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    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    La scène se passe en Turquie, en 1935. Dans un temple rosicrucien authentique, le frère Johannes participe à une cérémonie initiatique.
    " D'une voix qui n'était pas la sienne ", il se met soudain à parler.
    Le grand chancelier du Temple recueille soigneusement ses paroles et les transcrit sur de belles feuilles de papier bleu, frappées du chevalier et de la rose du mouvement fondé par Christian Rosenkreutz, l'ordre de la Rose-Croix.

    Des lèvres de Johannes tombent d'étranges prophéties : la Seconde Guerre mondiale... Dantzig... Hitler.. le général de Gaulle... Staline... Hiroshima... les futurs papes... Une femme à la présidence des Etats-Unis... La destruction du mur de Berlin...

    Pour l'ésotériste italien Pier Carpi, qui a publié les Prophéties du pape Jean XXIII, frère Johannes n'était autre qu'Angelo Roncalli, qui était alors archevêque de Mesembria et délégué apostolique en Turquie, le futur Jean XXIII ! Il aurait ainsi été initié, au terme d'un rituel compliqué, à l'issue d'un itinéraire spirituel qui le destinait effectivement à rencontrer d'autres " porteurs de lumière "

    Pourtant, à l'origine, rien ne destinait ce fils de métayers, né en novembre 1881, à la voie ésotérique, ou même à la direction de l'Eglise apostolique et romaine. Angelo Roncalli est ordonné prêtre en août 1904.
    Distingué dès le grand séminaire par monseigneur Radini, qui a remarqué son amour du travail, Angelo Roncalli en devient le secrétaire et le fils spirituel. Avant la guerre, il entame une série de voyages, avant de devenir responsable de jeune chrétiens dans le diocèse de Bergame.
    Le pape Benoît XV l'introduit ensuite dans la curie romaine.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    En 1925, le futur Jean XXIII est consacré évêque de Saint-Jean-de-Latran, à Rome. Sa carrière démarre en flèche : on le retrouve nonce apostolique en Bulgarie, puis en Turquie et en Grèce. Malgré les rappels à l'ordre du Vatican, il ne cesse de voyager à l'intérieur des pays dont il a la charge.
    Cet homme de terrain, qui est aussi fin diplomate, est nommé nonce apostolique à Paris, quand, à la Libération, le général de Gaulle entreprend d' " épurer " l'Eglise de France des éléments les plus compromis avec Vichy, Angelo Roncalli saura manœuvrer en douceur et réconcilier le Vatican et la nouvelle République.

     A la surprise générale, Angelo Roncalli est élu pape. Il choisit le nom de Jean XXIII, par référence à Jean-Baptiste et à Jean l’Évangéliste.

    Son allure bonhomme et sa personnalité qui mêle goût du contact et habilité stratégique lui valent les faveurs du peuple catholique. Couronné le 4 novembre 1958, il fait rapidement sentir que son pontificat ne sera pas un simple interrègne.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    Pie XII avait envisagé de convoquer un concile, le fameux Vatican II,
    Jean XXIII va oser mettre en route, en le préparant par une série d'encycliques qui font passer un souffle différent sur l'Eglise. Il est aussi le premier pape depuis Pie VII à quitter Rome ; il se rend en pèlerinage à Lorette et à Assise. Avant de s'éteindre, le 3 juin 1963, il aura pris le soin de nommer de nombreux cardinaux, dont plusieurs issus des communautés catholiques du tiers monde.

    Le concile qu'il avait préparé sera ouvert par Jean-Baptiste Montini, son successeur sous le nom de Paul VI, qui entreprendra la béatification de Pie XII et de Jean XXIII

     Mais ses prophéties ? Pour Pier Carpi, elles auraient été faites en 1935. Comme toutes les prophéties du même genre, elles sont loin d'être parfaitement limpides. Après tout, les oracles de la Sibylle n'étaient pas non plus très clairs. Dans le cas précis de Jean XXIII, il convient également de les interpréter à la lumière de l'initiation ésotérique attribuée au futur pape.

    Mais que disent-elles ? Il est plus aisé de comprendre celles qui se rattachent aux décennies qui viennent de s'écouler. Elles concernent les événements de l'histoire mondiale, mais également le devenir de l'Eglise.
    Les autres portent sur l'histoire des prochaines années jusqu'en 2033 exactement.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    En voici quelques extraits.

    Pour le devenir de l'Eglise : Au milieu des nuages, les plus sombres, se lèvera la colombe choisie, le douzième Pie au profil de métal. Seule la paix dans la guerre, seule prière au milieu des cris, par les loups à la croix usurpée...

    Ce texte est clair : quatre ans avant l'avènement de Pie XII, l'initié Johannes désigne clairement le nom que choisira la pape.
    La " croix usurpée " est sans doute la croix gammée des nationaux-socialistes. Un peu plus loin, Johannes continue : La Mère recueillera les troupeaux et ne saura pas défendre les autres bergeries, enfermées dans les enclos, dévorée par les loups à la crois usurpée. Comment ne pas y voir une allusion à l'impuissance du Vatican face à l'internement et au massacre des juifs ? Ces prophéties désignent ordinairement lEglise comme " la Mère ".

    Puis arrivera Père l'inattendu, fils des champs et des eaux. Dans les papiers du Père mort, il trouvera le projet pour rassembler les bergers et parler au troupeau. Il n'osera l'inosé. Dure sera la lutte. N'est-ce pas l'annonce de la venue de Jean XXIII et de la convocation du concile ?

