour soigner les maladies humaines ou animales. Et il a été constaté que le procédé n'est pas toujours efficace... "

    Edifices mégalithiques, alphabets magiques, comme le vieil hébreu ou les hieroglyphes d'Egypte, pyramides..., autant de formes susceptibles d'agir sur leur environnement. Face à ces évidences, on en vient à considérer autrement les talismans et même les objets les plus familiers, que l'on dit parfois " chargés d'ondes bénéfiques ou maléfiques ".

    Roger de Lafforest, auteur des Lois de la Chance, de La Réalité magique et de Ces maisons qui tuent, a consacré des années de recherche à ces sujets.

    " Nous sommes en mesure de répondre aujourd'hui, écrit-il, que les objets faits de matière inerte ( meubles, ustensiles de cuisine ou bibelots ), bien que sans vie et sans conscience, n'en ont pas moins parfois une personnalité rayonnante et peuvent être de véritables accumulateurs de force... "

    Ecritures et énergies magiques

    Cette puissance, selon lui, peut-être " empruntée " ou " essentielle ".
    Dans le premier cas, un phénomène d'osmose, volontaire ou non, s'est produit entre l'objet et son possesseur. Le bibelot, le meuble, l'ustensile, mais aussi une maison tout entière peuvent avoir absorbé, à la manière d'une éponge, les " effluves immatériels " de la personne qui a vécu à leur contact. Ils restituent cette énergie dans des circonstances données.
    Voilà qui éclaire d'un jour nouveau certaines hantises ou malédictions attachées à des lieux ou des objets.

    Cette puissance est essentielle, poursuit de Lafforest, lorsque, rien que par leur forme ou par leur matière, ces objets concourent à l'harmonie universelle ou la contrarient. Ces objets-là ne sont pas irradiants : ils ne sont pas le réservoir ou le véhicule de forces étrangères :
    simplement " ils sont " . Par le seul fait qu'ils sont inscrits dans un certain plan, dans un certain réseau de lignes, et qu'ils représentent le plus souvent un symbole, ils créent ce que nous appellerons un " champ de forces ", comme disent les physiciens...

    Ecritures et énergies magiques

    Où que nous allions, nous serions donc perpétuellement soumis à une foule d'influences, positives ou négatives, dont nous ignorons tout.
    Les Anciens, eux, savaient. Ils choisissaient les emplacements de leurs sites et construisaient leurs édifices sacrés en fonction de cela.
    Le nombre d'or de Pythagore n'était que le symbole de cette parfaite intégration de l'homme dans le cosmos.

    D'où leur venait pareille connaissance ? Les dieux l'avaient apportée sur terre à l'aube de l'humanité, disaient leurs cosmogonies. De leur enseignement, l'homme avait réussi à conserver quelques bribes quand ils avaient regagné les cieux où étaient morts, tué par leur propre création.

    Ecritures et énergies magiques

    Mais pour nos historiens, les dieux et les héros ne sont que des mythes ou, à l'extrême rigueur, des ancêtres plus intelligents que les autres, auxquels les siècles écoulés ont conféré de légendaires pouvoir...
    Peut-être avons-nous tort, et sont-ils véritablement venus d'ailleurs, comme le prétendent certains chercheurs marginaux...

    Quoi qu'il en soit, leur " science " des ondes de forme n'est pas un mythe, elle. On en démontre chaque jour les effets. Nos lointains ancêtres la manipulait couramment, et il nous a fallu des millénaires pour seulement entrevoir ses extraordinaires réalités.

                                                                                               Extrait de " Inexpliqué " 1981


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    Le Grand Veneur au son du cor

    Diable... Double maudit... Apparition mystérieuse ayant valeur d'avertissement... On n'en finirait pas d'énumérer les supputations et conjectures de toutes sortes auxquelles se sont prêtés les auteurs du temps à propos de l'étrange rencontre qu'aurait faite Henri IV dans la forêt de Fontainebleau.

    Selon certains témoignages, le fait survint le 12 août 1598. Le roi de France et de Navarre chassait en compagnie de quelques-uns de ses familier, hommes résolus et peu enclins à s'en laisser conter sur les histoires de revenants et de fantômes... Mais laissons la parole à un certains L'Estoile, dont voici la version des faits :

    Le Grand Veneur au son du cor

    " Le prince courait le sanglier, lorsqu'un grand bruit se fit entendre : c'était un mélange de cris de meute et de cris humains comme si une autre chasse était venue au-devant de la sienne. Apparut un géant de tout noir vêtu. Il s'approcha, frappa la bête au moment où le roi allait le faire, et dis à ce dernier : " Qu'en pensez-vous ? " Du moins, c'est ce que crut comprendre Henri IV, car les autres seigneurs prétendirent que le quidam avait prononcé : " En mangez-vous ? " Quoi qu'il en fût, le brave Béarnais eut grand-peur. Depuis lors, cette figure, dont il est toujours parlé dans la contrée, a reçu le nom de Grand Veneur, et une route de la forêt s'appelle de même. "