    La suite de cette partie de la prophétie est plus inquiétante : Il mourra loin des bergers avant de les rappeler. Ses papiers seront volés. Mais le jour où le Père qui viendra après lui des brume sera frappé, même sa voix sera entendue dans la tombe. Le Père mort ouvrira le septième sceau.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    On sait que Jean XXIII est mort après la première session du concile, sans avoir eu le temps de " rappeler " à Rome les prélats. Par contre, beaucoup ont voulu voir dans le pape venu " des brumes " Paul VI, qui siégeait à Milan, dans le nord de l'Italie, au moment de la mort de Jean XXIII.

    L'allusion aux " papiers volés " n'est pas claire et l'ouverture du septième sceau rappelle l'Apocalypse, que de nombreuses prophéties papales donnent pour probable avec les derniers papes. Certains interprètent les " brume " dans un sens plus métaphorique : le pape qui a succédé à Jean XXIII aurait été " frappé par les brume " de l'obscurantisme ou même de l'hérésie. Jean XXIII ferait allusion ici aux différents courants qui ont divisé l'Eglise sous le pontificat de Paul VI : le tier-mondisme, le progressisme ou l'intégrisme.

    Une autre prophétie concerne plus particulièrement le pape
    " des brumes " : En voyageant, tu te laisseras toi-même sur le trône. Tu ne pourras plus te lever, tu affronteras les gens. Ils ne te comprendront pas, ils t'affronteront... Babylone a trop de langues. Tu as brisé la chaîne. Langues diverses pour le sacrement, langues diverses pour les mots... Tu as enlevé l'exorcisme au sacrement et de Satan tu as vu le visage. Parler ne suffit plus.

    Ce Passage a été compris comme une condamnation des rénovations apportées aux rituels catholiques par Paul VI : suppression du latin, engagement de l'Eglise aux côté de certains militants, etc.

    Jean XXIII, ou plutôt " frère Johannes ", continue :  Toi qui viens des brumes, tu seras frappé. Tu n'as pas su avertir, oser, choisir, prier. L'Eglise tremble et tes lettres la secouent inutilement. Les meilleurs fils s'en vont, ils vont servir le mal qu'ils appellent bien.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    Le Tu seras frappé pourrait rappeler l'attentat de Manille, qui faillit coûter la vie à Paul VI. Il existe une autre hypothèse : et si l'allusion au pape venu des brumes qui sera frappé concernait Jean-Paul II, le pape venu de Pologne, très grièvement atteint par les balles d'un terroriste turc ?

    Le successeur de Paul VI est annoncé par Frère Johannes avec beaucoup de joie. Cela concerne t-il Jean-Paul 1er, dont le règne a été tragiquement interrompu par une défaillance cardiaque, ou Jean-Paul II ?
    Ce seront les jeunes qui t'acclameront, nouveau pape d'une Eglise qui sourit... Tu seras père de tous. Le début du chemin sera difficile, marcher pour Rome en des jours de sang. Éclaircir les brumes et leurs sépulcres.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    Le sourire de Jean-Paul 1er a été célèbre. Celui de Jean-Paul II l'est encore plus. Les foules de jeunes qui l'on partout acclamé ont frappé les imaginations. Les " jours de sang " de Rome pourrait être une stupéfiante allusion à l'attentat contre Jean-Paul II, perpétré à Rome, au cœur d Vatican...

    Dans ta maison, continue frère Jonannes, tu recevras un saint aux pieds nus. Et tu feras attendre les puissants, les mains désarmées,  te prier.
    Le saint parlera aussi pour toi... Le tiens sera le voyage du courage, le grand défi au monde et à l'immonde prince du monde.

    Les pontificats suivants ne sont guère réjouissants pour les chrétiens : Deux frères et personnes ne sera le vrai Père. La mère sera veuve. Les frère d'Orient et d'Occident se tueront et dans l'assaut tueront leurs enfants. Alors, le saint aux pieds nu descendra du mont et, devant la tombe du va-nu-pieds, éclatera le règne béni de la Très Sainte Vierge.

    Le " saint aux pieds nus " réapparaît en plein schisme. Un peu plus loin, la prophétie précise que les deux Babylone seront détruites et que la terre détruira le ciment et de terre sera, Reine, ta nouvelle Eglise. Faut-il voir là une allusion à une quelconque destruction du monde que nous connaissons et à sa renaissance rustique ?

    Mais les malheurs de l'Eglise seront loin d'être terminés : Ton Règne sera bref et grand, Père, mais il te mènera loin, dans la lointaine terre où tu es né et où tu seras enseveli. A Rome, ils ne voudront pas te donner... Mikaïl et Jean descendront sur terre. Les urnes ouvertes dans les lieux secrets sous le trésor et seront découverts les pas du premier homme. Le grand frère d'Orient fera trembler le monde par la croix renversée sans ls lys ?

    Ainsi, un pape étranger pourrait déplacer le centre du monde catholique hors de Rome. Les deux archanges pourraient redescendre sur terre, à moins qu'il ne s'agisse du nom de deux nouveaux papes... L'allusion aux
    " pas du premier homme " ou aux " lieux secrets sous le trésors " ( sous la basilique Saint-Pierre de Rome ? ) n'est pas claire.

    Puis, une longue paix fera oublier les erreurs passées. Elle fera oublier les erreurs passées. Elle fera oublier le grand frère crucifié. Il y aura la guerre dans la Mère et les troupeaux se disperseront. Mais, quelqu'un criera sang et sera écouté. Malheur à celui qui aura crié, le premier sang à couler sera le sien. La prophétie continue : S'affronteront crissant de lune étoile et croix. Quelqu’un brandira la croix noire. Des vallées du Prince viendront les chevaliers aveugles. Derrière eux, les corbeaux de la faim, de la famine, de la peste.

    Jean XXIII, visionnaire de la fin des temps

    Dans la tradition ésotérique, les " chevaliers aveugles " sont les forces de la contre-initiation : ils annoncent des temps difficiles pour les années à venir. Le texte du frère Johannes se termine cependant par une note d'espoir pour les catholiques : Avant l'ultime lumière, les pasteurs auront reconnu le signe. Et l'Eglise aura beaucoup de Père, tous frères. Tous parleront la même langue. Et ils la parleront pour prier la Vierge et le Sauveur. Le règne de Dieu arrive sur la terre, sa cité se dresse même pour qui ne l'a pas voulu.

    La dernière phrase : Il y a vingt siècles, plus l'âge du Sauveur. Amen. Ce qui donne l'époque du jugement dernier vers les années 2033 ! Si les écritures et la tradition chrétienne sont juste...

    Mais le pape Jean XXIII aurait également laissé des prophéties sur le monde non religieux. Elles sont encore plus stupéfiantes... et inquiétantes !

     


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    Pâques, qui commémore la résurrection du Christ, est la fête la plus ancienne et la plus importante chez les chrétiens.
    Le rite pascal a des antécédents païens : c'est Eastre, la déesse du Printemps et de la renaissance de la nature des Saxons, qui a donné le mot Easter ( Pâques en anglais). Cette déesse, dont la fête coïncidait avec l'époque de la célébration des Pâques chrétiennes, avait le lièvre pour attribut, d'où la tradition du lièvre ou du lapin de Pâques qui apporte aux enfants les œufs. Sous l'impulsion des premiers missionnaires qui tentaient de convertir les Germains installés au nord de Rome, Pâques, au IIè siècle, prit la place de la fête d'Eastre.

    Oeufs de Pâques

     Les œufs de Pâques, distribués traditionnellement aux enfants, passaient aux yeux de ces derniers, pour avoir été rapportés par les cloches le samedi saint, de Rome où ils avaient reçu la bénédiction du pape. On les faisait d'ailleurs souvent bénir par le curé, à l'issue de la messe. Le fait que Pâques soit la fête des œufs doit sans doute son origine au carême, période pendant laquelle l'Eglise, dès le IVe siècle, interdisait de manger des œufs, ce qui était autrefois scrupuleusement observé. Comme on ne pouvait empêcher les poules de pondre, on se trouvait avec une abondance d’œufs à Pâques et il fallait les cuire pour ne pas les perdre.

    La distribution des œufs aux enfants est toutefois relativement récente en France : pour certains, la coutume serait née en Alsace vers la fin du XVe siècle d'où elle se serait répandue dans toute l'Europe jusqu'en Grèce et en Russie. Depuis un siècle environ, les œufs en chocolat sont apparus.

    Oeufs de Pâques

    Rappelons également que l’œuf, d'où est né le monde, selon de nombreuses civilisations, est un symbole de renaissance périodique de la nature, ou en résumé de résurrection. De plus, selon la légende, Simon de Cyrène qui avait aidé le Christ à porter sa croix sur le chemin du Calvaire, était... un marchand d’œufs. La Légende dit encore que, de retour à sa ferme après la crucifixion, il eut la surprise de voir que tous les œufs de ses poules avaient pris la couleur de l'arc-en-ciel.

    Oeufs de Pâques

    La coutume de teindre les œufs de Pâques est expliquée de la manière suivante par un récit russe : lorsque le Christ fut ressuscité, Marie-Madeleine alla chez Hérode et lui donna un œuf peint.
    Le folkloriste Arnold Van Gennep suppose, pour sa part, que le fait de les teindre ne répondait pas à un seul souci esthétique en s'appuyant sur le fait que la couleur rouge, en général utilisée jadis pour les œufs de Pâques, était apotropaïque en Europe. Les œufs de couleur rouge étaient considérés également comme un hommage au sang versé par le Christ.

    Manger ces œufs le jour de Pâques, ce qu'on était supposé faire avant toute nourriture, passait pour sanctifier le corps : ils devaient donner la santé et promettaient une année heureuse. Offrir des œufs de Pâques, surtout ceux de couleur rouge, et notamment aux enfants leur porte bonheur.

    Oeufs de Pâques

    Manger le matin de Pâques un œuf pondu le vendredi saint protège pour une année de la fièvre, des maladies, des maléfices, de la mort subite et empêche de tomber d'un arbre.

    En Franche-Comté, ces œufs du " grand vendredi " étaient réservés aux hommes : les femmes s'attribuaient ceux qui avaient été pondus le mercredi de la semaine sainte.

    Dans la même région, un couple s'assurait le bonheur en mangeant ensemble un œuf pondu le jour de Pâques.

    Oeufs de Pâques

     


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  • Les statues qui pleurent

     

    Un jour d'avril 1975, juste après Pâques, Mrs Anne Poore, de Broothwynen était en train de prier pour les brebis égarées. Elle était agenouillée en face d'une statue en plâtre de 66 cm de haut représentant le Christ.

    " Soudain, je levai les yeux vers la statues, déclara-t-elle plus tard aux journalistes venus l'interroger, et mon cœur cessa de battre : deux gouttes de sang, rouges comme des rubis, venaient d’apparaître sur les blessures des mains de la statues en plâtre. J'étais terrifiée. Je voyais bien que c'était du vrai sang. Depuis ce jour-là, j'ai vu du sang couler des plaies de cette statue des douzaines de fois. "

    De nos jours la mode veut que l'on ne croît pas à ce genre de chose - ou plutôt on préfère croire que de telle chose n'arrivent pas. On les considère comme des survivances déplorables à une époque scientifique, des croyances d'un autre âge. Mais il existe pourtant de véritables preuves que de telles choses se produisent...

    Dans les années 1950, le physicien italien Piero Casoli se lança dans une longue étude sur les madones qui pleurent. Il en arriva à la conclusion que des phénomènes du même ordre se produisaient en moyenne deux fois par an dans la seule Italie ! Et le Fortean Times Britannique a pu faire état de multiples cas de ce genre, dans de nombreux autres pays à travers les âges.