    Mais on doit à la vérité historique de préciser qu'il existe plusieurs autres variantes de l’événement. Ce même jour de l'an de grâce 1598, Henry IV aurait bien entendu les jappements d'une meute et, qui plus est, le son du cor. Cependant, il n'aurait rien vu tout d'abord. N'apercevant rien ni personne, il aurait ordonné au comte de Soissons de partir en éclaireur.

    Le Grand Veneur au son du cor

    " Ce seigneur, rapporte la chronique, obéit avec crainte, car il reconnaissait dans tout ce vacarme quelque chose de surnaturel, et, lorsqu'il revint auprès du roi, il lui déclara :

    " Sire, je n'ai rien pu voir, mais j'entends comme vous la voix des chiens et le son du cor...

    " Ce n'est donc qu'une illusion, répliqua le prince.

    " Mais alors surgit un chasseur entre deux arbres. Il cria au monarque
    " vous voulez me voir, me voici ! " Sitôt dit, il disparut..."

    Le Grand Veneur au son du cor

    En pareil cas plus qu'en autre, il faut confronter les sources. Or force est de constater que d'autres auteurs attribuent la même aventure
    à François 1er... Selon eux, en effet, celui-ci poursuivait un cerf dans la forêt de Fontainebleau. Comme l'animal lui échappait sans cesse, François 1er, très en colère de ne pouvoir l'atteindre, piqua sa monture en s'écriant : " Diable ! " Sur l'instant, le roi et sa suite furent environnés dune vapeur épaisse, et un homme de forte carrure, en habit noir, ajusta le cerf et le tua sur-le-champ. Ses yeux lançaient des flammes, ce qui effraya beaucoup François 1er.

    Avant de disparaître, l'apparition prononça ses mots :
    " Amendez-vous ! ", paroles que les gens qui accompagnaient le roi traduisirent par : " M'entendez-vous ? "

    Le Grand Veneur au son du cor

    Légende ou hallucination collective ? Il se peut également que nous nous trouvions la devant un cas d'interprétation quasi pathologique d'un fait réel... N'importe quel psychologue moderne n'aurait en effet aucune peine à déceler dans ce que crut entendre François 1er le symptôme patent d'un grand sentiment de culpabilité.

    Toujours est-il que le roi, ayant interrogé sur ce qui s'était produit les hommes de bon sens dont il s'entourait, demeura dans l'expectative .
    En l’occurrence, savants, érudits, hommes d'Eglise n'osèrent se prononcer.
    Et, de leur part, il faut le reconnaître, il y avait là bien du mérite, si l'on s'en rapporte aux croyances de l'époque qui mêlaient volontiers naturel et surnaturel, au point de n'établir aucune distinction entre les faits relevant de l'un et ceux supposés relever de l'autre...

    Le Grand Veneur au son du cor

    Qu'on les nommât " chasses infernales '', " chasses volantes " ou " chasses nocturnes ", les chasses fantastiques, il est vrai, étaient des phénomènes courants, et cela, du Moyen Age jusqu'au XIXè siècle.
    Dans leur Dictionnaire du Diable et de la démonologie (1968),
    Julien Tondriau et Roland Villeneuve nous rappellent que le thème de la poursuite des damnés court comme un fil rouge à travers la littérature et l'art. Avec notamment Ronsard, Victor Hugo et Verlaine. Et dans le domaine des arts plastiques, Louis Boulanger, Ary Scheffer, Tony Johannot et Delacroix. L'intérêt de tout cela c'est de montrer à quiconque en douterait encore que les chasses fantastiques ne sont en rien des superstitions réservées au " bon peuple ", toujours plus au moins soupçonné par les esprits forts d'être en proie à de bien funestes égarements...

    Elles ne semblent pas davantage issues de l'imagination fertile de quelques princes triés sur le volet. En tout état de cause, elles ne sont pas des cas isolés, et par là même peu significatifs.

    Le Grand Veneur au son du cor

    Le fait est que, par son ampleur, par ses manifestations multiples autant que par sa persistance à travers les siècles, le phénomène a de quoi étonner. Que l'Europe tout entière en ait été le théâtre voilà l'effet qui devrait nous faire prendre la chose avec quelque sérieux. Quand bien même nous n'ajouterions pas foi à la nature objective du phénomène, il nous resterait à l'envisager dans une perspective qui est celle du folklore et de l'histoire de l'imaginaire collectif.