     

    Les statues qui pleurent

     

    En 1527, à Rome, une statue du Christ se mit à pleurer toutes les larmes de son " corps ". Cela fut considéré comme un mauvais présage.
    En juillet 1966, à Londres, un crucifix répandit des larmes
    pendant 30 jours. En décembre 1960, une statue de l'église grecque orthodoxe de Tarpon Springs (Floride) se mit elle aussi à verser
    " quelques larmes ". Et, en janvier 1981, une statue de la Vierge Marie, à Caltanisetta ( Sicile ), commença à saigner de la joue droite, après avoir pleuré en 1974...

     

    Les statues qui pleurent

    Certains cas sont particulièrement troublant. Ainsi, le soir du 16 mars 1960, un portrait de la Vierge Marie commença à pleurer derrière son cadre recouvert d'une plaque de verre. Cette madone appartenait à 
    Mrs Pagora Catsounis, de New York, qui appela immédiatement le père George Papadeas, de l’église orthodoxe grecque Saint Paul, à Hempstead. Ce dernier déclara :
     
    " Lorsque j'arrivai, une larme était en train de sécher au-dessous de l’œil gauche. Puis, juste avant que nous ne terminions nos dévotions, je vis une autre larme dans son œil gauche. Elle se présenta d'abord comme une petite goutte au coin de l’œil, après quoi, lentement, elle descendit le long du visage. "

    Au bas du tableau, les larmes ne se rassemblaient pas comme on aurait pu s'y attendre, mais semblaient disparaître, ne donnant lieu à aucune " mare " .

    La première semaine, 4 000 personnes défilèrent dans l'appartement de Mrs Catsounis pour voir la  et prier tandis que les larmes coulaient par intermittence. Puis le tableau fut transféré dans l'église.

    Par la suite une autre madone aux larmes fit son apparition dans cette famille. Elle était la propriété d'une tante de Mrs Catsounis, Mrs Antonia Koulis. Les circonstances de ce phénomène semblaient douteuses, mais l'archevêque lui-même dut le constater. D'après certains témoignages, le tableau pleurait abondamment et, lorsque le père Papadeas autorisa les journalistes à le prendre en main, il était encore humide. Des échantillons de liquide ainsi produit furent analysés : il s'avéra qu'il ne s'agissait pas de larmes humaines. Ce tableau rejoignit le premier dans l'église. Mrs Koulis en reçut un autre en échange, qui se mit lui aussi à pleurer.

     

      

    Les statues qui pleurent

    La situation en était là lorsque Raymond Bayles commença son enquête.                 
    Une étude minutieuse de la surface du tableau révéla la présence de taches au-dessous des yeux, constituées de particules cristallisées de quelque chose ressemblant à du sérum. Ces cristaux, accumulés et secs, ne bougeaient pas. Lorsque Bayles examina le tableau une seconde fois, les larmes étaient toujours au même endroit. Il ne trouva aucun trou d'aiguille ni aucune autre ouverture par lesquels du liquide aurait pu être  introduit dans la zone centrale du tableau.

    Il déclara :
    " Au cours de notre première visite, une femme nous servait d'interprète, qui, soudain, s'écria qu'une nouvelle larme descendait le long de la joue. Je regardai aussitôt, mais à mon opinion, il ne se passait absolument rien. Quelques personnes présentes se déclarèrent aussitôt convaincues que des larmes apparaissaient et se déplaçaient sur la surface de l'icône, cela en présence de mon ami et de moi-même. Par ailleurs, nous étions tous deux convaincus, au terme de l'examen approfondi auquel nous nous étions livrés, que ces larmes n'étaient pas liquides et ne bougeaient absolument pas. "
    On pense, ici, à une " hallucination collectives "...

    Les statues qui pleurent

    Le cas de la statue de Mrs Poore est tout à fait différent. Lorsqu'elle eut découvert ce phénomène de " saignement ", elle plaça la statue au centre d'une châsse, où beaucoup de gens purent la voir. Les vendredis et jours saints, le sang qui s'en écoulait était particulièrement abondant. Finalement, la statue fut envoyée dans une église de Pennsylvanie et placée à 3 m au-dessus de l'autel.

    Le père Chester Olszewski, pasteur de cette église, rapporta :

     

    Les statues qui pleurent

    " Elle a parfois saigné pendant quatre heures. Je sais qu'il n'y a aucune fraude. J'ai vu les paumes des mains parfaitement sèches, puis, quelques minutes après, j'ai observé des gouttelettes de sang s'écoulant des stigmates. C'est incroyable, mais le sang ne coule jamais au-delà de la statue dont le vêtement est maintenant incrusté de taches de sang séché. "

    Un autre prêtre, le père Henry Lovett, déclara qu'il vint la voir en sceptique, mais repartit convaincu qu'il s'agissait d'un miracle :

    " J'ai pris les mains de la statue dans les miennes - on peut les détacher de la statue - et je les ai examinées. Elles sont en plâtre. Et la statue saignait abondamment, tandis que je me livrais à cet examen. "

    Les statues qui pleurent

    Dans ce cas, il ne fait aucun doute qu'un liquide, semblable à du sang, s'échappait mystérieusement des emplacements des stigmates du Christ sur la statue. Mais était-ce vraiment du sang ? Le docteur Joseph Rovito, un médecin des plus respectés de Philadelphie, mena sa propre enquête.
    Passée aux rayons X, la statue ne révéla aucune trace d'un réservoir quelconque, ni aucun autre mécanisme frauduleusement caché à l'intérieur, mais les résultats des tests sanguins n'aboutirent pas à grand-chose.

     

    Les statues qui pleurent

    Bien que du sang ainsi identifié fût incontestablement du sang humain, le faible nombre de globules rouges qu'il contenait était un phénomène bizarre, indiquant que le sang coulât sur une longue distance avant de se coaguler indiquait, au contraire, qu'il s'agissait de sang frais, et le sang frais contient des millions de globules rouges. Le docteur Rovito concluait ainsi :

    " Ce sang est tellement ancien que nous ne pouvons en déterminer le groupe sanguin. "

    Et le père Lovett et quelques autres catholiques d'en inférer aussitôt qu'il s'agissait du sang du Christ !

    Une fois que l'on a éliminé la possibilité de fraudes aussi bien que des explications naturelles telles que la condensation, et que l'on s'est assuré que le sang ne provient pas de l'intérieur de la statue ni de l'objet saignant, il faut bien accepter le fait que ledit sang, ou les larmes, apparaissent à la surface de l'objet, se matérialisant à cet endroit à partir d'une source inconnue due à une force mystérieuse que l'on
    appelle " la téléportation " ( ou déplacement à distance ).

    Cependant, l'apparition de ces liquides ne se produit pas au hasard : on observe une logique, qui suggère que ces forces inconnues sont le fait d'une intelligence, elle aussi inconnue, à moins qu'elles ne répondent, automatiquement, à de puissantes images issues de l'esprit humain, au niveau conscient ou inconscient.

    Un parapsychologue et écrivain américain, D. Scott Rogo, raconte l'histoire du révérend père Lewis, qui le jour de son ordination, se rappela comment sa grand-mère avait pleuré de joie le jour où il avait déclaré qu'il voulait devenir prêtre. Elle était morte avant cette cérémonie de l'ordination, et il regrettait amèrement de ne pouvoir partager avec elle le bonheur de ce jour-là. Il jeta alors un coups d’œil à la photographie de sa grand-mère, qui se trouvait sur le buffet, et, soudain, invectiva celui qui l'aidait à s'habiller, lui reprochant de se moquer de lui.

    Cet ami, le révérend William Raucher, écrivit par la suite : 

    " J'allai voir ce qui le troublait ainsi et je fus stupéfait. La photo de la grand-mère de Bob était toute humide et une petite " mare " de larmes se formait au-dessous, sur le buffet. Examinant la photographie, nous découvrîmes qu'elle était humide à l'intérieur du cadre derrière la vitre qui la protégeait. Le dos de la photographie, fait en imitation velours, était tellement humide que le tissus avait déteint. Enlevée de son cadre, la photo mit du temps à sécher. Une fois sèche, la zone du visage resta toute boursouflée comme si l' "eau " avait jaillit tout particulièrement de cet endroit. "

     

    Les statues qui pleurent

    Selon Rogon, Lewis aurait inconsciemment utilisé une capacité télékinétique pour projeter une forte émotion dans son environnement immédiat.

    " Lewis a subi un mini traumatisme lorsqu'il fut ordonné prêtre, écrit Rogo. Sa grand-mère pleurait souvent de joie... Il voulait partager cette joie avec elle. Il voulait la voir pleurer de bonheur ; c'est ainsi qu'il a utilisé sa capacité psychique pour déclencher l’événement. "

    Toujours selon Rogo, il ne s'agit nullement d'un pouvoir qui serait propre à un seul individu : nous disposerions tous de telles capacité à causer des modifications dans notre environnement en y projetant des émotions violemment ressenties ou réprimées.

    Ce type de projection paranormale, dans laquelle les événement semblent liés de façon significatives à des tensions spirituelles ou psychologique, prend deux formes classiques : l'aspect de phénomènes religieux et les troubles connus ayant trait à l'activité d'esprits frappeurs et autres. 

    En mai 1979, au Nouveau-Mexique, une carte postale plastifiée représentant le Christ se mit soudain à pleurer de vraies larmes de sang.
    Cette carte avait été apportée en 1972 par Mrs. Kathy Mallot à sa grand-mère, Mrs. Willie Mae Seymore. Le 25 mai, Mrs Malott et son mari rendaient visite à Mrs Seymore, lorsque Mr Malott remarqua une petite tache sombre se formant sur la carte, juste sous l’œil droit. Cette tâche s'étala rapidement jusqu'à former une " mare " en bas de la carte, qui était glissée dans le cadre d'un tableau plus grand.

    " Le sang coulait de la carte comme si je m'étais coupé le doigt ", déclara Mrs Seymore. Mrs Malott voulut l'essuyer avec un chiffon, mais les membres de la famille, frappés par cet événement, l'en empêchèrent, et l'on décida d'aller chercher un prêtre, qui refusa de venir. Comme la nouvelle se répandait, des journalistes se rendirent sur place : beaucoup examinèrent la carte et ne trouvèrent ni trou ni déchirure à travers lesquels un liquide aurait pu sourdre. Le sang semblait couler directement de la surface de la feuille plastifiée. Par la suite, la substance récupérée, fut donnée à un laboratoire pour être examinée.
    Un porte-parole du laboratoire déclara : " C'est bel et bien du bon vrai sang ! " Le phénomène sembla encore plus bizarre lorsqu'on s'aperçut que ce sang n'arrivait pas à se coaguler, même au bout de 24 h.

    Suite intéressante de ce phénomène : quatre nuit plus tard, Zach Malott fit un rêve dans lequel le Christ lui apparut et lui dit que le sang était un signe annonciateur de sa prochaine venue sur terre. Avant ce rêve, Mr Malott, avait déclaré aux journalistes qu'on n'était " pas trop religieux " dans sa famille. " Désormais, assura-t-il alors, j'ai complètement changé de point de vue : j'étais un pécheur, je vais suivre l'enseignement du Christ. " Ces mystérieuses gouttes de sang l'ont-elles changé ou furent-elles la manifestation extérieure de son changement ?