     C'est ce qu'à fait le premier, et selon des méthodes scientifiques très sûres, le créateur de l'ethnographie de la France, Arnold Van Gennep (1873-1957), qui a dénombré pas moins d'une trentaine de ces fameuses chasses pour le seul territoire français.

    Le Grand Veneur au son du cor

    Bien sûr, dans beaucoup de cas, les chasses en question doivent tout de leur caractère à l'obsession de l'enfer er de la damnation éternelle qui hantait le peuple chrétien, et il n'en faut pas chercher la cause ailleurs que dans la prédication des clercs et l'enseignement de l'Eglise.
    Ainsi, en Indre-et-Loire, dans la chasse " Briquette ", c'est le Diable en personne qui mène sa folle sarabande, accompagné de sa femme Bellaude et de leurs deux chiens.

    A quelque chose près, il en va de même dans les nombreuses variantes de la chasse " Gallery ", orthographiée de toute sortes de façon.

    Le Grand Veneur au son du cor

    Gallery le Maudit, monté sur un cheval qui vole aussi vite que le vent, fait ployer au-dessous de lui les arbres. Un long cortège le suit, composé de gnomes, de sorcières, de loup-garous, de truies et d'autres bêtes innommables. A son passage, fantôme et revenants l’acclament...
    Malheur, alors, à qui, parmi les vivants, ose mettre le nez dehors !
    On se terre dans les maisons, on prie, on invoque la protection de l'archange saint Michel, lequel, jadis, terrassa Satan...

     Qualifiée de " sauvage "  ou " d'invisible " , la chasse fantastique comporte parfois certains caractères spécifiques. Ainsi, à Beaume, un cavalier rouge conduit la curée, en compagnie de spectres de Gaulois.

    Le Grand Veneur au son du cor

    Dans les Ardennes, les chasseurs fantomatiques possèdent la faculté de marcher sur l'eau, de même que les mille chiens blancs et les cents molosses attachés à leurs pas.
    En Ile-de-France, celui que François 1er ou Henry IV avaient pris pour le Grand Veneur est en réalité - si l'on ose dire en pareil cas ! - un squelette, aidé dans sa besogne par des piqueurs vêtus de rouge.

    Dans tous les types de chasses que nous venons d'évoquer, le rouge signale la présence diabolique, alors que le blanc est plutôt en général, la couleur des spectres et le noir, celle du double maudit, réprouvé.
    Ces remarques, toutefois, ne sont pas applicables partout avec la même validité, car il arrive que les véneries extraordinaires n'aient rien d'infernal, rien de démoniaque, et que leur participants, en apparence, ne différent pas de chasseurs vivants. Ainsi, dans le jura, un folkloriste du XIXè siècle, Désiré Monnier, mentionne une chasse qui en appelle bien plus au merveilleux qu'au fantastique.

    Le Grand Veneur au son du cor

    " Un garde forestier, témoin oculaire de ce prodige, raconte-t-il, m'assurait il y a bien longtemps, tout ému qu'il en était encore, qu'attiré, un beau matin par le bruit de la chasse, il était arrivé à une clairière de forêt : que, là, il avait trouvé, rassemblés sous les amples rameaux d'un chêne, une foule de grands seigneurs, de belles dames et de piqueurs, les uns mangeant sur le gazon, les autres gardant les chevaux ou distribuant la curée à de nombreux limiers ; que la joie la plus vive animait le banquet ; que, n'osant aborder une société aussi brillante, il s'était reculé; qu'il avait pris, pour échapper, un oblique sentier dans le bois, mais que, enchanté d'un spectacle si nouveau pour lui, il avait retourné la tête afin d'en jouir encore...

      Les exemples, certes, ne manquent pas de chasses fantastiques se fondant sur le légendaire chrétien, et il est hors de doute que la plupart d'entre elles ont partie liée avec les croyances de toute civilisation imprégnée de culture catholique. S'y donne libre cours une imagerie : celle-là même relative à l'enfer tel que l'Eglise le présentait à ses fidèles, lorsqu'elle agitait encore l'épouvantail de la damnation.

    Le Grand Veneur au son du cor

    Il n'en reste pas moins que d'autres grandes véneries, bien plus nombreuses qu'on ne le pense généralement, se réfèrent à d'autres valeurs culturelles, à d'autres croyances, que beaucoup de folkloristes et d'historiens des religions ont jusqu'ici curieusement passée sous silence...

    Ces valeurs culturelles étaient-elles donc si peu recommandable pour les avoir aussi délibérément laissées dans l'oubli ?

     

     


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