     

    Les statues qui pleurent

      

    On pourrait citer encore beaucoup d'autres cas de ce genre, mais l'un d'eux vaut vraiment la peine qu'on l'évoque ici. Il se produisit en Irlande, en 1920, et semble présenter à la fois des caractéristiques religieuses et païennes. Il s'agit de celui d'un jeune garçon de 16 ans, James Walsh, de Templemore, dans la maison duquel toutes les statuettes et images saintes se mirent un beau jour à saigner. Une anfractuosité dans le plancher de sa chambre restait toujours pleine d'eau quel que fût le nombre de fois qu'on le vidait. On a raconté par la suite que des milliers de gens sont venu puiser de l'eau à cet endroit et partirent avec des seaux pleins. La famille était également dérangée par des déplacements de meubles et d'autres formes de psychokinésie.

    Parmi tous ces phénomènes pour le moins étranges, Fodor place à part ceux qui ont trait aux images saintes et statues qui pleurent ou saignent.
    De tels cas sont réels, mais on ne peut guère que deviner comment et pourquoi ils arrivent... Les faits suggèrent un phénomène de déplacement à distance des liquides. Mais d'où ceux-ci proviendraient-ils ?

    Enfin, ces phénomènes doivent être étudiés en relation avec la personne auprès de laquelle ils se produisent et qui en est le foyer. Mais les résultats sont très différents, comme a pu le noter Fodor, de ceux qui ont trait à des manifestations d'esprits frappeurs et autres :

     " L'extase religieuse due à la madone qui pleure a une action bienfaisante, alors que les manifestations des poltergeists sont destructrices et effraient. "

     


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  • Le Dragon de Mons

    De toute les créatures qui hantent les jungles du rêve, le dragon est sans doute la plus extraordinaire et la plus terrifiante. Aux antipodes de l'inoffensif reptile chinois, le dragon des mythologies européennes crache un feu infernal de sa gueule hérissée de crocs. Vers ou noir, pourvu ou non d'ailes membraneuses, il traîne par mont et par vaux, battant la queue et labourant le sol de ses pattes griffues. La tradition lui assigne généralement la garde d'un trésor, mais la majorité des légendes où interviennent un dragon mettent plutôt l'accent sur sa victime - une jeune vierge livrée à sa férocité -  ou sur son triomphateur - la vaillant guerrier venu sauver la captive et tuer le monstre. 
    Tristan, Yvain, Siegfried eurent raison d'effroyable bêtes, comme avant eux Persée, qui s'était mis en tête de délivrer Andromède.

    Le Dragon de Mons

    Dans la " Légende Dorée ", c'est au nom du Christ que saint Georges, le vaillant Cappadocien, trucida le dragon sous les yeux de la princesse de Trébizonde. Son exploit entraîna la conversion du roi et de
    ses 20 000 sujets. En Provence, la fragile sainte Marthe vint à bout de la " tarasque ", alors que chez nous saint Quirin débarrassa Malmédy de son dragon local. Dans les deux cas, le monstre se laissa docilement passer au cou une étoffe bénite. Episodes assez semblables pour saint Théodore, en Thrace, saint Paul de Léon, dans l'île de Batz, saint Pavace, au Mans, saint Romain, à Rouen, et saint Marcel, à Paris.
    On pourrait également leur associer les saints Hilarion, Lifard et Germain d'Ecosse, mais ils n'eurent en somme affaire qu'à des serpents.

    Le Dragon de Mons

     Par contre, c'était bien un dragon qu'affronta, lance au poing, Gilles de Chin, grand chambellan du Hainaut, au XIIè siècle. Le combat se déroula dans les marais de la Haine et l'enjeu en était, une fois de plus, l'amour d'une belle captive. Les Montois s'emparèrent, au nom de saint Georges, de l'aventure de Gilles. Ainsi naquit le Lumeçon, à l'origine jeu scénique lié à la procession du Car d'or, ensuite manifestation indépendante, qui retrouva tout son lustre en 1803.

    Le Dragon de Mons

    Aujourd'hui, le " doudou ", dragon de bambou, d'osier e d'étoffe, meurt sous les coups d'un saint Georges bizarrement accoutré d'une casaque jaune, d'une culotte blanche et coiffé tel un cuirassier de la garde napoléonienne. La foule qui se presse sur la grande place de Mons, le dimanche de la Trinité, s'active à tenter d'arracher les crins porte-bonheur de la queue du monstre. Mais combien savent que le crâne
     du " vrai " dragon , le trophée supposé conquis de haute lutte par Gilles de Chin, repose toujours en leurs murs, dans une vitrine du musée de la Maison Jean Lescarts ?

    Le Dragon de Mons

    Un dragon ? Allons donc ricanent les paléontologues qui affirment reconnaître là l'imposante mâchoire d'un saurien de l'ère secondaire, vague cousin des iguanodons découverts dans un puits de mine à Bernissart, pas loin de la Haine, précisément. Ou bien alors le crâne d'un gigantesque crocodile ramené d'Orient par quelques croisé.

    Exceptionnellement, nous préférerons nos chimères aux savantes démonstrations des hommes de science. Pour faire le procès du dragon, nous citerons à comparaître la vouivre, la salamandre, le répugnant basilic et la douce licorne, ces inventions immortelles de la pensée magique.

    Le Dragon de Mons

    Et si d'aventure nous avons l'âme enclins au voyage, nous gagnerons l'Ecosse et, au bord des eaux sombres du Loch Ness, nous appellerons de nos vœux " Nessie ", le dernier dragons. 

     

     


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    Ku Klux Klan

    "L'Amérique ressort ses robes blanches ", écrivait un journaliste du Washington Post dans les années 1970, annonçant ainsi un regain d'activité du Ku Klux Klan. A la vérité, il ne s'était jamais vraiment éteint, mais seulement mis en veilleuse.

    Car le Klan réapparaît toujours pendant les périodes de crise économique, sociale ou raciale, quand l'Américain moyen,
    le " petit Blanc " du Sud, le commerçant frileux de Seattle ou l'agriculteur méfiant de Virginie considèrent comme indispensable la nécessité d'un réarmement moral. Alors, un peu partout, des processions se forment dans la nuit, des croix immenses brûlent dans la campagne, des hommes, des femmes, des jeunes gens revêtent de vases capes blanches, des capuches, et suivent en silence les chevaliers du Ku Klux Klan qui portent les insignes de l'Ordre : la croix de feu et le drapeau américain.

    C'est la croisade pour la sauvegarde du monde blanc et du capitalisme contre les Noirs, les juifs et les communistes.

    Ku Klux Klan

    Nous sommes dans la petite ville de Pulaski, dans le Tennessee, la veille de Noël 1865. Plusieurs camarades, qui tous ont combattu dans l'armée de la Confédération, se réunissent dans la maison de l'un d'eux et évoquent
     le " bon vieux temps ", la fraternité d'armes qui sent la sueur et la poudre, les charges héroïque du début de la guerre, quand le vieux Sud tenait la dragée haute aux sales Yankees : Bull Run, Chattanooga, Wilson's Creeck. Dans l'atmosphère des bivouacs enfin retrouvée, les commentaires vont bon train sur la situation actuelle : après la défaite du Sud, la misère s'installe dans les Etats vaincus, ruinés, ravagés par la guerre.

    Les esclaves sont libres maintenant, et il en résulte partout un véritable chaos économique et social : ils ont par là même conquis des droits électoraux, et la conséquence en est que, dans maints Etats du Sud, une partie de la population qui, auparavant était dénuée de tout droit se trouve du jour au lendemain investie de la majorité, en position d'affirmer son pouvoir et ne se privant pas de le faire sentir parfois durement à ceux qui, la veille encore, étaient les maîtres absolus et incontestés.

    Ku Klux Klan

    Pourtant, quand ces jeunes gens décident de former une association,ils ne pensent pas immédiatement aux querelles raciales : il s'agit avant tout de se retrouver entre compagnons d'arme, de maintenir intact cet esprit du front dont ils ont déjà la nostalgie. La maison qui les abrita en 1865 existe encore de nos jours, et si elle put passer plus de deux siècles sans être démolie, protégée par une force mystérieuse, elle le doit à une plaque encastrée dans l'un de ses murs et où sont gravés ces mots : 

    " Le Klu Kux Klan a été organisé ici, dans le bureau du juge Thomas M. Jones le 24 décembre 1865. Noms des premiers organisateurs : Calvi E. Jones ; Frank O. Maccord ; Richard R. Reed ; John B. Kennedy ; John C. Lester ; Jaes R. Crowe. "

    Ku Klux Klan

    On a voulu a voulu voir dans le nom de l'organisation
    ( " Ku Klux Klan " ) l'onomatopée du claquement métallique produit par le verrouillage d'une culasse de fusil. Une autre hypothèse consiste à attribuer l'origine du mot à une altération du mot latin lux " lumière ". Ces deux interprétations sont d'ailleurs contestées.

    L'explication la plus vraisemblable nous a été donnée par William Peirce Randel dans son maître ouvrage, le Ku Klux Klan, qui est certainement le meilleur livre consacré à la question : " Le jour de la fondation, les six amis décidèrent de s'organiser et de se diviser en deux comités ; l'un choisirait un nom approprié, l'autre réfléchirait aux règlements, titres et activités du club. John Kennedy avait suivi pendant quelque temps les cours du Center College of Kentucky, où il avait pu observer l'organisation des fraternités. De ses études grecques, il se souvint du mot Kuklos, qui signifie " anneau " ou " cercle ". James Crowe proposa de scinder Kuklos en deux, puis de changer les deux lettres finales en ux pour faire Ku Klux. John Lester fit alors observer que les six membres étaient d'origine écossaise et décida d'ajouter " clan " qu'on écrirait Klan pour que tout fût uniforme. Le tout assemblé se prononçait aisément et gardait une nuance insolite certaine. "

    Ku Klux Klan

     L'atmosphère du début était, on l'aura compris, celle d'un complot pour rire : " Puisque l'objectif est de s'amuser, autant s'amuser jusqu'au bout " pensa James Crowe, qui eut l'idée de soumettre à ses camarades une proposition très drôle : pourquoi ne pas entourer le mystère de l'organisation d'un voile encore plus épais en se donnant un déguisement ?

    Aussitôt dit, aussitôt fait, et c'est ainsi qu'une nuit les habitants de Pulaski virent déboucher d'un coin de pâté de maisons une curieuse procession de cavaliers fantômes : d'étranges silhouettes enveloppées de longues robes, montées sur des chevaux tout caparaçonné de blanc, défilant silencieusement dans les rue de la ville. Pas un mot n'était prononcé, les ordres nécessaires étaient donnés au sifflet. En file indienne, à un pas d'enterrement, ils firent des marches et des contremarches à travers la ville. 

    Ku Klux Klan

    Il faut dire que, depuis quelques mois, les six membres fondateurs avaient réalisé un travail de recrutement très efficace, ce qui n'était d'ailleurs pas difficile si on tient compte du désarroi et du désœuvrement de beaucoup parmi ceux qui avaient porté l'uniforme gris. Quand une colonne marchait au nord dans la rue, la seconde allait au sud dans une autre. En se dépassant dans des directions différentes, elles donnaient l'apparence d'un flot ininterrompu. 

    D'honorables habitants de la ville, des hommes au jugement précis, pensèrent qu'ils étaient bien 4 000 à défiler dans la nuit. 
    On sait qu'en réalité, il n'y avait pas plus de 400 cavaliers.

    " L'un des résultat inattendus de cette parade, écrit William Pierce Randel, fut d'effrayer les Noirs superstitieux, qui prirent les cavaliers pour les fantômes de soldats confédérés morts au combat. Ainsi, ce qui avait été conçu comme une farce, pour tromper l'ennui général, revêtit tout à coup un aspect nouveau et fit naître dans l'esprit des promoteurs de cette mascarade le raisonnement suivant : si ces fainéants de Noirs pouvaient être si facilement terrorisés, peut-être pourrait-on les persuader de recommencer à travailler ! "

    Ku Klux Klan

    Il faut aussi bien être conscient qu'en touchant les Noirs on s'attaquait aussi à toute la racaille des carpetbaggers. Et si les Noirs étaient plus impressionnés par les mises en scène du Ku Klux Klan que par les arguments électoraux de l'Union League ou les propos séditieux des Freedmen's Bureaux, le Sud retrouverait certainement une partie de son hégémonie perdue.

    La doctrine de cette société naissante fut, on s'en doute, tout entière inspirée par cette volonté de renaissance. Son énoncé fut mis au point par le général George W. Gordon et tient en quelques lignes simples mais suffisamment significatives. En préambule, l'ordre affiche son attachement au gouvernement des Etats-Unis, à ses lois constitutionnelles et à l'union de ses Etats. Il se veut une institution de chevalerie, d'humanité, de piété et de patriotisme, incorporant dans ses principes tout ce qui est chevaleresque, noble de sentiment, généreux dans la vérité et patriotique d'intention.

    Ku Klux Klan

    Les buts du Klan se résument en trois points :

    - protéger les faibles, les innocents, les sans-défense des outrages, des torts et des attaques causées par ceux qui s'adonnent à l'anarchie, à la violence et à la brutalité ; aider les opprimer, secourir les souffrants et les malheureux, en particulier les veuves et les orphelins des soldats des confédérés ;

    - défendre la constitution des Etats-Unis et les lois qui lui sont
    conformes ; protéger les Etats et leur populations contre toute invasion quelle que soit son origine ;

    - concourir à l'exécution de toute les lois constitutionnelles, protéger les individus contre toute saisie ou confiscation illégale et contre une justice qui ne serait pas rendue par leurs pairs conformément aux lois du pays.

    Ku Klux Klan

    Mouvement clandestin, le Ku Klux Klan se devait de conserver dans son organisation les marques de cet anonymat : sa zone d'extension géographique, concernant pratiquement tout le Sud, constituait un Invisible Empire gouverné par un Grand Sorcier .
    Au-dessous de ce magistrat suprême se situait la hiérarchie pyramidale des grands vassaux : les Etats mués en Royaume, qui avaient à leur tête des Grands Dragons ; les circonscriptions parlementaire muées en Dominion, où régnaient les Grands Titans ; enfin chaque comté était transformé en Caverne et voyait s’exercer l'autorité d'un Grand Cyclope.

    A ses débuts, le Klan borna son activité à intimider les Noirs par des accoutrements fantastiques, des assemblées nocturnes, des croix de feu, des proclamations sonores, le tout accompagné de quelques tours de magie propres à effrayer les âmes simples.

    Ku Klux Klan

     Tout cela était fort inoffensif, mais on cessa bientôt de s'en contenter, et les membres du Klan s'engagèrent rapidement dans la spirale de la violence : des gentilhomme du Sud, tout de blanc vêtus, se mirent à patrouiller sur les routes, frappant à coup de lanière les Noirs qu'ils y rencontraient après un couvre-feu arbitrairement fixé. La répression devenait de plus en plus brutale : des Noirs furent lynchés, d'autres abattus après un simulacre de jugement.

    Ku Klux Klan

    A la nuit tombée, des groupes d'hommes pourchassaient les Noirs qu'ils avaient surpris à glisser leur bulletin de vote en faveur
    des " démagogues ". Dans le meilleur des cas, ils étaient fouettés jusqu'au sang, on les forçait à marcher à quatre pattes, on les assommait à coups de gourdins.

    Ku Klux Klan

    Pour Nathan Bedford Forrest, Grand Sorcier du Klan, cela s'appelle 
    " maintenir l'ordre ". Aussi se démène t-il particulièrement, ses ouailles sont si turbulentes ! Au cours du premier semestre 1868, on le voit parcourir ses Etats dans tous les sens, et chaque fois son passage est suivi, pour la population noire, de violences et de morts de Noirs. C'est ce que Forrest appelle, non sans humour, " traiter les problèmes et les intérêts politiques ".

    Lors d'un entretiens accordé à un journaliste du Cincinati Commercial, il insiste sur le cas des Noirs emprisonnés pour divers délits et que l'on a ensuite relâchés, mais il ne parle pas de ceux que ses propres hommes sont venus chercher en prison pour les pendre à l'arbre le plus proche. 
    L'organisation, s'étendant progressivement sur tous les Etats du Sud, finit par inquiéter le gouvernement fédéral, qui fit voter par le congrès une loi prononçant sa suppression.

    Ku Klux Klan

    Mais cet interdit n'aurait probablement pas été suivi d'effet si les circonstances même n'avaient changé. L'esprit de vengeance et de répression avait cessé d'animer le Nord, les troupes fédérales avaient été retirées des Etats du Sud. Ces Etats, par des aménagement électoraux, avaient réussi à déposséder les Noirs de leur franchise, les Blancs avaient reconquis leur ancienne prépondérance économique, sociale et politique.
    Le besoin d'un moyen de pression comme le Klan ne se faisait plus sentir. Il fut finalement dissous par son propre chef, le général Forrest.

    Ainsi, l' " invisible empire du Sud " avait vécu, et ne paraissait plus promis à autre chose qu'à faire les délices des historiens et des amateurs de frissons. Mais il était écrit que le Ku Klux Klan ne connaîtrait pas de repos dans sa tombe...


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